Aide - Recherche - Membres - Calendrier
Version complète : Revue de presse
Forum de Culture PSG > Les forums du Haut : L'actualité du PSG et du football > La vie des tribunes parisiennes
Pages : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Dagoberto
Citation
Le PSG lance sa campagne de réabonnement

Le PSG a lancé sa campagne de réabonnement « intégral » pour la saison 2012/2013. Voici le courrier envoyé aux abonnés en virage:

« L’engouement autour du Club n’a jamais été aussi grand, et les demandes pour réserver une place pour la saison prochaine se font chaque jour plus pressantes. Comme toujours, votre fidélité d’abonné primera : nous vous proposons cette année encore une période pour vous réabonner en avant-première, avant d’ouvrir l’abonnement au grand public dès la fin du championnat. La lutte pour le titre de champion annonce une saison 2012/2013 palpitante, avec l’ambition d’être au plus haut dans chacune des compétitions prestigieuses que le PSG disputera, c’est pourquoi la priorité est donnée à l’abonnement Intégral, qui place le public au même niveau d’ambition. La formule championnat ne sera disponible que dans un deuxième temps. Vous êtes actuellement abonné dans les virages. Nous vous rappelons qu’en vous réabonnant dans la même catégorie de tribunes, votre placement se fera de manière aléatoire. Toutefois, cette saison voit le retour de tarifs distincts en virages suivant le niveau : vous pourrez ainsi à nouveau choisir entre le niveau bleu ou rouge pour votre abonnement. Cette saison, vous vous étiez abonné avec un groupe d’amis. Sachez que votre groupe peut comporter jusqu’à 7 personnes: contactez vite d’autres amis pour vous abonner ensemble (…) Partagez votre passion, il n’y aura pas de place pour tout le monde ! Ne perdez pas de temps, reprenez dès maintenant votre place pour un rêve plus grand! »


http://www.canal-supporters.com/archives/52263
HHA
*Discours fictif. Toute ressemblance avec la réalité ne serait que fortuite.
Citation
Bons baisers de D’Hallivillée...

La saison à peine terminée, Jean-Philippe D’Hallivillée, directeur de la sécurité et des relations avec les supporters au Paris Saint-Germain, a accepté de recevoir AllPSG dans son bureau du Parc des Princes. En exclusivité, il répond à toutes nos questions en toute transparence*...

Bonjour, Jean-Phi. Quel bilan dressez-vous de l’an II du plan Leproux? Pensez-vous qu’il y a toujours un malaise avec les supporters?

Pourquoi voudriez-vous qu’il y ait un malaise avec nos clients? On a vécu sans aucun doute la plus belle saison depuis dix ans autour du Paris Saint-Germain. Sportivement, le club a réalisé un bon championnat. Cette saison, le Parc des Princes affiche une affluence record de 42.892 spectateurs par match de Ligue 1, soit un taux de remplissage de 90,4%. Sincèrement, je ne vois pas qui pourrait nous dire qu’il n’a pas pris de plaisir à venir voir jouer les Rouge et Bleu cette année. Si tel est le cas, alors il est de mauvaise foi.

Justement, pendant une décennie, on a eu le droit à un PSG souvent décevant sur le terrain et, dans le même temps, on avait des virages animés, avec leurs qualités et leurs défauts. Pourquoi nous ne pourrions pas avoir un PSG fort et des tribunes festives en même temps? Est-ce trop demandé en ces périodes de crises et de campagnes électorales?

On n’empêche personne de venir dans un virage pour chanter et faire la fête, tant que c’est fait avec un bon esprit. Ce que nous ne voulons pas, c’est qu’il y ait, d’un côté, une France métissée et, de l’autre, une France blanche où il y aurait des individus dangereux. Nous ne voulons pas de politique au Parc des Princes et encore moins de violence. Après, ceux qui l’acceptent viennent. Tous les autres restent à l’extérieur, ce n’est pas plus compliqué. Les gens sont libres de faire leurs choix et de les assumer.

Certes, ça part d’un bon sentiment mais, s’il y a du racisme en tribunes, ne serait-ce pas parce que la société est raciste justement? Proportionnellement parlant, on ne nous a jamais prouvé qu’il y avait plus de racisme à Paris que dans les autres bourgades du championnat de France...

Bien sûr que l’on a retrouvé la société française dans les tribunes du Parc des Princes : les riches d’un côté et les pauvres de l’autre, les enfants de l’immigration dans un virage et les Français pure souche dans celui d’en face. La société est ce qu’elle est, je n’ai pas vocation à la faire changer mais nous pouvons essayer de l’améliorer dans un stade. Ce que je ne veux pas, c’est cette ambiance détestable, ce climat apocalyptique avant un match du PSG et des morts dans nos rues près du Parc des Princes.

Vous dites ne pas vouloir de politique au Parc des Princes. Pourtant, il y a eu le mouvement Sportitude en cours de saison qui a été soutenu par SOS Racisme et l’Union des Etudiants Juifs de France.

Oui, et alors? La seule chose qui compte pour moi, c’est de faire en sorte que tout se passe bien une fois que le spectateur a mis son billet dans le tourniquet. Pour tout ce qui concerne les animations, ce n’est pas mon problème. Il faut voir avec le marketing. Je m’en fous de savoir quelles sont les idées politiques des uns ou quelle est la religion de l’autre. Celui qui prend le micro peut s’appeler Ali, Salomon ou François : tant qu’il n’est pas raciste et pas violent, ça me va.

Vous pouvez quand même comprendre que cela puisse choquer beaucoup de personnes de dire qu’on fait un plan Leproux pour virer la politique et la religion du Parc des Princes et de faire revenir, deux ans plus tard, un satellite du Parti Socialiste et des sympathisants d’une des religions les plus controversées du XXe siècle?

Je raisonne en termes de non-racisme et de non-violence. S’ils remplissent ces deux critères, ils ont le feu vert.

Certes, le non-racisme et la non-violence, tout le monde est globalement favorable. Mais à un moment donné, il faut être cohérent. S’il y a du PS à Boulogne, pourquoi n’y aurait-il pas de l’UMP à Auteuil? S’il y a des juifs en G, pourquoi n’y auraient-ils pas des catholiques en K et des musulmans en A?

On a pris ce qui nous passait sous la main le moment venu. Une fois encore, le seul critère, c’est de ne pas être raciste, de ne pas être violent et de ne pas représenter un danger sur la voie publique. Aujourd’hui, ils n’y sont plus pour éviter ce type d’amalgame.

Durant la première partie de saison, il y a eu des micros qui ont circulé à Auteuil et à Boulogne. Pourquoi ce n’est plus le cas à présent?

Choix de la direction. Ca ne se discute pas.

Vous nous avez donné une vision assez sombre des anciennes associations au Parc des Princes. Mais ne peut-on pas trouver un juste milieu. Il y a quand même 6.000 personnes dans chaque virage, tous ne sont pas violents et racistes...

Il faut parvenir à trouver l’alchimie sans tomber dans les dérives du passé. Je suis fier de pouvoir dire que le mouvement ultra est mort. Je préfère que ce soit lui plutôt qu’un troisième supporter. Après, c’est encore très compliqué de trouver des leaders en tribunes : tôt ou tard, ils finiront par se radicaliser et on retombera dans les dérives qu’on a connues. Nous ne voulons pas de petits chefs dans les virages. Nous cherchons des interlocuteurs. Mais c’est ce qui fait toute la magie du PSG : tout le monde veut bien faire, tout le monde a un avis tranché sur tout... A un moment donné, il faut aussi nous faire confiance. On connaît notre métier.

C’est quand même un aveu d’échec, pour vous et pour les supporters, de n’avoir finalement trouvé personne.

Je préfère être seul que mal accompagné. Un mariage doit se faire à deux. Nous, on impose nos conditions : la charte 12. Elle réclame cinquante supporters à Auteuil et cinquante supporters à Boulogne. On peut lui trouver des défauts mais, une fois encore, il faut les accepter sinon ça ne pourra pas fonctionner.

Si demain je veux monter une association au Parc des Princes, la viabilité économique est remise en cause à cause de cette charte 12. Avec 100 supporters dans une association, à part payer l’apéro en fin de saison, on ne peut rien faire. Si personne ne l’a signée depuis le temps, seriez-vous prêts à parler d’un échec?

Non, parce qu’au final, ça prouve une chose : on n’a pas besoin d’association pour animer une tribune. Il suffit d’un micro et de deux tambours pour faire la fête. Votre association n’a pas besoin de générer 10.000 euros de chiffres d’affaires pour payer ce matériel. Pour chanter, il suffit de connaître les chants et d’avoir une bonne voix, ni plus ni moins.

Justement, celui qui a lancé "un Big Mac pour Gignac" a eu besoin d’une mi-temps pour qu’il soit repris par tout le Parc des Princes. C’est compliqué pour se faire entendre, non?

Oui, mais il s’est fait entendre. Je ne sais pas où vous voulez en venir mais je vous rappelle une fois encore que nous ne voulons pas de leader en tribunes qui vient gérer un territoire comme un Bonaparte. Nous ne voulons pas qu’Auteuil soit plus fort que Boulogne ou inversement. Au final, son chant est parti et personne ne sait de quel côté c’est parti... Ce qui compte, c’est le chant, pas le chanteur.

Face à Bilbao et Rennes cette saison, beaucoup de supporters ont cru que le PSG se qualifiait en Europa League ou repassait devant Montpellier. Un leader en tribune évite ce genre de quiproquo, non?

Ca fait partie des sacrifices que l’on a fait cette saison pour limiter les dérives de supporters ultras. Nous préférons une ambiance différente, des incohérences dans les tribunes mais aucun incident au Parc des Princes et autour du stade. Notre priorité absolue, c’est la sécurité. Je m’en fous de savoir s’il y a trois pèlerins qui font croire que le PSG repasse devant Montpellier. Vous avez qu’à tirer sur la 3G pour vous tenir informés.

Sinon, pour faire des tifos, ça demande des moyens humains, un local pour se rassembler et de la trésorerie pour financer le matériel, non?

Il y a d’autres choses que des banderoles pour l’expérience à vivre dans un stade. Tout le monde s’en fout des trois banderoles déployées dix secondes à l’entrée des joueurs pour faire joli devant les caméras Canal+ et BeIn Sport. On y va crescendo, étape après étape. Il est quand même plus facile de lancer un chant que de créer un tifo. Je ne connais personne qui puisse arriver dans un virage pour mettre en place des animations sonores et visuelles du jour au lendemain. Et puis, le mouvement ultra est mort. Le mouvement ultra est archaïque et a atteint ses limites en France. Il faut se tourner vers l’avenir et accepter ce nouveau mouvement de supportérisme qui se met en place. Avant le plan Leproux, les anciennes associations étaient elles-mêmes à bout de souffle mais elles ne vous le diront jamais...

Qu’en est-il des déplacements pour les supporters parisiens. Peuvent-ils un jour être traités normalement?

Avant, ils passaient pour des animaux et donnaient une image détestable de Paris. Aujourd’hui, ils sont encadrés et font moins peur aux populations. Notre façon d’encadrer les déplacements est une réussite. Nous ne sommes pas prêts de revenir en arrière sur ce point aussi. Il y a quelques incidents de temps en temps mais tout reste sur contrôle. Aujourd’hui, l’arsenal juridique fait que plus personne ne peut venir foutre la merde et saccager une ville ou une aire de repos. Cela se fait au détriment de certaines personnes civilisées mais c’est le prix à payer pour la sécurité. Quand ce type d’incidents se produit, on interpelle les responsables et on serre la vis.

Ne serait-il pas mieux d’organiser les matches du PSG à huis-clos histoire d’éviter tous les problèmes finalement?

A titre personnel, je suis pour. Ce n’est que du football. C’est bon quoi, les gens n’en ont-ils pas marre de se mettre sur la gueule juste pour le PSG? Il y a quand même des problèmes plus graves qu’un pauvre match au Parc des Princes. Tout ce remue-ménage pour des mecs qui tapent dans un ballon : c’est trop, il faut dire stop. On dépense je ne sais combien de millions d’euros en sécurité pour encadrer tous les matches au Parc des Princes. Avec cette même somme, nous pourrions bâtir des centaines de logements sociaux chaque année et régler le problème du logement en France. Mais non, la société préfère dépenser son argent dans des escadrons de CRS pour faire du baby-sitting au Parc des Princes.

Pour la deuxième saison consécutive, il n’y a pas eu de mort au Parc des Princes. Ce doit être un soulagement pour toutes vos équipes?

Oui, je m’en réjouis et je tiens à les féliciter. Ce n’était pas gagné et on s’en est plutôt bien sorti. Je dois vous avouer que j’ai eu deux ou trois frayeurs en cours de saison. Mais le travail mis en place avec les pouvoirs publics porte enfin ses fruits. D’ailleurs, avec mes camarades de la préfecture et certains employés au Parc des Princes, on envisage de sabrer le champagne pour fêter ça. On l’a bien mérité avant quelques semaines de vacances. Après, on aura tout le mois de juin et de juillet pour préparer la nouvelle saison et mettre en place un nouveau dispositif.

Vous, à titre personnel, vous ne croyez pas qu’en tant que responsable de la sécurité et des supporters, vous êtes un peu responsable de ces deux morts autour du PSG?

Absolument pas. Les incidents se sont passés en-dehors du Parc des Princes, je ne vois pas en quoi je peux être lié de prêt ou de loin. Si je suis votre raisonnement, on pourrait aussi m’accuser du manque de places de parking aux abords du stade, des crottes de chiens sur les trottoirs de Boulogne-Billancourt et de Paris XVIe ou des prix affichés au Carrefour de la Porte d’Auteuil. Non, à un moment donné, il faut faire la part des choses : je ne suis pas responsable de toute la misère du monde. Pour en revenir à ces deux dramatiques morts : je peux éventuellement plaider pour un responsable mais pas coupable.

Vos collègues de la préfecture, vous n’êtes pourtant pas sûr de les retrouver étant donné que le président de la République est devenu socialiste et que le gouvernement a changé.

Ca, c’est vous qui le dites... Vous savez, les gens qui occupent le pouvoir ont suivi les mêmes formations et se connaissent depuis des années. Tout le monde se rencontre à l’ENA, à Sciences-Po, à Assas ou à La Sorbonne... Certains choisissent l’UMP, d’autres le PS, plus par opportunisme que par conviction. Les gens changent mais les méthodes restent les mêmes. Moi, au PSG sur la sécurité et la gestion des supporters, je n’ai pas à me sentir inquiet par rapport à une alternance droite-gauche. Je dois rendre des comptes à Jean-Claude Blanc et, jusqu’à preuve du contraire, j’ai encore toute sa confiance.

Avez-vous déjà eu l’occasion de vous entretenir avec Manuel Valls, le nouveau ministre de l’Intérieur?

Ca doit rester dans la confidence. Il faut voir avec Jean-Claude Blanc sur ce type de relations avec les représentants de l’Etat. Mais Manuel Valls, il me semble qu’il appartient à l’aile droite de la gauche et qu’il est plein de bon sens. Il devrait pouvoir entendre et comprendre le travail mis en place jusqu’à présent pour ne pas tout chambouler du jour au lendemain. Bertrand Delanoë, lui-même maire socialiste de Paris, a sans doute dû évoquer ce sujet avec le nouveau ministre de l’Intérieur. Les supporters, les plus contestataires, ne doivent pas s’attendre à une nouvelle révolution dans les tribunes ces prochaines années... Le changement est maintenant mais ça restera dans la continuité.

Donc, pour vous, les élections ne changent rien?

En matière de sécurité, rien ne peut s’improviser. On raisonne sur le long-terme au PSG. Le club se gère comme une entreprise privée. On ne peut pas remettre des années de travail en question juste pour deux élections nationales entre avril et juin : ça n’aurait aucun sens. Aujourd’hui, le plan Leproux est une réussite, c’est indéniable. Le Parc est plein, le club gagne beaucoup d’argent sur la billetterie et il n’y a plus le moindre incident. Que demander de plus?

Après le PSG, peut-on vous prêter un avenir politique, dans un parti ou à la préfecture?

Je suis à Paris pour un long moment encore. N’en déplaise à certains. Mais après, tout est possible. Je côtoie régulièrement des gens influents dans la sphère politique. Si le PSG n’a plus besoin de moi et que l’on peut me proposer un beau contrat ailleurs, je ne suis pas fermé à ce genre de proposition...

Pour vous, quel est votre meilleur match au Parc des Princes cette saison?

Inévitablement : PSG-Nancy en novembre dernier. Avoir une centaine de supporters à Boulogne et autant à Auteuil qui scandent mon prénom, ça fait chaud au cœur...

Pourtant, si mes souvenirs sont exacts, je crois que c’étaient des insultes et on a perdu face aux hommes de Jean Fernandez...

Raison de plus et qu’importe le résultat. D’un point de vue sécuritaire, c’était le match le plus abouti à gérer de toute la saison. Il y a eu de l’émotion avec les retrouvailles de quelques anciennes figures historiques au Parc. Il y a surtout eu beaucoup d’action avec des fumigènes à récupérer et des IDS à faire traiter. Bon après, je vous l’accorde : pour un spectateur lambda, ce ne devait pas être le match le plus intéressant à regarder. Ce sont des choses qui arrivent une fois dans la saison, c’est la faute à pas de chance pour le grand public.

J’ai surtout l’impression qu’il faut longtemps gueuler avec véhémence pour être entendu par le club. Le club ne peut-il pas discuter calmement avec ses supporters?

Le club n’a pas à discuter. Les supporters supportent et le club dirige. Une page s’est tournée avec tous les anciens supporters et, comme toujours, de nouveaux sont arrivés. Les anciens ont du mal à l’admettre. Mais nous n’avons pas de cours d’élégance à recevoir de qui que ce soit dans la gestion de nos supporters.

Vous avez quand même fini par les recevoir après plusieurs heures à parlementer.

Comme quoi, nous ne sommes pas complétement fermés au dialogue. Au final, nous les avons entendu avec Jean-Claude Blanc et nous en avons conclu que nous n’avions plus besoin d’eux. Ils doivent faire leur deuil du PSG et puis c’est tout. Nous étions bien contents quand ils étaient là et que nous jouions le maintien mais maintenant, on a besoin d’autre chose. Une fois encore, on aspire à un public sans racisme, sans haine et sans violence.

Beaucoup pensent que les prix au Parc des Princes ont augmenté depuis que les associations ne jouent plus un rôle de contre-pouvoir.

A les écouter, ils auraient voulu les mêmes libertés excessives qu’à Marseille. L’OM est un club qui coûte cher et qui est invendable. Le prix est fixé entre l’offre et la demande. Si nous vendons des places en virages à 25 ou 50 euros, c’est parce qu’il y a des gens qui peuvent nous les acheter. Et encore, je ne parle même pas des prix sur le marché noir. C’est une autre histoire...

Robin Leproux avait pourtant dit que ce plan était amené à évoluer. Pourtant, pour la deuxième saison de suite, il n’a guère changé. Etait-ce un simple coup de comm ou les choses peuvent aller en s’améliorant?

Robin Leproux n’est plus au PSG. Il était dans une situation charnière et ne pouvait tenir n’importe quel discours. Aujourd’hui, le club n’a pas besoin de lier un dialogue permanent avec ses supporters. Quand vous allez chez le dentiste, il ne vous remet pas une enquête de satisfaction après chaque visite? Quand vous repartez avec les dents blanches et un sourire rayonnant, on en déduit qu’il a fait du bon boulot. Au Parc des Princes, c’est pareil : les gens repartent avec le sourire et les boutiques se portent bien. J’en déduis que la satisfaction est au beau fixe.


allpsg.com
*Discours fictif. Toute ressemblance avec la réalité ne serait que fortuite.
Kaji
Citation
Déjà plus de 10 000 abonnements vendus pour 2012/2013

La campagne de réabonnement/abonnement du paris Saint-Germain bat son plein au Parc des Princes. Lancée mi-avril, la stratégie de communication a permis au club de la capitale de voir déjà plus de 10 000 réservations pour la saison prochaine annonce Le Parisien. Outre les compétitions nationales dans lesquelles le PSG aura certainement son mot à dire, c’est le retour de la Ligue des Champions, la plus prestigieuse des coupes d’Europe, dans l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud qui provoque l’effervescence. A cela s’ajoutent des moyens financiers conséquents à la hauteur des ambitions sportives pour recruter des joueurs de très haut niveau et les promesses d’avoir sur le terrain une grande équipe compétitive. Au final, cette opération est donc un véritable succès alors qu’elle ne fait que commencer. Et il ne fait désormais aucun doute que le stade francilien fera salle comble à chaque rencontre.


Canal-Supporters.
succo
Citation
Le Parc des Princes "pacifié" après deux ans de plan de sécurité (police)

La situation a été "pacifiée" au Parc des Princes après deux ans d'application d'un plan spécifique de sécurité décidé à la suite de la mort d'un supporter parisien en mars 2010, a estimé jeudi le directeur de cabinet du préfet de police de Paris.

"Tout le monde le reconnaît, la situation n'a plus rien à voir avec ce que c'était il y a deux ans. On a réussi à pacifier la situation au Parc des Princes", a assuré à l'AFP Jean-Louis Fiamenghi, chargé il y a deux ans de coordonner ce plan de sécurité du Paris SG par le préfet Michel Gaudin, remercié mardi par le nouveau ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

En août 2010, sous la présidence de Robin Leproux, le Paris SG, en collaboration avec la Préfecture de police de Paris (PP), a mis en place un plan visant à éradiquer la violence qui gangrénait les tribunes du "Parc". Ce plan, qui a notamment instauré le placement aléatoire des spectateurs afin d'empêcher les regroupements en tribunes, était intervenu après la mort en mars 2010 d'un supporteur du Paris SG après des affrontements entre supporteurs parisiens. Selon un bilan dressé par la PP, 162 personnes ont été arrêtées, essentiellement pour des "incivilités", lors de la saison 2011/2012 et 138 personnes ont été frappées d'une interdiction administrative de stade. De même source, aucun acte raciste ou xénophobe n'a été relevé dans l'enceinte cette saison, à l'issue de laquelle le Paris SG a pris la 2e place de la L1.

"On a encore toutefois quelques petits soucis, avec des gens qui essaient de se réunir dans les tribunes latérales, ou ceux qui viennent semer la violence autour des stades quand le Paris SG joue à l'extérieur", a toutefois reconnu M. Fiamenghi. "Mais on les a à l'oeil, on a fait le travail d'identification, on les connaît et on ne les lâchera pas", a-t-il prévenu. Il subsiste "entre 50 et 100 supporters" du Paris SG "problématiques, potentiellement violents", dont la plupart sont interdits de stade, a-t-il souligné. "Il y aura toujours des petites tensions, et c'est pour ça qu'il ne faut pas s'endormir", a-t-il conclu.

http://www.eurosport.fr/football/ligue-1-1...499/story.shtml
Dagoberto
Citation
Abos : les deux virages déjà complets !

Décidément, la campagne d’abonnement pour la saison 2012-2013 est un véritable succès pour le PSG. Après avoir annoncé le chiffre de 15 000 abonnés, le club de la capitale annonce ce vendredi que les deux virages sont déjà complets.

Il semble que le tarif de l’abonnement en virages (environ 400€ pour l’abo complet), jugé encore abordable par la grande majorité, contrairement à ceux imposés en tribune Paris et Présidentielle, a poussé les supporters à opter rapidement pour ces emplacements. De plus, les tribunes C et D rouge affichent également complet. Autant dire que le PSG est bien parti pour atteindre son objectif, à savoir passer la barre des 25 000 abonnés pour la saison 2012-2013.


http://www.paristeam.fr/club/abos-les-deux...lets-87094.html
Homer
Citation
Procès d’onze ultras parisiens à Laon

Onze ultras du PSG, pour la plupart faisant partie de l’ancienne association des Tigris Mystic, ont été condamnés par la Justice pour une attaque de membres des Bad Gones (OL) sur une aire d’autoroute de l’A26, près de Guignicourt, en 2007. Le tribunal correctionnel de Laon a condamné quatre d’entre eux à quatre mois de prison ferme, un autre à deux mois et les autres à des peines de sursis allant de un à quatre mois, rapporte L’Aisne Nouvelle.

Canal Supporters.com
Hercule Poirot
Citation
Montpellier, champion de France 2012, et le Paris Saint Germain, deuxième au classement. Il n’y a pas que le propriétaire qatari du club parisien qui fasse la grimace à ce résultat, les supporters aussi. A plus d’un titre : cette deuxième place d’un club très bien nanti en argent intervient deux ans après le Plan Leproux qui a renvoyé des virages du Parc des Princes toutes les associations de supporters parisiens. Décision intervenant après des actes de violence répétée. Conséquence : un boycott massif des tribunes du stade. A l’heure où un déménagement, temporaire ou définitif au Stade de France est envisagé où en sont les liens entre les fans à l’écharpe rouge et bleu, leur Stade et le club ?

Ceux qui ont assisté pour la première fois à un match au Parc des Princes cette année ont trouvé qu’il y avait une bonne ambiance. Bruits, lumières, drapeaux… C’est qu’ils ne savent pas ce qu’est (ou ce qu’était) une ambiance de football, une ambiance de stade, assurée pendant quatre vingt dix minutes, sans relâchement, par des supporters qui ont planifié, orchestré, répété, et financé des animations. C’est qu’ils ne savent pas que le supporterisme n’existe pas sans une certaine culture.

Le Paris Saint Germain vit une période de transition. Il en a vécu un certain nombre depuis quinze ans, entre changements de propriétaires, de dirigeants, d’entraîneurs et bien sûr de joueurs. Un seul « acteur » du club assurait une sorte de continuité : les supporters, qui se sont considérés comme porteurs de l’identité du club.


Victor Macé de Lépinay est un habitué du Parc des Princes depuis 1994. Pas à tous les matchs mais presque. Et depuis 1994, depuis qu’il a treize ans, il s’intéresse aux supporters. Il connait très bien le PSG, son histoire et ses petites histoires. Il se souvient de chaque match mais aussi de chaque ambiance, joyeuse ou violente. Pour Sur les docks, il part à la recherche de l’âme du club. Il raconte avec des figures actuelles et passées des tribunes d’Auteuil et de Boulogne, la nostalgie d’une époque récente mais peut-être définitivement révolue.


http://www.franceculture.fr/emission-sur-l...main-2012-06-21
sylvain
So Foot

Citation
Où est passé mon PSG ?


Alors qu’ils étaient près de 500 à acclamer Zlatan Ibrahimović sur la place du Trocadéro à Paris, le 18 juillet, des supporters historiques reviennent sur le changement de dimension du PSG, et regrettent moins l’arrivée de grands joueurs qu’ils redoutent une certaine perte d’identité du club.


