Évidemment, à chaud gros plaisir de les battre en subissant le plus clair du match et en inscrivant deux buts ultra-chanceux. Ça doit leur faire encore plus mal et c'est très bien comme ça.
Si on pousse l'analyse un peu loin, on est toujours dans l'attente d'un vrai bon match au Parc en 2013. Allez, Toulouse en Coupe c'était pas mal mais ça n'avait pas vraiment l'allure d'une véritable opposition, avec deux équipes bis sur le terrain. Ajaccio c'était sale, Lille et Bastia mal maîtrisé malgré les victoires au bout, maintenant Marseille. 40% de possession de balle à domicile, malgré notre aisance en contres c'est bien sûr trop peu pour une équipe avec un minimum d'ambitions de jeu, et à certains moments on était proches de la rupture (fin de MT1 notamment) à force de reculer.
Nos difficultés s'expliquent grandement par le fait que les Marseillais étaient plus nombreux dans l'entre-jeu que nos milieux axiaux, avec Valbuena qui était assez proche de Barton et Romao, en face Verratti et Matuidi ont fait de leur mieux mais ils ont beaucoup couru dans le vide, pour protéger une défense assez basse et lente, mais bien en place. A contrario, Gignac est en bien petite forme, très loin de son niveau du début de saison, et il a bien été éteint par nos axiaux : Marseille manquait un peu de présence dans la surface et finalement, leurs vraies occasions ont été plutôt rares (claquette de Sirigu devant Kadir avant la mi-temps et Gignac dont la frappe croisée fut stoppée par notre portier avant l'heure de jeu), du moins pas plus nombreuses que celles à mettre au crédit des locaux, Manque de bol pour les visiteurs, Sirigu a été impeccable de concentration tout du long, très concentré sur les balles aériennes et la lecture des tirs adverses.
A noter, et ça a été peu signalé, que le 4-4-2 était particulièrement bancal ce soir avec Lucas beaucoup plus haut que Pastore, ce dernier défendant alternativement dans l'axe ou à gauche pour laisser les trois de devant partir en contres, dans un schéma qui ressemblait parfois autant à un 4-3-3 qu'à notre schéma de jeu favori depuis décembre. Consigne d'Ancelotti ou déséquilibre basique, le Brésilien ayant de plus en plus de mal dans ses replis ? Je me pose encore la question, mais la symétrie s'est inversée à la double-entrée de Chantôme et Beckham, le premier prenant un peu le rôle de Pastore à droite et Lucas glissant à gauche avant sa sortie, ce qui a permis à l'Anglais d'évoluer dans un entre-jeu un peu plus renforcé qu'à l'accoutumée, plutôt une bonne chose sachant que Beckham est certainement loin de son meilleur niveau.
Ligne par ligne, individuellement ça donne :
Sirigu : ne s'est pas chié deux fois de suite.

Vraiment vigilant dès les premières minutes sur ses prises de balles et dans la lecture des trajectoires des tirs adverses, nous sauve plusieurs fois avant la mi-temps quand on reculait (tir de Kadir claqué en corner + coup-franc de Valbuena). Toujours serein et alerte ensuite, l'homme du match. +++
Jallet : plus que neutre, ne s'est pas affiché mais n'a rien montré sur ses montées, toutefois peu suivies par Lucas. Un peu emmerdé quand Morel montait et une fois ou deux pris dans son dos, mais ne s'est pas affiché, déjà bien. =
Alex : la configuration lui convenait avec un bloc bas et un adversaire direct jouant plus sur le physique que la vivacité, il a quoiqu'il en soit été propre alors qu'il sortait de deux matchs douteux à Valence et à Sochaux. Solide. +
Armand : le meilleur joueur de champ, notamment en deuxième mi-temps où il a brillé par un excellent placement et une lecture des trajectoires impeccables. Serein à la relance, mis à part un ballon balancé devant vers la demi-heure alors qu'il avait le temps, son seul mauvais choix de la soirée dans ce domaine. Sa performance mérite d'être saluée. ++
Maxwell : propre techniquement, a bien trouvé Pastore sur ses relances et sait jouer dans les pieds. A bien pris Kadir puis Sougou, le Brésilien enchaîne les prestations propres. +
Lucas : a commencé pied au plancher, marquant un but heureux et cassant encore un maximum de reins sur ses remontées de balles foudroyantes. S'est fait mal sur un tacle au bout de 20-30 minutes et a beaucoup perdu en lucidité et en explosivité par la suite, finissant le match sur les rotules remplacé par Ménez, qui était présent dans l'esprit et qui fait la différence sur le deuxième but, entrée positive pour lui. Pour en revenir au Brésilien, malgré une influence déclinante, il a envoyé beaucoup de tacles et n'a pas peur du contact. En espérant le revoir à 100% rapidement car quand il est comme ses 20 premières minutes, c'est difficile de trouver mieux. Aurait dû être sorti plus tôt par Ancelotti car sa deuxième mi-temps a été plus qu'anonyme. =
