Très loin d'un Seven ou d'un Fight Vlub, un style sobre plus dans la veine de ces films récents (Social Network, Millenium...)

Ni l'un ni l'autre en fait.

Pour moi c'est son film le plus sobre au niveau de l'image, de la mise en scène, et c'est paradoxal parce que ça ne parle que de ça : d'image, de mise en scène, d'apparences, de représentation, de manipulation...

C'est ce qui fait la force du film pour moi, Fincher a bien compris qu'avec un sujet pareil, il n'avait pas besoin d'en faire des tonnes au niveau de l'enrobage.

Ce qui n'empêche pas de pures séquences de cinéma, bien au contraire.

Comme le dit Hiso, jamais déçu, mais ça me donne grave envie de le voir du coup.
Vivement que ma gosse soit en vacances...

Gone Girl ou Mommy pour ce week end ? OK ce n'est absolument pas le même style, mais les deux me tentent et je n'ai pas le temps d'aller voir les deux.

Alors lequel ?

Immense Gone Girl.

Sauf à ce que Nolan vienne chambouler le tout, c'est le film de l'année.

Un thriller très costaud, et au-delà une critique acerbe du monde médiatique moderne, en constante recherche de sensationalisme et de fait facilement manipulable.

Rosamund Pike y est géniale (ça sent non pas l'oscar, mais très certainement la nomination), Ben Affleck parfait dans son rôle de l'américain moyen (comme quoi, on a souvent les défauts de nos qualités), et j'ai l'impression que Fincher s'améliore de façon continue tout au long de sa filmographie, formellement. Si on ôte Benjamin Button de sa carrière, de Zodiac à celui-ci, y'a d'ailleurs une vraie cohérence dans son exercice, que ça soit dans la photographie ou la sobriété globale du découpage.

Vrai coup de coeur, ça file tout en haut de mon Top, aux côtés des Ghibli et du Jonze.

Tiens un petit Top 30 provisoire.

1. Le Conte de la princesse Kaguya - Isao Takahata
2. I Origins - Mike Cahill
3. Bird People - Pascale Ferran
4. The Grand Budapest Hotel - Wes Anderson
5. The Raid 2 - Gareth Evans
6. Gone Girl - David Fincher
7. White God - Kornél Mundruczó
8. The Rover - David Michôd
9. Winter Sleep - Nuri Bilge Ceylan
10. States of Grace - Destin Cretton
11. Les Chiens errants - Tsai Ming-liang
12. Le Vent se lève - Hayao Miyazaki
13. La Grande Aventure LEGO - Phil Lord, Chris Miller
14. 22 Jump Street - Phil Lord, Christopher Miller
15. Shapito Show - Sergey Loban
16. Whiplash - Damien Chazelle
17. Dragons 2 - Dean DeBlois
18. Les poings contre les murs - David Mackenzie
19. Only Lovers Left Alive - Jim Jarmusch
20. Les Combattants - Thomas Cailley
21. L'Île de Giovanni - Mizuho Nishikubo
22. Godzilla - Gareth Edwards
23. Bande de filles - Céline Sciamma
24. Les bruits de Recife - Kleber Mendonça Filho
25. Pride - Matthew Warchus
26. Leçons d'harmonie - Emir Baigazin
27. Dallas Buyers Club - Jean-Marc Vallée
28. Les Amants électriques - Bill Plympton
29. Les Trois sœurs du Yunnan - Wang Bing
30. Le Sel de la Terre - Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado

Et donc la critique :



La bande annonce de Gone Girl nous promettait un thriller vénéneux, où, au sein d’une enquête policière, la figure du couple serait mise à mal. En donnant l’impression d’en montrer trop, cette bande annonce permettait à ceux qui n’avaient pas lu le bouquin, d’échafauder inconsciemment des théories sur le pourquoi du comment de cette disparition avant même d’avoir vu le film. Et pourtant ce n’était que le premier rouage d’un brillant piège manipulatoire orchestré par David Fincher. Un piège à plusieurs dimensions qui finalement tendent à montrer la même chose : l’image et la représentation prenant le pas sur la réalité.

Il y a d’abord une dimension médiatique. Tout au long de l’enquête, le mari interprété par Ben Affleck ne sera que le protagoniste principal d’un reality show à grande échelle provoqué par les médias et relayé par la vox populi. Le FBI patine et les preuves manquent, mais très vite, l’environnement extérieur se charge d’établir un jugement élaboré à partir de rumeurs et non de faits. Il est intéressant de voir à quel point le sensationnalisme découlant du cinquième pouvoir peut influer sur la vie d'un Américain moyen lorsqu'il se retrouve au cœur de la tempête.

On peut également y trouver une dimension intimiste, puisqu’on y voit, à travers plusieurs flashbacks parsemant la première heure, deux êtres qui avait l'air follement amoureux l’un de l’autre, se déchirer petit à petit pour finalement tromper leur entourage et se tromper eux-mêmes en jouant sur les apparences (titre de l'œuvre originale). Sans en dévoiler d'avantage, sachez que Fincher s'amuse habilement à nous trimballer entre certitudes et faux-semblance, et n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il s'agit de nous montrer jusqu'où peut aller un couple en pleine crise.

