CR stade d'un pote sur notre weekend à Sofia et Salonique. Je l'ai complété avec 2/3 trucs et surtout les photos.
De retour d’un week-end entre la Bulgarie et la Grèce, on a pu se faire deux matches, voici le CR du derby de Sofia, Levski/CSKA.
On arrive la veille sur Sofia, le mec qui nous loue l’appart nous gère les places en amont, on est donc tranquille à ce niveau, même si on sait que niveau places, on était large.
Jour du match, on se réveille sous la neige. C’était prévu, mais là, c’est déjà blanc et y a 2-3 cm. Petit tour dans la ville, passage par une boutique Fred Perry avec un vendeur très sympa, qui collectionne les billets/sticks/dédicace de supporters d’Europe entière. On a donc laissé un de nos sticks et le mec était ravi. Quelques bonnes affaires à faire mais on n’a finalement rien acheté. Bref, passage conseillé dans cette boutique en cas de visite là bas, elle se trouve non loin de rue piétonne principale et est bien indiquée.
Il fait froid, la neige s’était calmée, mais est revenue en s’intensifiant, au point de nous faire douter sur la tenue du match. On prend la direction du stade pour y être 2h avant, sachant que généralement, y a du grabuge. Sur le chemin, des flics à chaque coin de rue, on arrive rapidement aux abords du stade, côté Levski. Pas grand monde encore, un stand d’écharpe, quelques mecs qui gueulent mais sans plus. Au loin, quelques pétards résonnent, on se décide de faire le tour du stade pour voir côté CSKA ce que ça donne. Pareil, on ira au plus près du virage, regardant les stands, ça se rassemble un peu, des sales gueules passent, on en entend d’autres et tous se dirigent vers un endroit plus loin du stade. On se dit qu’un cortège va avoir lieu. On patiente, sous une neige épaisse, on craint vraiment pour le match. A 1h du coup d’envoi, les flics barrent la rue, ça y est, le cortège arrive. Quelques pétards, des chants, on s’attend à un truc massif, ils seront finalement 500 tout au plus, tout âge et sexe confondu. Derrière une bâche du Levski retournée, ça craque, ca chante, ca saute, puis ça avance, ça brûle la bâche et ça rentre au stade.

On en fait de même, on rentre dans ce stade nationale, qui n’est le stade d’aucun des deux clubs. Il est donc divisé en deux, une partie A et une partie B. Un virage et un coin présidentielle chacun et c’est tout.
On prend place côté « présidentielle » Levski, juste à côté des mecs du CSKA. Le stade est très très clairsemé. Seuls les virages formeront un bloc, le reste c’est vide…
Au moment où on rentre dans le stade, ils sont en train de déblayer la pelouse. Et grande surprise, les supporters du Levski donnent un coup de main et retournent ensuite tranquillement en tribune. Une autre dimension quand même. Les chants commencent à s’élever, ça se siffle d’un virage à l’autre, les blocs se remplissent, les arbitres et capitaines se réunissent, bon c’est bon le match va bien commencer. On s’en fou s’il ne va pas à son terme, au moins on verra quelque chose.
Les blocs sont maintenant compacts, mais font malheureusement isolés au milieu de ce stade sans âme. Les premières fusées partent dans tous les sens. Les mecs du CSKA n’hésitent pas à en balancer sur notre tribune, pas de distinctions ultras là, tout le monde en prend pour son grade. Et ça n’a pas l’air de choquer quelqu’un lol.
Le coup d’envoi est proche, les premières poussées sont très puissantes, le tifo du CSKA représentant un ballon avec une artère de sang, prend place avec des feuilles sur les côtés, de l’autre côté rien au début mais au bout de 2-3 minutes, ils déploient un tifo feuille avec une voile en forme de visage au milieu, accompagnée de 2 fumis au niveau des yeux, pour un rendu plus sympa je trouve que côté CSKA.


Derrière les chants s’enchainent avec une énorme puissance. Sur le terrain, le banc du CSKA prend boule de neige sur boule de neige, au point de faire tomber le coach, provoquant ainsi un début d’échauffourées. Pour ceux qui ont vu, le coach est carrément tombé par terre et a présenté un certificat médical. Bref, grosse tension sur le terrain ! En tribune ça continue, les fusées pleuvent à droite à gauche, au point même d’être à deux doigts d’en prendre une sur la tête avec un pote, suite un tir tendu des mecs du CSKA qui ricoche sur le toit et revient juste derrière nous. Ca nous a fait rigoler, mais c’est passé tout proche ! Sur le terrain, le Levski domine mais ne concrétise pas et se fait contrer par 2 fois. Du coup, 0-2 à la mi temps, ça fait mal.
On se réchauffe comme on peut, on est gelé, la neige ne tombe presque plus, en tribune, le CSKA prépare un autre tifo, à base de drapeaux. Ca s’annonce très bien ! Et le rendu sera à la hauteur de nos espérances avec un bordel de drapeaux couplés avec pots de fumée, pétards et fumis, pour un rendu magnifique. Un tifo simple et efficace que j’apprécie tout particulièrement. Quand en plus, les chants claquent, c’est le top.