Verratti : n'a pas pris son carton jaune, petit évènement. Il manque encore beaucoup de volume de jeu et fait parfois vraiment le crétin (deux conservations de balles très risquées en milieu de première bien exécutées mais vraiment pas indispensables) mais il a surtout beaucoup souffert de l'étirement général de notre bloc. Volontaire mais peu décisif finalement. Sorti pour
Chantôme. =
Matuidi : un poil mieux pour l'international français qui a donné l'impression d'être un peu plus à l'aise à la récupération malgré les écarts entre nos lignes, comme son compère il ne pouvait pas faire de miracles dans ce contexte. Chie par contre une relance en fin de première (de mémoire, oublié le moment exact mais ça a débouché sur une situation adverse) qui restera comme une des seules fausses notes techniques du bloc défensif au niveau de la relance, par ailleurs lucide dans les prises de risques. =
Pastore : d'abord trop peu influent, finit mieux sa première période même si tu as toujours un contrôle ou une passe simple loupé ça et là. Même si j'aimerais le voir plus proche de la surface, l'Argentin n'ayant parfois pas assez suivi les contres, il a profité du mouvement depuis lui et a été à l'aise dans l'orientation du jeu sur certains contres, trouvant bien Lavezzi à plusieurs reprises. Pas mal de choses intéressantes en une touche de balle dont une ouverture en profondeur du gauche avant la mi-temps pour Ibrahimovic. Aurait pu marquer s'il coupe mieux un centre à ras-de-terre de Lavezzi. On retiendra surtout le match des deux autres offensifs pour diverses raisons, mais il a été fiable ce soir et contre l'OM en championnat, c'est bien une première depuis son arrivée. Remplacé par
Beckham, assez à l'aise dans ses passes malgré des conditions pas facile. Marseille avait bien cavalé et c'était plus simple à son entrée, à voir donc mercredi puisqu'il sera certainement titulaire. =
Lavezzi : j'ai souvent l'impression de me répéter à son sujet mais si son envie est évidente et son investissement nullement en cause, que de mauvais choix et de loupés. On ne peut même pas sortir l'excuse d'un manque de lucidité en fin d'action sur son poteau dans les premières minutes : au minimum, à cette distance, un ballon comme celui-là, il faut le cadrer. Hyper utile sur ses remontées de balle et grâce à sa vitesse mais il exploite vraiment mal ses qualités en recherchant trop souvent Ibrahimovic (d'autant que ce soir, vu la prestation du Suédois, il a eu doublement tort de s'entêter). Passe souvent à contre-temps, quand il y va seul pour prendre sa chance il se boîte, vraiment chiant qu'il connaisse autant de déchet parce qu'avec un minimum de justesse, il serait innarêtable. A quand même bien fatigué la défense adverse et a été présent sur les 90 minutes, à saluer. =
Ibrahimovic: il avait pourtant bien commencé avec sa remise pour Lavezzi, mais derrière, rien à sauver ou presque. On a vaguement pu croire sur son début de match qu'il allait se retirer les doigts, un peu à la manière de son match à Valence où sans être brillant, il n'a pas tiré le collectif vers le bas, mais il est vite retombé dans ses travers ce soir. Doit tirer quand il en a eu l'occasion sur le décalage de Lavezzi vers la demi-heure, prise de balle suivante il arme tout de suite après le contrôle comme pour se rattraper... Le type doute comme les autres tout bêtement. Un investissement discutable par dessus le marché, après la pause notamment, le seul d'ailleurs à véritablement blâmer dans ce domaine ce soir. Ajoute quand même un but à son compteur d'une manière inespérée. Au final, le bilan de ses vrais bons matchs comparé à celui de ses prestations douteuses du style de ce soir commence gentiment à s'équilibrer... --
Côté adverse, beaucoup de joueurs surcotés comme Mandanda (un modèle de regression celui-là, tout le monde commence à s'en apercevoir de toute manière), Nkoulou ou Gignac qui ne s'est jamais vraiment remis de sa blessure en début de saison. A signaler aussi la prestation de l'énigmatique recrue Sougou, complètement insipide à son entrée, l'investissement sur ce type laisse assez songeur. Au milieu de tout ça, Valbuena était un peu seul, alors qu'il a été intéressant dans son rôle de meneur.
On remet ça dans trois jours avec, si possible, un maximum de turnover, et bien sûr une nouvelle victoire au bout, plus que jamais le seul résultat acceptable contre la vermine.