Au cœur du mois de juillet, les dizaines de kilomètres de plages qui cernent la ville d’Hyères-les-Palmiers, cité balnéaire du Var, offre un échantillon assez représentatif de la société française. Et par l’exhibition des maillots, des clubs de football supportés. C’est bien connu, loin de ses terres, le supporter prend encore plus de plaisir à afficher ses couleurs, surtout quand son club vient de recruter Zlatan Ibrahimović. La tenue de saison de l’été 2012 sur les plages hyéroises est donc sans surprise, le maillot du PSG, domicile et extérieur, de l’année dernière et de celle qui arrive. Fly Emirates qui déloge moins de dix ans après Khalifa Airways sur la Côte d’Azur. Et ce n’est que le début. Dans la capitale, on n’attend qu’une seule chose pour se draper de la nouvelle tunique bleu-blanc-liseret rouge-blanc-bleu : le choix de numéro d’Ibra ! Ils sont nombreux à s’être (re)découvert une passion pour le PSG à mesure qu’affluent les stars du côté de la Porte d’Auteuil. Mais en dépit de l’océan d’opulence qui a envahi le Trocadéro, seriné en boucle sur les chaînes d’infos comme sur les radios, certains nagent à contre-courant.

« Quand il y aura un PSG-OM, la plupart des mecs ne sauront même pas ce que ça signifie »

« C’est plus mon club, c’est plus mon football. Pour moi, le PSG est en train de devenir comme Manchester City, ce club qui me fait gerber, et de perdre son identité », tranche un ancien abonné du Virage Auteuil. L’arrivée de Zlatan ou de Thiago Silva est moins en cause que la vision purement mercantile des Qataris : « Y a toujours eu des grands joueurs à Paris : Bianchi, Sušić, Weah, Okocha, mais ils étaient entourés d’autres joueurs qui comprenaient l’identité parisienne. Aujourd’hui, ce qui me dégoute le plus, c’est pas l’arrivée d’Ibrahimović, c’est qu’on va chercher Veratti en Italie, un jeune de 19 ans, pour le faire jouer au même poste que Chantôme, c’est qu’on a fait venir Alex alors qu’on avait déjà Sakho, on met des bâtons dans les roues des jeunes du centre de formation ! » Des jeunes élevés au biberon du Camp des Loges, qui ont appris que porter le maillot du PSG, c’est être haï partout en France. « Maintenant, quand il y aura un PSG-OM, la plupart des mecs ne sauront même pas ce que ça signifie », déplore ce supporter qui fut abonné au Virage Auteuil pendant 15 ans avant la mise en place du plan Leproux à l’été 2010.

15 ans, c’est aussi le temps passé par Alexis sur les travées de la tribune H, emmené pour la première fois par son père au Parc des Princes. Aujourd’hui, cet étudiant de 25 ans ne cache pas une certaine « excitation à l’idée de voir au Parc un mec qu’on ne voyait avant que sur L’Équipe du Dimanche ». Il se languit même de la reprise du championnat. Mais il n’est pas dupe, pour autant, de la transformation du PSG : « On sait très bien que ça ne voudra pas dire le retour d’une super ambiance au Parc des Princes mais bon je suis plus supporter du PSG que du Parc des Princes », résume t-il.

« Le risque à la fin c’est de ne plus rien contrôler du tout »

C’est la raison pour laquelle Paris Latino, bien connu du milieu supporter parisien, ne se réjouit qu’à moitié de la saison à venir. « On ne va pas cracher sur les grands joueurs. Quand Tapie est arrivé à Marseille au début des années 90 et qu’il a ramené des stars à l’OM, les ultras n’ont pas déserté le Vélodrome, au contraire. Le vrai problème pour moi, c’est pas l’arrivée de grands joueurs mais la fin des associations de supporters, la fin d’une certaine liberté pour aller au stade, c’est pour ces raisons que j’ai pris mes distances, même si j’ai toujours le PSG dans le cœur », confie ce « chien errant » comme il se décrit lui-même désormais, qui s’est posé pour la première fois au Parc des Princes en 1987... « J’ai connu le PSG des années 80 et des années 2000 à l’époque où on n'avait pas une grosse équipe et où on souffrait pas mal. On n’était pas vraiment là pour les bons résultats… »

Ces supporters qui ont vécu le but à l’arrachée de Laurent Leroy contre le Bayern Munich en 2000, comme l’angoissante lutte pour le maintien en 2008 lors de deux matchs couperets face à Saint-Étienne et Sochaux, redoutent quand même d’être dépossédés de leur club de cœur. Pour certains anciens abonnés des virages, c’est déjà le cas. Pour Alexis, « c’est quelque chose d’un peu insidieux » qui est à l’œuvre et « qui voit les choses changer petit à petit autour du PSG. Le risque à la fin, c’est de ne plus rien contrôler, que la direction qatarie finisse par nous faire accepter n’importe quoi, comme une augmentation substantielle des abonnements… » Goûter les gestes techniques de Zlatan et la sérénité défensive de Thiago Silva, en Ligue 1 comme en Coupes au Parc des Princes, sera tarifé 1 190 euros en tribune H. Pour la saison 2009-2010, la même place coûtait 760 euros… 56% d’augmentation en deux ans, changement insidieux ?


Anthony Cerveaux, à Hyères et à Paris


http://www.sofoot.com/ou-est-passe-mon-psg-159812.html
Mock75
So Foot

Citation
« Le Parc est passé d'un public supporter à un public client »

Alors que le Paris Saint-Germain version QSI s'apprête à toucher les cieux cette saison, Jérôme Bénadiner et William Samuel Touitou, auteurs, réalisateurs et producteurs de "PARC", rendent un hommage vibrant au Parc des Princes de l'avant-Leproux et à ses supporters historiques. Pour que l'histoire ne tombe pas dans l'oubli. Pour crier ce qu'ils estiment être la vérité. Entretien à la veille de la sortie du documentaire le plus brulant de l'été.

D'où vous est venue l'idée de faire un documentaire en hommage au Parc et à ses supporters ?

Jérôme Bénadiner : On a joué au PSG jusqu'à nos 18 ans. Le stade est en nous depuis notre enfance. Ce qu'il s'est passé ces dernières années, les embrouilles entre les Kops mais surtout le plan Leproux et ses conséquences, est beaucoup trop révoltant pour qu'on le laisse sous silence. Étant donné qu'on a monté notre boite de production, on s'est dit qu'on avait le devoir de raconter toute cette histoire.
William Samuel Touitou : Quand on a décidé de faire ce documentaire, on a pensé aux mecs qui passaient leurs nuits à peindre en hiver dans les coursives du Parc, aux mecs qui ont donné de leur personne, aux mecs qui claquaient leur oseille à faire tous les déplacements. Que le club et les médias n'aient même pas une once de considération pour ces gars-là, qui ont fait naître et vivre le PSG, c'est quelque chose qui nous a profondément dégoûtés et qui nous a donné envie de lancer le truc.

Comment le film est-il construit ?

WST : On suit un supporter lambda, de virage, d'Auteuil ou de Boulogne, on ne précise pas. Le soir du sacre de Montpellier, il ne ressent pas d'émotion particulière parce que ça fait deux ans qu'il a perdu la foi. Pour lui, le Parc est le plus beau stade du monde mais ce stade n'est plus le sien depuis le plan Leproux, le placement aléatoire en virage et la dissolution des groupes de supporters. Il nous fait alors voyager à travers le temps, de la création du club jusqu'à nos jours à la recherche de ce qui a fait l'identité si particulière du Parc des Princes. Ce fil directeur est entrecoupé d'interviews d'anciens joueurs, de journalistes, d'ex leaders d'associations, qui nous racontent leurs souvenirs de Parc et rendent l'histoire plus vivante.

Faire un documentaire sur le Parc et son ambiance, en rendant hommage à ceux qui sont souvent présentés comme des voyous, c'est prendre un engagement politique, non ?

JB : C'est forcément quelque chose de militant, même si on a toujours essayé de garder une certaine objectivité. On soulève beaucoup de questions qui dérangent comme par exemple l'implication des pouvoirs publics et du club dans l'aggravation de la situation à la fin des années 2000.
WST : C'est notre manière de participer à la lutte pour que la vérité soit connue. C'est un travail de mémoire. On sent que beaucoup avaient besoin qu'on parle de ça. Depuis qu'on a lancé la promo du film, on reçoit un mail de remerciements toutes les cinq minutes.

La question qui tue : mieux vaut un Paris Saint-Germain qui galère avec un public bouillant derrière ou un PSG qui gagne dans une ambiance moyenne ?

JB : On a des amis qui nous disent "mais comment vous pouvez ne pas être contents avec les Qataris, avec Zlatan et tout le reste". Évidemment qu'on est contents, c'est super que le PSG se construise une équipe de rêve. Mais on vivra la chose de façon moins passionnée. Quand tu as été fan du PSG à notre époque, que tu as connu un soir de match dans un Parc en folie, tu ne peux pas totalement te réjouir de la situation actuelle. Bien sûr qu'on va kiffer la Ligue des Champions cette saison. On va se faire des super soirées canap' pop-corn.
WST : Ça peut paraître ridicule, mais je préfèrerais un PSG en deuxième division avec le Parc comme avant. Zlatan, c'est chouette mais ça ne nous fait pas vibrer.

Que sont devenus les anciens d'Auteuil et de Boulogne ? Ils boycottent toujours ou sont-ils revenus au stade de leur côté ?

JB : Certains sont revenus, d'autres non. Ceux qui sont revenus ont souvent déjà fait leur deuil. Ils savent que ce n'est plus le même Parc et ils n'y vont plus de la même façon. On ne juge pas ces mecs-là, comme on ne juge pas non plus les supporters qui sont arrivés depuis deux ans.

C'était quoi être supporter de virage dans l'ancienne ambiance du Parc ?

JB : Des émotions folles. J'ai tout connu au Parc, j'ai vibré, j'avais la chaire de poule, je rentrais chez moi aphone. Que ça soit des matchs pour la première place ou pour la huitième place, on vibrait de la même façon. On savait que quand l'équipe marquait un but, c'était en partie grâce à nous. On avait un rôle. Nous aussi, on jouait un match. Ce qui était fou, c'était l'électricité qu'il y avait. Quand Canal, beIN ou n'importe quelle chaîne fait une bande annonce de deux minutes, elle te met une minute de fumis et de tifos. Au fond, c'est ce que les gens aiment dans le foot.

Et le nouveau public ?

WST : On est passés d'un public supporter à un public spectateur, à un public client. Le club a totalement tué l'esprit d'autrefois. Par exemple, quand tu fais une banderole, tu dois la montrer à des responsables qui te disent si tu peux ou pas la mettre. Un nouveau public est arrivé avec les bons résultats sportifs. Il n'y a plus de chants, plus d'ambiance, plus d'esprit populaire. Ça vire très rapidement à l'insulte de l'adversaire. Maintenant, quand une autre équipe vient jouer à Paris, leurs supporters peuvent crier "on est chez nous" sans se faire couvrir par le reste du stade. C'est un truc de malade.

Est-ce que vous pensez qu'un PSG sans la ferveur de ses virages puisse connaître d'autres histoires d'amour comme il en a connues avec Raï et Pauleta par exemple ?

WST : Bien sûr que non. Un lien s'était construit entre eux et les virages. Ce sont des hommes qui ont été marqués à vie par leur expérience à Paris. Pauleta nous racontait qu'aujourd'hui, quand il a un petit coup de déprime, il va sur internet et regarde des vidéos de l'ambiance de l'époque. Les mecs passaient aux locaux des assos, passaient en tribune. Ce genre de chose ne pourra plus arriver mais ce n'est pas du fait des joueurs. Un Lavezzi par exemple, avec l'ancien Parc, ça aurait sûrement été incroyable.

On dit beaucoup que le plan Leproux avait comme "objectif caché" de favoriser la reprise du club par les Qataris, parce qu'il devenait plus vendable sans ses ultras.

JB : C'est certain, mais j'irai même plus loin. Personnellement, je pense que l'arrivée des Qataris était prévue depuis longtemps. Avant le plan Leproux. Les pouvoirs publics et le club ont laissé les choses dégénérer volontairement pour pouvoir se débarrasser des ultras et des classes populaires et trouver un repreneur qui ferait un PSG business et Disneyland.

Les derniers mois durant lesquels tout a dérapé, vous pensiez quoi de la situation ?

WST : Le soir du PSG-OM où tout à dérapé (soir de la mort de Yann Laurence, ndlr), ça partait vraiment dans tous les sens. Ce qui est incompréhensible, c'est que des mecs qui sont normalement placés aux extrémités du stade, avec entre eux des grilles et des cordons de CRS, aient pu venir se taper dessus. Ça pose beaucoup de questions. A cette époque-là, moi je flippais, je n'étais pas serein du tout.
JB : Pendant les derniers mois, la haine entre les virages était devenue trop forte. Ça s'est dégradé progressivement et les assos étaient dépassées. Ces actions-là étaient faites par des indépendants, des mecs souvent incontrôlables qui n'étaient pas encartés et qui donc n'avaient pas de consignes à respecter. Des gars souvent ivres mort et "cokés" qui se chauffaient entre eux. Personne ne voulait que ça en arrive là, en particulier les assos, mais personne ne contrôlait plus rien.

Est-ce qu'il existait une solution pour mettre hors-service les mecs les plus violents sans entraîner les mêmes dommages collatéraux que le plan Leproux ?

JB : La solution, elle était en amont. Ca faisait des années qu'on avait identifié les problèmes. On connaissait parfaitement les personnes violentes. Le Parc était le stade le plus surveillé de France, avec des caméras partout. Tu regardes un reportage pourri à la télé où on te montre que les agents de sécurité peuvent lire l'heure sur la montre d'un supporter mais par contre, quand ce même mec vient en frapper un autre ou fait un salut nazi, on t'explique qu'on ne peut pas identifier les auteurs des troubles. On nous a vraiment pris pour des cons. Le pire, c'est que les mecs qui mettaient le bordel sont toujours là à tourner autour du stade…

Et le retour à l'ambiance d'avant 2010, vous y croyez ?

WST : A l'heure actuelle, non. Les dirigeants du PSG n'ont aucune intention de mettre fin à l'aléatoire. Ils ont trouvé un nouveau public qui conteste moins, qui fait moins de vagues, ils sont contents. Mais attention, si la mayonnaise ne prend pas et que, pour une raison ou pour une autre, les résultats ne sont pas là cette année, les gens ne vont rien comprendre, il va y avoir une ambiance de plomb dans le stade. Peut-être que là on dira : "Ah oui, effectivement, avant, même quand ça n'allait pas, le public soutenait l'équipe".
JB : Les Qataris finiront bien par partir. Tout ce qu'on demande, c'est juste la possibilité de se réunir où on veut dans le stade, de faire la fête et de soutenir notre équipe. Maintenant qu'on a connu ça, on l'a dans la peau et on se battra pour le connaître à nouveau. On ne lâchera jamais l'affaire, même si on doit attendre vingt ans.

Et le transfert du PSG au Stade de France ?

JB : Ca serait évidemment une énorme connerie. Le club finirait de perdre le peu d'identité qu'il lui reste. Le problème, c'est qu'ils ont éliminé le seul contre-pouvoir qu'il y avait au club : les supporters. En 1998, quand les dirigeants ont voulu aller au Stade de France, le public a fait barrage : à chaque match une banderole, à chaque match un chant "Saint-Denis on s'en fout" et on n'est pas allés au Stade de France. Maintenant qu'il n'y a plus de contre-pouvoir, s'ils veulent mettre un maillot vert, ils le mettront. S'ils veulent aller au SDF, ils y iront. Ils pourraient même aller jouer à Marseille s'ils le voulaient.


http://www.sofoot.com/le-parc-est-passe-du...ent-160229.html
Schultzy
Citation
MESURES DE SÉCURITÉ EXCEPTIONNELLES POUR LOSC-PSG

Communiqué LFP
09/08/2012

Le match LOSC-PSG, qui aura lieu le 2 septembre, a été classé à hauts risques par la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme (DNLH) en raison du contentieux existant entre les ultras des deux équipes et des incidents survenus à Lille lors la dernière rencontre en avril dernier.

La tenue de la Grande Braderie, qui se déroule ce même week-end à Lille, entraîne par ailleurs une difficulté de mobilisation des forces de l’ordre pour ce match.

Dans ce contexte, le Ministère de l’Intérieur a demandé à la LFP de prendre des mesures de restriction exceptionnelles concernant la billetterie et le déplacement des supporters parisiens.

Ces mesures sont les suivantes :
- Seuls les supporters parisiens, encadrés et accompagnés par le PSG, pourront accéder à l’espace visiteurs.
- Il n’y aura pas de vente, ni de cession de billets. L’accès au stade sera limité aux seuls abonnés et invités du LOSC.

Ces mesures seront complétées par un arrêté préfectoral spécifique interdisant à tout supporter du PSG non pris en charge par le club de se présenter dans ou aux abords du stade sous peine de sanctions pénales.

Commentaire de Frédéric Thiriez, président de la LFP :
«Nous devons tous ensemble, pouvoirs publics, clubs, LFP, faire en sorte que ce match exceptionnel, qui se déroule également dans un cadre exceptionnel, le nouveau Grand Stade de Lille, bénéficie des conditions de sécurité optimales».

Lfp.fr
Biz Markie
http://www.lefigaro.fr/football-ligue-1-et...a-l-honneur.php

Edit Philo :
On poste le texte directement en RDP en général et la vraie source est Sport24.com (le Figaro sur le web reprend leurs articles).
HijoDelBarrio
Citation
Des supporteurs du PSG refoulés à Coubertin
Publié le 14/09/2012 à 21:53, mis à jour le 14/09/2012 à 21:59


Quelques dizaines de supporteurs de l'équipe de football du Paris SG, jugés indésirables au Parc des Princes, ont été refoulés par la police devant la salle Coubertin à Paris où ils se rendaient pour le match de la 1re journée du championnat de handball du PSG.

"Ce sont des interdits de stade au Parc des Princes qui ont acheté des billets pour le handball. On a fait en sorte qu'ils ne puissent pas entrer dans la salle. Être interdit de stade ne veut pas dire automatiquement interdit de salle. Mais on a pris nos responsabilités", a déclaré le directeur général du PSG Jean-Claude Blanc à l'AFP, à quelques minutes du coup d'envoi.

Supporteurs habituels de l'équipe de football mais en conflit avec la direction actuelle du club et les autorités, plusieurs dizaines d'entre eux s'étaient munis de billets pour aller assister au match du club de handball, également racheté par le QSI.

Il y a quelques jours, certains, interdits de stade ou non, avaient reçu un courrier du PSG, que l'AFP s'est procuré, indiquant que leur billet était "annulé" et qu'il serait remboursé ultérieurement.

Quelques dizaines d'individus ont néanmoins bravé l'interdit et ont été refoulés à l'entrée de la salle Coubertin par un imposant et inhabituel dispositif de sécurité d'environ une cinquantaine de policiers, selon un journaliste de l'AFP sur place. Selon des sources policières, il n'y a "pas eu d'interpellations", mais de simples "contrôles d'identité".

"On a essayé de rentrer, la police nous en a empêché s , a relevé nos identités, puis mis de côté avant de nous laisser au bout d'une demi-heure", a expliqué à l'AFP l'un des supporteurs, issu du groupe Liberté pour les abonnés. "On a alors lancé des chants et il nous ont chargés puis matraqués", a-t-il affirmé.

Plusieurs dizaines de supporteurs habituels de l'équipe de foot du PSG selon l'AFP ont néanmoins réussi à pénétrer à l'intérieur, chauffant ainsi à blanc la salle pendant le match. Un T-shirt sur lequel avait été écrit "Le Parc c'était mieux avant" avait même été accroché comme une banderole.
Beuzech
Citation
400 visiteurs pour les Clasicos ?

Un accord a été trouvé ce mardi entre des représentants du PSG et l'OM pour que 400 supporters visiteurs puissent assister aux deux chocs de la saison en Ligue 1 (au Vélodrome le 7 octobre 2012, au Parc le 23 février 2013). C'est ce qui ressort de la réunion qui s'est tenue ce jour au ministère de l'Intérieur. Les autorités doivent encore entériner cette proposition, dans un délai de 48 heures.

Les supporters qui feront ces déplacements seront encadrés par un dispositif de sécurité renforcé. En outre, des arrêtés préfectoraux interdiront la présence de personnes sans billet aux alentours du stade. Depuis les incidents qui avaient émaillés le match OM-PSG (1-0) du 25 novembre 2009, aucun déplacement de supporters n'a plus été organisé à l'occasion d'un Clasico.


lequipe.fr
Fiamenghi
PSG - KIEV. Peu importe le résultat du match, je n'irai plus au Parc des Princes

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/6...es-princes.html

Citation
LE PLUS. Le PSG fait sa mue. L’arrivée récente des Qataris a permis au club de retrouver la Ligue des champions, où les Parisiens affrontent le mardi 18 septembre le Dynamo Kiev, dans un match diffusé en direct sur Canal Plus. Mais peu importe le résultat : Jérôme Bénadiner, supporter, qui a écrit et produit le documentaire "Parc" avec William S. Touitou, n'ira plus au Parc des Princes.

Édité et parrainé par Sébastien Billard


FOOTBALL. Il existe entre moi et le PSG, comme pour de nombreux supporters, un lien très fort. Parisien depuis toujours, j’ai commencé à aller voir des rencontres au Parc des Princes dès l’âge de 7 ans, d’abord avec mon père puis avec mes copains. J’ai joué dans les équipes de jeunes du club jusqu’à 18 ans, j’ai été ramasseur de balles pendant certains matches. Mon premier abonnement en virage, je l’ai pris en 1997, j’avais alors 12 ans.



Si ce lien affectif est sans doute incompréhensible pour les personnes qui s’intéressent peu au football, il n’en demeure pas moins bien réel. Une relation s’est créée au fil des matches, par les émotions ressenties, l’ambiance, l’atmosphère qui se dégageaient des tribunes, et le fort sentiment de cohésion avec les personnes qui m’entouraient.



J’ai en mémoire, notamment, un match face au Steaua Bucarest en 1997. Ma première véritable claque, tant je fus impressionné par l’énergie, les couleurs et le bruit qui pouvaient émaner des tribunes, le Parc des Princes constituant une véritable caisse de résonance.



Le plan Leproux : un tournant



Le PSG est un club qui a toujours bénéficié d’un écho médiatique particulier. C’est l’équipe de la capitale. C’est donc un club jalousé, souvent décrié mais aussi et avant tout une place forte du supportérisme en France, longtemps emmenée par les virages Boulogne et Auteuil.

Cette identité est mise à mal de saison en saison. Le club a connu de nombreux changements de fond ces dernières années. Des changements antérieurs à l’arrivée des propriétaires qataris mais que ces derniers ont poursuivi dans la même direction une fois à la tête du club.

Le plan Leproux, mis en place en 2010, du nom du président du club d’alors, a marqué un tournant majeur, supprimant les abonnements en tribunes Auteuil, Boulogne, G et K et instaurant un placement aléatoire des supporters lors des achats de places dans ces tribunes. Ce plan est intervenu après les épisodes tragiques du PSG-OM du 28 février 2010 et de la mort de Yann Lorence, un supporter.

Il était alors essentiel de faire quelque chose pour mettre fin à ses tensions. Je ne le conteste pas. Je conteste en revanche la méthode employée. Le placement aléatoire a eu pour effet de "casser" les groupes de supporters alors que l’on aurait pu cibler les minorités nuisibles, les violences étant le résultat des agissements de quelques individus.

Les supporters réduits à un rôle de consommateur

Derrière l’objectif sécuritaire, la volonté de la direction était aussi de renouveler le public du Parc, de le rendre plus "lisse", moins "populaire" afin de vendre le club plus facilement ensuite à de nouveaux investisseurs (ce qui a été fait avec l’arrivée des Qataris).

Avec l’arrivée de ces nouveaux propriétaires, le PSG y a gagné sportivement. Le travail des Qataris est sur ce point très bon, indiscutablement. Mais le club y a perdu au moins tout autant sur le plan de la passion et de l’authenticité. Le football est une histoire d’attachement à une équipe, à un club et non pas uniquement un sport où onze joueurs se disputent un ballon.

Depuis, l’ambiance dans le stade n’est plus la même. Pour pallier l’absence des groupes de supporters, le club a mis en place une série d’animations à l’américaine, à mon goût très superficielles. Cela n’a plus rien de spontané.

Les supporters en sont réduits à un rôle de simple consommateur. Le prix des billets a augmenté (les associations de supporters n’ont plus le moyen de peser sur la politique tarifaire pratiquée), le public s’est embourgeoisé et l’attachement au club n’est plus de même nature chez ces nouveaux spectateurs.

Si je reste supporter du PSG aujourd’hui, je ne mets plus les pieds au Parc, ne trouvant plus ma place dans ce stade. Les matchs nous les suivons entre copains devant notre télévision, la passion a clairement disparu.

Cette évolution reflète une tendance lourde dans le football, déjà observée en Angleterre il y a une dizaine d’années. L’importance accrue de l’argent fait de ce sport un business, un grand spectacle où le lien entre le public et le club est en premier lieu un lien consumériste et non plus affectif.


L'identité du club altérée


Les supporters historiques, de culture ultra, représentent de ce point de vue une gêne dans la mesure où ils sont un potentiel contre-pouvoir. Avec la dissolution des groupes de supporters, c’est aussi leur poids "politique" qui a été annihilé. Alain Cayzac, ancien président du PSG, compare, à mon sens très justement, leur rôle à celui de syndicats dans une entreprise : ils sont indispensables au dialogue.


Les différentes directions qui se sont succédé ont toujours laissé les supporters s’exprimer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les supporters sont désormais à l’écart du club, ils ne sont ni écoutés ni respectés. Chose aberrante, il est par exemple interdit par le règlement intérieur du stade de manifester par des banderoles ou des chants des opinions allant à l’encontre des dirigeants actuellement en place.


La disparition de ce public de supporters historiques, c’est une partie de l’histoire de ce club qui s’en va mais c’est aussi la disparition de groupes de copains. Des amitiés anciennes qui éclatent, dépossédées de ce qui les unissaient : le football et leur club. La disparition d’une forme de lien social en somme.


Avec Thiago Silva, Ibrahimovic, Lavezzi, Pastore, le PSG s’est doté ces derniers mois de joueurs extraordinairement talentueux. Mais des joueurs de "passage". Le noyau d’un club réside dans son public. Or le football moderne, dont l’un des principaux acteurs est le PSG, fait le choix de se passer de ses supporters les plus fidèles. C’est une erreur.
psgmat92i
Citation
PSG : le grand ménage sécuritaire

Après avoir « nettoyé » les tribunes du Parc des Princes, la direction du club parisien empêche désormais ses supporters supposés « à risque » de se rendre aux matchs du PSG handball. Coûte que coûte, et quitte à flirter avec l’illégalité. La preuve.

