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Ligue 1 (26e journée) - Paris SG - Nancy, dimanche 17 h
Quatre points d'interrogation
Tranquille à la trêve, l'ASNL n'a plus que quatre points d'avance sur le premier relégable avant d'aller à Paris dimanche. Nancy a peut-être sous-estimé le danger à la trêve. Analyse.
Les températures se radoucissent enfin, une bonne nouvelle. Mais le problème, c'est que l'avance de l'ASNL sur le premier relégable fond comme neige au soleil depuis le début des matches retour.
A la trêve, il y avait dix points d'écart entre Nancy et le dix-huitième Valenciennes. Aujourd'hui, les Nancéiens n'ont plus que quatre points d'avance sur VA sorti de la zone rouge à la différence de buts aux dépens de Saint-Etienne.
Les hommes d'Antoine Kombouaré ont donc repris six unités à la bande à Pablo Correa lors des six premières rencontres de 2009, soit un point par journée. C'est quand même énorme et ça se remarque si l'on établit le classement des matches retour jusque-là (lire infographie) : Valenciennes est sixième, Nancy seizième juste devant le quatuor Grenoble-Caen-Le Mans-Le Havre qui ferme la marche avec seulement une longueur de moins. Depuis le début de l'année, on voit aussi les Sochaliens avancer au même rythme que Bordeaux, ce qui explique pourquoi ils sont revenus dans le coup pour le maintien, à six points d'une formation au chardon battue deux fois de suite à domicile la semaine passée (1-2 contre Nice, 0-2 face à Lyon).
La onzième place de l'ASNL au général, c'est l'arbre qui cache une forêt de dangers. Personne ne l'a vraiment vue venir au club, sinon il y aurait eu une toute autre gestion du Mercato hivernal après un marché d'été déjà déséquilibré.
Il suffit de rappeler qu'aucun attaquant n'est venu remplacer Kim (Qatar) dont on avait pourtant pu mesurer le vide qu'il allait laisser. La seconde moitié de la saison dernière, sans l'artiste brésilien souvent bloqué à l'infirmerie, avait en effet été nettement moins bonne que l'extraordinaire première partie du championnat 2007-2008 avec Kim.
Les conséquences du Mercato
La même erreur d'appréciation a donc été répétée deux fois en l'espace de six mois. Et il y a de quoi penser que l'exploit à Marseille fin décembre (0-3), juste avant le coup d'envoi du marché d'hiver, a été un bien pour un mal. Car si l'ASNL a fait le choix d'affaiblir son effectif de manière incontestable en janvier (départs de Fortuné, Calvé, Camerling pour la seule arrivée de Gunnarsson), c'est parce qu'elle se sentait à l'abri dans le ventre mou et qu'elle pensait avoir suffisamment de ressources pour s'éviter les frayeurs d'aujourd'hui.
Pendant ce temps-là, les clubs du bas de tableau se sont pour la plupart renforcés. Auxerre a recruté Birsa qui lui a donné la victoire le week-end dernier au Havre, Grenoble a enrôlé quatre joueurs (Grandin, Boya, Cesar, Kucukovic), Valenciennes a attiré l'important Jean-Claude Darcheville et Sochaux a pris l'attaquant tchèque Sverkos en vue actuellement...
Avec les moyens du bord, Pablo Correa avait bien réussi à inventer une formule magique pour son attaque en associant Issiar Dia à Youssouf Hadji. Mais Issiar a été malheureusement victime d'un claquage à Rennes. Et si l'on ajoute à cela l'indisponibilité du précieux latéral droit Michaël Chrétien lui aussi claqué, ça fait beaucoup même pour un coach nancéien passé maître dans l'art du bricolage depuis une victoire à Lens en 2006 avec douze pros... Il faudra pourtant vite trouver une manière de rebondir puisque le voyage de dimanche à Paris sera suivi de deux rendez-vous contre des concurrents directs pour le maintien, Le Mans à Picot et Sochaux à Bonal.
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OK pour Malonga
• REPRISE. Comme prévu, Chris Malonga a repris le travail collectif. Claqué contre Saint-Etienne en novembre puis victime d'une rechute fin janvier, le gaucher congolais a participé à la séance « sans ressentir la moindre douleur ». De bon augure. Chris va maintenant avoir besoin de quelques entraînements pour postuler à une place dans le groupe. A priori, son retour en Ligue 1 devrait se faire le 7 mars, face au Mans à Picot.
• SAMI. Autre bonne nouvelle, hier en Forêt de Haye : Joël Sami est revenu en bonne forme de son séjour à Clairefontaine. Sa rupture du tendon d'Achille subie à Motherwell début octobre n'est plus qu'un mauvais souvenir désormais. L'ancien défenseur d'Amiens espère reprendre l'entraînement avec le groupe d'ici trois semaines après une nouvelle préparation physique avec Arnaud Lesserteur. « Je suis en avance sur mon programme initial, j'espère rejouer fin mars. »
• INFIRMERIE. Pour Issiar Dia et Michaël Chrétien, les soins se poursuivent. Claqués, l'attaquant sénégalais et le latéral droit marocain en ont encore pour deux à trois semaines avant de retoucher le ballon.
