Citation
EXCLU RMC Sport. Au lendemain du match sous tension contre Bordeaux (0-0), et six jours après un communiqué de Margarita Louis-Dreyfus qui affaiblit Vincent Labrune et le réduit au silence, le président de l’OM a tout de même accepté de revenir sur la nuit agitée que lui et ses collaborateurs ont vécu au Vélodrome. Choqué par certaines insultes et menaces, il affirme en revanche qu’« il n’a pas peur ».
La fin de match vécue par Vincent Labrune aura été la plus agitée depuis qu’il est président de l’Olympique de Marseille. Dimanche soir, 23h. Accompagné de ses proches collaborateurs, de Jean-Louis Triaud et de plusieurs invités, Labrune est pris en charge par une dizaine de policiers de la BAC (Brigade anti criminalité), tous en civil, tous armés. Pendant la rencontre, Labrune s’attendait à des banderoles anti-direction, qui visaient surtout, hier soir, Margarita Louis-Dreyfus et que la direction de l’OM n’a pas voulu interdire pour éviter que la situation ne dégénère et que les supporters crient à la censure. Le président de l’OM, qui se dit désormais « habitué aux attaques vernales et aux "Labrune démission" », ne s’attendait pas, en revanche, à certaines insultes visant sa femme ou sa mère, notamment en fin de rencontre.
Onze policiers de la BAC pour protéger Labrune
La tension est alors à son comble. Les policiers de la BAC demandent à Labrune de les suivre dans les escaliers de la tribune Jean-Bouin, car tout le monde ne peut pas rentrer dans l’ascenseur. Tous font alors un passage éclair dans le hall de la tribune Jean-Bouin. Depuis le parvis, où des heurts éclatent entre supporters et CRS, des centaines de supporters excités aperçoivent alors furtivement le président de l’OM à travers les vitres de l’entrée principale ! La BAC ordonne donc à Labrune et à une trentaine de personnes de rester confinées dans le salon du président. Avec cette scène surréaliste, arrivée aux oreilles des journalistes : Labrune qui se lance dans l’organisation d’un tournoi de billard… en criant tellement fort que toute la salle de conférence de presse est alertée !
Labrune vexé par la polémique du billard
« Je comprends que, médiatiquement, le coup du tournoi de billard soit mal perçu, reconnait Labrune. Mais il faut se mettre à ma place. A ce moment-là, on est dans un état de stress, on vient de frôler l’émeute, des policiers de la BAC me protègent avec la main sur leur pistolet, tous nous ordonnent de rester confinés dans le salon jusqu’à au moins 2h du matin et j’ai avec moi une dizaine d’amis ou de collaborateurs. Alors, deux solutions : je cède à la panique ou je prends la situation au second degré pour envoyer un message de sérénité à mes équipes et leur dire : "Bah vous savez ce qu’on va faire ?! On va faire une partie de billard" ».
« Vous voulez quoi, que je me suicide ? »
Une polémique que Labrune affirme « assumer à 100% », même si le contexte était à ce moment-là bouillant et la colère immense chez les supporters marseillais. « Oui, je l’assume à 100%, lâche Labrune. C’est un moyen de dire : "On nous attaque, on nous menace, on nous insulte. Mais mon seul message, c’est que je n’ai pas peur !" Vous voulez quoi, que je me suicide ? Que je me tranche les veines ? Il y a une table de billard dans ce salon, où on est tous confiné ! S’il y avait eu une table de ping-pong, j’aurais fait un ping-pong. En plus je déteste le billard ! » Vexé par cette les interprétation liées à cette scène du billard, qui restera dans les annales de l’OM, Vincent Labrune, fatigué, sur les nerfs et sous le feu des critiques depuis de longues semaines, a un message à faire passer. Le dirigeant de l’OM n’apprécie pas qu’on lui colle l’image d’un président irresponsable, qui ne prend pas la mesure, voire se moque de la situation de crise dans laquelle se trouve le club phocéen.
« Le mec qui se fait taguer sa maison, menacer de mort, et insulter, c’est moi ! »
« On essaye de faire croire que je m’en fous ?! Personne n’est à ma place et personne ne peut se rendre compte de ce que je vis à Marseille. Le mec qui se fait taguer sa maison, menacé de mort et insulté, c’est moi et personne d’autre. Et les menaces contre ma femme et ma famille, je ne peux pas les accepter. Même Jean-Louis Triaud (le président de Bordeaux, ndlr), qui était à mes côtés, m’a dit : "Vincent, ce qu’ils te font là, c’est un scandale !" Il a halluciné. Mais je le répète, je n’ai pas peur. »
Invité à s’exprimer sur les dossiers chauds du moment - son avenir à la tête du club, le maintien de Michel, le communiqué de Margarita Louis-Dreyfus, la situation sportive de l’OM - Vincent Labrune a préféré poursuivre son silence radio. Comme si le président de l’OM avait peur de déraper en s’exprimant… sur les sujets qui fâchent.
Par Florent Germain, à Marseille
http://rmcsport.bfmtv.com/football/labrune...eur-966127.htmlIl est fantastique