En changeant de dimension, le PSG version qatarie n’avait sans doute pas imaginé qu’il serait rattrapé par l’épineux dossier des supporters « historiques ». Avec la section handball, sous le feu des projecteurs depuis le recrutement XXL de cet été, certains d’entre eux pensaient avoir trouvé un nouveau refuge. Erreur. La direction du PSG, qui dispose d'une liste de supporters qu’il juge indésirables, a décidé de faire également le ménage à Coubertin, l’antre des handballeurs parisiens.
Qui est visé ? Des fans interdits de stade, d’autres qui l’ont été par le passé, mais aussi des personnes considérées « potentiellement dangereuses » par le club. Comment la direction s’y est-elle prise ? Quelques jours avant le premier rendez-vous de la saison face à Cesson-Rennes (34-23), le 14 septembre à Coubertin, Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du PSG, a envoyé une lettre recommandée avec accusé de réception à 27 supporters « listés ».

Dans ce courrier dont RMC Sport s'est procuré une copie (lire ci-contre), il est indiqué que le billet nominalement acheté sera annulé et remboursé, mais aussi que les supporters déclarés personae non grata ne pourront plus acheter de places pour les matches du PSG handball durant toute la saison. Motifs ? Dans certains courriers, Blanc indique au destinataire qu'il est sous le coup d'une interdiction de stade au Parc des Princes. Dans d'autres, il explique que la personne visée est exclue pour de simples soupçons. « ll est parvenu à notre connaissance que vous auriez adopté une attitude non conforme à nos valeurs et commis des incivilités, (…) lors des matchs de l'équipe première de football du PSG », peut-on ainsi lire.
Bras de fer juridique en vue

Dans les deux cas, le PSG flirte avec l’illégalité : officiellement, un supporter interdit de stade au football ne l'est pas pour les autres sports. Il se pourrait donc bien que la justice soit obligée de trancher. Du côté des supporters, pour qui il s'agit d'un refus de vente et d'une discrimination de la part du club, ça gronde. Adrien, un fan parisien qui a reçu ce fameux courrier, ne comprend pas cette décision et passe à l’attaque : « Dans la lettre, on m’annonce que j’ai commis des actes graves, des erreurs, que j’aurais eu un mauvais comportement, témoigne-t-il. Cela me choque car j’ai toujours eu un comportement parfait. Je n’ai rien en commun avec les supporters qui sont interdits de stade. Je vais demander des explications au club en renvoyant un courrier recommandé très prochainement. Si je n’ai pas de réponse, j’irai plus loin, peut-être jusqu’au tribunal. »

Alertée, la direction du club, représentée par le signataire de la lettre Jean-Claude Blanc, indique laconiquement à RMC Sport que « le PSG veut à tout prix éviter que les éléments violents se retrouvent pour les matchs à l'extérieur ou sur les autres sections du PSG comme le hand ou le foot féminin. » En fait, conscient de se positionner à la limite de l’illégalité avec une telle initiative, et selon nos informations, le club parisien serait prêt à s'exposer à des poursuites judiciaires aux noms du principe « de précaution et de la sécurité » qu'il souhaite assurer lors des matchs de ses équipes. Ce qui risque fort d’arriver dans les prochaines semaines : des plaintes auraient déjà été déposées par des supporters bannis.



video: http://www.rmcsport.fr/editorial/302438/ps...age-securitaire
HHA
Citation
Une "liste noire" au PSG?

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) s'intéresse au Paris-Saint-Germain. La Cnil a été saisie par un avocat parisien, Me Cyril Dubois, soucieux de savoir si le club dispose, hors de tout cadre légal, d'une "liste noire" de supporters indésirables.

Me Dubois s'interroge sur les critères retenus par les dirigeants pour écarter ces personnes qui ne sont pourtant pas - ou plus - sous le coup d'une condamnation judiciaire ou d'une "interdiction de stade" officielle. La plupart sont d'ex-abonnés du Parc des Princes, seulement coupables, selon eux, d'avoir contesté la politique du club. La Cnil a écrit au PSG et au ministère de l'Intérieur au sujet de cet éventuel fichier.

Les soupçons ont été renforcés dernièrement avant un match du PSG Handball. Des supporters qui avaient acquis des places ont reçu une lettre les informant qu'ils ne seraient pas les bienvenus et que ces places leur seraient remboursées. Or ces personnes ne faisaient l'objet d'aucune interdiction de fréquenter les salles de sport. Sollicité par L'Express, le club n'a pas donné suite.


lexpress.fr
sylvain
Le Parisien

Citation
PSG : sept nouveaux interdits de stade


Sept personnes, qui avaient été arrêtées pour des troubles à l’ordre public en marge du match de handball entre le PSG et Cesson-Rennes, vont être déclarées interdites de stade lors des prochains jours. Pour la première fois, cette sanction vaut à la fois pour les matchs de l’équipe de L1 du PSG mais également pour les rencontres de l’équipe féminine et celles de handball du club parisien.
Le 14 septembre dernier, plusieurs dizaines de supporteurs de l’équipe de foot qui contestent toujours le plan Leproux mis en place en 2010 s’étaient vu refuser l’accès au stade Pierre de Coubertin pour le match de hand du PSG à la demande écrite de Jean-Claude Blanc, le directeur général du club parisien. Dans cette affaire, une vingtaine de supporteurs ont saisi la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Ils estiment que le PSG a agit sans cadre légal pour les empêcher d’assister à la rencontre.
Teichi
Citation
Bagarre à Porto

A quelques heures du match de Ligue des champions du Paris-SG à Porto, la ville portugaise a été le théâtre mercredi matin d'une bagarre entre supporters parisiens qui a fait six blessés, «dont deux plus grièvement» atteints que les autres, selon une source policière citée par l'AFP. Selon le Parisien, cette bagarre a mis aux prises des supporters des anciennes tribunes Auteuil et Boulogne du Parc des Princes. Ils se sont affrontés «à coups de barres de fer et couteaux de boucher».

Equipe.fr
noa
Citation
Des "ultras" du PSG allument des fumigènes
Publié le 12/10/2012 à 22:23, mis à jour le 12/10/2012 à 22:27

Une cinquantaine de supporters du Paris SG ont allumé des fumigènes et déployé une banderole "Ultras à Paris" au début de la 2e période du match amical France-Japon, vendredi au Stade de France, alors qu'en 1re période ils avaient déjà scandé "Il est mort le Parc des Princes".



Installés en tribune Sud, ces supporters ont chanté tout au long des 45 premières minutes, réclamant "Liberté pour les Ultras", "un public à Paris" ou chantant encore "Paris c'est nous".

En début de deuxième période, ils ont allumé quatre fumigènes et des feux de Bengale et ont déployé deux banderoles, l'une aux couleurs du Paris SG et l'autre sur laquelle on pouvait lire "Ultras à Paris".

Samedi, plusieurs groupes d'Ultras de clubs de L1, dont quelques uns du Paris SG, organisent à Montpellier une manifestation contre la répression policière dont ils s'estiment victimes.


Eurosport
VDV#23
Citation
C’était quoi ce bordel autour de PSG-Zagreb?
Les incidents de PSG-Zagreb ont posé de nombreuses questions sur les évolutions du hooliganisme et sur sa gestion par la police et les autorités. Premier volet : qui étaient les protagonistes des incidents de Bastille ?


Quand le tirage au sort de la Ligue des Champions a mis le Dinamo Zagreb dans la même poule que le PSG, joueurs et dirigeants parisiens se sont frotté les mains : deux victoires faciles en perspective. Les hooligans parisiens, eux, se sont chauffés les poings, réjouis de pouvoir se confronter aux Bad Blue Boys croates, l’un des groupes les plus réputés dans le petit monde des supporters violents européens. Quant aux autorités françaises et croates, elles se sont creusé la tête : comment empêcher d’en découdre deux groupes qui veulent absolument se mettre sur la gueule ?

Au match aller, prévu à Zagreb, la coopération entre les deux clubs et les deux pays a permis d’empêcher la plupart des fans parisiens (y compris ceux qui voulaient simplement soutenir leur club) d’entrer en Croatie ou d’accéder au stade. Au match retour, Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, a eu beau déployer les grands moyens en interdisant à tout supporter du Dinamo de se rendre en région parisienne le jour du match, il n’a pas pu éviter une bagarre la veille, en plein Paris , baston qui a mis en émoi les médias français pendant toute la journée de mardi. La tension et l’emballement médiatique étant désormais retombés, que sait-on exactement de ces incidents et de leurs protagonistes ?

Qu’ont fait les ultras croates à Paris ?

Grâce à des contacts anciens dans le milieu des supporters croates, deux reporters de So Foot ont pu passer plusieurs heures mardi dans les rues de la capitale avec des membres actifs des Bad Blue Boys (BBB), les ultras du Dinamo. De ces discussions et d’autres informations obtenues auprès d’ultras de Zagreb, il ressort que, malgré les restrictions des autorités croates et françaises, environ 200 Bad Blue Boys ont réussi à se rendre à Paris par différents moyens. Certains sont venus de Croatie, mais d’autres étaient issus de la diaspora croate, en provenance notamment de l’Allemagne, ce qui rendait leur contrôle plus difficile.
La plupart de ceux qui sont arrivés lundi ont participé à la bagarre avec les Parisiens et ont fini le mardi dans les filets de la police, deux d’entre eux passant par la case soins médicaux. Ceux arrivés mardi ont connu des destins variés. Certains se sont fait arrêter par la police. D’autres, que nous avons suivis, ont traîné dans la capitale et tenté d’aller au Parc, avant de se raviser et de regarder le match dans un pub. Une vingtaine de BBB aurait même réussi à entrer dans le Parc où ils ne se sont, au demeurant, pas fait remarquer.

Qui sont ces fameux Bad Blue Boys ?

Les Bad Blue Boys sont nés au milieu de la décennie 1980 et ont connu leur âge d’or dans les années 1990 au moment de l’explosion de la Yougoslavie (dont les stades montraient l’agonie depuis plusieurs années déjà), puis de la guerre d’indépendance au cours de laquelle plusieurs d’entre eux ont perdu la vie. Leur engagement pour la cause nationale a nourri, dans leur pays, la réputation de ces ultras considérés comme des pionniers du nationalisme croate et se présentant eux-mêmes comme « patriotes ». Après l’indépendance, ils ont également tiré profit de leur opposition avec le président croate Tudjman. Refusant la nouvelle dénomination du club "Croatia Zagreb", ils ont fini par avoir gain de cause avec le retour au nom historique de Dinamo à la mort de Tudjman. De plus, les BBB ont été parmi les premiers à oser se confronter au régime et à la police de Tudjman, dont ils partageaient pourtant les orientations politiques. De ce fait, leur image a été plutôt positive dans une bonne partie de l’opinion croate pendant une longue période. Mais elle s’est détériorée ces dernières années, en raison de leur propension à la baston facile.

Aujourd’hui, les BBB connaissent même une crise profonde. Avec d’autres fans du Dinamo, ils s’opposent frontalement à la direction du club incarnée par le directeur exécutif Zdravko Mamic, tête d’un football croate profondément corrompu . Le boycott total des matchs à domicile a pu souder le groupe autour d’une lutte commune. Mais cette absence prolongée du stade complique le recrutement de jeunes supporters, lesquels s’engagent souvent dans un groupe ultra après avoir vu le spectacle en tribunes. Les difficultés quotidiennes imposées par la direction du club et la pression constante de la police lassent également de nombreux ultras, d’où une baisse continue des effectifs.

Si on ajoute à ce tableau la faiblesse du football croate, on comprend que les Bad Blue Boys s’emmerdent un peu dans leur championnat national et concentrent leurs activités sur les déplacements européens afin de défendre la réputation d’un groupe vieux de plus de 25 ans et toujours prêt à se mesurer à d’éventuels adversaires. Être attendus partout en Europe semble susciter en eux fierté et étonnement. Comme nous le disait l’un d’entre eux, c’est « hallucinant » de constater que des hooligans du Spartak Moscou aient fait plus de 900 kilomètres pour les affronter lors du récent Dynamo Kiev-Dinamo Zagreb...

Qui étaient les Parisiens qui ont rendu une visite musclée aux Croates ?

Plusieurs témoignages de supporters parisiens confirment les informations transmises par la police. D’après ces sources concordantes, les Parisiens qui ont participé aux incidents avec les BBB étaient issus de différentes factions des anciennes tribunes Boulogne et Auteuil. Parmi la centaine de Parisiens impliqués, il y aurait eu notamment : des membres de plusieurs bandes de hooligans du Kop de Boulogne (KOB) ; des indépendants d’Auteuil proches des Karsud, un groupe réputé pour s’engager dans des incidents aux côtés du KOB ; des membres de la K-Soce Team, une ancienne section des Supras Auteuil dont certains ont, selon la police, été interpellés suite aux incidents. Plusieurs échos, que nous n’avons pas pu vérifier pour l’instant, font également état de la présence d’une poignée de supporters serbes, lesquels ont, depuis longtemps, des connexions avec certaines factions parisiennes. Le groupe parisien comprenait donc des membres d’entités différentes dont certaines ont été, par le passé, en conflit, en particulier la K-Soce Team et les indépendants du KOB.

Cette bagarre, c’était une fight ou pas ?

Les médias aiment parler de fight dès que des groupes de supporters s’affrontent violemment. Qu’est-ce qu’une fight ? C’est un nom que donnent les hooligans à des bagarres arrangées entre les deux parties. Une telle organisation leur permet d’éviter les dispositifs policiers déployés autour des matches. La planification des bagarres s’est accrue en Europe ces dernières années, à mesure que les forces de police encadraient plus étroitement les enceintes et les déplacements de supporters. Ainsi, ces fights, dont les hooligans allemands, polonais ou russes sont friands, consistent à se mettre d’accord au préalable sur un lieu discret (une forêt en journée, une zone industrielle la nuit, etc.), un nombre de participants, des règles voire une tenue vestimentaire. Quelques hooligans français s’adonnent à de telles fights, mais elles sont rares et concernent très peu de personnes.

Pour affirmer qu’il y a eu fight lundi soir, il faudrait donc avoir confirmation que les deux parties ont fixé au préalable un rendez-vous et se sont accordées sur les modalités de leur rencontre. Or, d’après les témoignages recueillis auprès des supporters croates et parisiens, ça n’a pas été le cas. D’ailleurs, les BBB ne sont, de manière générale, pas adeptes des fights arrangées. Ils préfèrent procéder à l’ancienne en s’installant dans un endroit de la ville et en attendant que les locaux parviennent, ou non, à les trouver et décident, ou non, de les défier. Pour eux, la bagarre ne s’embarrasse pas des codes des fighters polonais et russes. Ils ne se privent pas d’utiliser des bouteilles, fumigènes, chaises ou tables (des témoignages parisiens parlent même de couteaux) et ne se préoccupent pas de respecter un nombre égal de protagonistes dans les deux camps. Comme nous le disait l’un d’entre eux : « Rien n’est programmé, mais tu sais que ça va arriver à un moment ou à un autre ».

Si le fait qu’il ne s’agissait pas d’une fight semble avéré, les versions récoltées des deux côtés divergent, classiquement, sur l’issue de la bagarre. Les Parisiens présents estiment l’avoir emporté, tandis que les BBB considèrent que, après un premier contact favorable aux Parisiens, les Croates se sont regroupés et ont fait fuir les assaillants locaux, lesquels concèdent simplement quelques escarmouches isolées dans des rues adjacentes à la première bagarre. De toute façon, il importe peu de savoir qui l’a emporté. Il est plus instructif de constater que les BBB se présentent comme vainqueurs à deux niveaux. D’une part, sur l’issue de la bagarre à Bastille. D’autre part, sur leur capacité à atteindre la capitale en dépit des restrictions des autorités alors que presqu’aucun Parisien n’est parvenu à Zagreb deux semaines plus tôt. Contourner le dispositif policier est devenu en soi un challenge pour les hooligans européens.

Où en est la guerre Boulogne / Auteuil ?

Alors que les tensions entre factions rivales du Kop de Boulogne et du Virage Auteuil ont provoqué, dans les années 2000, des incidents graves, débouchant sur la mort de Yann Lorence en 2010 , il est surprenant de voir d’anciens adversaires, notamment les indépendants de Boulogne et de la K-Soce Team, se battre ensemble contre un ennemi commun. Est-ce à dire que la guerre Boulogne/Auteuil est terminée ?

En fait, non. Si certaines factions se sont rapprochées, d’autres demeurent fortement antagonistes au point de se battre parfois en petits groupes dans les rues de la capitale, dans des bars ou en marge de concerts. La frange d’Auteuil qui observe un boycott fort du stade et des déplacements reste farouchement opposée aux indépendants de Boulogne. Nommée PUC (Paname United Colors), elle rassemble les anciens Authentiks, Grinta, Puissance Paris et Supras (que certaines sections comme la K-Soce Team et les Microbes ont quittée) ainsi que quelques ex-Lutèce Falco.

En revanche, la K-Soce Team s’est rapprochée des Karsud et de certaines entités de Boulogne, notamment du fait de leur lutte commune contre le plan Leproux et de leur volonté de continuer à être présents en déplacements voire, pour certains, au Parc. Ces entités ont décidé de mettre les symboles et opinions politiques de côté et de se rassembler autour du PSG et de l’opposition à la direction du club. Cette alliance de circonstances, forcément fragile, a aussi été scellée dans l’adversité lors du déplacement de l’an dernier en Europa League à Bilbao. Le refus du club de dialoguer avec les ultras parisiens qui voulaient revenir au stade a également contribué à rapprocher certains supporters des bandes de hooligans et à transformer quelques ultras en hooligans.

Par Anthony Cerveaux, Loïc Trégourès (dans les rues de la capitale) et Nicolas Hourcade (en régie), avec AA, LDC, MF et NKM.

Dans un second volet de ce dossier, à paraître bientôt sur le site, nous reviendrons sur la situation du Parc suite au plan Leproux et sur la politique menée par les autorités sportives et publiques.
SO FOOT
Homer
Citation
Un supporteur du PSG jugé pour avoir porté un maillot «Ben Laden»

Un jeune homme de 21 ans a comparu vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour «apologie du terrorisme» après avoir porté un maillot du Paris Saint-Germain avec au dos la mention «Ben Laden». Selon le policier qui l'avait arrêté, le supporteur voulait rendre «hommage» au leader d'Al-Qaïda. Une provocation qu'a démentie le prévenu.

Selon le CRS qui l'a arrêté, c'était un «hommage»


Le soir des faits, le jeune homme portait un blouson qui recouvrait son maillot. Mais il l'avait enlevé «un moment alors qu'il faisait chaud», a fait valoir son avocate, écartant toute idée de provocation de la part du jeune homme. Pourtant, à l'issue d'un «simple contrôle», il est interpellé par un CRS. «Il m'a fait passer de camion en camion en disant regardez, il a ce maillot», a raconté vendredi le jeune homme face aux magistrats.

Dans la procédure, le policier affirme que le supporteur a voulu rendre «hommage» à Oussama Ben Laden. «C'est faux, j'ai jamais dit ça, a protesté le prévenu. C'était le policier qui voulait que je dise ça.»

Un maillot confectionné dans la boutique du PSG

Le maillot incriminé avait été confectionné dans la boutique du club de football parisien, sur les Champs-Elysées. Selon le prévenu, il s'agissait en fait d'une référence à un titre du rappeur «La Fouine», dont il n'a pas été en mesure d'évoquer le contenu car, a-t-il expliqué, «le rap, ça n'a pas trop de sens, ce qui compte, c'est le rythme». «C'est vraiment pas une provocation, j'étais en vacances avec ce maillot, on ne m'a jamais rien dit», a-t-il poursuivi.

«Si j'avais su que ça me ramènerait jusqu'ici, je l'aurais jamais fait», s'est-il défendu, ajoutant que, près du stade, il a «vu bien pire que ça, comme (des maillots) Adolf Hitler». Aurait-il porté un maillot estampillé Al Qaïda ? a demandé le président Marc Bailly. «Ah non ! C'est revendiquer quelque chose, c'est un groupe Al Qaida», a répondu le jeune homme.

Jugement le 21 décembre

Initialement, le parquet voulait s'en tenir à un simple rappel à la loi. Mais le jeune homme n'a pas répondu à la convocation, car, a-t-il expliqué, il était absent de chez lui et en a eu connaissance trop tard.

La procureure, «convaincue par aucun des arguments développés» par le prévenu, a requis une amende de 300 euros. Une peine qui va retomber sur ses parents, modestes retraités, a plaidé son avocate, demandant au tribunal, s'il refusait de relaxer son client au bénéfice du doute, de prononcer une peine «juste» et assortie du sursis.

Le jugement est attendu le 21 décembre.

Le Parisien
HHA
Citation
Le Parc, c’était vraiment mieux avant ?

Deuxième volet de notre analyse des incidents de PSG-Zagreb le 6 novembre dernier avant un match de Ligue des champions : que révèlent-ils du fameux « plan Leproux » et de l’état du Parc des Princes actuellement ?

Les violences survenues près de la place de la Bastille la veille de PSG-Zagreb soulevaient des questions sur l’identité des protagonistes, que So Foot a traitées la semaine dernière. Elles interrogent également sur la gestion par le club parisien et les autorités sportives et publiques des comportements des supporters. Après les incidents, deux principaux types d’arguments ont été développés. Pour les uns, ces violences révèlent que le hooliganisme parisien n’est pas encore complètement éradiqué et qu’il est donc nécessaire de poursuivre l’action ferme menée depuis plus de deux ans, avec l’instauration du plan Leproux et le renforcement significatif de la répression menée par les pouvoirs publics. Pour les autres, ces incidents montrent que le plan Leproux manque sa cible : il n’empêche pas les hooligans d’en découdre, mais il casse l’ambiance du Parc et s’accompagne de mesures liberticides. Ce deuxième volet de notre enquête aborde les questions portant plus spécifiquement sur le Parc des Princes et la politique du PSG. Un troisième volet sera prochainement consacré à la stratégie de la police et des pouvoirs publics.

Le plan Leproux, salvateur ou destructeur ?

Adopté suite à la mort de Yann Lorence et à plusieurs mois de violences entre factions rivales du kop de Boulogne et du virage Auteuil , le plan Leproux impose notamment le placement aléatoire en virage ainsi qu’en quart-de-virage et pose des conditions extrêmement restrictives à la constitution d’associations de supporters du PSG. Ce plan a été conçu en partenariat avec les pouvoirs publics, lesquels ont, de leur côté, renforcé la législation contre les débordements des supporters et intensifié l’action répressive, notamment en multipliant les interdictions de stade administratives (c’est-à-dire décidées par le préfet sans intervention de la justice – des sanctions bien différentes des interdictions de stade judiciaires prononcées après une condamnation).

Si ses présumés effets de pacification du Parc sont largement salués par les mondes sportif et politique, le bilan du plan Leproux nous semble devoir être nuancé . Ce plan a un mérite incontestable : celui de prendre acte de la gravité de la situation autour du Parc et de proposer une action concertée et cohérente des acteurs sportifs et publics pour lutter contre les violences et pour casser l’antagonisme entre Boulogne et Auteuil. Car, contrairement à ce que certains prétendent a posteriori, le problème ne se limitait alors pas à 100 ou 200 hooligans complètement isolés du reste du public. Il existait certes un noyau dur de supporters violents et/ou ouvertement racistes, mais l’opposition entre les deux tribunes avait fini par gangrener le Parc où la tension était devenue extrême. Par conséquent, le principal « reproche » qui peut être fait à cette action volontaire est de ne pas être intervenue plus tôt. On ne peut s’empêcher de penser que si le PSG et, surtout, les pouvoirs publics avaient engagé bien avant une politique durable et ferme à l’encontre de la violence et du racisme d’une partie du public du Parc, les morts de Julien Quemener et de Yann Lorence auraient pu être évitées.

Mais si l’esprit du plan Leproux était sans doute adapté à la situation, son application et certaines de ses modalités ont eu des effets pervers. Alors qu’il était censé cibler les individus violents, il a donné l’impression de s’en prendre à l’ensemble des supporters des deux virages. De nombreux fans parisiens étaient auparavant les victimes collatérales de l’atmosphère violente régnant au Parc et de la domination physique exercée par certains groupes. Ils faisaient profil bas par attachement à leur club. La dissolution des associations d’ultras, la suspension abrupte des abonnements et l’imposition du placement aléatoire sans efforts réels d’explication auprès des supporters ont eu des effets dévastateurs. Tous ces fans qui souffraient de l’atmosphère délétère du Parc sont restés des victimes collatérales, mais du plan Leproux cette fois-ci, puisqu’ils ont été mis dans le même panier que ceux qui causaient les violences et ont eu le sentiment d’être écartés par leur club de cœur. En ratissant très large, le plan Leproux a grandement dépassé sa cible annoncée et a touché de plein fouet de nombreux supporters du PSG qui n’avaient rien à se reprocher.

Lutter contre la violence ou changer de public ?

Le plan Leproux a donc dépassé sa cible affichée. Plus encore, son application interroge sur sa cible réelle. En luttant contre les supporters s’opposant aux effets pervers du plan Leproux, en empêchant l’expression de toute voix contestataire, en traquant les allumeurs de fumigènes et de joints, en augmentant significativement le prix des billets et en entravant la constitution de groupes de supporters, le PSG donne l’impression de vouloir avant tout contrôler son public, bien au-delà des débordements violents. La stratégie adoptée est clairement inspirée de celle menée par les Anglais pour lutter contre le hooliganisme (dont nous verrons, dans le prochain volet de notre enquête, qu’elle n’a pas résolu tous les problèmes, mais les a en partie déplacés) : hausse des prix pour sélectionner le public, individualisation des supporters pour qu’ils ne puissent plus se regrouper, interdiction de la plupart des matériels d’animation des tribunes, présence massive et dissuasive de stadiers, tentative de transformation du supporter en client-consommateur, etc.

Comme l’a répété plusieurs fois Jean-Claude Blanc, le directeur général du PSG : « On a le droit d’accueillir le public qu’on souhaite. » Certes, mais cette politique pose plusieurs problèmes. D’abord, elle mobilise largement les pouvoirs publics. Que ceux-ci luttent contre la violence et les discriminations causées par les supporters parisiens est on ne peut plus normal. Qu’ils donnent l’impression de concentrer une partie de leur action sur des supporters du PSG qui ont comme principal tort de s’opposer à la politique de leur club par des actions non-violentes l’est beaucoup moins. De nombreuses interdictions administratives de stade prononcées depuis l’été 2010 ont frappé des supporters qui n’avaient pas commis de violences – elles ont d’ailleurs été pour la plupart cassées, bien longtemps après, par les tribunaux administratifs . L’argent public n’a pas à être utilisé pour aider le PSG à choisir ses supporters.

