Citation (Alain Miamdelin @ 10/12/2019 12:13)

C'est pas de la capitalisation. Juste une retraite par point.
Si j'ai bien compris, le but c'est que le système ne puisse plus être déficitaire par nature. Pour ça on fait varier le prix du point en fonction de la démographie. Donc sur les 40 prochaines années c'est baisse continue et taux de remplacement de plus en plus miserable.
Non ça n'est pas ça.
Ça n'est pas une réforme financière, au sens trésorerie du régime des retraites. Ça c'est ce que prétendent certains syndicats (CGT, Sud) mais le fait qu'il n'y a aucun problème à court et moyen terme sur l'équilibre financier du système. L'OCDE dit même qu'à l'horizon 2050, les retraites ne représenteront pas plus de 13,8% du PIB, là où on parle de 14% dans les dernières hypothèses.
D'ailleurs ces mêmes syndicats t'expliquent qu'il y a pas besoin de réforme puisque le système sera à l'équilibre si le taux de chômage est maintenu sur les 10 prochaines années. Ce qui est totalement vrai. Sauf qu'encore une fois, ça n'est pas l'enjeu de ce que proposer le candidat Macron à la présidentielle. Et de la même façon ça a toujours été présenté par le gouvernement comme une réforme de structure des retraites.
C'est plutôt comment est reparti la somme au globale consacrée aux retraites entre les différents bénéficiaires ? Quel mode de calcul pour les pensions ?
Sous entendu : il y aura des gagnants et des perdants.
Les perdants a priori : les régimes spéciaux très généreux et déficitaires (SNCF, RATP), les caisses de retraites très bénéficiaires suite à une pyramide des âges intéressantes (dentistes, avocats) puisque le manne dont dispose leurs caisses va être intégrée au régime général universel. Donc évidemment ces régimes se mobilisent, et ça n'est pas anormal en fait. Les cadres sans pénibilité reconnue, il va falloir travailler plus pour avoir le même montant de retraite.
Les gagnants a priori : ce sont les petites retraites en dessous de 1000 euros pour une carrière complète donc agriculteurs, petits commerçants, petits boulots notamment.Tout ceux dont la pénibilité va être reconnue, exemple le chauffeur de bus à Rouen à ou à Bordeaux qui fait le même taff que son collègue parisien.
On a cité l'exemple des femmes qui gagneraient dans cette reforme, mais a priori c'est plus compliqué que ce qu'avait présenté le gouvernement. Les femmes avec 1 ou 2 enfants gagneraient, mais celle avec 3 enfants et une carrière complète perdraient.
Reste un cas spécifique celui des enseignants du premier degré, qui n'ont pas de primes, sachant que les primes seraient pris en compte pour les fonctionnaires dans l'attribution des points. Là , il y avait clairement un gros problème, puisque la perte se chiffrer en centaines d'euros par mois.
On passerait donc à un système à point où dès qu'on reçoit 10€ de salaire, on accumule un nombre de points pour le retraite. Il n'y a plus cette histoire de trimestres complets à valider. Typiquement quand tu fais un travail étudiant durant les 2 mois d'été à mi-temps, tu payes des cotisations retraites qui n'ouvrent aucun droit, puisqu'il n'y a pas assez de montant pour valider un trimestre.
Par ailleurs et on l'oublie souvent mais ce système par points existe déjà dans les retraites complémentaires et ça marche très bien.
C'est une réforme qui vise dans le fond à instaurer un seul régime de retraite, une seule caisse pour tout le monde, quel que soit le statut. Alors comme c'est un énorme travail et qu'en plus certains se sont engagés dans des carrières en partant du principe qu'ils auraient une retraite avec un gros montant (typiquement : les agends RATP et SNCF), il y aura des périodes transitoires plus ou moins longues. Là aussi ça n'est pas défini et visiblement ouvert à la négo.
Il faut bien se dire que c'est sans doute la plus grande réforme de l'Assurance Retraite depuis son instauration telle que l'on l'a connait à la fin de la seconde guerre mondiale.
Il reste tout un tas de choses à négocier, la valeur du point, les modalités de calcul de cette valeur (a priori ça suit l'évolution des salaires), les bonifications pour les enfants/la pénébilité/ les périodes de chômage.
Bref il manque pleins de chose pour avoir une vision claire et faire un simulateur de retraite.
Cette grève est préventive et corporatiste. Préventive parce qu'il nous manque 80% de la réforme. Corporatiste parce que ceux qui se mobilisent, sont ceux qui savent qu'ils vont perdre dans le deal.
L'universalité a pris un coup quand on a commencé à avoir des exceptions à ce régime universel : les policiers, les militaires, les gendarmes, les pompiers. C'est que quelque part la porte est ouverte à des exceptions.
La méthode du gouvernement me semble hasardeuse sur le timing. Comme je le disais c'est un gros boulot, ils ont perdu beaucoup de temps suite à l'injonction de Macron de reprendre toutes les discutions alors que ça avait été discuté de long en large par Delevoye avec les syndicats et les citoyens. Il a merdé sur l'organisation, alors que c'est potentiellement une réforme qui aurait pu faire un large consensus dans la population au delta près des régimes spéciaux.
Citation (witchfinder @ 10/12/2019 13:56)

Que de conneries.
Et les baby boomers n'ont pas fait L'Algérie.
Et pourquoi donc ?
Et je suis bien d'accord sur le second point, il y a qu'une petite minorités de baby boomer qui ont fait l'Algérie, je reprends l’argumentaire de ceux qui ont 75 balais et plus pour justifier des conditions très favorables de retraite et de vie tout court en fait. Un peu de solidarité transgénérationnelle et collective ne ferait pas de mal. Parce que cette génération aide beaucoup les enfants et les petits enfants à titre privée, mais un peu de redistribution ne ferait pas de mal.
Déjà si on pouvait augmenter sensiblement les frais de successions (même si c'est sans doute ce qui est le moins populaire comme impôt) et baisser les impôts pour les actifs et les jeunes en particulier, ça soulagerait pas mal de monde qui galère avec l'accession au logement.
La plus grand partie des baby boomers n'ont connu aucun guerre.