L'intrigue diabolique de Gone Girl permet à Fincher de transcender son sujet tout en y apportant une dimension cinématographique. L'importance de "l'image" se réfère évidemment à la représentation de la réalité permise par le 7ème Art, mais paradoxalement, Fincher nous offre peut-être son film le plus sobre en termes de mise en scène. Le réalisateur a vite compris que son histoire se suffisait à elle-même. Du coup le découpage est vraiment au service de son sujet, et non l'inverse. Fincher, plutôt que de jouer au petit malin à essayer de perdre son spectateur, lui donne des réponses claires, quand il le faut, et qui ne seront jamais remises en question. Ainsi, les nœuds de l'intrigue peuvent facilement être anticipés, mais là n'est pas l'intérêt du film.

Gone Girl se révèle finalement bien différent du reste de la filmographie de Fincher, même si on y retrouve certaines obsessions, certains mécanismes narratifs, et certains plans parcourant les anciennes œuvres du réalisateur. Par exemple, on pense forcément à Panic Room lorsque Rosamund Pike est filmée allongée sur son lit de profil, avec la silhouette de Ben Affleck passant à l'arrière-plan. On y retrouve également son goût pour une ambiance lourde et mystérieuse, entre le gris et le noir (appuyée encore une fois par une merveilleuse bande originale du duo Trent Reznor - Atticus Ross), ainsi que son sens du détail prononcé, aussi bien dans le choix des cadres et des mouvements, que dans les choix des acteurs. Ben Affleck est l'homme idéal pour incarner ce personnage plongé dans le "faux", et qui, acculé, cherchera à faire ressortir le "vrai". Son expression minimaliste inspire la méfiance et ne fait que renforcer les interrogations quant à sa culpabilité. Carrie Coon, qui interprète sa jumelle, très proche de son frère, prête à tout pour l'aider, compose avec talent un rôle de soutien qui est peut-être le seul lien affectif vraiment réel dans toute cette histoire. Rosamund Pike, dans un autre registre, cache tout autant son jeu que son mari, et dépasse rapidement le cadre de son personnage de femme aimante pour nous offrir une performance jusqu'au-boutiste. Même au niveau des acteurs secondaires, les choix ne sont pas anodins. Le personnage joué par Emily Ratajkowski , qualifié à un moment de "nichons à branlette", se rapporte directement au buzz crée autour l'actrice-mannequin, puisqu'elle s'est surtout fait connaitre du grand public grâce à sa très belle paire de seins dans le clip non-censuré de Robin Thicke. On en revient toujours aux questionnements posés par le film qui ne font que renforcer la vision acerbe de David Fincher sur notre société moderne.

Une vision acerbe mise en exergue par une dernière partie difficile à digérer, non pas parce qu'elle est mauvaise, mais, au contraire, parce qu'elle semble logique et implacable. Cette société de "l'image" telle qu'elle est montrée par David Fincher fait indubitablement froid dans le dos.

Complètement d'accord. Mais pourquoi ne pas mentionner l'humour ? Je trouve que c'est une partie importante du film. Fincher arrive à nous faire rire dans des moments de noirceur et de désespoir des plus total.

C'est vrai, après ça ne m'a pas paru être l'aspect le plus important du film, ça ne concerne que quelques scènes :

Vu "Tristesse Club" hier et j'ai vraiment passé un bon moment.

J'ai pas les connaissances ni la culture cinématographique pour pouvoir en parler techniquement.

Mais j'ai trouvé le trio d'acteur très crédible bien que j'ai un peu de mal avec Laurent Lafitte DE LA COMEDIE FRANCAISE , (on vous le rappelle) plutôt bon dans le rôle du connard beauf.

Les plans sont plutôt pas mal et la bande son est cool.

C'est vraiment le truc bien français ça les acteurs DE LA COMEDIE FRANCAISE.

La diplôme complètement sacralisé dans ce pays.

Je trouve ça débile, ça fait suce boule à mort.

C'est au comédien ce qu'est le pull rose sur les épaules des Jean Charles.

Comme tout diplôme.

C'est sûr, mais bon le délire ENA et compagnie, petite caste de merde jamais remise en cause, c'est le sida.

C'est l'élite qu'on te dit, un peu de respect !

Très très beau Le Garçon et le Monde, la musique

Si je ne m'abuse, je crois qu'ils n'ont pas le choix.
En théorie, ils ne sont sensés jouer QUE pour la Comédie Française, mais cette dernière ne les libère pour le cinéma que si elle est mentionnée au générique de cette manière.

Quelqu'un a vu The Tribe ?

J'ai envie de le voir mais il ne passe ni au MK2 BNF, ni au UGC Bercy / UGC Les Halles