Ensuite, le plan Leproux dérange au final beaucoup plus les supporters qui voudraient animer le stade que les hooligans purs et durs qui s’expriment de toute façon hors des stades et peuvent parfois s’adapter aux dispositifs policiers pour se battre loin des matchs, tant dans l’espace que dans le temps, comme les incidents de Bastille l’ont révélé.

Quel respect de la diversité ?

Enfin, cette politique de tri de ses supporters par le PSG entre en contradiction avec l’engagement du club dans des campagnes pour le « respect ». Il est évidemment positif que le PSG s’implique désormais sans la moindre ambiguïté contre le racisme, l’homophobie et les discriminations de toutes sortes, et s’associe à la LICRA, SOS Racisme ou le Paris Foot Gay. La principale réussite du plan Leproux est d’ailleurs d’avoir fait disparaître Boulogne en tant que tribune réservée aux blancs et de permettre aux supporters, quelle que soit leur couleur de peau, de se mélanger dans les gradins. Pourtant, en triant son public, le PSG discrimine de fait certains supporters. La liste noire de supporters indésirables au Parc établie cet été par la préfecture de police et le PSG ne pose aucun problème si elle recense les supporters actuellement interdits de stade, comme Jean-Louis Fiamenghi, le directeur de cabinet de la préfecture de police de Paris, l’a annoncé en septembre dans M, le magazine du Monde. Elle devient plus problématique si elle comprend aussi des supporters qui ont été interdits de stade, mais ne le sont plus, comme le même Fiamenghi l’a laissé entendre en août, ce qui allongerait de fait la durée de ces interdictions, dont nous avons souligné que de nombreuses ont été prononcées ces derniers mois pour des motifs véniels et/ou ont été ensuite cassées. Elle est très problématique si elle inclut également des supporters qui n’ont jamais été sanctionnés d’une manière ou d’une autre, mais dont l’identité a simplement été contrôlée lors d’un match.

Par ailleurs, la Charte 12 du PSG impose aux associations de supporters de soutenir inconditionnellement le club et « de ne pas exprimer d’opinions contraires à celles de ses dirigeants. Elles doivent bannir dans leurs expressions/actions publiques tout message injurieux contre le club (ses joueurs, ses dirigeants, ses actionnaires, ses collaborateurs, ses partenaires,…) et toute action causant un préjudice au club (préjudice financier, d’image, …) » ce qui peut être conçu de manière extrêmement large. Ainsi, l’an dernier, des supporters voulant manifester leur soutien envers Antoine Kombouaré, dont le poste d’entraîneur était alors menacé, n’y ont pas été autorisés par le club. En somme, le PSG qui dit attacher une grande valeur à la « tolérance » ne tolère pas que des opinions contraires à celles de ses dirigeants s’expriment au Parc des Princes. C’est compréhensible si ces opinions se manifestent de manière violente ou agressive. C’est moins compréhensible sinon…

Quelle ambiance au Parc ?

L’ambiance du Parc est devenue l’argument majeur pour vanter ou dénigrer le plan Leproux. Diffusé cet été, le documentaire Parc dénonce le déclin de l’ambiance et permet à plusieurs supporters autoproclamés « historiques » de critiquer une atmosphère sinistre, des chants moins puissants et un public n’encourageant plus l’équipe dans la difficulté. Ce constat est partiellement juste. En effet, l’ambiance a nettement changé. Elle est devenue beaucoup plus spontanée, même si certains supporters s’efforcent de coordonner les encouragements, et directement liée aux événements du match. Les chants sont plus courts, les slogans martelés l’emportent sur les chansons et le club encadre très fortement l’animation. Cependant, l’architecture du Parc, elle, n’a pas changé. Le stade résonne toujours autant. Il suffit de quelques poussées du public pour enflammer l’enceinte qui peut encore s’avérer bouillante en quelques occasions, comme lors du match contre Kiev.

D’autres insistent sur le fait que l’ambiance est désormais apaisée et saine, qu’il y a moins de violence et d’agressivité. Ce constat est lui aussi partiellement juste. Il n’y a plus de climat de violence autour du Parc et les incidents y sont désormais minimes. En revanche, l’ambiance s’avère malsaine d’une autre manière. Des tensions se font jour entre les supporters hostiles au plan Leproux, qui ne manquent pas une occasion de scander « Et il est mort le Parc des Princes » ou de clamer que « le Parc c’était mieux avant », et les fans qui trouvent ces affirmations déplacées. Lors du dernier match de championnat contre Saint-Étienne, plusieurs altercations, pour l’essentiel verbales, mais parfois aussi physiques (au point de nécessiter l’intervention des stadiers) ont opposé quelques fans du PSG. Des spectateurs quittant le Parc avant la fin du match alors que le PSG était mené 2-0 se sont fait copieusement insulter par d’autres. Des supporters se sont vertement engueulés à propos de l’attitude à adopter envers Bodmer coupable d’une passe mal assurée sur le deuxième but stéphanois. Dans le métro, après le match, un petit groupe de supporters s’en est longuement pris aux « footix » et autres « nouveaux spectateurs » du Parc, tandis que ceux-ci baissaient la tête ou faisaient mine d’ignorer ces provocations. Trois jours plus tôt en Coupe de la Ligue, tout ce petit monde parvenait à communier, en s’alliant contre l’ennemi marseillais, au point que près de la moitié des chants consistaient en des insultes envers l’OM.

Le Parc, c’était mieux avant ?

Alors, faut-il croire ceux qui affirment que le Parc, c’était mieux avant ? Une fois encore, ce constat n’est que partiellement juste. Sous certains aspects, le Parc, c’était effectivement mieux avant, l’ambiance était notamment plus puissante et les supporters plus libres. Sous d’autres aspects, le Parc est cependant beaucoup mieux aujourd’hui. Comme le disait un supporter noir du PSG, « c’est sûr qu’il y a moins d’ambiance qu’avant, mais maintenant, je n’ai plus besoin de courir jusqu’à ma voiture à la fin du match pour éviter de faire une mauvaise rencontre ». Car les nostalgiques tendent à oublier ou à occulter certains travers du Parc d’antan. Les fans n’étaient pas toujours derrière leur club dans les moments difficiles – même s’il est douloureux pour ceux qui ont soutenu le PSG pour l’empêcher de descendre en L2 de se voir remplacés dans les travées par des fans attirés par le prestige des recrues du PSG version Qatar. Surtout, le Parc avant, c’était aussi un climat de violence et de racisme, ainsi que des individus ou des groupes qui faisaient régner leur loi par la force et la menace.

Le débat autour du plan Leproux est donc aujourd’hui largement piégé, deux postures antagonistes tendant à s’opposer de manière manichéenne. Comme si le Parc ne pouvait être que bouillant mais violent ou relativement apaisé mais peu chaleureux. Si les théoriciens qui dénoncent le football comme opium du peuple s’intéressaient de plus près à la réalité des tribunes, ils auraient beaucoup de grain à moudre pour entretenir leurs thèses. En effet, l’évolution du Parc laisse penser que ce stade ne peut connaître que deux états : soit une violence débridée et une expression sauvage d’affects discriminatoires ; soit un espace concentrationnaire sévèrement contrôlé par le club et les pouvoirs publics.

Le stade de football ne peut-il pas être autre chose, dans notre société, qu’un défouloir ou un lieu de contrôle ? Une meilleure conciliation entre les impératifs de sécurité, l’ambiance et les libertés publiques est-elle utopique ? Est-il impossible de construire un autre Parc où les supporters auraient une certaine liberté pour animer les gradins, mais où des limites strictes seraient fixées afin de ne pas sombrer de nouveau dans la violence et le racisme ?

Le dialogue est-il encore possible ?

Sauf que pour construire un tel nouveau Parc, il faudrait que les supporters qui veulent l’animer activement et le club puissent dialoguer. Or, pour l’instant, ça paraît peu probable. Les supporters qui contestent le plan Leproux sont clivés entre plusieurs groupes, s’opposent frontalement aux spectateurs actuels, tendent à minimiser les travers du Parc d’avant et ont du mal à prendre leurs distances avec les franges les plus radicales. Quant à « Liberté pour les abonnés » (LPA), la seule association qui tentait de rassembler les différentes sensibilités, elle a jeté l’éponge, lassée de ne pas être entendue par le club et de ne pas être considérée par certaines factions de l’ancien Parc. Dès lors, il n’y a, du côté des supporters contestataires, ni cohérence d’action, ni plateforme claire de revendications, ni acceptation de faire certaines concessions, ce qui est un préalable indispensable à l’ouverture d’un dialogue.

Mais le club est largement responsable de cette situation, puisque, depuis le printemps 2010, il n’a jamais créé les conditions d’un réel dialogue avec ses supporters. Il n’a pas su ou pas voulu faire la différence entre ceux qui tenaient avant tout à animer le stade, tout en ayant une liberté de penser, et ceux essentiellement préoccupés par la violence. Il n’a pas non plus su ou voulu comprendre les initiatives de LPA. Pourtant, la posture de cette association était novatrice, au point d’envisager, à ses débuts, des positions qui n’étaient pas forcément celles des anciens tauliers du Parc. Au lieu de comprendre que cette association représentait un point de vue différent et qu’il fallait, d’une certaine manière, la protéger des franges les plus radicales, le club est resté sourd à ses revendications. Ne trouvant aucun relais au sein du club et subissant même de fortes pressions du PSG et des autorités, LPA s’est peu à peu transformé en un groupe ultra comme les autres au point de participer à la manifestation nationale des ultras organisée il y a un mois à Montpellier . De même, quand des supporters présents dans le stade se sont exposés pour tenter de reprendre des micros en virage et relancer l’ambiance dans le cadre du plan Leproux, ils n’ont guère été soutenus par le PSG.

Ouvrir le débat sur l’avenir des stades

Aujourd’hui, la volonté du club semble claire : tourner la page de ces ultras, certes chauds mais trop souvent contestataires à son goût, et favoriser un nouveau public plus consommateur et docile, d’autant que l’effectif resplendissant du PSG assure le remplissage du Parc. Cette optique peut se défendre, mais telle qu’elle est appliquée, elle entretient un climat malsain entre fans parisiens. Il paraît donc opportun de l’amender et d’engager ouvertement le débat sur le devenir des stades et des supporters français comme nous l’appelons vainement de nos vœux depuis de longs mois et comme le propose depuis quelques jours le site Newsring .

Par Nicolas Hourcade


sofoot.com
joel_1978
Ca date déjà un peu mais c'est intéressant une vue extérieure...

Citation
De violents incidents ont éclaté lundi soir dans le quartier de la Bastille entre une centaine « d’indépendants » parisien et quelque 80 Bad Blue Boys, les supporters du Dinamo Zagreb, malgré l’arrêté exceptionnel pris par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, interdisant l’accès au territoire français à tous les supporters croates pour la journée de mardi. Ce matin, la police annonce l’arrestation de 80 supporters croates dans un hôtel près de Bastille.

Le bilan de la soirée, 24 arrestations dont une majorité de Croates, et deux blessés graves, toujours croates, interrogent sur la gestion de la situation, tant par les autorités françaises que croates.

La lutte contre le hooliganisme n’est pas un sujet de clivage politique en France. Il n’est donc pas étonnant de voir Manuel Valls reprendre le flambeau de ses prédécesseurs ; avec les mêmes instruments de la loi Loppsi II, quand bien même celle-ci ouvre la voie à des atteintes caractérisées aux droits de la personne et à la liberté de circulation. De plus, la notion de « hooliganisme » n’a aucune définition juridique, ce qui permet d’y fourrer tout et n’importe quoi, de l’ivresse sur la voie publique à l’utilisation de fumigène...

Tous les quinze jours, les préfets prennent des arrêtés interdisant aux supporters du PSG de se déplacer. On a déjà vu des arrêtés interdisant à toutes les voitures immatriculées en Ile-de-France de circuler dans telle ou telle région sans que cela n’émeuve qui que ce soit. La question est donc : comment repérer un supporter ? Non, tous les supporters, y compris balkaniques, ne sont pas des grosses masses tatouées au crâne rasé avec une écharpe de leur club autour du cou, et une canette de 8-6 à la main. Dès lors, le contrôle est encore plus aléatoire qu’un bon vieux contrôle de police au faciès.

Il y a quinze jours, à l’occasion du match aller, par delà la liste de supporters dangereux que les autorités françaises avaient transmis aux Croates, la police aux frontières croate a visiblement eu pour consigne de refuser l’entrée à tout ressortissant français, y compris à ceux qui n’avaient rien à voir avec le match. Il ne restait plus à la police française qu’à faire la même chose... Pour le reste, c’est aux Croates d’empêcher leurs supporters dangereux de quitter le territoire.

Peut-on toutefois en vouloir aux autorités françaises de se préparer à l’arrivée de supporters dont on sait qu’ils peuvent être violents, et qui sont de surcroît attendus par les locaux parisiens (il faut être deux pour se battre) ? Après tout, lors du match Dynamo Kiev-Dinamo Zagreb, des supporters du Spartak Moscou ont fait plus de 900 kilomètres pour venir en découdre avec les Bad Blue Boys. L’ennui, c’est de montrer ses muscles alors que 1) il n’y a que les autorités croates qui puissent réellement empêcher ses supporters violents et connus de quitter le territoire donc la France ne peut pas faire grand-chose, et 2) les supporters parviennent quand même à se rendre à Paris.

Au moins, il y a une base juridique pour arrêter arbitrairement tout citoyen croate un peu suspect qui se baladerait ce mardi n’importe où en France, même à Disneyland...

Si tout s’était bien passé, Manuel Valls se serait félicité de quelque chose dont il n’est pas responsable. Comme il y a des incidents en France, il doit, par la publicité qu’il a faite, en assumer la responsabilité alors que la faute première incombe aux Croates qui n’ont pas empêché leurs supporters violents de quitter le territoire.

La lutte contre le hooliganisme menée par Europol et l’UEFA, que l’on entend beaucoup moins quand on parle de matchs truqués, de dopage ou des prix des places exorbitants, s’apparente un peu à la lutte contre la drogue. Plus on combat le phénomène, plus celui-ci trouve des parades. Les supporters ont compris que les voyages organisés, en louant un car, faisaient d’eux des cibles faciles, c’est comme ça qu’une partie des Grobari a été empêchée de se rendre à Milan, et que les Bad Blue Boys ont été refoulés à la frontière slovène cet été. Alors les supporters inventent d’autres stratagèmes, ils se déplacent en voiture individuelle, font des détours par d’autres pays pour brouiller les pistes. S’ils sont fichés, ils utiliseront de plus en plus des faux papiers. Comme pour la drogue, ce constat ne veut pas dire qu’il faut cesser la lutte, mais peut-être s’interroger sur ses moyens et ses finalités, et cesser de regarder l’Angleterre comme un modèle de réussite par sa politique ultra répressive alors que la violence n’a fait que se déplacer vers les plus petites divisions, où les caméras et les journalistes sportifs, sans doute les gens les plus ignorants des choses des tribunes, ne vont jamais.

Finalement, le seul bénéficiaire de cette histoire, c’est Zdravko Mamic, le tout-puissant patron mafieux du Dinamo. Et la seule victime sera l’initiative Zajedno za Dinamo dont la base va très au-delà des BBB et de leurs actions de boycott, mais dont la crédibilité sera forcément atteinte par les actions violentes de certains BBB.


Source : http://balkans.courriers.info
Jesus De Nazareth
Citation
Les zombies du Parc des Princes

Noé Nadaud a immortalisé les tribunes du Paris Saint-Germain

Il y a un peu plus d'un an, alors qu'on bossait sur le numéro du Conflit moral, notre photo editor Nico Poillot m'a présenté une série intitulée « Deliciarum ». Les photos, qui rassemblaient des hools du Parc des Princes cachés par les nuages rouges des fumigènes, étaient en effet compatibles avec la thématique du numéro, consacré aux manifestations de mécontentement partout dans le monde. Après hésitation, on avait quand même décidé de repousser la publication à plus tard. Ce que je ne savais pas, c'est que ce « à plus tard » abstrait serait synonyme d'oubli total.

On y a repensé il y a deux mois alors que la série de Noé Nadaud venait d'être éditée en bouquin aux éditions Classic. On a donc décidé de prendre contact avec Noé, bien qu'il soit aujourd'hui sur de nouveaux projets n'ayant à peu près rien à voir avec le football et les virages. Il a répondu à nos questions à propos du PSG et des durs qui le supportaient.


VICE : Hey Noé, de quand datent ces photos ?
Noé Nadaud : Cette série couvre quatre années d'archivage, de 2007 à 2010. Je me suis arrêté quand les associations parisiennes ont été dissoutes – j'ai d'ailleurs arrêté d'aller au Parc des Princes tout court. Pour le livre, j'ai puisé dans les trois premières années, les plus intenses.

Depuis quand fréquentes-tu les tribunes de supporters ?
Ça m'a toujours intéressé, mais je ne suis pas tellement dans le délire supporterisme. J'aime bien l'idée mais j'ai d'autres choses à faire. La première fois que je suis allé au Parc, j'avais 11 ans, ça remonte. Ça m'a toujours fasciné. Je me suis abonné au Parc puis j'ai souscrit à une asso de supporters bien plus tard.

Comment réagissaient les hools face à ton appareil ?
Les premières fois où je suis retourné au Parc, j'ai pris machinalement quelques photos – bizarrement, je les ai trouvées cool. Je me suis dit que ça vaudrait peut-être le coup d'être là souvent, histoire de prendre plus d'images. Ce projet est né parce que je me suis complètement retrouvé dans ces ambiances. J'ai réussi mon immersion grâce à des proches, impliqués dans plusieurs groupes de supporters. Ça m'a permis d'avoir accès au cœur du groupe, je suis vite devenu un visage familier dans les virages.

J'imagine que ça a dû te faciliter la tâche.
Oui mais finalement, les trois quarts des photos sont quand même des images volées. Personne ne faisait attention au fait que j'étais en train de photographier, même lorsque j'étais devant mes sujets. Comme je les shootais en plein moment d'euphorie, peu de gens s'en rendaient compte. L'idée de cet archivage joue sur la banalisation de la prise d'images – il s'agit d'un mélange de photos prises au téléphone portable avec des photos prises à l'appareil. Je ne suis pas un vrai photographe, avec le matériel, etc. J'ai toujours pris des photos avec des appareils à ma mesure, des trucs cheap que je me fous de perdre ou d'abîmer.

C'était quoi ton niveau d'implication ? Tu ne t'es pas contenté d'être un observateur, si ?
Pour être franc, je me suis mis à suivre le PSG parce que je suis parisien. Si j'avais vécu à Montpellier, j'aurais fait la même chose là-bas. J'étais proche des ATKS (Authentiks) mais si j'avais eu des amis dans une autre association, j'aurais pu m'y retrouver de la même façon. Au final, le groupe en lui-même n'a eu que peu d'importance. J'ai fait cette série tout seul, pas au nom d'un groupe en particulier. J'aurais tout à fait pu être ailleurs, à Auteuil, peut-être plus difficilement à Boulogne et encore, c'est pas sûr... Ce qui m'intéressait, c'était la frénésie de l'arène et non pas les pseudo-clivages politiques entre les deux virages. Les divergences politiques sont un facteur historique inhérent à l'univers supporter, dans tous les clubs et tous les pays. J'émets beaucoup de doutes quant au lien direct entre le fait de hurler dans un stade et celui de glisser un bulletin dans une urne. Ce sont pour moi deux démarches très différentes.

En effet.
Je pense que la politisation du mouvement supporter tient surtout de la récupération de la provocation. La presse généraliste a un traitement souvent très lointain de la réalité des tribunes. Les pouvoirs publics, quant à eux, ont abordé le sujet d'une manière encore plus absurde.

Tu as été hooligan ?
Non, vraiment pas. Le phénomène hool est typiquement anglais ; le terme usuel est d'ailleurs plus yob que hooligan. La tendance plus générale en Europe, c'est la version italienne, les tifos : banderoles, fumigènes, chants, pétards, le spectacle en somme. Mais les deux univers ne sont pas non plus aux antipodes l'un de l'autre. Les rencontres violentes de supporters en marge des matchs existent partout. Je ne suis pas le mieux placé pour en parler puisque je suis essentiellement spectateur. Je ne suis pas en train de dire que c'est bien ou mal. Je voulais montrer ce qui se passait dans les cortèges et les tribunes. Les cortèges sont aussi intéressants parce qu'en déplacement, le mouvement intervient. La tribune est plus statique malgré les explosions de joie, les drapeaux et les gestes. À l'extérieur, les fumigènes et la foule compacte recréent cette sensation de cocon.

Tu as assisté à des bastons en virage ?
La tribune de Boulogne est connue pour avoir accueilli des fascistes notoires dans le passé, mais c'est un truc d'époque – au même moment, il y avait une présence de l'opposé total. Comme je le disais, ça s'est passé partout de la même manière. Depuis toujours s'y sont croisés des gens engagés dans le dur, les trucs radicaux. Ça n'a jamais vraiment été une réunion de Bisounours.

Ouais, j'imagine. C'est plus dur dans le foot qu'au rugby, par exemple.
Le rugby entraîne aussi du chauvinisme, mais dans le foot, c'est la guerre entre les gens ! Les supporters de foot sont les plus populaires avec ceux du cyclisme. Un stade de foot et le Tour de France sont ce qui, dans ce pays, touchent le plus de couches de population différentes. Et l'attachement à la ville apporte une dimension que tu ne retrouves dans aucun autre sport.

Pourquoi les supporters du PSG étaient réputés comme les plus chauds de France ?
À Paris, c'était vraiment exacerbé par la rivalité entre Auteuil et Boulogne, qui étaient déjà en compétition entre eux. Du coup ça ne laissait plus beaucoup de place aux visiteurs. Toutes mes photos ont été prises dans les virages parce que c'est là qu'était le vrai spectacle. Et puis, il n'y a qu'à Paris que les associations ont été dissoutes. À croire que les pouvoirs publics viennent de province.

Tu penses quoi de ces interdictions successives ? Un documentaire, PARC, est sorti sur le sujet il y a quelques mois.
C'est la première fois qu'on arrive à de telles extrémités et avec dix piges de retard ! Il y a eu de gros débordements au Parc par le passé, mais ils n'ont jamais été punis. Et bizarrement, plusieurs années après, à un moment où la mixité est beaucoup plus représentée et où les groupuscules extrémistes se sont essoufflés d'eux-mêmes, c'est là qu'on décide d'interdire les associations de supporters au nom de ces grands épouvantails que sont la violence et le racisme. Pour le coup, la justification xénophobe arrive un peu après la bataille. Et si tu regardes attentivement les tribunes en France, les croix celtiques et les drapeaux tricolores, ce n'est pas ce qui manque ! On a décidé de faire ce procès à Paris, mais on oublie de le faire ailleurs.

C'est vrai. Quel type de match entraîne de grosses ambiances au Parc ?
Clairement une rencontre Paris-Marseille. C'est vraiment le match où tu veux faire exploser la tribune. Tu veux leur montrer qu'ils ne sont pas chez eux et la plupart du temps, tu y arrives. Au même titre que les mecs du Vélodrome quand on est reçus. Durant les matchs de moindre importance, on aura moins d'activité – et encore ! Mais ce n'est pas fonction du classement, ça va plutôt de pair avec les rivalités historiques entre les clubs.

Oui, d'ailleurs à l'époque où tu as pris ces photos, le PSG n'enchaînait pas les meilleurs résultats.
Oui, ce sont trois saisons où Paris était mal classé ; mais ça n'a jamais entamé la ferveur. Aujourd'hui, alors qu'il y a de super joueurs et qu'on a de super résultats, les tribunes sont bidons. Je ne ferai pas ce truc de ne pas aller au Parc par principe, mais quand je regarde les matchs et que j'aperçois les tribunes, c'est la honte totale. On entend plus les supporters adverses !

Tu vois qui champion cette année ?
Le PSG bien sûr, c'est mon équipe. Mais en réalité il y a surtout plein d'équipes que je ne veux pas voir championnes.



Le livre de Noé Nadaud, Deliciarum, est disponible aux éditions Classic (texte de Rebecca Lamarche-Vadel)


Photo dispo sur le site de Vice Clique Ici Salope pour les photos

GrekFreat
Citation
Les ultras du PSG, zlatanés !

28 décembre 2012 à 22:16 (Mis à jour: 30 décembre 2012 à 14:58)

GRAND ANGLE En 2010, après la mort d’un supporteur, le Parc des Princes a pris des mesures radicales pour enrayer la violence. Depuis, le calme est revenu, permettant l’arrivée d’un public plus familial.

Par RACHID LAÏRECHE
Une sorte de vaisseau spatial. Posté dans le très chic XVIe arrondissement de la capitale, le Parc des Princes est, de loin, le plus beau stade de football de l’Hexagone. Ce soir-là, il affiche complet. Guy, 35 ans, et ses deux garçons, Rayan, 11 ans, et Noah, 7 ans, sont installés en tribune Paris. Maillots rouge et bleu sur la doudoune, les deux minots sont aux aguets. Du ramasseur de balles immobile à la star Zlatan Ibrahimovic, rien ne leur échappe. Les yeux brillent, et les dents claquent car la nuit tombe et avec elle le thermomètre.

A chaque but ou action dangereuse, le stade gronde, se lève - puis se rassoit sagement. Dans les gradins, l’ambiance est plutôt bon enfant. Sur la pelouse, le jeu du PSG n’est pas flamboyant, comme trop souvent, mais suffisant pour marquer quatre buts à la modeste équipe de Troyes. A 19 heures passées, le Parc des Princes se vide. Le sourire aux lèvres, les spectateurs rejoignent le métro sous le regard serein des forces de l’ordre. Pas de tension, pas de baston… Une soirée «normale». Décidément, les temps ont changé.

Le boycott des ultras

Retour en arrière. Le 28 février 2010, le PSG reçoit son meilleur ennemi, l’Olympique de Marseille. A la fin de la rencontre, l’ambiance est électrique, comme après chaque match. Une fois de plus, les ultras de la tribune de Boulogne et ceux d’Auteuil s’affrontent violemment à l’extérieur du stade. Une fois de trop : Yann L., 37 ans, ne se relève pas. Il décédera après deux semaines de coma. L’affaire émeut l’opinion et remonte jusqu’au sommet de l’Etat. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Brice Hortefeux, et la secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade, mettent la pression sur le propriétaire du club, le fonds d’investissement américain Colony Capital, pour qu’il trouve des solutions.

Trois mois plus tard, soutenu par les pouvoirs publics, le président du club, Robin Leproux, annonce une série de mesures radicales pour enrayer la violence au Parc. Il supprime les abonnements dans les tribunes Auteuil, Boulogne, ainsi que dans les tribunes G et K - soit environ 13 000 places - et instaure un placement aléatoire lors des achats de places dans ces mêmes espaces. Après plusieurs manifestations et interdictions de stade, les ultras décident de boycotter le Parc. Un boycott qui dure depuis plus de deux ans.

