Citation
Contrairement à certaines idées reçues, les Algériens qui émigrent dans l’ancienne Europe de l’Est ne sont pas tous des anonymes en quête juste d’une carte de séjour. Il y en a beaucoup parmi eux qui non seulement se sont imposés dans un environnement difficile, voire même hostile, mais sont même devenus des leaders dans leur domaine. En Pologne, il existe un archétype de l’Algérien parti de rien et qui a réussi : Mohamed Salah Messikh. Sa particularité ? Il est ni plus ni moins que le Monsieur «viande halal» de toute la Pologne et même au-delà des frontières.
Même avec son diplôme de docteur, on n’a pas voulu de lui en Algérie !
En fait, le parcours de Messikh ne doit rien au hasard. Plutôt si, d’un certain côté : on n’a pas voulu de lui en… Algérie. «Dans les années 80, j’avais bénéficié d’une bourse d’études en Pologne dans le domaine des forêts. Je suis arrivé à Lodz en compagnie de 5 autres étudiants algériens en ne connaissant aucun mot de polonais. A force de volonté, nous nous sommes intégrés et sommes allés au bout de nos études. Puis, je suis rentré en Algérie avec l’intention de faire profiter mon pays de mes connaissances. J’ai déposé mon dossier. Vous savez ce qu’on m’a proposé ? Le poste de superviseur du projet du barrage de Boussiaba, situé entre El Milia et Collo ! Tout ça parce que je suis originaire de Collo. J’ai eu beau leur expliquer que j’ai été formé pour les forêts, pas pour les barrages qui relèvent du génie civil, rien n’y fit.» De guerre lasse, il a décroché en Pologne une bourse pour un doctorat en entretien des forêts. Dans le même temps, il fait des formations en commerce. En 2000, il décide de tenter une nouvelle fois sa chance en Algérie. Il envoie son dossier, dont son diplôme de docteur, au ministère de l’Agriculture. Et voilà qu’on envoie son dossier qui est acheminé vers… Collo. «J’ai même écrit à la présidence de la République pour dire que je suis prêt à mettre mes compétences au service de l’Algérie, mais dans mon domaine. On m’a répondu que mon dossier sera retransmis au ministère. Depuis, aucune nouvelle.»
Un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros et des viandes vendues dans toute l’Europe
Là, sa décision est définitive : il s’installe en Pologne, plus précisément à Poznan, à une centaine de kilomètres de la frontière allemande. Après avoir débuté dans le commerce, il se tourne rapidement dans le domaine de la viande. «L’un des problèmes dont la communauté musulmane souffrait était l’absence de viande halal. J’ai alors créé un institut de certification halal doté d’une comité religieux compétent et j’ai créé une entreprise, msm-int, spécialisée dans la certification des viandes.» Au départ, l’entreprise se contentait uniquement de certifier le caractère halal de l’abattage des viandes qu’elle ramenait. Avec le temps, et voyant qu’il y avait des tricheries sur les marchandises, surtout celles en provenance de France, elle s’est transformée en entreprise d’abattage, de certification et de commercialisation. «Depuis 2009, nous suivons toute la chaîne, de l’achat des bêtes jusqu’à la vente de la viande. Nous nous occupons de toutes les viandes : bovins, ovins, poulets, dindes…» En moins d’un an, les besoins du marché polonais (il y a environ 30 000 musulmans en Pologne) sont largement satisfaits et Messikh se met même à l’exportation. «Nos produits sont vendus dans toute l’Europe : Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne, Espagne… Nous avons même ouvert deux grands comptoirs de vente en gros et en détails en région parisienne, à Epinay-sur-Seine et à Bondy.» Messikh a ouvert une autre entreprise : Khalis Halal. «Elle s’adresse à nos clients qui ne font pas confiance à notre certification. Ces clients envoient leurs comités de certification à nos centres d’abattage pour qu’ils vérifient le respect du rituel d’abattage. Nous leur vendons après la viande commandée en leur facturant les frais de leurs comités. Cette entreprise est appelée Khalis Halal parce que c’est du halal pur («khalis» veut dire pur en arabe), garanti par le client lui-même.» Le chiffre d’affaires annuel de msm-int atteint les 8 millions d’euros, ce qui place Messikh parmi les leaders européens de la viande halal.
Il peut livrer l’Algérie en 4 jours, mais personne ne l’a sollicité
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la viande halal est un sujet très sérieux. Tellement sérieux que des séminaires sont régulièrement organisés sur ce sujet. «J’ai participé à des séminaires en Malaisie, en Russie, dans les pays du Golfe, à Singapour… Ce n’est pas une question simple.» Et l’Algérie dans tout ça ? «Vous savez, on peut livrer de la viande fraîche vers l’Algérie en 4 jours. Il suffit de l’acheminer par camions frigorifiques par route jusqu’à Almeria, en Espagne, et lui faire travers la Méditerranée en 8 heures par bateau jusqu’au port de Ghazaouet, où elle sera de nouveau mise dans des camions frigorifiques. Malheureusement, on ne m’a jamais sollicité en Algérie où on préfère importer de la viande congelée.» En attendant, Mohamed Salah Messikh continue de travailler en silence. A la tête d’une association religieuse, il a acheté une villa à Poznen qu’il a aménagée en petite mosquée, avec des salles de cours au-dessus. C’est la seule mosquée de la ville et elle est certifiée halal.