Côté Levski, rien pour le moment. A noter que là bas, les mecs sont vachement libres, au point que les capos ne soient pas sur les grilles, mais directement sur la piste d’athlé au pied de la tribune pour animer. 1 mec côté CSKA, 2 ou 3 côté Levski. Assez hallucinant ça. D’ailleurs un des capos du Levski tentera un truc après le 2ème but du CSKA, très vite repoussé par les stadiers.
Donc la 2ème mi temps reprend sur les mêmes bases que la 1ère, sauf que côté Levski, ça baisse un peu le pied, bien que ça reste très puissant sur les poussées.
D’ailleurs, niveau régularité et chants, j’ai trouvé les mecs du CSKA meilleur, avec des chants plus mélodieux, mieux tenus et toujours puissants. Le Levski, ça reste du lourd, mais surtout avec de grosses poussées, mais moins de chants « longs » on va dire. Au passage, le bloc du Levski était d’ailleurs bien garni, je dirais à vu d’œil, entre 6 et 8 000 mecs, alors qu’en face, on était plutôt sur du 5 000 je dirais.
Le show continue et les mecs du Levski envoi un crackage massif qui aura un superbe rendu, avec un mélange de pot de fumés, de fumis et pétards du plus bel effet. D’ailleurs, j’ai toujours apprécié les gros pot de fumée, qui avec le vent remonte doucement dans la tribune, ça rajoute un peu de style involontaire qui rend bien.

Le match continue, le Levski pousse, son virage aussi, mais se fera piéger sur un contre en fin de rencontre. 0-3 l’addition est salée ! S’en est trop pour les mecs du Levski qui ouvriront leur barrière et viendront sur la piste d’athlé. Sauf que les flics avaient prévu, et une double ligne sur toute la largeur de la piste les empêchera d’aller plus loin. Sauf qu’ils vont finir le match, sur la piste, à 15m du gardien adverse, fusées et pétards en main. Bref un bon chaos, bien maitrisé par les flics, qui font simplement opposition, empêchant juste l’envahissement. On peut imaginer par exemple qu’en France, les flics auraient chargés, provoquant d’autres débordements et l’arrêt du match. Alors, soit c’est tactique pour les flics ou bien ils savent qu’ils vaut mieux par charger les loustics, qui étaient un bon millier sur la piste tout de même.
De l’autre côté la fin de match est énorme, les fans du CSKA régalent, chants puissants, variés, tenus, drapeaux toujours en main, bref ça fait plaisir et ça vient clôturer le match parfait pour eux.
Coup de sifflet final, on reste pour voir la réaction des joueurs. Ceux du Levski tête basse vont vers leur virage, pour applaudir rapidement leurs supporters. Ils récolteront des sifflets mais sans plus. Quelques boules de neige en rentrant aux vestiaires aussi, mais sinon, ça passe.
De l’autre côté c’est la célébration des joueurs avec les supporters. Ca donne maillot et short, certains fans rentreront même sur la piste pour parler aux joueurs, bref c’est tranquille. On sent la grosse joie des joueurs et du staff de leur victoire, on les sent heureux. Le CSKA poursuit donc en tête et le « CSKA CHAMPION » des visiteurs peut résonner. Prémonitoire ?
Avant de sortir, traditionnelle photo de stade groundhop, on aperçoit d’autres mecs dans le même cas que nous, un allemand, des hollandais et surement d’autres encore.
Bilan, je connaissais pas trop la scène bulgare avant ce match, j’avais vu des photos mais on se rend toujours mieux compte sur place. On n’a pas vu de débordements d’avant ou d’après match entre les deux camps. Alors qu’à priori, on a lu que 50 mecs avaient été arrêtés avec des barres de fer et autres artilleries ? Peut-être côté Levski alors, car nous on a rien vu et on n’a pas senti de bordel aux alentours. Je m’attendais quand même à un peu plus de grabuge, mais au final c’est plus en tribune que j’ai été agréablement surpris. Même si au final, l’histoire de la fin de match côté Levski reste hallucinante.
Niveau tribune, j’ai eu du mal avec les bâches d’un côté comme de l’autre, ça manquait de finesse. Et puis avec les écritures en Cyrillique c’est pas facile non plus. Mais bon, j’ai trouvé ça pas très ouf. Après niveau tifo, je voyais ça un cran en dessous, là quand même on a eu 4 chorés sympathiques. Ma préféré pour le mélange, drapeaux/fumis du CSKA. Quelques banderoles quand même, impossibles à traduire forcément. Un étandart de la Lazio côté Levski, rien vu d’autre en termes d’amitié.
Le gros point positif reste la puissance des chants, qui sont vraiment impressionnants, accompagné de belles gestuelles par moments.
J’ai trouvé les mecs du CSKA un cran au dessus, alors est-ce que c’est du au résultat ? Pas forcément je pense. Même si toujours un peu, sur l’ensemble, les chants du CSKA sont je trouve plus mélodieux et plus tenu. Ca n’enlève rien à la prestation de ceux du Levski c’est sur.
Niveau population, on a pu voir de près les fans du CSKA lors du cortège, c’était pas que des mecs d’1m90 100 kilos en première ligne, au contraire, j’ai trouvé ça plutôt jeune. Côté Levski dur à dire, mais les premiers à rentrer sur la piste à la fin se rapprochaient plus du stéréotype.
Voilà, donc un bon match de football, dans un climat gelé, qui a rajouté du piment dans le contexte. Pas déçu de la prestation des deux camps, c’était du très haut niveau. Déçu par contre de la ferveur bulgare hors stade, le derby n’avait pas l’air de passionner les foules. On sent le football en crise là bas…Pas que le foot d’ailleurs.
Seul bémol, ces cris de singe réguliers…Même si on est prévenu, c’est toujours triste d’entendre ça.
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Après le match, j’ai d’ailleurs jamais été aussi gelé après un match, on reprend notre caisse direction Salonique à 300-350 km d’ici. La route de nuit s’avérera très chaotique ! Mais bref, le lendemain, on est en bord de mer, direction le stade du PAOK, car là on n’a pas nos places. Très grande ville, on marche 45 bonnes minutes pour arriver au stade, vers 11h, problème de billetterie, ils ne peuvent imprimer les billets. On fait un tour dans la boutique, une belle boutique d’ailleurs, bien design, on tapera la discut avec un des vendeurs très loquaces et très enrichissant, se souvenant d’un PAOK/PSG avec Weah dansant devant la Gate 4. Celui de 92 semble t’il après vérification. Bref, le mec est cool, nous dit de revenir pour un PAOK/Olympiakos qui est un truc de fou, que ce soir l’ambiance ne sera pas fou, qu’en UEFA, les mecs se tiennent à carreau, mais qu’en championnat grec c’est open bar ! Discussion très enrichissante, ça fait plaisir.
On ressort on peut prendre nos billets. 15 balles, le double de Sofia quand même mais bon c’est pas non plus exorbitant. On fait le tour du stade, le temps d’apprécier les nombreux tags de la Gate 4.