L’ambiance dans les tribunes en a pris un coup, mais l’objectif est atteint : à l’intérieur et autour du stade, la paix règne. En réglant le problème de la violence, ce plan a, par la même occasion, facilité la vente du PSG aux Qataris en juillet 2011. Aujourd’hui, le Parc chante moins, mais n’a jamais été aussi plein.

Guy n’est pas nostalgique du passé. Dans un tel climat, il ne serait jamais allé au stade avec ses enfants. Supporteur du PSG depuis «la belle époque», celle du début des années 90, il n’a guère fréquenté les travées du Parc ces dernières années. La faute à un budget limité, mais plus encore à la violence. Quand il en parle, sa voix est marquée : «C’était un match contre Nantes . On avait eu, avec des amis, des places par la mairie de Rosny-sous-Bois [en Seine-Saint-Denis, ndlr]. On découvrait ce stade qu’on voyait seulement à la télé. Placés dans la tribune Boulogne, nous ne savions pas que c’était une tribune raciste.»

Pas de bol, Guy et ses copains ont un physique qui dérange les ultras du PSG : certains sont arabes, d’autres noirs, d’autres encore sont blancs mais ont commis l’erreur d’avoir des amis qui n’ont pas «la bonne couleur». «Ces fachos ont passé plus de temps à nous regarder qu’à suivre la rencontre. Un de mes copains a même reçu un projectile dans l’œil. On était des ados qui venions soutenir pour la première fois leur équipe. Je ne comprenais pas, j’étais pour Paris, et eux aussi.» Face aux crachats, insultes et autres coups, Guy et ses amis n’ont d’autre choix que de changer de tribune avant la fin de la rencontre. «Mon amour du PSG en a pris un coup ce jour-là.» Guy a pourtant continué à suivre le club, mais de loin. Ce n’est que depuis deux saisons qu’il remet les pieds au Parc. L’endroit est devenu «cool». «Regardez : aujourd’hui, je suis tranquille avec mes enfants.» Ce père de famille est reconnaissant envers Robin Leproux : «En une saison, il a fait le ménage, alors que ses prédécesseurs n’avaient rien fait. Ils ont laissé pourrir la situation jusqu’au jour où un mec est mort. Leproux a eu le courage d’agir, chapeau !» Rayan et Noah regardent leur père, silencieux. Ils ne comprennent pas vraiment de quoi il retourne. Lui se marre : «Ils ont de la chance : ils découvrent le Parc sans haine et voient des grands joueurs. Ils n’ont pas connu la traversée du désert avec des joueurs de seconde classe et la Ligue des champions uniquement sur PlayStation.» Mais il les a prévenus : les matchs au Parc des Princes, ce ne sera pas tous les week-ends. «Le prix des places est un peu exagéré. En tant qu’ambulancier, je ne gagne pas une fortune. Si les Qataris sont vraiment si riches que ça, qu’ils fassent un petit effort.» Une soirée au stade avec ses enfants avoisine les 150 euros «sans compter l’essence et le Coca à la mi-temps». Comment envisagerait-il un retour des ultras ? «S’ils veulent revenir pour faire la fête et mettre l’ambiance, ils sont les bienvenus. Mais si c’est pour recommencer à faire peur, ce n’est pas la peine. Même si je sais bien que tous les ultras ne sont pas racistes.»

Huit heures du matin, aux abords du Parc des Princes, le soleil se cache et le vent est glacial. A quelques pas de la tribune Auteuil, à l’intérieur du Bar des deux stades, quelques mines renfrognées aux yeux bouffis de sommeil. Vestes sur le dos, écharpes autour du coup, David (33 ans) et Kevin (23 ans) se réveillent doucement autour de leurs tasses fumantes. Déjà deux ans qu’ils n’ont pas mis les pieds au stade. Deux saisons sans poser un orteil à la maison, c’est long… Ces deux ultras de la tribune Auteuil boycottent le Parc des Princes depuis «le plan Leproux». Certes, ils rêvent de supporter à nouveau leur club, mais pas à n’importe quelle condition. «C’est vrai que certains sont allés trop loin, et on ne va pas cautionner la mort d’un supporteur. Mais il ne faut pas tuer le mouvement ultra pour une poignée de mecs qui foutent la merde ! On ne peut pas mélanger ultras et hooligans.» Ils veulent revenir avec tout le groupe, les tifos et les chants, comme à l’époque. Sinon, rien !

«Un public embourgeoisé»

Et ce n’est pas l’arrivée des Qataris et des stars qui va les faire plier. Pour David, aujourd’hui, l’équipe est certes meilleure, et les résultats du début de saison ont été prometteurs, malgré les baisses de régime. Mais ce n’est pas l’essentiel. «Les Coupes de France, les Coupes de la Ligue, les saisons pourries… On jouait comme des merdes, mais c’était génial ! On était chez nous, on poussait l’équipe. Une époque formidable. Aujourd’hui, le public s’est embourgeoisé.» La perspective du retour des ultras au Parc des Princes paraît lointaine. Certains d’entre eux y retournent sans grand enthousiasme. En tant que simples spectateurs. David et Kevin, eux, ne pointent du doigt ni les nouveaux venus ni les anciens qui ont choisi d’y retourner : «Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Nous, on n’espère plus grand-chose. On continue à se battre pour l’amour du club. Après tout ce qu’on a fait, ce n’est pas possible de baisser les bras. On continue les déplacements en France et en Europe, mais en indépendants. Même si on a de plus en plus de mal à rentrer dans les stades.»

Car la direction du PSG, qui refuse de communiquer sur le sujet, fait en sorte que les ultras ne puissent pas accéder aux stades où se déplace le club. Même en indépendants. Tous sont fichés. David n’est pas convaincu par la version officielle concernant leur exclusion. Il a une autre explication : «Nous sommes un contre-pouvoir. Depuis notre départ, tout a augmenté. Quand je regarde le prix des places et des abonnements, c’est de la folie ! A notre époque, on pouvait mettre la pression sur tout, même sur l’entraîneur pour qu’il fasse entrer un joueur ou pour qu’il fasse ses valises. Mais les nouveaux dirigeants n’aiment pas ça.»

Ces derniers semblent effectivement avoir tourné la page des ultras. Pas question de prendre le risque d’écorner à nouveau l’image du club si chère aux Qataris. Aujourd’hui, l’idée est bien d’attirer un nouveau public, moins remuant : des familles et des jeunes de la région qui viennent au Parc comme on irait au musée ou au cinéma.

Sid-Hamed, 25 ans, fait partie des nouveaux venus. Cet été, il a découvert le Parc pour la première fois, face à Bordeaux : «Une très belle ambiance, le stade est encore plus beau qu’a la télé, un vrai kiffe !» Un converti. Cet animateur n’a pas baigné dans le football mais plutôt dans le milieu des sports de combat. Originaire de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), comme l’attaquant parisien Jérémy Ménez, Sid-Hamed est toujours resté à distance prudente du club de la capitale. Aujourd’hui, attiré par le Paris-Saint-Germain new look, il s’est rapproché : «Le club et les supporteurs avaient une mauvaise réputation, ce n’est plus le cas. L’arrivée des Qataris à la tête du club a tout changé. Le PSG est entré dans une autre dimension.» Ravi, Sid-Hamed lance : «A Barcelone, ils ont Messi ; à Madrid, Cristiano Ronaldo ; à Paris, on a Zlatan. Et ce n’est que le début !» Malgré le coût élevé des places , il retournera très bientôt au Parc.

Photos Lionel Charrier. Myop


Libé
Alex177
Citation
La nouvelle cartographie des groupes de supporters parisiens

Depuis 2010 et la dissolution des groupes de supporters parisiens, puis la mise en place du plan Leproux au Parc des Princes, la composition des tribunes parisiennes a sensiblement évolué. Que reste-t-il aujourd’hui des groupes du virage Auteuil et de la tribune Boulogne ? Entre boycott, contestation, dégoût ou résignation, il y a ceux qui protestent contre la politique du PSG, ceux qui continuent de suivre l’équipe de la capitale lors de certains déplacements, incognito ou avec éclat, ceux qui reviennent au Parc des Princes et ceux qui ont tourné la page. Pour éclairer ceux qui n’y comprennent plus rien, So Foot fait le point sur la recomposition des groupes parisiens.


Paname United Colors (PUC) :
Après la dissolution par les pouvoirs publics de la Grinta, des Authentiks et des Supras Auteuil, les membres de ces groupes du virage Auteuil et de la tribune G (ainsi que ceux des Puissance Paris) se sont regroupés dans le collectif Paname United Colors. Silencieux dans les médias, ils prônent un boycott total des rencontres du Paris Saint-Germain au Parc des Princes ou à l’extérieur. Selon eux, le club parisien a trahi les anciennes associations au moment des dissolutions et lors du conflit avec les hools de Boulogne. Aujourd’hui, les membres du PUC continuent de se rendre en Allemagne ou au Danemark pour voir leurs potes de Cologne ou de Copenhague. Et ils se réservent pour quelques coups d’éclats parisiens comme lors de l’exposition du PSG à l’Hôtel de Ville de Paris ou à Hénin-Beaumont pour un match des féminines.

K-Soce Team :
Née à l’origine d’un délire entre quelques potes en 2006, cette section des Supras Auteuil, bien qu’impliquée dans le conflit avec Boulogne, a survécu à la dissolution de l’association mère. À l’été 2010, ses membres qui souhaitaient retourner au Parc des Princes sont rapidement entrés en dissidence par rapport à leurs anciens amis des Supras et plus largement à l’ensemble du PUC. Durant l’ensemble de la saison 2011-2012, la K-Soce Team était, avec l’association Liberté pour les Abonnés (LPA) et les Karsud, à la pointe de la contestation contre la politique du PSG et pour le retour des abonnements au Parc des Princes. Présents lors de la majorité des déplacements, ils cohabitaient alors avec des membres du Kop of Boulogne (KOB) – situation impensable deux ans auparavant – et parvenaient à fédérer autour d’eux certaines âmes en peine du Virage ou de nouvelles générations souhaitant découvrir le « délire » ultra. Devant l’inflexibilité du PSG concernant ses anciens abonnés, le groupe poursuit aujourd’hui la contestation à travers des actions coups de poing, comme lors de France-Japon et tente de fédérer les contestataires à travers un site Internet regroupant les « supporters historiques ». Certains de ses membres se sont également retrouvés dans la rue aux côté des indépendants de Boulogne lors de l’affrontement contre les Bad Blue Boys de Zagreb, début novembre.

Microbes Paris :
Comme la K-Soce Team, les Microbes sont nés au sein des Supras à la fin de la saison 2005-2006. « C’était davantage une section des Supras Auteuil qu’un groupe en lui-même » selon un de ses responsables. « Le surnom "Microbes" est venu d’anciens Supras par rapport à notre comportement un peu agité et rebelle. » Les Microbes sont alors considérés comme les petits frères de la K-Soce Team. Si bien que lors de la dissolution du principal groupe d’Auteuil, les Microbes vont rapidement suivre la voie ouverte par leurs grands frères, à savoir une contestation active plutôt que le boycott préconisé par le PUC, de peur de « se terrer dans l’oubli ». Aujourd’hui, les Microbes continuent de participer à la plupart des actions menées avec la K-Soce Team (comme lors de déplacements en contre-parcage, ou lors de France-Japon au Stade de France...). Ils réclament le retour des « tribunes populaires apolitiques et sans discrimination et que les droits des abonnés soient respectés », indique un de leurs responsables. Autrement dit, ils militent pour le retour d’abonnements non aléatoires en virage. Et ils ne mâchent pas leurs mots à l’encontre de Jean-Philippe d’Hallivillée, responsable de la sécurité et des relations avec les supporters au PSG, qu'ils souhaitent voir démissionner et qu’ils accusent d’avoir « manipulé les deux virages dans le conflit Boulogne - Auteuil dans le but de nettoyer les tribunes du Parc des Princes avant l’acquisition des Qataris pour faire taire toute revendication. »

Les ex-Lutece Falco :
Parmi les habitués du Parc, personne n’a oublié la banderole noire venue barrer, le 15 mai 2010, la partie gauche du virage Auteuil : « This is the end… » Manière pour les Lutece Falco, groupe atypique du Virage, de signer la fin de leurs activités et de s’auto-dissoudre dans la foulée de la dissolution par les autorités des autres groupes d’Auteuil (Supras, Authentiks, Grinta). Ses membres s’en sont allés vers des destins divers. Plusieurs anciens se sont réabonnés en tribune latérale au Parc dès la saison dernière, rejoints par d’autres cette année. Certains sont complètement passés à autre chose, mais la majorité des Lutece continue de boycotter le Parc des Princes. Quelques-uns se retrouvent néanmoins lors des déplacements, notamment à l’occasion des matchs européens, comme à Kiev cette année ou Salzbourg l’année dernière, et parfois en France vers des destinations plutôt tranquilles comme Brest ou Dijon, la saison dernière. Mais ils restent toujours discrets.


Karsud :
Les Karsud formaient une bande de potes située au milieu du virage Auteuil. Ils n’ont jamais été plus d’une quarantaine et se souciaient peu des histoires de matos, de tifos, ou d’organisation de déplacements. En raison d’une certaine appétence pour la castagne, ils ont rapidement entretenu des relations correctes avec la frange radicale de la tribune Boulogne. Lors de la fin des abonnements en 2010, les Karsud entrent immédiatement dans la contestation, refusant d’être privés de leur passion. La saison dernière, ils faisaient partie d’un front commun avec la K-Soce Team et Liberté pour les Abonnés (LPA), boycottant le Parc des Princes et militant pour le retour d’abonnements libres en virage. Ils sont aussi toujours présents dans la rue, comme à Bilbao l’année dernière ou près de Bastille contre les Bad Blue Boys du Dinamo Zagreb, aux côtés des indépendants de Boulogne et de certains membres de la K-Soce Team.

Les Brothers :
Jeunes sympathisants du virage Auteuil ou de la Tribune G, les Brothers sont indépendants de toute autre entité. S’ils boycottent le Parc des Princes, ils se sont spécialisés dans les contre-parcages à l’extérieur (c’est-à-dire hors des parcages « officiels », dans les tribunes des supporters adverses) pour contester la nouvelle politique du Paris Saint-Germain envers ses supporters. Le dernier en date ? Montpellier, début novembre, où les Brothers se sont fait remarquer par un pied de nez aux forces de l’ordre et au PSG. Mais l’inflexibilité de la direction parisienne à l’égard des groupes organisés et certaines pressions exercées par les autorités pourraient avoir raison de ce petit groupe.

Le Parc C’était Mieux Avant (LPCMA) :
Initialement placés en Auteuil Bleu entre les Supras et les Lutèce Falco, ce groupe de potes (dont le noyau provient de l’Essonne) est véritablement entré dans la contestation active lors du déplacement à Dortmund, en octobre 2010. S’ils boycottent le Parc des Princes, ses membres continuent de se déplacer et n’hésitent pas à rejoindre d’autres entités lors d’actions communes. Malgré leur petit nombre, leur slogan rallie de nombreux supporters mécontents. Habitués du « stickage », vous avez peut-être aperçu leurs autocollants ou leur graffiti dans les métros ou rues parisiennes.

Liberté pour les Abonnés (LPA) :
Au lendemain du plan Leproux, des abonnés du virage Auteuil et de la tribune Boulogne, qui n’appartenaient à aucun noyau de groupe, s’associent pour fonder une association visant à défendre les revendications des abonnés évincés des virages. Leur objectif était de se poser en interlocuteur responsable afin de discuter avec le PSG des conditions d’un retour des abonnés. Sauf que le club de la capitale n’a jamais daigné ouvrir un véritable dialogue avec eux. Soumis à de nombreuses pressions de la part du PSG et des autorités, l’association a fini par s’auto-dissoudre en mars dernier afin de ne plus être la cible « d’un système injuste et ultra-répressif », comme ils l’expliquaient alors dans leur communiqué. Ils poursuivent néanmoins aujourd’hui la lutte, de façon plus larvée, sur le terrain des libertés individuelles allant jusqu’à contester devant la CNIL une présumée inscription sur une liste noire de supporters du PSG. Ils ont d’ailleurs participé à la manifestation nationale des ultras à Montpellier contre la répression disproportionnée dont s’estiment victimes ces supporters.

Tribune Boulogne :
Sans doute le schéma le plus complexe des tribunes parisiennes. Avant l’arrêt des abonnements au Parc des Princes, la tribune Boulogne était composée de supporters à tendance ultra (ex-Boulogne Boys 85, Tifo e Stupido), d’autres plus dans le style british (dans la mouvance des anciens Rangers et Gavroches) et des indépendants (les hooligans, quoi), séparés en plusieurs générations et plusieurs bandes comme la Casual Firm, le Commando Loubards ou encore la Milice. Si certains de Boulogne ont tenté de se faire entendre au Parc à plusieurs reprises (comme face à Rennes en septembre 2010), seules les rencontres de Coupe d’Europe continuent d’attirer les indépendants. Plusieurs dizaines de membres de Boulogne (dont plusieurs de la Catégorie D, une nouvelle entité qui regrouperait des membres des Loubards et de la Milice) étaient à Bratislava et à Bilbao la saison dernière, d’autres à Porto cette année… Si le dernier déplacement à Zagreb s’est mal terminé pour ces Kopistes (70 d’entre eux ont été interceptés à la frontière croate), certains ont pu se venger avant le match retour avec l’aide de quelques viragistes. En dernier recours, il reste pour certains d’entre eux les free fights dans les bois...



Par Anthony Cerveaux et Sylvain Ladurier, avec Quentin Blandin pour SO FOOT

La composition des virages actuels du Parc des Princes, divisés en myriade de petits groupes, sans organisation ni structure identifiées, fera l’objet d’un prochain papier sur sofoot.com.
Kirk
"on a été traité de façon inhumaine"



Citation
Saïd*, 32 ans est comptable. Il est aussi supporter du PSG. Vendredi 1 février, il était dans l’un des bus bloqués par les forces de l’ordre pendant près de 8h à proximité de Toulouse avant d’être renvoyé à Paris sans avoir pu assister au match. Jointe par So Foot, la préfecture de Haute-Garonne explique que « les supporters ont été contrôlés pour alcoolémie » et qu’« ils ont refusé d’obtempérer et tenté de se substituer au contrôle, c’est pourquoi, en accord avec les instances de police et le club hôte, nous avons pris la décision de les renvoyer à Paris sans assister au match ». Saïd, lui, a une tout autre version des faits. Il raconte le calvaire vécu par les supporters parisiens, enfermés pendant plusieurs heures dans leurs bus sans boire ni manger, dénonce l’inhumanité des forces de l’ordre et met en cause les dirigeants du PSG
psgmat92i
Citation
Supporter du PSG : mes huit heures dans un car, retenu par des CRS

Kevin - Supporter du PSG



Mis à jour le mercredi 6 février 2013 à 10h14
Kevin*, 26 ans, animateur de centre aéré, nous a contactés lundi pour raconter son déplacement à Toulouse, vendredi dernier. Avec d’autres ultras contestataires de la politique du Paris Saint-Germain vis-à-vis des supporters, il souhaitait aller assister à Toulouse-PSG (0-4) en marge du déplacement officiel. Sa journée ne s’est pas exactement déroulée comme prévu.
04h30 : 100 supporters dans deux cars

Les places de Kevin pour Toulouse-PSG

Répartis dans deux cars, nous sommes environ 100 supporters parisiens à quitter la capitale pour aller voir le match à Toulouse opposant le soir même le TFC au Paris-SG. Parmi ces 100 supporters, il y a des membres des Microbes, collectif issu de l’ancien groupe de supporters Supras Auteuil, des sympathisants Microbes, d’anciens abonnés du Parc des Princes et quelques nouvelle têtes.

La plupart d’entre nous nous revendiquons ultras : notre soutien au PSG se traduit par des tifos, des chants, et par l’organisation de déplacements afin de soutenir l’équipe à l’extérieur. Notre groupe est une structure organisée et indépendante du club.
13h30 : palpations et prises d’identité
Réponse des autorités

La préfecture, jointe par Rue89 : « C’est pas le fait qu’elles étaient dans ce car qui a provoqué l’interdiction d’aller au stade. Il y a eu des contrôles d’alcoolémie dont certains ont été positifs. Je ne sais pas si c’était le cas pour tous, je n’en ai pas le détail. Leur comportement était incompatible avec le fait d’assister au match. La police et le club hôte ont pris la décision de ne pas les faire entrer. »

Le commissaire Antoine Boutonnet, chef de la division nationale contre le hooliganisme, a expliqué à France Bleu : « Au péage, le comportement qu’ils ont eu a été inadmissible envers les forces de l’ordre. On en avait un certain nombre d’entre eux qui étaient extrêmement virulents, d’autres qui étaient très alcoolisés, avec des insultes, enfin, tout ce qui va bien dans le comportement déviant des supporters. » CG

Après neuf heures de route, nous arrivons aux abords de la ville rose. Reste un dernier péage à passer et nous pourrons nous installer en ville et manger. Nous voyons alors plusieurs camions de gendarmerie sur le côté qui font signe aux chauffeurs de s’arrêter.

A cet instant, rien de surprenant : on se dit qu’ils vont nous contrôler ou simplement nous accompagner vers la ville. Un gendarme s’adresse au responsable du groupe, chargé de discuter avec les forces de l’ordre : il lui dit avoir un papier officiel pour fouiller le car, veut que nous descendions afin de nous fouiller. On a l’habitude.

Nous sortons calmement, acceptant palpations et prises d’identité. On chambre un peu les gendarmes. Rien de méchant.
14h00 : une fouille d’une heure

Les gendarmes procèdent à la fouille du car qui durera presque une heure . Bien évidemment, c’est un car d’ultras, pas un car de touristes : les gendarmes sortent donc avec des sacs pleins. Je m’attends au pire, on ne sait jamais ce qu’un ultra va emmener au déplacement.

En fin de compte, les sacs sont remplis de bouteilles. D’alcool fort, de bière, de jus de fruits et d’eau. Il paraît que la loi interdit l’alcool dans les cars de supporters. On est un peu étonné. Les boissons, alcoolisées ou non, seront toutes confisquées et détruites.


Des gendarmes vus du car
15h00 : début de l’attente

Nous remontons dans les cars et commence alors le jeu du temps qui s’écoule. On nous dit d’attendre encore 30 minutes, nous expliquant que l’on va nous placer directement en « parcage », la tribune réservée pour les supporters du club jouant à l’extérieur.

Nous, ce qu’on veut, c’est boire et manger : ça fait plus de 10 heures que l’on est dans un car et on en a marre. On chante un peu pour passer le temps.
15h30 : une écharpe tricolore dans le car

Le car démarre enfin. Il va faire 100 mètres : les gendarmes et la police nationale nous bloquent maintenant sur la bande d’arrêt d’urgence. Le chauffeur est paniqué car les gendarmes font des grands gestes.

On ouvre la porte avant du car, et c’est parti : un type avec une écharpe tricolore monte dans le car, tient un mégaphone et fait une sommation.

« Asseyez-vous tous sinon on rentre dans le car et on fait usage de la force ! »

Le ton monte des deux côtés, mais’on garde notre sang froid et tout le monde s’asseoit.
16h00 : direction la déchetterie


Le car sous bonne escorte

Les cars sont escortés par la police et la gendarmerie, vers une destination inconnue. Lorsque l’on voit marqué « déchetterie » , on se doute que ce n’est pas la direction du stade. Nous sommes maintenant à l’arrêt en face de cette déchetterie, dans une sorte de zone avec grillage et terrain vague.

Notre responsable demande des informations, on lui explique que pour l’instant on reste ici. Rien d’autre. Le car est fermé, interdiction de sortir et nous n’avons ni nourriture ni boisson. Il fait chaud mais il n’y a pas de climatisation : le chauffeur n’a pas le droit d’allumer le moteur.
18h30 : pause pipi sous surveillance

A la déchetterie

Les gendarmes recoivent des sachets repas qu’ils mangent devant nous. On commence à gueuler.

Les gendarmes, pour nous calmer, nous donnent l’autorisation de sortir un par un pour satisfaire à un besoin naturel. Cela se fait sous escorte et donc à la vue des gendarmes.


19h30 : un ordre de la préfecture

On sait bien que l’on ne verra pas le match. On a faim, soif et plus de clopes. On est à bout. Quelques insultes fusent. Un pote craque, il prend son sac et veut partir. Il sort, nous sommes une dizaine à le suivre mais les gendarmes le repoussent. Ils ne veulent pas cogner mais ont reçu ordre de nous séquestrer.

Tout le monde descend, on n’en peut plus, tout comme le chauffeur qui n’a pas dormi depuis notre départ il y a maintenant 15 heures. Nous refusons de remonter dans le car et demandons des explications aux gendarmes, qui ont depuis reçu le renfort de CRS : ils disent qu’ils ne savent rien, que la préfecture a ordonné de nous garder ici.

Nous voilà maintenant dehors dans la nuit, près d’une déchetterie de l’agglomération de Toulouse, encerclés par des gendarmes qui n’ont pas tous l’air fiers de leur journée.

Le chauffeur demande aux gendarmes un papier expliquant qu’il n’a pas eu son temps de repos, au cas où il se ferait contrôler sur le retour. Le papier n’arrivera jamais.

Dans la nuit

20h45 : début du match

Au Stadium de Toulouse, le match commence, sans nous. Maintenant, on s’en fout : on veut juste rentrer sur Paris. Nous sommes privés de notre liberté de circuler.
21h30 : « Dégagez ou je vous fous à poil »

C’est bon ! On quitte la déchetterie, direction Paris sous escorte policière. Au premier péage, le chauffeur s’arrête pour prendre un ticket mais les CRS lui font signe d’avancer. Au péage suivant, notre car est logiquement bloqué puisqu’il n’a pas pris de ticket. Le chauffeur s’énerve alors les CRS font ouvrir la porte et menacent :

« Vous allez bouger votre cul et dégager, sinon je vous fais sortir un par un et je vous fous à poil , la gueule sur le bitume. »

23h00 : enfin seuls

L’escorte nous lâche. On peut enfin s’arrêter dans une station service, mais l’entrée de toutes les stations est bloquée par des gendarmes.

On ne pourra s’arrêter qu’à 23h30, en grand besoin d’essence et de nourritures 14 heures après notre départ de Paris. Toute la nuit, nous allons à tour de rôle tenir compagnie au chauffeur pour qu’il ne s’endorme pas.

On arrive à Paris à 08h00, évidemment ravis de notre journée. Le retour a été long. Nous apprenons que le second car n’a pu s’arrêter qu’à Orléans.

Nous ne sommes pas interdits de stade. Nous avions tous des places pour le match. Deux semaines plus tôt, nous étions à Bordeaux et tout s’était bien passé.

