Avec douze points pris lors de ses trois dernières sorties, la réserve du PSG est l’une des équipes en forme de cette fin de saison. Une bonne série que les joueurs de Bertrand Reuzeau tenteront de poursuivre cet après-midi sur le terrain d’une équipe jurassienne qui, comme eux, n’a désormais plus rien à jouer.
« Je m’attends à un match difficile face à un adversaire particulièrement performant à domicile », annonce l’entraîneur yvelinois, privé de Qasmi (dos), Maurice (adducteurs), Traoré (cuisse), Kebano, Landre et Bahebeck (groupe pro). S.B.

JURA SUD - PARIS SG ( b ) (aller : 0-2), aujourd’hui (18 heures), stade municipal de Moirans-en-Montagne. Arbitre : M. Kilicoglu.
Paris SG : (parmi) Areola, Sail - També, Diarra, Paupin, Rimane, Saminck - Baldé, Makhedjouf, Touré, Ayina, Nguéma, Hery - Kamghain, Coulibaly. Entr. : Reuzeau.

12 points en 3 matchs on est balaise au PSG

12 points en 3 matchs on est balaise au PSG

En CFA et dans les divisions inférieures, la victoire rapporte 4 points, le nul 2 points et la défaite 1 point. Un forfait ne rapporte aucun point.

J'aurais mieux fait de me taire...
Vous savez pourquoi ils font ça?

Pour pénaliser les forfaits ponctuels.

2-0 pour les parisiens actuellement (26e n° 11 ??, 30e Coulibaly)

4-0 pour l'instant (62e Coulibaly, 65e n° 10 ??)

Sans forcer, la réserve parisienne a promené des Jurasudistes inquiétants

Jura Sud 0 PSG ( 5
A Moirans-en-Montagne, PSG ( bat Jura Sud 5-0 (mi-temps : 0-2). Environ 600 spectateurs. Arbitres : M. Kilicoglu avec MM. Piccamiglio et Moreau Buts : Nguema (24’), Coulibaly (28’, 58’), Touré (65’, s.p.), Hery (79’)

Jura Sud : Charpentier, Grampeix, Doudet, Boyer, Martin, Abezad (Riff, 46’), Abda, Chaffard, Belloc (Dupuis, 79’) , José, Bando.

PSG ( : Areola, Tambe, Paupin, Rimane (Samnick, 79’), Diarra, Makhedjouf (Hery, 73’), Ayina (Kamghain, 67’), Baldé, Coulibaly, Touré, Nguema.

Le temps avance et l’on se demande bien comment Jura Sud va finir cette saison. Après avoir frôlé le zéro pointé à Belfort (0-3), les joueurs de Sébastien Cuvier ont été giflés hier, à domicile, par une jeunesse parisienne joueuse et diablement efficace. Et cette déroute n’est pas sans rappeler celle d’Ivry (1-5), le 30 mars, marquant le début des errances pour une fin de parcours bien morne. Loin de l’équipe qui rendait le stade moirantin imprenable, ce Jura Sud a paru bien impuissant et, plus grave, parfois résigné.

Si son début de match laissait un espoir, avec une frappe non cadrée de Jose après 13 secondes de jeu, la suite ne laissait planer aucun doute. Et le match changeait de physionomie au quart d’heure de jeu. Avec un Makhedjouf parfait en plaque tournante du milieu et avec une paire d’ailiers intenables (Nguema-Ayina), Paris s’est installé et a posé son empreinte sur le match, athlétiquement et techniquement. Une petite alerte (but de Coulibaly refusé pour hors-jeu, 19’), quelques escarmouches (20’, 22’) et les Parisiens pliaient l’affaire en quatre minutes. Nguema d’abord, s’amusait sur le côté gauche, enroulait Grampeix avant de décrocher une frappe qui laissait Charpentier sans la moindre réaction (0-1, 24’). Puis Ayina débordait Martin pour déposer un cadeau sur la tête de l’immense Coulibaly (0-2, 28’).

L’heure de la rébellion ? Même pas. Puni, Jura Sud semblait accepter son sort, sans envie face à des jeunes parisiens qui récitaient leurs gammes à leur rythme. Avec Riff remplaçant Abezad (béquille) à la pause, les locaux ne montraient guère plus au retour des vestiaires. Même quand M. Kilicoglu offrait un penalty généreux, Belloc tombait sur Areola (56’). Et quand rien ne va… Moins d’une minute plus tard, Doudet glissait, laissant Coulibaly dribbler Charpentier et sceller le sort de la partie (57’, 0-3). Le calvaire se poursuivait pour le défenseur jurassien, sanctionné un peu plus tard d’un penalty pour une faute sur Nguema, Transformé par Touré (65’, 0-4). Dans le naufrage, quelques individualités semblaient sortir du lot (Boyer, Bando, parfois Belloc…) et sans faire des étincelles, Jura Sud en montrait un peu plus. D’une tête splendide sur un service parfait de Bando, Jose fracassait même la barre (75’). Mais il était dit que la soirée serait noire. Héry crucifiait les Jurassiens sur corner (0-5, 79’). A ce rythme, l’hospitalité jurasudiste va devenir légendaire.

« Je pense que c’est fini pour moi ». A mi-chemin entre certitude et questionnement, la phrase claque dans la bouche de Sébastien Cuvier. Adossé à un mur à l’entrée des vestiaires, le technicien jurasudiste, dégoûté par cette déroute, bout intérieurement. « A 0-5, je suis obligé de me poser des questions ».

Et pourtant, sur le match en lui-même, le cornac jurasudiste préfère passer rapidement. « C’est pas facile à expliquer. Il y a de tout. Une belle équipe en face, qui joue. Le score de la première mi-temps est logique. Après, le penalty raté nous fait mal ».

Mais l’essentiel n’est pas là. Selon lui, cette gifle, une de plus dans cette fin de saison interminable et chaotique, est le reflet d’une situation alarmante.

Des joueurs « qui ne répondent pas », « un discours qui ne passe plus », un grand sentiment de solitude, l’emblématique coach exprime son ras-le-bol. Quand ça gagne, tout le monde en profite. Là, c’est autre chose… » Logiquement, les questions viennent. « C’est impossible de continuer comme ça. Je n’ai plus envie de continuer comme ça. C’est un tout, ce n’est pas que le sportif. Mais c’est mon club. Je ne peux pas le laisser comme ça. Il y a une réflexion à avoir. Peut-être qu’il leur faut quelqu’un d’autre ? Peut-être qu’il leur faut un autre discours ? Est-ce que le club sera mieux avec ou sans moi ? » Tempête sous un crâne qui, depuis Ivry (1-5), a l’impression que le ressort est cassé.

Pire, dans cette fin de saison qui peut paraître anecdotique pour certains (JSF est sauvé), Sébastien Cuvier, qui ne l’entend pas de cette oreille, se sent esseulé. « Le mea culpa, ce n’est pas seulement à l’entraîneur de le faire. J’ai toujours l’impression que c’est moi, le grand méchant loup. D’autres doivent prendre leurs responsabilités ». Et à ses côtés, son fidèle lieutenant, Fred Girardin, acquiesce : « Là, on est épuisés, vraiment épuisés. Je crois qu’il faut qu’on reparte de zéro. » Vraiment ?

Jean-Philippe Cavaillez