On passe une aprem tranquille dans Thessalonique et on remonte pour le match. On rentre 1h avant en tribune, à gauche de la Gate 4 en latérale. Le stade se remplit pas mal et limite la latérale et le virage d’en face est plus rempli que le virage local. Côté visiteurs, 30 mecs parqués tout en haut, RAS ! VERIA FC, adversaire du jour, 1er contre 2ème, 70km d’écart et si peu de monde, allez savoir.
Bref, la Gate 4 se remplit et ce que je ne savais pas, le noyau du virage est au niveau du poteau de corner. Au centre du virage un autre petit groupe prend place, mais l’élément moteur est vraiment au point de corner. Du coup, on peut moins apprécier le bloc mais on le voit quand même pas mal. Arrivée tardive des mecs, ça bâche tout autour du stade. Le capo prend place sur la grille, à la simple voix et commence par un petit clapping. Ca réveil le stade, les joueurs sont prêts à rentrer. Les mecs de la Gate 4 montent au grillage, un fumi dans chaque main à visage découvert, et hop c’est parti 30 torches de cramés à visage découvert ! La belle vie.

En tribune, les chants durent, même si du fait de la présence en tribune et de la domination sur le terrain, on n’atteindra pas des sommets, ce n’est pas l’euphorie, c’est toujours du bon niveau. Et puis je sais pas, y a un truc dans leur chant, un rythme, qui donne envie de bouger, qui est bon à entendre, ils ont une mélodie vraiment sympa et même si les chants manque de puissance sur ce coup, ça reste très agréable.
Alors derrière, y a des belles poussées, les latérales suivent de temps à autre, on a eu de beaux échanges, bref, le niveau général est très très bon. Sauf qu’en face y a rien, sur la pelouse non plus, alors forcément ça n’aide pas a faire décoller l’ambiance.
Par contre on se rend très vite compte du potentiel du stade. Déjà, malgré son architecture ouverte, il est quand même impressionnant et respire le football. Avec des sièges aux couleurs du club, ça claque. Et puis ces latérales où les gens respirent le football, la passion, des mecs de tout âge, qui gueulent après le moindre truc, l’arbitre prend d’ailleurs très cher. Les mecs, même à 4-0 pour eux, se lèvent pour gueuler après une faute ou un hors jeu. On se dit alors, que sur un gros match, ça doit clairement être n’importe quoi…Et ca donne envie de voir !
On n’a pas atteint des sommets d’ambiance, car tout le match a été de la même facture, avec des pics puissants par moment (notamment le horto du PAOK), et des chants réguliers derrière, mais je sais pas on ressent quelque chose de différent une fois au stade. Autant j’ai préféré mon périple stade à Sofia, autant là, je sais pas y a un truc que j’arrive pas trop à expliquer qui me fait kiffer. Surement cette passion pour le football qui existe dans le pays. On aime bien dire « ici ça respire le foot » et bien je crois que je ne l’ai rarement senti aussi bien que dans ce stade du PAOK.
Et on s’imagine bien le bordel que c’est sur les gros matches. Dommage qu’en Grèce, les supporters adverses soient privés de dep…
On sort du stade, on rentre tranquillement et on passe notre dernière soirée avant de rentrer le lendemain.