Le plus grave dans l’histoire est sans doute d’avoir privé le chauffeur de sommeil. Les forces de l’ordre, censés nous protéger, nous ont laissé reprendre la route vers Paris avec un chauffeur fatigué.

Ainsi sont traités les supporters ultras en France, particulièrement les Parisiens : interpellations et interdictions de stade sans motifs, violences policières, interdiction d’afficher des banderoles quel que soit leur contenu, entrave à la liberté de circuler.

Nous savons que le PSG cautionne voire encourage ces traitements. Nous n’excluons pas que l’ordre de nous bloquer vienne de la direction du club. Jean-Philippe d’Hallivillié, responsable de la sécurité au Parc des Princes, était au courant de notre situation et présent au Stadium municipal de Toulouse. Un membre des Microbes l’a croisé aux abords du stade. D’Hallivillié l’a nargué :

« De toute façon, vous les Microbes, partout où vous êtes il y a des problèmes ! »

Nous continuerons à supporter Paris partout et à constester la politique injuste et destructrice des dirigeants du club à notre endroit.

* Le prénom a été changé à sa demande, par crainte de représailles policières.

RUE89





http://midi-pyrenees.france3.fr/2013/02/06...edi-194965.html
Xamoth
De mieux en mieux...

Citation
Des supporters parisiens refoulés à l’entrée du Stade de France
Par Nicolas Hortus le 7 février 2013

Les semaines se suivent et se ressemblent pour les supporters parisiens. Après un déplacement apocalyptique à Toulouse la semaine dernière, ce sont cette fois-ci les portes du Stade de France qui se sont refermées devant les fans franciliens qui voulaient assister au match amical opposant la France à l’Allemagne. Selon nos informations, tout les spectateurs arborant la tunique, l’écharpe, ou le moindre signe d’appartenance à la communauté rouge et bleu, se sont vus signifier l’obligation de laisser leurs vêtements à la consigne, faute de quoi, ils seraient rediriger vers la sortie.

Devant cette directive à la limite du ridicule, bon nombre de supporters ont tout bonnement refusé de se défaire de leurs affaires. Conséquences directes : leurs identités ont été prises par la sécurité de l’enceinte et leurs places ont été saisies avant d’être reconduit vers la sortie la plus proche. Et pendant ce temps là, les spectateurs exhibant des maillots marseillais ou des écharpes lyonnaises s’installaient tranquillement en tribunes… Deux poids deux mesures vous avez dit ?


http://www.canal-supporters.com/archives/92165
Alex177
Citation
Ménès : « Aux parisiens d’être plus malins que la répression »
Les deux cars de supporters refoulés à Toulouse, les signes distinctifs parisiens interdits au Stade de France pour France-Allemagne… Pierre Ménès s’émeut publiquement du traitement des supporters du PSG.

« Je n’ai pas souvent l’habitude de prendre la défense des supporters. Et encore moins celle des Ultras, qui se sentent parfois investis d’une mission divine, devenant du même coup relativement peu ouverts à la discussion. Mais ce qui se passe avec les supporters du PSG depuis quelque temps est inquiétant. Voire plus qu’inquiétant, c’est anormal, écrit Pierre Ménès dans Direct Matin. Mais quel est donc le but de ces discriminations ? Contre qui lutte-t-on ? Depuis les graves incidents qui avaient éclaté il y a trois ans aux abords du Parc des Princes, l’entrée dans le stade est verrouillée, réglementée. Les supporters historiques du PSG s’en plaignent beaucoup, mais je ne leur donne pas raison sur ce plan-là. Car ambiance ou pas, un stade doit avant tout être un espace pacifique. Mais ce n’est pas en multipliant les provocations les plus basses à leur encontre que la situation va se normaliser. Reste aujourd’hui aux supporters parisiens de ne pas tomber dans le panneau, et d’être plus malins que la répression systématique. Je sais, ce n’est pas facile. »

CS
HHA
Citation
Antoine Boutonnet : « Le principe de précaution guide nos actions »

Le commissaire Antoine Boutonnet dirige la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) au ministère de l’Intérieur. Dans le cadre du séminaire de la DNLH à Reims la semaine dernière, il a répondu à nos questions sur l’utilisation des fumigènes, les interdictions de stade ou le blocage de bus de supporters parisiens à Toulouse. 5

Vous recensez 398 interdictions de stade depuis le début de la saison . Pour quels motifs sont-elles délivrées ?
En général, c’est surtout pour des actes de violence. Les interdictions de stade interviennent à partir du moment où il y a soit un fait considéré comme grave, soit un fait réitérant, souvent d’une moins grande gravité, mais qui montre un comportement assez régulièrement déviant d’une personne à l’occasion des rencontres de football.

Dans quels cas interviennent les interdictions judiciaires de stade (IJS) et les interdictions administratives de stade (IAS) ?
L’interdiction judiciaire de stade, c’est une peine complémentaire à une infraction ayant une qualification judiciaire dans une enceinte sportive. C’est donc la possibilité pour le juge, en complément d’une sanction principale (prison avec sursis, amende…), d’interdire de stade un individu. Les infractions sont bien énumérées par la loi et la durée de l’IJS oscille de quelques mois à cinq ans. Les interdictions administratives de stade concernent un fait suffisamment grave ou une réitération de faits un peu moins graves. L’IAS intervient également pour faire la jointure entre le moment où une personne a commis une infraction et le moment où a lieu son audience. On ne comprendrait pas qu’une personne qui a commis une infraction ou qui a un comportement carrément déviant à l’occasion d’une rencontre sportive, et dont l’audience a lieu quelques mois après pour différentes raisons, puisse continuer à fréquenter les enceintes sportives. En ce sens, cette mesure administrative constitue un principe de précaution. À partir du moment où une personne commet un fait suffisamment grave ou s’il y a une réitération de faits, par principe de précaution, on l’écarte du stade : c’est la raison pour laquelle c’est une mesure administrative.

Pourtant, il n’y a pas forcément d’IJS à la suite d’une IAS « préventive ».
En général, c’est le cas.

Beaucoup d’exemples montrent, au contraire, que les IAS servent souvent de peine principale, d’autant qu’elles ont été étendues par la loi Loppsi 2.
Vous avez des infractions judiciaires qui n’ont pas de peine complémentaire. Et quand je parle de faits suffisamment graves qui motivent des IAS, cela peut également être une infraction commise, mais pour laquelle il n’y a pas forcément de peine complémentaire prévue à la session judiciaire. Or il y a tout de même un comportement qui fait que la personne peut être dangereuse pour elle-même ou pour autrui.

J’en reviens aux motifs de ces interdictions de stade. Quels sont les différents types de faits concernés et leur proportion ?
Cela peut être différentes choses. En général, c’est souvent des faits de violence ou de dégradation. Mais c’est un peu tout.

Avez-vous des chiffres concernant la proportion des différents faits conduisant à une interdiction de stade ?
Comme je viens de vous le dire, les comportements faisant l’objet d’une mesure administrative d’interdiction de stade sont pour leur grande majorité des faits de violence et de dégradation. D’autres faits d’une gravité moindre, mais réitérés, peuvent également concerner cette mesure préventive. Leur diversité ne me permet pas de vous dresser une liste suffisamment exhaustive. (NDLR : Nous n’avons pas pu obtenir de données précises. Donc soit la DNLH n’a pas de chiffres sur les différents motifs d’interdiction de stade, soit elle ne souhaite pas communiquer à ce sujet, ce qui est, dans les deux cas, regrettable.)

Dans une conférence de presse, vous parliez de l’importance des fumigènes et des infractions à la législation sur les stupéfiants dans les motifs d’interdiction de stade. Qu’en est-il ?
Non, ce n’est pas forcément le cas pour les stupéfiants. En général, ces infractions ne débouchent pas sur une interdiction de stade. C’est davantage ciblé sur des comportements qui peuvent avoir une certaine gravité ou qui sont récurrents. Par exemple, dans l’usage d’engins pyrotechniques, il peut y avoir une certaine gravité. Le législateur a souhaité punir leur utilisation par une peine maximum de 3 ans de prison. Dans l’échelle des sanctions pénales, c’est quand même assez important et pour une raison très simple : c’est extrêmement dangereux, n’en déplaise à certains. C’est souvent quand le mal est fait qu’on s’en rend compte.

« Des supporters se sont fait amputer des doigts suite à l’usage d’un engin pyrotechnique »

Pourtant des fumigènes sont allumés lors d’autres évènements sportifs, comme l’arrivée du Vendée Globe récemment…
Sur l’arrivée du Vendée Globe où tout le monde craque des fumigènes, vous êtes sur mer d’abord, et ensuite vous n’êtes pas dans un espace confiné. Cela n’a absolument rien à voir avec un match dans un stade. Si vous avez un mouvement de foule ou un début d’incident dans une tribune, les conséquences peuvent être d’une extrême gravité, ce qui s’avère différent de l’arrivée du Vendée Globe.

Les supporters évoquent aussi des manifestations publiques où les fumigènes sont autorisés.
Il ne vous a pas échappé que, lorsque des fumigènes sont allumés sur la voie publique par les supporters, on intervient rarement, sauf dispositions particulières. C’est vraiment l’espace confiné que représentent les tribunes, qui pose problème pour nous. Après, certains supporters peuvent penser ce qu’ils veulent. Mais quand il y a une infraction, notre métier premier, notre rôle, c’est d’interpeller le fauteur de trouble pour le déférer à la justice. À partir du moment où il y a une certaine dangerosité dans l’utilisation d’un produit, il est clair que c’est un devoir pour nous d’agir. S’il n’y a pas de danger particulier et que cela se passe à l’extérieur d’une enceinte sportive, dans ce cas, il n’est pas forcément nécessaire d’intervenir. Même si c’est également dangereux en extérieur : par exemple, des supporters se sont fait amputer des doigts suite à l’usage d’un engin pyrotechnique lors d’une manifestation en extérieur, ce n’est pas pour autant que l’on a interpellé quelqu’un, car il n’y avait pas de constitution d’infraction.

Un supporter montpelliérain s’est pourtant fait interpeller en septembre parce qu’il était en possession d’un fumigène, alors qu’il était en dehors du stade.
Cela n’avait absolument rien à voir avec l’engin pyrotechnique, mais je ne préfère pas m’exprimer sur ce sujet dans la mesure où une enquête est actuellement en cours.

Une manifestation nationale des ultras a eu lieu à Montpellier suite à cet incident. À cette occasion, les représentants des groupes de supporters avaient déposé une motion à la préfecture de l’Hérault. Les pouvoirs publics comptent-ils y apporter une réponse ?
Je ne suis pas en mesure à l’heure actuelle de vous répondre. Mais je reviendrai vers vous ultérieurement.

Lors de votre conférence de presse de fin de saison dernière, vous aviez pointé du doigt 5 villes (Nice, Bordeaux, Montpellier, Saint-Étienne, Lyon, ndlr), dont les supporters posaient selon vous problème. Est-ce toujours le cas ?
J’avais effectivement ciblé un certain nombre de groupes qui, potentiellement, posaient problème. De toute façon, il est clair qu’on a une attention particulière sur l’intégralité de ce qui se passe dans le championnat professionnel, mais également dans le championnat amateur. Car il y a aussi, parmi des clubs qui peuvent prétendre intégrer le milieu professionnel l’année prochaine, quelques ciblages sur des comportements déviants provenant de certains groupes de supporters. Maintenant, à mi-saison, on a des résultats qui sont quand même assez positifs et on va largement à la baisse dans la « délinquance périsportive ». Mais c’est aussi parce qu’on a une action proactive. Tout reste néanmoins fragile, il ne faut pas baisser la garde et on reste extrêmement attentifs sur l’évolution du comportement des supporters.

« À Toulouse, un des deux cars a refusé d’obtempérer et a pris la fuite »

En ce qui concerne les supporters parisiens bloqués à Toulouse , vos propos sur France Bleu, selon lesquels il y aurait eu des anciens membres des « Boulogne Boys » dans les bus interceptés par la police, ont suscité des remous dans le microcosme des ultras parisiens…
France Bleu n’a pas très bien retranscrit mes propos. Pour moi, il n’y avait pas d’ex-membres des « Boulogne Boys » dans les bus. J’ai dit qu’il y avait effectivement des groupes antagonistes de Boulogne et d’Auteuil dans l’enceinte du Stadium de Toulouse, mais pas au sein des bus bloqués par les forces de l’ordre. D’ailleurs sur la bande-son de France Bleu, on ne m’entend pas dire que des « Boulogne Boys » étaient dans les cars.

Les supporters parisiens présents dans ces bus ont parlé d’arbitraire concernant le blocage de plusieurs heures de leurs cars. Pourquoi les avoir arrêtés et gardés aussi longtemps ?
Il n’y a pas d’aspect arbitraire. À partir du moment où il peut y avoir un risque de trouble à l’ordre public, on fait en sorte que les rencontres, qu’elles concernent le PSG ou d’autres clubs, se passent pour le mieux. En l’occurrence, c’était une action en amont, de gestion de flux de supporters afin d’éviter qu’il puisse y avoir des problèmes une fois au stade.

Les supporters parisiens critiquent le traitement dont ils ont fait l’objet pendant ces heures de blocage.
Il est clair que leur comportement avec les forces de police a posé problème. À leur arrivée au péage et dans le cadre de la gestion des flux de supporters, les forces de l’ordre présentes sur place devaient les prendre en charge pour les acheminer au Stadium. Cependant, les occupants ont eu un comportement extrêmement hostile et agressif. Pour preuve, le commissaire de police qui était sur place a dû effectuer deux sommations ce qui a permis de rétablir un calme éphémère. Toutefois, un des deux cars a refusé d’obtempérer et a pris la fuite. Il a dû être intercepté quelques kilomètres plus loin alors qu’il s’était arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence. Les occupants sont sortis sur l’autoroute et ont subtilisé un bon moment les clefs du car au chauffeur, empêchant ainsi toute manœuvre. Ceci étant d’autant plus dangereux que la plupart d’entre eux était fortement alcoolisés et en possession de nombreux engins de pyrotechnie. Des fumigènes ont même été lancés en direction des forces de l’ordre. Deux occupants ont de plus été identifiés comme des personnes interdites de stade. Dans ces circonstances, la décision de ne pas les faire entrer dans le stade a été prise conjointement avec le Téfécé pour éviter que des faits graves ne se produisent dans l’enceinte sportive. Personne n’aurait compris, par rapport au comportement qu’ils avaient eu à l’extérieur, qu’on puisse les laisser entrer au stade, surtout s’il y avait eu des problèmes par la suite.

(NDLR : Les supporters parisiens présents dans les bus ont une autre version des faits, détaillée par Saïd sur notre site ou par Kevin sur Rue 89 . D’après les informations complémentaires que nous avons pu obtenir de la part de plusieurs personnes présentes sur les lieux, quelques interdits de stade faisaient partie du déplacement. S’il y avait bien de l’alcool dans les bus, il n’y aurait pas eu de consommation excessive et aucun test d’alcoolémie n’aurait été effectué. Les premiers échanges avec les forces de l’ordre auraient été plutôt calmes. Selon les supporters, l’un des bus n’aurait pas tenté de fuir, mais de se diriger vers le stade. Enfin, les fumigènes et pétards lancés à l’extérieur d’un bus l’auraient été au moment où les cars repartaient vers Paris et marqueraient l’exaspération de certains fans après leur journée de blocage. Plusieurs supporters ont évoqué leur volonté de porter plainte. Une enquête permettrait d’en savoir plus sur ces évènements.)


sofoot.com
Beuzech
Citation
PSG-Hapoël Tel-Aviv : un supporteur condamné six ans après le drame

Un homme de 37 ans a été condamné jeudi à 18 mois de prison, dont un an avec sursis, pour des violences commises après le tristement célèbre match entre le PSG et le club israélien d'Hapoël Tel-Aviv, le 23 novembre 2006 à Paris. C'est au cours de ces violences qu'un autre supporteur du PSG, Julien Quemener, avait été tué par un policier venu au secours d'un jeune juif agressé à la sortie du Parc des Princes par des«ultras» du PSG.

L'affaire avait fait grand bruit, provoqué la fermeture provisoire de la tribune « Boulogne rouge » du Parc des Princes, et le policer avait finalement bénéficié en 2011 d'un non-lieu, la justice ayant retenu la légitime défense.

18 mois dont six ferme, et 5 ans d'interdiction de stade

Le tribunal correctionnel de Paris s'est donc dernièrement replongé dans la soirée du drame pour juger un autre supporteur impliqué dans les violences de cette soirée. Jeudi, le prévenu a été déclaré coupable de violences commises en raison de la race ou de la religion et violences contre personne dépositaire de l'autorité publique. Il a également prononcé une interdiction de stade pendant cinq ans.

Son avocat avait demandé au tribunal de ne pas retenir de notion raciale, expliquant que son client s'en était pris à un groupe de supporteurs adverses. Le prévenu devra verser 1 euro de dommages et intérêts à SOS Racisme, partie civile dans ce dossier.


LeParisien.fr
Alex177
Citation
PSG : malheureusement, les supporters ne s'achètent pas

Vous avez trouvé tristounette l'ambiance au Parc des Princes face à l'OM, dimanche 24 février ? Vous n'êtes pas seul. Le directeur sportif du club, Leonardo, aussi : "On doit avoir un public qui nous pousse tout le temps, qui aide l'équipe, qui soit confiant. On a besoin d'un public plus optimiste, un public de Champions League tout le temps. Sans ça, ce sera très difficile de réussir." Petit problème : contrairement aux stars, ça ne s'achète pas...

Les passionnés sont dégoûtés

Qu'est devenu le stade qui faisait peur aux adversaires ? Le plan Leproux est passé par là. Après la mort d'un supporter à la suite d'une bagarre en 2010, le président d'alors, Robin Leproux, prend des mesures drastiques : dissolution des groupes de supporters en fin de saison, attribution aléatoire des places et interdiction des abonnements. Seule la dernière mesure sera levée au bout d'un an. "Le plan Leproux était un passage obligé, reconnaît l'historien du club, Michel Kollar, contacté par francetv info. Mais il était supposé être transitoire."

Les associations de supporters n'ont plus droit de cité au stade. "On a certes dégagé les indésirables, mais on a dégoûté beaucoup d'authentiques passionnés du club, non-violents", regrette Jérôme, trente ans de Parc des Princes au compteur, qui tient le site lamemoiredupsg.fr. Pour en créer une nouvelle, il faut montrer patte blanche à la Licra, à SOS Racisme et à d'autres associations, et s'interdire tout message négatif, comme stipulé dans la fameuse Charte 12. Pas de quoi encourager les vocations.

La liberté d'expression des fans est proche de zéro, tant les Qataris veulent tout contrôler. Ainsi, chaque banderole est soumise à l'imprimatur du club. Contacté par francetv info, Jérôme Benadiner, réalisateur du documentaire Parc sur l'histoire de l'enceinte de la porte de Saint-Cloud, se souvient : "Des supporters présents en tribune Boulogne voulaient déployer fin 2011 une banderole de soutien à l'entraîneur, Antoine Kombouaré, qu'on savait menacé par la direction. Ils n'ont même pas eu le droit de le faire."

Une ambiance fabriquée, comme aux Etats-Unis

Résultat, l'ambiance s'est aseptisée, et le public de passionnés a laissé place à des consommateurs. "L'ancien latéral Marcos Céara nous a dit que les joueurs ressentaient ce manque d'ambiance, qu'ils en parlaient entre eux, mais qu'ils avaient reçu un mot d'ordre du club pour ne pas en parler en public", affirme Jérôme Benadiner. Contre l'OM, la distribution de drapeaux et l'animation par Ariel Wizman improvisé DJ a fait l'unanimité contre elle. "Ridicule, tranche Michel Kollar. Le club n'a vraiment pas la créativité des ultras."

Le modèle des propriétaires qataris n'est pas Arsenal, où le public paye cher pour voir un match en silence, mais vient d'outre-Atlantique. "On assiste à un glissement vers le modèle des franchises de foot américain ou de base-ball où le club produit même l'ambiance dans le stade", regrette Laurent, fidèle du Parc depuis la fin des années 1990, contacté par francetv info. Le PSG a cherché à apprécier la réaction de ses passionnés via un sondage sur son site. C'est très mitigé.

"Le slogan du PSG est révélateur, poursuit Laurent. 'Rêvons plus grand', c'est leur projet de vendre un spectacle à la Disneyland, avec des stars, bien lisse, un peu comme les gâteaux américains." Les drapeaux et la sono à tout-va sont déjà là, manque une troupe de pom-pom girls et des interventions plus régulières de la mascotte, Germain le Lynx, pour qu'on se croie en NFL.

Plus d'insultes, plus de sifflets, moins de chants

Comme une grande partie des 16 000 abonnés des tribunes Boulogne et Auteuil sont partis, un nouveau public a pris leur place. "Les nouveaux n'ont pas encore intégré les codes du supportérisme", remarque Laurent. Michel Kollar est plus dur : "On n'achète pas une âme à une équipe. Les propriétaires du PSG s'imaginent qu'ils vont changer le public. Ils rêvent d'un Parc clean avec des spectateurs qui applaudissent les beaux gestes."

Le rapport entre le club et ses supporters, voire ses clients, a changé. Désormais, on vient pour voir un spectacle, et quand on estime ne pas en avoir pour son argent, on siffle. "C'est la dernière façon de contester vu qu'on n'a plus le droit de rien faire", remarque Jérôme. "On critiquait les ultras, note Laurent, mais ils avaient un code d'honneur qui leur interdisait de siffler l'équipe quand elle était en difficulté. Au contraire, les encouragements redoublaient. Et ils avaient des chants pour intimider l'adversaire, pas juste des insultes comme c'est le cas désormais."

Une ambiance qu'on retrouve... au PSG Handball. Les nouveaux propriétaires qataris ont tendu la main à l'unique groupuscule de supporters de ce club, au bord de la relégation l'année dernière. Un recrutement cinq étoiles plus tard, la salle Coubertin est devenue une citadelle imprenable où l'on entend... les chants du Parc des Princes. "Clairement, la plupart des supporters qui chantent pour le PSG Hand sont des déçus du foot", estime Pierre, qui s'est rabattu sur le handball après le plan Leproux.

Le nouveau public du PSG est-il un repaire de snobs blasés qui sifflent à la première occasion ratée ? Jérôme, du site lamemoiredupsg.fr, qui était présent au Parc lors du match contre l'OM, n'est pas d'accord : "Les sifflets de dimanche étaient surtout pour le manque d'implication d'Ibrahimovic, qui marchait quand il perdait le ballon. Lui et quelques autres, comme Menez ou Pastore, on a l'impression qu'ils sont à l'entraînement. Or, la base du métier de footballeur, c'est de courir, non ?"


Pierre Godon pour Francetvinfo
Alex177
Citation
Le Parc : un public de Ligue des Champions?
« On a besoin d’un public plus optimiste, d’un public de Ligue des Champions » affirmait la semaine dernière Leonardo. Alors que Valence se pointe pour un match décisif, quelle est vraiment, au-delà des controverses et des fantasmes, l’ambiance du Parc ? Revue de tribunes avec ceux qui peuplent les nouveaux virages Auteuil et Boulogne.

Depuis l’instauration du plan Leproux à l’été 2010 , à la suite d’affrontements entre supporters parisiens ayant causé la mort d’un membre de la tribune Boulogne, le PSG se félicite de l’apaisement du climat du Parc des Princes. Mais ceux qui, comme Leonardo, ont connu un autre Parc ne parviennent pas à se satisfaire complètement de la versatilité des supporters actuels. Après les sifflets adressés à Ibrahimovic lors du "Classique" en championnat, Leonardo a profité d’une interview à l’AFP pour réclamer « un public qui nous pousse tout le temps, qui aide l'équipe, qui soit confiant. On a besoin d'un public plus optimiste, un public de Ligue des Champions. Sans ça, ce sera difficile de réussir… ».

Ce coup de gueule du directeur sportif du PSG vient alimenter un débat, aussi récurrent que passionné, sur l’ambiance actuelle du Parc. Pour ceux qui s’opposent à la politique du PSG en matière de supporters, l’ambiance est aujourd’hui toute pourrie et complètement muselée par les dirigeants du club. Selon lesdits dirigeants et les supporters qui critiquent l’ancien climat de violence du Parc, elle est assainie et pas si nulle que ce que prétendent ses détracteurs. Pour d’autres fans, elle est un peu tout ça à la fois.

So Foot a donc décidé d’aller y voir de plus près. D’abord en assistant à plusieurs matches dans les virages du Parc. Qu’avons-nous observé ? Que l’ambiance est extrêmement liée au déroulement des matchs. Qu’en l’absence de leaders en tribunes, elle a du mal à s’organiser. Qu’elle n’atteint pas les sommets qu’elle pouvait connaître du temps de la splendeur des groupes de supporters, mais que, du fait de l’architecture du Parc et de sa résonance, elle peut faire encore beaucoup d’envieux en Ligue 1. Que le climat de tension, plus ou moins latent, qui pouvait exister auparavant entre les différentes factions du Parc a largement disparu. Mais qu’il a été remplacé par de nouvelles tensions, plus subtiles mais bien ancrées, entre ceux qui contestent la politique du PSG et critiquent les « lynx » (du nom de la mascotte du PSG post-plan Leproux) en scandant régulièrement « Et il est mort le Parc des Princes » ou « Des ultras à Paris » et ceux qui n’apprécient guère d’être ainsi dénigrés. Que les stadiers, habillés de rouge ou de bleu, sont omniprésents et très restrictifs, au point de faire parfois peser un climat oppressant. Qu’il faudrait parvenir à sortir du débat stérile consistant à clamer que le Parc était mieux avant ou qu’il est mieux maintenant, puisque le bilan est évidemment plus nuancé.

Enfin, nous avons constaté (ce qui n’est pas une découverte monumentale, on vous l’accorde) que les profils des occupants actuels des virages sont extrêmement variés. Nous sommes donc allés à la rencontre de plusieurs abonnés d’Auteuil et de Boulogne pour savoir ce qu'ils pensent de l’ambiance du Parc.

Louise et Jorge* : « Supporter historique ne veut pas forcément dire ultra »

Louise et Jorge approchent dangereusement de la quarantaine. D’emblée, ils préviennent : « Pour nous, le PSG passe avant l’ambiance, contrairement aux ultras qui font passer le club après leur groupe ». Dans le langage des tribunes, on pourrait les qualifier de « lambdas ». Comprendre des supporters fidèles n’étant affiliés à aucun groupe et ne partageant pas le délire ultra. Eux-mêmes ne savent pas trop comment se définir. En tout cas, depuis des années, ils soutiennent le PSG au Parc et avalent les kilomètres pour le suivre régulièrement en déplacement. Louise : « Dès qu’on a le calendrier de la saison, on prend nos vacances ou nos week-ends en fonction des matchs du PSG ». Ils étaient, par exemple, du déplacement crispé à Sochaux en mai 2008 – dont peu aujourd’hui peuvent se réclamer – lorsque le PSG luttait pour le maintien. Abonnés de longue date en quarts-de-virage (K et A), après une expérience peu convaincante à Boulogne (« au bout d’un moment, le racisme de certains était vraiment trop pesant » déplore Louise), ils ont glissé cette année en virage puisque leurs anciennes places sont désormais intégrées, via un rabotage drastique des quarts-de-virage, à la tribune présidentielle. La loterie de l’aléatoire les a amenés à Auteuil.