Même avec son diplôme de docteur, on n’a pas voulu de lui en Algérie !
En fait, le parcours de Messikh ne doit rien au hasard. Plutôt si, d’un certain côté : on n’a pas voulu de lui en… Algérie. «Dans les années 80, j’avais bénéficié d’une bourse d’études en Pologne dans le domaine des forêts. Je suis arrivé à Lodz en compagnie de 5 autres étudiants algériens en ne connaissant aucun mot de polonais. A force de volonté, nous nous sommes intégrés et sommes allés au bout de nos études. Puis, je suis rentré en Algérie avec l’intention de faire profiter mon pays de mes connaissances. J’ai déposé mon dossier. Vous savez ce qu’on m’a proposé ? Le poste de superviseur du projet du barrage de Boussiaba, situé entre El Milia et Collo ! Tout ça parce que je suis originaire de Collo. J’ai eu beau leur expliquer que j’ai été formé pour les forêts, pas pour les barrages qui relèvent du génie civil, rien n’y fit.» De guerre lasse, il a décroché en Pologne une bourse pour un doctorat en entretien des forêts. Dans le même temps, il fait des formations en commerce. En 2000, il décide de tenter une nouvelle fois sa chance en Algérie. Il envoie son dossier, dont son diplôme de docteur, au ministère de l’Agriculture. Et voilà qu’on envoie son dossier qui est acheminé vers… Collo. «J’ai même écrit à la présidence de la République pour dire que je suis prêt à mettre mes compétences au service de l’Algérie, mais dans mon domaine. On m’a répondu que mon dossier sera retransmis au ministère. Depuis, aucune nouvelle.»
Un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros et des viandes vendues dans toute l’Europe
Là, sa décision est définitive : il s’installe en Pologne, plus précisément à Poznan, à une centaine de kilomètres de la frontière allemande. Après avoir débuté dans le commerce, il se tourne rapidement dans le domaine de la viande. «L’un des problèmes dont la communauté musulmane souffrait était l’absence de viande halal. J’ai alors créé un institut de certification halal doté d’une comité religieux compétent et j’ai créé une entreprise, msm-int, spécialisée dans la certification des viandes.» Au départ, l’entreprise se contentait uniquement de certifier le caractère halal de l’abattage des viandes qu’elle ramenait. Avec le temps, et voyant qu’il y avait des tricheries sur les marchandises, surtout celles en provenance de France, elle s’est transformée en entreprise d’abattage, de certification et de commercialisation. «Depuis 2009, nous suivons toute la chaîne, de l’achat des bêtes jusqu’à la vente de la viande. Nous nous occupons de toutes les viandes : bovins, ovins, poulets, dindes…» En moins d’un an, les besoins du marché polonais (il y a environ 30 000 musulmans en Pologne) sont largement satisfaits et Messikh se met même à l’exportation. «Nos produits sont vendus dans toute l’Europe : Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne, Espagne… Nous avons même ouvert deux grands comptoirs de vente en gros et en détails en région parisienne, à Epinay-sur-Seine et à Bondy.» Messikh a ouvert une autre entreprise : Khalis Halal. «Elle s’adresse à nos clients qui ne font pas confiance à notre certification. Ces clients envoient leurs comités de certification à nos centres d’abattage pour qu’ils vérifient le respect du rituel d’abattage. Nous leur vendons après la viande commandée en leur facturant les frais de leurs comités. Cette entreprise est appelée Khalis Halal parce que c’est du halal pur («khalis» veut dire pur en arabe), garanti par le client lui-même.» Le chiffre d’affaires annuel de msm-int atteint les 8 millions d’euros, ce qui place Messikh parmi les leaders européens de la viande halal.
Il peut livrer l’Algérie en 4 jours, mais personne ne l’a sollicité
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la viande halal est un sujet très sérieux. Tellement sérieux que des séminaires sont régulièrement organisés sur ce sujet. «J’ai participé à des séminaires en Malaisie, en Russie, dans les pays du Golfe, à Singapour… Ce n’est pas une question simple.» Et l’Algérie dans tout ça ? «Vous savez, on peut livrer de la viande fraîche vers l’Algérie en 4 jours. Il suffit de l’acheminer par camions frigorifiques par route jusqu’à Almeria, en Espagne, et lui faire travers la Méditerranée en 8 heures par bateau jusqu’au port de Ghazaouet, où elle sera de nouveau mise dans des camions frigorifiques. Malheureusement, on ne m’a jamais sollicité en Algérie où on préfère importer de la viande congelée.» En attendant, Mohamed Salah Messikh continue de travailler en silence. A la tête d’une association religieuse, il a acheté une villa à Poznen qu’il a aménagée en petite mosquée, avec des salles de cours au-dessus. C’est la seule mosquée de la ville et elle est certifiée halal.
Mais que fait cet article dans un journal Sportif ?
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