• DIPLÔME. La séance d'hier s'est disputée en comité restreint. Il n'y avait pas les six joueurs convoqués en CFA ni Alfred N'Diaye parti en sélection des moins de 19 ans. Paul Fischer était aussi absent. Le coach adjoint de l'ASNL se trouvait à Clairefontaine pour un nouveau stage en vue d'obtenir le DEPF.
• SÉLECTION. Alfred N'Diaye faisait partie de l'équipe de France des moins de 19 ans qui, hier en amical à Clairefontaine, a battu l'Ecosse 3-2, après avoir été menée 2-0.
• DÉPLACEMENT. Il reste des places pour le voyage organisé au Parc des Princes par le Club Central des Supporters. Les personnes intéressées par ce PSG-ASNL (dimanche 17 h) peuvent se renseigner au Club situé à Picot, aujourd'hui, demain et samedi de 14 h à 17 h. Le départ en bus est prévu le dimanche à 10 h 30, le prix est de 30 euros
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Ligue 1 (26e journée) - Paris SG - Nancy, dimanche 17 h
Le casse-tête de l'ASNL
Psychologiquement atteints après leurs deux défaites d'affilée à domicile, les Nancéiens auront besoin d'un mental à toutes épreuves pour réussir leur opération maintien.
Forcément déçus par leur défaite contre Lyon (0-2), après le penalty de Youssouf Hadji raté à la 50e minute à 0-1, les Nancéiens ont pris un autre coup sur la tête, samedi soir dans les vestiaires, en découvrant les résultats de la journée de Ligue 1 avec notamment la victoire de Sochaux à Lorient et le bon nul de Valenciennes à Toulouse. Ça s'est d'ailleurs bien vu, bien ressenti, lors de leur passage en conférence de presse quelques minutes plus tard.
Un abattement tellement frappant, tellement rare chez eux, qu'il fait l'objet d'un article aujourd'hui. Avec une question en toile de fond : l'ASNL a-t-elle les ressources psychologiques pour réagir, pour relever la tête ? C'est un sujet d'une extrême importance quand on connaît les exigences mentales de la lutte pour le maintien qui attend Nancy ces prochaines semaines.
Bien sûr que les Nancéiens plagient le Guy Roux de la grande époque depuis l'été dernier, bien sûr qu'ils ont toujours « joué le maintien », mais au fond d'eux ils espéraient bien faire de la langue de bois en disant cela après leur fabuleuse quatrième place de l'an passé. Maintenant, c'est un discours tout à fait de circonstances qui demandera un comportement en conséquence alors que l'ASNL n'a plus vraiment disputé de match pour le maintien depuis sa victoire contre Valenciennes au printemps 2007. « Il faudra aller au combat, d'abord penser à ne pas perdre si possible dès dimanche à Paris », sait Youssouf Hadji, « Par le passé, on a toujours répondu présent dans les moments difficiles. Je suis sûr que ça va continuer. Pas question de céder à la panique ! »
« Notre salut passera par le jeu »
Garder confiance, c'est aussi le mot d'ordre de l'expérimenté Abdes Ouaddou : « Il faut avoir conscience du danger sans tomber dans un pessimisme complètement exagéré qui risquerait de nous faire perdre nos moyens. En deuxième mi-temps contre Lyon, on a montré des choses intéressantes. On doit s'appuyer là-dessus. Notre salut passera par le jeu. »Comme la plupart de ses coéquipiers, Jonathan Brison a surtout eu du mal à digérer les buts encaissés en toute fin de partie à Rennes (1-1) puis contre Nice (1-2) : « On aurait mérité de prendre quatre points sur ces deux matches et à l'arrivée on n'en a pris qu'un seul. » Mais le milieu gauche de l'ASNL, toujours lucide dans ses analyses, voit le bon côté des choses : « On est onzième au classement et on garde notre destin entre nos mains. Je préfère être dans notre situation plutôt que dans celle de Valenciennes. Malgré ses huit matches d'affilée sans défaite, VA compte quatre points de moins que nous. »
Le premier relégable Saint-Etienne aussi. Après, il y a cinq équipes qui se tiennent en deux points : « C'est un avantage, ce n'est pas comme si on avait quatre points d'avance sur la zone rouge en étant seizième ou dix septième », précise Brison qui conclut : « On vit un peu ce qu'a connu Toulouse la saison dernière après avoir terminé troisième en 2006-2007. » En espérant que la comparaison se poursuive en 2009-2010. Car les Toulousains, sauvés de justesse l'an dernier, occupent aujourd'hui la quatrième place...