Quand il s’agit de parler de l’ambiance actuelle, ils s’emportent d’abord contre ceux qui prétendent que « le Parc, c’était mieux avant ». « A les croire, les virages étaient toujours derrière le club avant, mais ce n’est pas vrai. Avant, c’était aussi des grèves, des revendications perpétuelles et le racisme de Boulogne : à domicile, tu pouvais passer à côté, mais en déplacement, c’était lourd » souligne Jorge, qui ne cache pas son irritation devant le comportement de certains supporters critiques : « Je ne supporte pas que des gamins de 17 ans me traitent de collabo ou de lynx alors qu’ils n’étaient pas nés et que j’allais déjà au Parc ». Il en profite pour rappeler que « tous ceux qui sont arrivés à Auteuil avec Canal+, en 1991, ils se faisaient traiter de Mickey aussi ! ». Et l’ambiance alors ? « C’est vrai que ça ne chante pas autant que ça pouvait le faire avant dans les bons moments, mais ça revient lentement, c’est plus sain estime Jorge. Les gens ne demandent qu’à chanter, mais il n’y a pas de ‘capo’ pour lancer les chants et ceux qui essaient de mener l’ambiance sont aussi là pour contester le PSG et s’opposent parfois au reste de la tribune ».

Et le plan Leproux ? De concert, ils affirment que « l’aléatoire est une bonne mesure. Aujourd’hui, n’importe qui peut se retrouver à Boulogne et ça, c’est une bonne chose ». Pour autant, ils considèrent que la cause des anciens abonnés « était juste au départ ». « C’est vrai que le plan Leproux a aussi viré beaucoup de gens, surtout à Auteuil, qui n’avaient rien avoir avec les problèmes regrette Louise. On s’est intéressés au projet de Liberté pour les Abonnés, mais on a vite été déçus. Ils n’ont pas su prendre leurs distances par rapport au racisme et à la violence. On ne pouvait donc pas les suivre. » Ils jugent que certains anciens ont commis des erreurs stratégiques : « Les gars d’Auteuil auraient dû continuer à venir assène Jorge. L’aléatoire, c’est surtout Boulogne que ça emmerde ». Louise déplore également la « mauvaise communication des contestataires. A force de dire ‘Paris c’est nous’ et d’insulter les autres, ils ont créé de l’incompréhension chez des supporters historiques comme nous et ils se sont mis à dos tout le nouveau public. On leur reproche de s’autoproclamer comme les seuls supporters du PSG ».

Ses comptes réglés avec les supporters contestataires, le couple n’en est pas moins critique envers la politique commerciale du PSG : « Ça fait dix ans qu’on est abonnés et pourtant, on n’a vraiment pas l’impression d’être traités comme des clients fidèles. Le service billetterie n’a jamais été fameux, mais ça ne s’est pas amélioré avec les Qataris. En plus, on n’a pas souvent la possibilité d’acheter une place en parcage visiteur sans passer par le déplacement officiel du club alors qu’on veut en profiter pour se balader en ville », regrette Louise. « Avant le PSG était associé au racisme, maintenant c’est au bling-bling » note Jorge, tandis que Louise s’amuse de l’arrivée de Beckham.

Laurent : « Le PSG a mis en place une police des mœurs et de la pensée »

Laurent, jeune trentenaire fringant, allait à Auteuil avant le plan Leproux au gré des indisponibilités de son frère qui lui prêtait son abonnement. Il se calait en haut du virage, profitait de l’ambiance, tout en allumant des joints et en discutant avec les moins agités de la tribune : « Je ne venais pas souvent mais je connaissais les codes ultras instaurés par les groupes de supporters. J’aimais bien l’ambiance, les chants, les fumigènes ». Arrive le plan Leproux. Laurent verse dans la métaphore médicale : « J’ai toujours comparé ça à une chimio, t’as tout rasé et t’attends que ça repousse mais ça prend du temps… » Est-ce à dire qu’il y avait un cancer avant ? « Il y avait clairement un problème, je faisais partie des gens qui disaient qu’il fallait faire quelque chose, qu’on ne pouvait pas continuer avec la guerre Auteuil-Boulogne ». Et le remède a-t-il été concluant ? « Le plan devait être provisoire. Or la direction actuelle du club préfère laisser les virages tels quels avec l’aléatoire et ne veut plus communiquer avec les supporters historiques qu’elle considère comme de potentiels délinquants ! »

On l’aura compris, Laurent n’aime clairement pas la façon dont les choses ont évolué dans les tribunes concernées par le plan Leproux. Abonné à Auteuil, après une saison à Boulogne, il n’est pas tendre à l’encontre de la surveillance exercée par le PSG, notamment envers les mystérieux stadiers en bleu, distincts des habituels stewards vêtus de rouge : « Une forme de sécurité parallèle tue les problèmes dans l’œuf, mais ils interviennent aussi pour un pied posé sur une rambarde, une banderole ‘supporter pas criminel’, un t-shirt ou un chant qui déplaît en virant les mecs potentiellement trop portés sur la contestation ou l’animation ». Il est bien placé pour le savoir puisqu’il s’est déjà fait mettre dehors du Parc pour avoir fumé un joint, ce qui lui a valu une lettre d’avertissement du PSG lui indiquant qu’à la prochaine incartade, son abonnement serait suspendu. « J’ai fait une connerie, j’assume, je ne vais pas en faire toute une histoire ».

Et l’ambiance dans tout ça ? « Le club contrôle et musèle tout », regrette Laurent. Poursuivant la métaphore anatomique, il assimile le virage à « un corps sans tête ». Comprendre sans leader pour orchestrer le bal et cadrer les montées d’adrénaline. « Tout ce qui était positif dans la culture supporter, dans la transmission de certaines valeurs et dans l’encadrement de l’ambiance a disparu », déplore-t-il. On assiste aujourd’hui davantage, selon lui, à une opposition entre « un nouveau public, inexpérimenté au niveau des traditions dans le virage et qui ne connaît pas les chants, un public qui, avant, était plutôt en latérale ou en quart-de-virage. Face à ce nouveau public, des anciens, et souvent les plus jeunes parmi les anciens, avec seulement quelques années de tribune, pensent que le virage, c’est eux, lancent des chants et ont tendance à se foutre de la gueule de ce ‘nouveau public’, ce qui crée pas mal de tensions en virage… » Et engendre des scènes parfois cocasses où les supporters d’une même tribune en viennent à s’insulter.

Idéaliste, Laurent tente de se poser en médiateur entre ces deux factions. Sans grand résultat. Sinon, une remontrance d’un stadier venu lui dire que le PSG ne voulait plus de leader en tribune : « Moi, un leader ?! C’est n’importe quoi ! » s’exclame-t-il.

Marc : « Les initiatives se concurrencent au lieu de se compléter »

« PSG-Saint-Étienne, en novembre dernier, c’est un des pires matchs depuis que je retourne au Parc. 1 500 Stéphanois mettent la misère au Parc des Princes parce qu’ils sont organisés et que chez nous, c’est le chaos ! » L’entrée en matière de Marc laisse assez deviner son point de vue. Fréquentant le Parc des Princes depuis la fin des années 70, il se présente comme « plus vieux que le PSG ». Il a connu à peu près toutes les tribunes et pendant longtemps les virages « avec les bons côtés d’autrefois et les très mauvais ». Délogé par le plan Leproux, il a mis un an avant de se résoudre à retourner au Parc, en manque de stade mais pas de l’ambiance qui y règne désormais. Pensionnaire d’Auteuil après un passage à Boulogne la saison dernière suivant les désidératas de l’ordinateur, le chaos qu’il évoque en tribune a pour cause, selon lui, « une guerre d’ego ». « Il y a des initiatives à droite à gauche, mais elles se concurrencent au lieu de se compléter. Quand un petit groupe lance un chant d’un côté du virage, l’autre côté ne répond pas parce qu’il était en train de préparer un autre chant… Et donc aucun ne dure vraiment longtemps, c’est tout sauf structuré ! Et vu qu’il n’y a personne, via une association, pour encadrer le tout, ça part dans tous les sens. »

En même temps, Marc reconnaît que c’est difficile « de sortir de ce cercle vicieux dans lequel on a dissous des associations : derrière, ils ont du mal à laisser se monter de nouvelles associations au même endroit. » Désabusé, il l’est surtout parce qu’il accorde autant d’importance aux performances des tribunes qu’aux prouesses du terrain. Et même si le PSG gagne, « c’est inadmissible de se faire mettre la misère par 500 Bordelais. De manière générale, on doit chanter plus fort que ceux qui viennent chez nous ». Et d’après lui, hormis un notable PSG-Dynamo Kiev, où le retour de la Ligue des Champions s’était accompagné d’une véritable frénésie – due, selon plusieurs échos concordants, à un retour significatif et ponctuel d’anciens abonnés voulant revoir le PSG dans la compétition européenne majeure –, le reste du temps « l’ambiance oscille entre le nul à chier et le moyen ».

Céline : « Au niveau de l’ambiance, c’est devenu une corvée d’aller au Parc »

Céline ne correspond pas à l’image stéréotypée des supporters de football. Cette jeune étudiante de 24 ans, à l’allure gracile, parle pourtant du PSG avec une passion débordante. Depuis une dizaine d’années, elle se rend régulièrement au Parc des Princes. Depuis qu’avec son frère, elle a égrené les bancs de la tribune A. Encore une fois, le père a joué un rôle déterminant dans la naissance de l’addiction : « Mon père fréquentait le Parc, c’est lui qui nous a emmenés pour la première fois avec mon frère en tribune A. C’est avec lui qu’on s’est abonnés au début ». Mais rapidement l’ambiance en A paraît terne, alors que rugit, tout près, la tribune Boulogne. En 2007, Céline et son frère franchissent le pas et les grilles à leur droite pour être au cœur de l’ambiance : « C’était la tribune à côté de la nôtre, celle où on entendait tous les chants, c’est pour ça qu’on a décidé de s’y abonner ». Ils prennent place en Boulogne bleu haut « au-dessus du bloc des Boulogne Boys, là où ça chantait le plus ». Loin des manifestations douteuses de certains habitués de Boulogne : « Ça ne touchait pas le haut du virage, en tout cas, je n’ai jamais été témoin d’une démonstration de racisme là où je me trouvais ».

Lorsque le plan Leproux met fin à son abonnement, elle ne reprend pas sa carte « par solidarité avec les ultras ». Mais voir le PSG gagner depuis son canapé lui laisse un goût d’inachevé : « J’ai décidé de me réabonner l’été dernier, je ne pouvais plus me passer du Parc ! ». Le stade, ses rites, son ambiance inhalée pendant de nombreuses années, agissent comme une drogue dont on se désaccoutume péniblement. Seulement, l’ambiance a changé à Boulogne où se retrouve de nouveau Céline. Aux chorégraphies d’antan répondent l’absence de tifo et quasiment de gestuelles. Par rapport à la coordination des chants dans les anciens virages, Céline se désole aujourd’hui de constater « la scission entre certains anciens des virages qui lancent des chants tout en traitant les nouveaux de footix, et d’autres, abonnés depuis peu, qui veulent aussi participer à l’ambiance mais ne connaissent pas forcément les chants et n’acceptent pas d’être insultés ». Si bien qu’aujourd’hui, « au niveau de l’ambiance, c’est devenu une corvée d’aller au Parc ». Corvée accomplie uniquement « parce que j’ai payé mon abonnement 320 euros », lâche la jeune étudiante, qui confie même s’être dérobée à quelques matchs à domicile.

Elle s’indigne également de la surveillance exercée par le PSG : « Il m’a fallu six mois pour réaliser jusqu’où va la répression du PSG. On ne peut même pas passer entre les différents blocs de la tribune Boulogne. Les gens qui essaient de mettre le plus d’ambiance sont aussi ceux qui sont les plus surveillés et contrôlés par les stadiers. Ce n’est pas normal !» Déçue par sa nouvelle expérience des tribunes, elle hésite fortement à rendre sa carte d’abonnement la saison prochaine.

Jonathan : « En quoi serions-nous moins légitimes que les historiques ? »

Jonathan, 25 ans, est un homme heureux. Bien qu’il supporte le PSG depuis « une quinzaine d’années environ », c’est seulement cet été qu’il a décidé de « sauter le pas » en s’abonnant en virage, avec trois amis. Une décision qui n’est pas étrangère au mercato colossal réalisé grâce aux Qataris : « Savoir que des joueurs comme Ezequiel Lavezzi ou Zlatan Ibrahimovic signaient au PSG, cela avait un côté insensé, irréel. Il fallait voir ces types en vrai. » Et le PSG des Pauleta, Alonzo et consorts ? Aussi, mais plus modérément : « Avant je faisais quelques matchs au Parc dans la saison avec mon père, mais savoir qu’on lutterait toute la saison juste pour espérer, éventuellement, accrocher un strapontin européen…», ne faisait pas rêver Jonathan, qui explique honnêtement pourquoi il ne s’est pas abonné plus tôt au Parc : « Ce n’était pas un manque de thunes, puisque j’aurais pu me le faire offrir ou me le payer. Je dirais juste que c’était un manque monumental de motivation. J’étais blasé. » Alors qu’avant il était « en mode PSG seulement le week-end », il suit désormais l’actualité du club au quotidien. « J’ai trop souffert, j’ai trop entendu le PSG se faire insulter pendant les années 2000 pour ne pas en profiter maintenant. »

Jonathan n’est pas le seul à avoir vu la passion pour le PSG se rallumer à mesure que les grands noms affluaient du côté de la Porte d’Auteuil. Il n’est pas dupe et sait que beaucoup le voient comme un opportuniste : « J’entends à longueur de temps que les virages sont désormais peuplés de footix ou de lynx ». Mais il ne se débine pas pour autant : « En quoi serions-nous moins légitimes que les historiques ? On paye notre abo, on est là à chaque fois et on gueule pendant tout le match. » Un de ses camarades de travées renchérit : « On nous prend pour des ignorants. Mais j’ai des amis qui sont des anciens Ultras, aujourd’hui je ne me sens pas différent d’eux. Qui peut venir en tribune et distinguer qui est un ‘vrai’ de celui qui ne l’est pas ? ».

D’ailleurs, Jonathan aussi allume son petit joint en virage Auteuil, allant à l’encontre des omniprésentes affiches « La pelouse est sacrée, l’herbe est interdite ». Mais il le fait sous son manteau : « Les stadiers ne doivent pas me voir sinon je serai fiché direct. » Et le plan Leproux, qu’est-ce qu’ils en disent ? « Ce n’est pas moi qui ai fait que ce plan soit en place » poursuit le pote de Jonathan. Les quatre amis font part de leur lassitude, largement répandue dans les virages, de se voir dévalorisés ou carrément insultés par les supporters contestataires. Pour autant, ils reconnaissent que l’ambiance n’est pas toujours au rendez-vous, contrairement à celle des parcages visiteurs. « Ce manque d’ambiance, parfois, ça doit emmerder la direction, c’est sûr, Leonardo a connu autre chose quand il jouait » analyse un autre membre de la bande au cœur de l’automne. Il ne croyait pas si bien dire.

*Dans les différents portraits, plusieurs prénoms ont été changés.

Par Anthony Cerveaux, Pierre Girard et Nicolas Hourcade ppur So Foot
Alex177
Citation
Mathieu, interdit de Parc pour une écharpe
Mathieu est supporter du PSG et abonné depuis 1999 au Parc. En février, il a été interpellé en virage Auteuil parce qu'il portait une écharpe d'un groupe dissous. Depuis il a reçu une interdiction de stade administrative de trois mois, prolongée de six mois par le PSG. Dépité, il témoigne.

Mathieu, la trentaine, est abonné au Parc des Princes depuis 1999. Il a connu de nombreuses tribunes, Auteuil, Boulogne et les quarts de virage : « J'ai été un peu partout. » Depuis le début de la saison, la loterie de l'aléatoire l'a envoyé à Auteuil. Le 24 février dernier, il assiste comme d'habitude au choc PSG-OM quand, subitement, sa vie de supporter se trouve bouleversée. On joue la 50e minute quand les stadiers débarquent dans le virage Auteuil, à la recherche de quelqu'un : « Ils ne mettent que quelques secondes à me trouver. Je suis surpris... L'un d'eux me dit : "Ne t'inquiète pas, on veut juste te parler dans les coursives." Il m'explique que mon écharpe, qui porte la double inscription "Authenthiks" et "PSG", pose problème. Je lui tends, il me dit : "Non, la police veut te voir." Il m'emmène alors au commissariat du Parc où l'on m'explique que je vais être auditionné. Raison invoquée : "Encouragement à la reconstitution d'une association dissoute, les Authentiks." »

« Pas grand-chose, monsieur, une petite interdiction de stade de 4 à 6 mois »

Les Authentiks sont une ancienne association de supporters qui occupait la tribune G depuis 2002. Elle a été dissoute le 28 avril 2010 par décret du ministère de l'Intérieur, après qu'un supporter de la tribune Boulogne ait trouvé la mort lors de violences entre supporters parisiens dans lesquelles un membre des Authentiks aurait été impliqué. Mathieu, lui, n'a jamais fait partie des Authentiks, mais entre 2006 et 2010, il était abonné en tribune G : « C'était le groupe qui animait la tribune où je me trouvais, et plutôt bien d'ailleurs, donc un jour, j'ai décidé d'acheter une de leurs écharpes. » Une partie du matériel des groupes de supporters n'est pas réservée aux membres du groupe, mais vendu à tout public afin de financer les animations en tribune. Mathieu n'est donc pas le seul supporter parisien à être en possession de tee-shirts ou d'écharpes Authentiks ou Supras Auteuil, autre groupe dissous en avril 2010, sans avoir, pourtant, jamais participé aux activités de ces associations.

D'emblée, Mathieu invoque cet argument face aux agents de police du Parc des Princes : « J'explique que je n'ai rien à voir avec cette association, dont je n'ai jamais été membre, que je n'étais pas au courant de l'interdiction de ramener cette écharpe et qu'en plus c'est la seule écharpe du PSG que j'ai en ma possession. Je leur dis donc qu'à part, peut-être, de la naïveté, je n'ai pas grand-chose à me reprocher... » D'autant que l'écharpe comporte deux faces, l'une « Authentiks », l'autre « PSG ». Mathieu ajoute qu'il a porté cette écharpe durant toute la saison dernière à Boulogne sans jamais rencontrer de problème. « Un peu agacé par la proportion prise pour une écharpe, je finis par demander ce que je risque. Les policiers me répondent : "Pas grand-chose, monsieur, une petite interdiction de stade de 4 à 6 mois." Inutile d'expliquer ce que je ressens à ce moment précis, je suis sidéré ! L'interrogatoire se termine par une petite photo souvenir avec ardoise, nom et date, comme dans les films. Ils me font le cadeau de ne pas prendre mes empreintes et me disent : "On vous contactera prochainement", avant de me libérer au coup de sifflet final. Je rentre chez moi, amer. »

« Je comprends qu'il n'y a plus d'issue »

Début mars, la police l'informe qu'il doit venir chercher la lettre d'intention du préfet de lui délivrer une interdiction administrative de stade : « J'avais un peu l'espoir qu'ils se rendent compte de l'absurdité des faits qui m'étaient reprochés, mais non. » Disposant d'un délai de six jours pour faire part, oralement ou par écrit, de ses observations, Mathieu prend un rendez-vous dès le lendemain, à la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), même si les fonctionnaires de police lui laissent peu d'espoir sur une issue favorable : « J'ai l'impression de me rendre à un entretien d'embauche ou un examen. Je me retrouve devant deux fonctionnaires de bureau en civil qui paraissent complètement étrangers au monde du football, du PSG et de ses tribunes. Je me lance dans un monologue de cinq minutes réexpliquant tout ce que j'avais déjà dit à l'agent de police du Parc afin de montrer, encore une fois, l'absurdité de la situation. Un des deux intervenants finit par m'interrompre pour me présenter l'éventail des différentes peines encourues... Je comprends qu'il n'y a plus d'issue. »

Entre-temps, Valence se présente au Parc des Princes pour un huitième de finale de Ligue des champions aussi excitant qu'historique. Mathieu se rend dans l'enceinte de la Porte d'Auteuil avec la peur au ventre : « Je me doutais que c'était très probablement mon dernier match avant longtemps et je ne savais pas si mon abonnement avait déjà été désactivé ou pas… Finalement, ça passe et j'ai un gros pincement au cœur en entrant dans la tribune. »

Le PSG prolonge l'interdiction de vente de 6 mois

Trois jours plus tard, il reçoit une lettre de la préfecture de police de Paris lui notifiant une interdiction de stade de 3 mois (soit jusqu'au 7 juin 2013) sans obligation de pointer au commissariat. La missive, que nous avons consultée, stipule que Mathieu a « contribué, par son action, au maintien et à la reconstitution d'une association dissoute, faits pénalement réprimés par l'article L 332-19 du code du sport » et qu'il constitue « par son comportement d'ensemble, une menace pour l'ordre public et la sécurité des personnes et des biens à l'occasion des rencontres de football de l'équipe du Paris Saint-Germain ». Deux accusations dont il est permis de douter, tant on peut se demander si se rendre au Parc des Princes avec une écharpe portant la mention d'un groupe – mais également celle du PSG – peut être considéré comme une manière de reconstituer une association dissoute, et surtout de menacer la sécurité des personnes. Cette interdiction pourrait se comprendre si un groupe de plusieurs supporters portait ostensiblement du matériel d'un groupe dissous dans l'enceinte du stade. Mais ce n'était pas le cas de Mathieu.

Malheureusement pour lui, la sanction ne s'arrête pas là. Le 27 mars, Mathieu reçoit une lettre signée du directeur de la billetterie du PSG l'informant de la résiliation de son abonnement jusqu'à la fin de la saison, conformément à la durée de son interdiction administrative de stade. Le PSG lui signale également qu'il ne pourra pas acheter de place pour ses matchs jusqu'au 9 décembre 2013. La lettre fait référence à l'article 18.b des conditions générales de vente qui précise que « le PSG ne délivrera aucun nouvel abonnement, aucune place de billetterie, aucune prestation de relations publiques, ni aucun titre donnant accès à ses matchs à toute personne concernée par ces faits (interdiction de stade, ndlr) pendant une durée maximum de trois ans. » De façon discrétionnaire, le PSG a ainsi décidé de prolonger de six mois l'interdiction de stade délivrée par la préfecture de police de Paris. « J'ai vraiment l'impression d'avoir subi une double peine, déplore Mathieu. Et puis j'ai peur maintenant de ne plus pouvoir me réabonner et de faire partie d'une black list établie par le PSG. » Ce qui devait être une fin de saison historique s'est transformée en cauchemar pour Mathieu : « Tout ça pour une foutue écharpe ! »

Par Anthony Cerveaux pour So Foot
BiBi
Citation
Barcelone : des supporteurs du PSG impliqués dans une bagarre

PARC DES PRINCES (PARIS), LE 13 MARS 2010. Des anciens supporteurs de la tribune Boulogne seraient impliqués dans une bagarre qui a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à Barcelone.


Une bagarre impliquant des supporteurs du PSG a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans un bar de Barcelone (Espagne), alors que le PSG affronte le FC Barcelone ce mercredi soir en quart de finale retour de la Ligue des champions.

Les incidents, qui se sont déroulés dans le centre-ville, auraient impliqué d'anciens supporteurs violents de la tribune Boulogne, selon les forces publiques.

La rencontre de ce mercredi soir a été classée à risques par l'UEFA. En plus des 2 300 supporteurs du déplacement officiel, 300 à 400 individus potentiellement dangereux sont attendus en Catalogne ce mercredi.

leparisien
Biz Markie
Citation
Tu sais que tu es Ultra quand…
Tu aimes ton club, ta bâche et tes potes comme la prunelle de tes yeux. Mais tes ennemis sont nombreux : supporters adverses, footix, médias, LFP, ministère de l’Intérieur… Toi, tu es seul contre tous. Tu es un vrai ultra.



Ultras du PSG, à l'époque...
...un tifo te sert de bandeau sur ta page Facebook et de fond d’écran sur ton ordinateur.

...The Voice, pour toi, c’est tous les week-ends dans tes oreilles.

...ton instrument préféré, c’est le tambour.

...tu parles une langue morte : J9, deux-mats, tifo feuilles, bâche, local, permanences, banderoles, voiles, bandes, CR, cortège, IDS, capo, cartage, dép, MF, CU, BSN, SIR... Personne ne te comprend.

...ou les gens te comprennent de travers : PD, enculé, c’est du folklore, ce n’est pas de l’homophobie.

...tu penses que seuls les déplacements font le vrai supporter.

...se casser la voix, ce n’est pas réservé à Patrick Bruel.

...tu as chopé un tennis elbow à force d’agiter ton drapeau.



...tu as squatté pendant trois mois un hangar désaffecté pour préparer un tifo de trois minutes.

...tu évolues dans un milieu où la question de la parité se pose autant qu’en Arabie Saoudite.

...tu sais que le Parc, c’était mieux avant. Et le Vélodrome aussi.

...en revanche, le Juventus Stadium, c’est mieux qu’avant.

...tu as un avis définitif sur les bons horaires de matches.

...tu fais grève sans être syndiqué. Mais toujours avec préavis.

...la Coupe de la Ligue et toi, c’est une histoire passionnelle. Beaucoup de haine et parfois un peu d’amour, quand ton club arrive en finale. Et encore.

...tu es persuadé que le mouvement ultra français sera mort d’ici l’Euro 2016. Mais ça ne t’empêche pas d’en parler pendant des heures.

...d’ailleurs, tu peux aussi débattre longtemps de la bonne manière d’orthographier ultra (ultras, ultrà, ultra’, ultra, Ultra…) et de l’unité du mouvement avant de te demander « mais au fait, c’est quoi, vraiment, être ultra ? »



...tu es contre le foot business, mais tu exiges que ton club fasse preuve d’ambition.

...tu es pour le football populaire, mais tu ne sais pas vraiment expliquer ce que c’est.

...tu as appris le patois local pour prouver ton attachement à ta terre. Du coup, tu as découvert plein de choses étonnantes sur l’histoire et la géographie de ta ville.

...tu ne sais pas ce que c’est que s’asseoir à la place inscrite sur ton ticket.

...mais tu sais sauter sur la tienne.

