Je vais m'atteler à parler du ballon, ce qui est le plus visible, mais j'ai envie de commencer par les petits détails qui créent les grosses rencontres.
Premièrement, le positionnement des 11 joueurs parisiens en phase défensive: la composition de départ prévoyait un schéma en 4-4-2 habituel, ne tenant pas forcément compte du milieu composé de 3 à 6 hommes des barcelonais tant leur recherche de mouvement implique un surnombre bien souvent apporté par les attaquants. Pour répondre à cette spécificité catalane, l'attaque sans attaquant, Ancelotti a décidé de miser sur un 4-1-3-2 avec Thiago Motta le plus souvent proche des centraux; Verratti; Lucas et Pastore un cran au dessus et les deux attaquants coulissant entre les angles de passe de manière à freiner la remontée de balle barcelonaise. A part au niveau de la doublette d'attaquants qui n'a pas adopté le positionnement idoine face à une équipe relançant par passes courtes, le reste a été impeccablement fait durant 71 minutes. Ce qui a empêché le FC Barcelone de mettre le même rythme dans cette partie que dans celle l'opposant à l'AC Milan, c'est justement la rapidité avec laquelle les 3 joueurs + Motta arrivaient à être au contact, sans forcément viser une récupération balle aux pieds. J'ai vu ce soir des Espagnols multiplier les transmissions approximatives justement parce que ce Paris là a réussi à verrouiller toutes leurs tentatives pour mettre en place un de leur circuit préférentiel: passe de l'axe pour un joueur venant d'un côté. Paris a joué bas, comme d'autres, mais Paris a mieux géré les forces barcelonaises grâce notamment à cette résolution tactique.
Deuxièmement, le rôle de la défense: si le PSG n'a pas encaissé plus d'un but ce soir, ce n'est pas seulement en raison de la non titularisation de Messi ou de la faiblesse de Fabregas (quelle erreur de casting celui-là...), c'est aussi en raison de sa stratégie défensive de très très haut niveau. La défense comme tout le monde le sait, ce n'est pas que l'apanage des 4 défenseurs + le gardien. Mais ce soir, j'ai envie de les mettre en avant particulièrement car j'ai vu des séquences absolument magnifiques de placements, replacements, compensations, couvertures, courses croisées, phases de relances à une ou deux touches

Les joueurs maintenant: je ne vais pas faire un joueur par joueur mais je souhaite mettre en exergue certains hommes de cette partie de notre côté.
Maxwell: par où commencer? Trop souvent mis au ban des analyses sur nos matchs, très largement sous côté même encore parmi les supporters Parisiens. Ce joueur est une mine d'or, un footballeur comme on n'en forme pas en France. Toujours debout lorsqu'il défend, le buste altier et le regard vers l'espace disponible. Ce soir, il a tout fait à ses ex coéquipiers. Relances pied droit, pied gauche en une touche précise, bloc sur Alves, ballons aériens remportés avec brio malgré son petit gabarit, ce mec pue le foot. Si je dois lui reprocher un truc, c'est son centre un peu raté sur le décalage de Pastore mais c'est tout. Indispensable.
Le duo Verratti-Motta: grosse interrogation que l'association de ces deux italiens entre l'expérimenté en constante reprise et le novice un peu fougueux. Et pour ma part, je n'ai vu que du rêve

Pastore: génie. Ce n'est malheureusement pas suffisant pour décrire à quel point je le trouve génial. Il rate beaucoup de transmissions très très simples pour son immense talent mais à côté de cela, il invente tellement. En partant de rien, il se laisse subjuguer par les déplacements de ces coéquipiers pour faire du rectangle vert sa chasse gardée. Un gentil fou en somme, capable de confondre les maillots des deux équipes en la donnant à Busquets puis de donner l'avantage à notre club sur cette pelouse dont tout le monde a peur. J'espère que l'Argentine a vu de qui elle se passait dans leur quête de vaincre en terre brésilienne. Son but, plein de maitrise, ne porte pas le chiffre 27 comme son numéro fétiche mais le 42 rappelant à tous les mécréants qu'il les vaut bien.
Ibrahimovic-Lavezzi: match à oublier dans leur recherche de complémentarité car ils ne se trouvent que trop peu. Et pourtant le suédois essaie mais Lavezzi est dans le dur, le niveau technique s'intensifiant, il ne fait plus le poids tant sa conduite de balle est catastrophique. Sa première occasion, c'est criminel de ne même pas trouver une position de frappe. A côté de lui, Zlatan n'est pas foncièrement mauvais mais il ne tire pas franchement l'équipe vers le haut. Après il a été assez simple à trouver et a un apport dans le jeu qui mérite toute ma reconnaissance. Un grand joueur, peut être trop attiré par les strass et qui en oublient que le but doit être sa mission première.
Ce soir, Paris m'a rendu fier. Pas de tenir tête à ce Barcelone parce que j'y croyais mais d'avoir joué une partition à la mesure de l'évènement et d'avoir montré que tous visent le même but. Ce match et cette saison malgré les accrocs en championnat sont une excellente vitrine des bons choix, certes facilités par la manne financière du club, qui sont faits depuis juillet 2011. A l'an prochain Europe.