...et un inconnu n’a pas intérêt à se mettre à « ta » place dans le virage.

...tu as déjà commencé une banderole par « Fiers d’être… ».



...tu en as déjà fini une par « Liberté pour les Ultras ».

...tu sais reconnaître les détails des couleurs historiques et du logo de ton club.

...tu t’attaches beaucoup à la date de création des choses. Enfin de certaines. Tu connais la date de naissance de ton club et de ton groupe. Mais tu oublies celle de ta copine.

...tu sais apprécier les effluves des cigarettes magiques dans le bus, c’est toujours plus agréable que ton voisin qui pisse dans une bouteille.

...en plein été, vêtu de ton plus beau short, tu t’es fait palper les mollets par un CRS à l’entrée du stade. Deux fois.

...du coup, tu t’es demandé comment cacher un fumi dans un mollet. Ça, tu n’as pas trouvé. Mais t’as trouvé d’autres ruses.

...tu gueules aux joueurs de ton équipe qu’il est temps de mouiller le maillot.

...tu remercies ton équipe pour sa victoire et la joie qu’elle t’a procurée.



...tu t’es pris un plomb de pêche ou une pile sur le coin de la gueule dans le parcage du Vélodrome.

...tu t’es chié dessus à Bastia et face à un cortège du Kop de Boulogne.

...tu as un surnom improbable, Ultravlo, Chouchou ou MacMega.

...tu as insulté au moins une fois le président de ton club. Et au moins mille fois la LFP et Frédéric Thiriez. Pour le ministère de l’Intérieur, c’est plus compliqué, ça change tout le temps.

...tu as acclamé au moins une fois le président de ton club. Bizarrement, tu n’as jamais acclamé ni Frédéric Thiriez, ni le ministre de l’Intérieur.

...un soir, au local, tu as regardé tes potes et tu leur as demandé : « Au fond, le plus important, c’est quoi ? Le club ou le groupe ? ».

...tu reproches aux médias de ne parler que des mauvais côtés du mouvement, mais tu collectionnes leurs articles.

...tu fais tous les ans des collectes pour des associations caritatives.



...tu préfères avoir la mentalité que regarder le Mentalist.

...tu sais ce que bizutage veut dire. Certains ne reviennent jamais après leur première expérience en déplacement. Tu ne comprends vraiment pas pourquoi.

...tu as sillonné la France entière. Tu connais tout. Les meilleurs bars, les meilleures stations, les meilleurs fast-foods.

...l’odeur des torches te fait plus saliver que celle des merguez, les explosions de pétards ne te font même pas sursauter.

...tu t’es déjà fracassé la cheville en fêtant un but de ton équipe.

...tu ne sais pas ce qui est le plus jouissif : un succès à la dernière minute dans le derby, un tifo géant réussi, un parcage de folie qui fait taire les locaux ou une charge victorieuse.

...tu sais ce qui fait le plus mal. Tu préfères que ton club perde pendant dix ans contre son ennemi héréditaire plutôt que te faire taper ta bâche ou te faire courser par ces bâtards d’ultras ennemis.



...la véritable révolution technologique pour toi, c’est Internet. Plus besoin d’attendre les fainéants de la « cellule photo » ou les courriers de tes corres’.

...tu as failli foutre une tarte à un footix qui te demandait de « baisser ton drapeau ».

...à la télé, un seul mouvement de caméra derrière les buts te permet de regarder furtivement ce qui se passe en tribune.

...au stade, tu regardes plus les tribunes que le terrain. Parfois, tu manques des buts. Souvent ?

...avant, tu connaissais tous les joueurs de ton club sur le bout des doigts, y compris ceux du centre de formation. Maintenant, tu te surprends à dire en plein match : « Merde, c’est qui le 21 ? »

...mais tu sais que seuls les vrais amateurs de foot restent longtemps dans le groupe. Pour les autres, c’est comme l’amour, ça ne dure pas plus de trois ans.

...tu as cinq paires d’Adidas Samba.

...tu as une écharpe de la Fossa Dei Leoni sur le mur de ta chambre.

...sur le forum privé de ton groupe, y a une galerie photo avec les tronches de tes ennemis.

...tu as expérimenté le toucher rectal à l’entrée d’un stade.

...tu as aussi entendu un flic te dire, à l’entrée du parcage visiteur : « Vous ne rentrez pas avec votre méga ! » Pourquoi ? « Parce que ! ».

...à 30 ans, tu es dans la Vieille Garde, à 35 ans, tu es à la retraite.

...tu as connu IRC. Les plus anciens ont même connu la Poste et les corres’.



...tu as volé un sandwich Sodebo dans une station-service.

...pour toi, une Grec n’est ni une victime de la crise, ni une proie potentielle, ni un kebab.

...tu ne portes jamais le maillot de ton club au stade.

...tu as déjà couru, tu as déjà fait courir. Peut-être même que tu as déjà pris une pêche. Et peut-être même que tu en as déjà donné une. Deux ?

...mais quand tu te bats, c’est jamais toi qui as commencé.

...un CRS, c’est juste un gars qui te prend pour un hooligan, alors que tu le considères comme un stadier.

...tu as dû expliquer à un flic ce que signifiait ACAB. Selon ton sens de la répartie et ton état de fraîcheur, tu as répondu « Athlétic Club Andrézieux Bouthéon » ou « Au Chaud, Au Bistrot ».

...tu as beau faire des doigts aux flics, tu es parfois bien content de la voir arriver cette putain d’escorte.

...au boulot, tu reluques en douce des photos et des vidéos de tribunes. Et parfois de fights.

...tu prétends avoir découvert Jacquie et Michel grâce aux Bad Gones et Youporn grâce aux Celtic Ultras de Brest. A d’autres.

...tu as appris les règles de base du droit. Ton groupe a un bon avocat.

...tu te dis antiraciste quand tu es de gauche, tu te dis apolitique quand tu es de droite, tu te dis patriote quand tu es nationaliste.

...tu sais ce qu’est le chlorate. Ton ancien jean aussi.

...tu as creusé tes Reebok Classic pour y cacher un fumigène.

"Parmi les ultras, y a de tout, des fachos (ici les Ultras Sur du Real Madrid), des gauchos, des apos...".



...quand tu vois du PQ, tu penses à autre chose qu’à t’essuyer les fesses.

...la bière, la bière, mais qu’est-ce qu’elle a fait de toi, la bière ?

...tu délimites ton territoire en collant des stickers.

...tu as appris à coudre et à peindre.

...tu as sifflé Christophe Dugarry.

...tu t’es endormi au stade. Ou dans le bus.

...tu portes toujours une ceinture.

...tu as un bonnet, une écharpe en laine et des gants en été, tu es torse nu, avec une écharpe en satin et des lunettes de soleil en hiver.

...tu passes des heures sur le forum de Mouvement Ultra. Mais juste pour te renseigner. Y a que des mythos qui y postent. Toi, éventuellement, tu poses une question précise, avec réponse en MP si ça dérange. Et tu n’écris que sur Culture Ultra, avec les élus. Et encore, la qualité s’est dégradée.

...tu sais reconnaître les différents goûts des gaz lacrymogènes.

...tu as eu un problème de piles avec ton méga lors du déplacement de l’année et ta sono est tombée en panne le jour du derby.

...tu as oublié la bâche dans la soute du bus.

...tu reproches aux journalistes de ne jamais donner la parole aux ultras, mais tu refuses souvent de répondre à ces vendus.

...le Broussard que tu connais, il n’est pas commissaire.

...tu as demandé à un inconnu au téléphone : « Vous êtes combien ? ».

...tu as entendu un chauffeur de bus prétendre : « Je vous préviens, on ne fume pas dans mon car ». La première fois, ça t’a surpris. La deuxième, ça t’a fait rigoler.

...tu collectionnes les fanzines, les vieux Sup’Mag et les Culture Tribunes.

...tu gardes au chaud une vieille écharpe collector de ton groupe. Un jour, elle vaudra cher.

...tu t’es mis à califourchon sur le petit muret du parcage du Roudourou.

...tu as regretté de ne pas y avoir pensé avant les gars de Boulogne, à la référence au film sur les Ch’tis. Et tous ces cons qui n’ont pas compris l’humour.

...tu connais au moins un pote qui s’est brûlé avec une torche. Parfois, ce pote, c’est toi.

...tu parles de grand chelem, sans parler ni de rugby, ni de tennis.

...tu fais du stop. A l’aller. Au retour, tu dors dans le coffre du J9.

...par moments, tu as des éclairs de lucidité et tu te demandes ce que tes parents, tes potes, ta copine, tes collègues de fac ou de boulot penseraient de toi s’ils te voyaient, là maintenant. En même temps, ils ne te voient pas.



...tu as passé plusieurs heures lors des repas de famille à expliquer qu’allumer un fumigène, c’est festif, ce n’est pas grave.

...par contre, les heures passées à expliquer la différence entre ultras et hooligans, tu ne peux même plus les compter.

...tu as déjà chanté du Patrick Sébastien, du Charles Aznavour ou du Michel Sardou. Mais tu sais que le mieux, c’est Annie Cordy.

...autour de toi, tout le monde sait que tu aimes le foot et personne ne comprend pourquoi tu ne regardes pas les matches de l’équipe de France.

...tu as essayé d’apprendre à ton entourage comment reconnaître un « mec de stade » dans la rue.

...alors que tu es en vacances avec ta copine ou tes potes, tu dis subitement : « Putain, y a un mec de stade ».

...tu connais les noms de tous les stades de France et la moitié des noms des stades d’Europe, même ceux de Slovaquie. Pour les noms des groupes ultras, là, c’est plus facile, tu les connais tous, même ceux d’Israël.

...pour toi, les Fedayn, ce sont des supporters de foot.

...tu t’es lié d’amitié avec des ultras étrangers avec lesquels tu communiques péniblement dans un anglais rudimentaire.

...tu as un a priori favorable sur une ville dans laquelle tu n’es jamais allé simplement parce que la scène ultra locale y est réputée.

...pour toi, Vérone n’est pas la cité de Roméo et Juliette, mais tu proposes à ta copine d’y passer un week-end en pleine saison de foot : « Tu verras, c’est très romantique ».

...pendant que tu visites une ville, tu regardes plus les lampadaires que les monuments. Quand ta copine te dit « C’est quand même classe Berlin », tu lui réponds « Oh, encore un autocollant des gars de Dresde ».

...tu as pris la première fois l’avion pour un match de Coupe Intertoto. Puis les compagnies low-cost ont changé ta vie.

...tu sais que le bonheur, c’est la Coupe de France ou les divisions inférieures, les places à 1€ ou 50 cents en tarif étudiant. Sauf quand c’est à côté d’un quartier sensible.

...tu aimes raconter que c’est ton père qui t’a emmené au stade quand t’étais enfant et que t’as tout de suite été attiré par le virage.

...tu ne RT et ne like que les articles sur les supporters.

...tu fais des ventes privées sur Internet pour choper des fringues Ben Sherman, Fred Perry, Lyle and Scott ou Stone Island.

...tu fais la différence entre une aire de repos et une station-service.

...tu t’es déjà tapé une mission de nuit dans une gare de campagne pour faire le plein de torches SNCF.

...tu fêtes l’anniversaire de ton groupe tous les cinq ans.

...à l’anniversaire de tes potes, tu n’allumes pas des bougies mais des torches.

...A Monaco, t’as essayé d’éviter l’escorte policière pour aller à la plage.

...tu as voyagé avec un bus aux vitres cassées.

...tu as dit à ton cousin « Désolé, je peux absolument pas venir à ton mariage ». Forcément, un déplacement à Châteauroux en 32e de finale de la Coupe de France, c’est quand même autre chose.

...tu sais que les gendarmes mobiles, c’est moins pire que les CRS.

...tu ne sais pas si tu détestes plus les ultras des autres groupes ou les footix de ta tribune.

...tu aimes passer des soirées entre mecs. Ce n’est pas pour ça que tu es macho. Enfin, le reste du temps. Parce que dans le virage, quand même, les filles, faut qu’elles restent à leur place. Déjà, t’es sympa, tu leur laisses tenir la table de vente et s’occuper du déplacement. Elles ne vont pas prendre le méga non plus.

...tu sais que les filles, elles viennent dans le virage seulement pour voir des footballeurs en short ou pour choper un mec. Mais, bon, si tu pouvais en choper une parfois, ça t’arrangerait.

...si tu es une fille, tu es passionnée, tu aimes être minoritaire et tu as du courage. A moins que tu ne sois juste très maso.



...au tournoi de foot de ton groupe, il y a deux coupes. Une pour les vainqueurs sur le terrain. Une pour ceux qui gagnent à la buvette. Curieusement, peu d’équipes font le doublé.

...tu soutiens tous les interdits de stade. Enfin presque. Ceux qui ont été déclarés tricards du virage par les meneurs de ton groupe, ils l’ont quand même bien cherché.

...vous êtes convaincus, toi et tes potes, d’être l’élite des supporters.

...tu sais que seuls les présents savent.

...et les autres, qu’ils aillent tous se faire enculer.
Par la Team Tribunes de So Foot


http://www.sofoot.com/tu-sais-que-tu-es-ul...and-168302.html
psgmat92i
Citation
ETG-PSG: des places annulées sans raison pour des supporters parisiens

Près de 50 supporters parisiens ont vu leurs places annulées par Évian Thonon Gaillard à la suite d'un courrier envoyé au club par la préfecture de Haute-Savoie. Problème : aucun fondement juridique n'appuie cette annulation. Les supporters contre-attaquent et dénoncent une décision abusive. Explications. 4


Le PSG affronte dimanche Évian Thonon Gaillard au Parc des Sports d'Annecy. Alors que le titre est plus que jamais à la portée du club de la capitale, certains supporters parisiens avaient décidé d'aller en Haute-Savoie en dehors du déplacement organisé par le PSG. Ces fans, qui contestent la politique du PSG à l'égard de ses supporters, sont en partie d'anciens membres de l'association auto-dissoute Liberté pour les Abonnés (LPA). Quand ils se rendent à l'extérieur, ils refusent de participer au déplacement proposé par le PSG et prennent des places dans une autre tribune que le secteur visiteur, puisque le PSG ne permet pas d'acheter une place sèche en « parcage » pour les personnes ne participant pas au déplacement officiel.

Un précédent déplacement à Troyes sans problèmes

Il y a dix jours, environ 300 supporters parisiens ont procédé ainsi pour suivre leur club à Troyes sans rencontrer de problèmes. Ils se sont d'abord retrouvés en centre-ville avant de rejoindre le stade de l'Aube où ils se sont regroupés dans un secteur différent du parcage visiteur. « Nous avons collaboré avec les forces de l'ordre locales avec qui nous avons convenu de rassembler tous les groupes éparpillés en ville pour faciliter le trajet jusqu'au stade et notre placement dans la tribune où nous avions pris des billets, tout s'est bien déroulé », explique un responsable de l'ex-association LPA qui a participé à l'organisation. Une source policière confirme : « Ils n'avaient pas de comportement violent, ni dans le cortège ni au stade. On a eu de bonnes relations avec leurs responsables. Comme ils étaient en possession de billets, il n'y avait aucune raison de ne pas les laisser entrer. Il y a eu des incidents mineurs, mais sinon c'était un match ordinaire par rapport aux autres supporters que nous avons reçus à Troyes. »

Le déplacement à Troyes s'étant bien passé, une cinquantaine de ces supporters, dont aucun n'est interdit de stade, ont voulu reproduire le même scénario pour le match à Annecy, en achetant leurs billets par Internet. Pourtant, ce mardi, ces supporters ont reçu un mail du service billetterie d'Évian Thonon Gaillard les informant que « suite à une décision de la Préfecture de Haute-Savoie et des autorités de police, nous sommes dans l'obligation d'annuler vos places achetées sur notre billetterie en ligne. » Sans plus de précision. « On avait déjà réservé un bus, des billets de train et même des chambres d'hôtel. Pour nous, le préjudice est beaucoup plus large que la simple annulation et le remboursement des billets », proteste Jacques* l'un des supporters dont le billet a été résilié.

Comment la préfecture de Haute-Savoie connaît-elle la région d'achat de places sur Internet ?

Contacté par So Foot, le club d'Évian Thonon Gaillard, autrefois Croix de Savoie, se réfugie derrière la décision de la préfecture, motivée par un courrier que nous nous sommes procurés. Dans ce courrier à en-tête « préfet de Haute-Savoie », le cabinet de ce dernier indique avoir « constaté qu'un certain nombre de billets d'entrée au Parc des Sport d'Annecy avait été acquis, via Internet, au profit de personnes résidant à Paris et dans la grande région parisienne ». Comment la préfecture peut-elle connaître la région d'achat des places sur Internet ? À cette question et malgré nos appels répétés, le cabinet du préfet a fait la sourde oreille.

La suite du courrier est également troublante : « Ces billets, situés en tribune, rendent probable l'hypothèse d'une tentative de regroupement des supporters du PSG. » On peut difficilement faire plus flou. Enfin, il est précisé que ce « regroupement » se ferait « dans un cadre extérieur à celui fixé par les instances dirigeantes de ce club [le PSG, ndlr]. » Pourquoi la préfecture croit-elle devoir se soumettre au cadre fixé par le PSG pour le déplacement de ses supporters ? Là encore, pas de réponse du côté du cabinet du préfet. Selon Jacques, en revanche, « ce passage explicite bien qu'il y a une intervention du PSG pour empêcher tout simplement la présence de supporters contestataires ». Quoi qu'il en soit, le préfet somme Patrick Trotignon, président d'ETG, de « procéder, par tout moyen à [sa] disposition, à l'annulation de ces billets ».

« C'est le principe de précaution puissance 1000 ! »

Sur quelle base légale ces billets sont-ils annulés ? Au moment du courrier de la préfecture, en date du 22 avril, aucun arrêté n'avait encore été publié par la préfecture. Dans son courrier, le cabinet indique, pour justifier l'annulation, qu'il s'agit de « prévenir tout incident et de garantir la sécurité des personnes ». Cyril Dubois, avocat d'un des supporters dont le billet a été invalidé et habitué des dossiers impliquant les fans du PSG, dénonce « une mesure discriminatoire » : « Sur quel fondement les pouvoirs publics donnent-ils l'ordre à une société privée de rompre un contrat établi avec un consommateur ? C'est le principe de précaution puissance mille appliqué aux supporters du PSG ! » L'avocat a adressé une mise en demeure à l'ETG réclamant au club savoyard « de procéder sans délai à la réactivation » du billet sous peine « de saisir les tribunaux compétents ». Les supporters parisiens ont également fait savoir qu'ils allaient attaquer l'ETG pour le préjudice subi.

La préfecture de Haute-Savoie a publié aujourd'hui un arrêté préfectoral ; et si celui-ci interdit aux supporters parisiens non seulement les alentours du stade, mais également le centre-ville d'Annecy, il ne concerne que les personnes « démunies de billets ». « Le problème, observe Cyril Dubois, c'est qu'on place les supporters du PSG entre le marteau et l'enclume. D'un côté, les pouvoirs publics ont recours systématiquement aux arrêtés contre les personnes sans billet, et de l'autre, ils donnent pour consigne d'annuler les billets des supporters qui en ont pris. » Les supporters parisiens envisagent également de transmettre une procédure de référé liberté contre cet arrêté.

Traçage d'adresses IP ?

Une autre interrogation émerge à propos des moyens utilisés par Évian Thonon Gaillard. Comment le club s'y est-il pris pour procéder à l'annulation des places ? Contacté par So Foot, le responsable de la communication d'ETG n'a pas donné suite. Le courrier de la préfecture évoque les personnes résidant à « Paris et dans la grande région parisienne ». Le couperet est large. Pour un supporter du PSG ou d'ETG habitant en Île-de-France, il valait mieux ne pas descendre en Haute-Savoie pour les vacances et vouloir assister au match… Mieux, deux annulations, que nous avons pu consulter, s'appliquent à des supporters résidant à… Rouen et Amiens. La « grande région parisienne » semble recouvrir tout le Nord de la France. On peut également se demander si l'ETG n'a pas eu recours à un traçage des adresses IP, auquel semble déjà s'être livré le Stade rennais en février 2011 , pour localiser les supporters résidant en Île-de-France. Un recours illégal pour lequel la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), saisie en 2011 par les supporters incriminés, ne s'est toujours pas prononcée.

La préfecture, gênée aux entournures, ne souhaite pas communiquer. Le club d'Évian Thonon Gaillard qui pensait manifestement être protégé par les pouvoirs publics se trouve également bien ennuyé. Et pendant ce temps, des supporters parisiens qui avaient acheté leurs places en toute légalité s'en retrouvent privés sans raison valable. Pourquoi le déplacement à Annecy ne pourrait-il pas se dérouler comme celui organisé à Troyes ? Pourquoi la préfecture de Haute-Savoie n'a-t-elle pas procédé de la même manière que son homologue de l'Aube ? « Les pouvoirs publics au niveau national et le PSG ne veulent probablement pas que ce qui s'est passé à Troyes se généralise », glisse Jacques qui cible manifestement la Division nationale de lutte contre le hooliganisme .
sofoot
Parisii
Citation (Le Monde.fr)
Huit "ultras" du PSG interpellés après les violences du Trocadéro

Des violences avaient éclaté aux abords du Trocadéro lundi 13 mai au soir en marge de la fête célébrant le titre de champion de France du PSG.

Près de trois semaines après les violences survenues aux abords du Trocadéro pendant la cérémonie organisée par le PSG pour fêter son titre de champion de France, huit supporteurs de la frange "ultra" du club ont été interpellés.

Selon une source policière citée par l'agence AFP, ces hommes âgés de 19 à 34 ans, dont six furent interdits de stade par le passé, sont soupçonnés d'avoir été à l'origine des violences sur l'esplanade, notamment avec des jets de projectiles.

Arrivés en groupe sur l'esplanade d'où étaient parties les violences, ils ont été identifiés via des images de vidéosurveillance. Interpellés en région parisienne, ils ont été placés en garde à vue. Ce sont pour certains d'anciens membres de groupes de supporteurs de la tribune Auteuil, a précisé la source policière.

LES "ULTRAS" ET LES SUIVEURS

Le soir même des événements, quarante-huit personnes avaient déjà été interpellées. Lors des comparutions immédiates qui avaient suivi, deux jours plus tard, ce n'étaient ni des casseurs ni des "ultras" qui avaient défilé à la barre, mais plutôt des suiveurs entraînés par la foule. Les premières condamnations avaient commencé à tomber, dont un mois de prison ferme pour l'un des supporteurs âgé de 27 ans.

Alors qu'aux lendemains des violences les hommes politiques essayaient de dessiner le portrait de ces "casseurs", la ministre des sports, Valérie Fourneyron, avait déclaré qu'"il était attendu qu'il y aurait des ultras mais ils ont été totalement débordés par des individus qui n'avaient rien à voir avec le PSG." Elle avait ensuite appelé à ne pas faire "le procès du football".
sibbboon
Citation
Mandat de dépôt requis pour les 9 ultras du PSG

Quatre à douze mois de prison ferme avec mandat de dépôt ont été requis ce mercredi à l'encontre des 9 supporters ultras du PSG. Ils étaient jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour des violences présumées lors des célébrations du titre de champion de France au Trocadéro le 13 mai. Cette décision a notamment été justifiée par la présence de casiers judiciaire «chargés», voire «extrêmement chargés» des neuf ultras. Ils avaient été identifiés sur des images et des vidéos prises sur l'esplanade du Trocadéro par des journalistes et les policiers-photographes.


L'Equipe.fr
Panenka
Citation
Justice - Vingt-et-un ultras du PSG visés

Vingt-et-un ultras du PSG, dont certains proches de l'extrême droite radicale, ont été arrêtés vendredi en Belgique et pourraient être poursuivis en France, comme l'a annoncé mardi le ministère de l'Intérieur. Agés de 20 à 35 ans et connus comme d'anciens membres d'un groupe de supporteurs du PSG, Milice Paris (dissous en avril 2010), ils avaient été interpellés vendredi à Bruxelles, avant la rencontre Belgique-Serbie (2-1). Ils venaient grossir les rangs des supporters serbes pour ce match comptant pour les éliminatoires du Mondial 2014.

«Se sachant très surveillés en France, où ils sont parfois soumis à des interdictions de stade, ces supporters privilégient des matches à l'étranger», a expliqué une source policière à l'AFP. La police belge avait été prévenue par la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) de la police française, «de la présence à Bruxelles de supporteurs français susceptibles de causer des troubles à l'ordre public» et a donc pu intervenir pour intercepter ces personnes. (Avec AFP)


France football
Baghib!
Citation
Foot - Eco :

Des "fêtards" pour remplir les stades ?

Une étude sur les freins et motivations des spectateurs de football met en évidence la diversité des publics auxquels les clubs doivent s'adresser pour remplir les stades.


Le nouveau vocabulaire du football risque de faire hurler les ultras. Le mot "supporters" n'apparaît pas une fois dans l'enquête commandée par le syndicat des clubs pros sur les attentes des... "clients" des (futurs) stades*. Ceux qui pointent l'aseptisation du Parc des princes y trouveront une confirmation de l'avènement programmé des "consommateurs de spectacle", au détriment des kops. Une lecture démentie avenue Kléber, au siège de l'UCPF, où l'on plaide pour la coexistence "des" publics, «enjeu majeur pour l'équilibre économique des clubs». Son directeur général, Philippe Diallo, explique que «derrière la notion réductrice de "supporters", se cachent des profils de publics distincts, à séduire et fidéliser diversement.» L'enquête revèle ainsi "un jeu des sept familles" dont les clubs sont invités à rebattre les cartes sans tarder.

Urgence ? Si une très forte minorité (43%) s'intéresse à son club local, un tiers seulement va au stade, 9 fois sur 10 occasionnellement. La fréquentation globale a baissé cette saison pour la 5e année de suite, malgré l'effet PSG, alors même que la capacité va croître de 37% avec les enceintes de l'Euro 2016. "Le premier spectacle vivant de France" (10 millions de spectateurs en L1 et L2) souffre face à ses «concurrents loisirs», cinéma, salle de concert, parc d'attraction et boîte de nuit. «Ils renouvellent leur offre de façon régulière, ce que le football n'a pas eu à faire jusqu'ici», relèvent les auteurs de l'étude. Il est temps. Sauf les "sportifs" (13% des sondés) que la passion seule suffi(rai)t à déplacer, les autres familles demandent «plus qu'un match» au stade : 66% aimeraient des mini-concerts, 88% davantage d'animation via les écrans géants.

Billets open
En plus du spectacle sur et hors du terrain, d'un effort sur le confort, la restauration et la "continuité numérique", autant de doléances portées notamment par les "spectateurs de la culture" (18%, dont de nombreuses femmes), les amateurs de foot réclament de meilleurs prix. Surtout la «cible prioritaire» des "fêtards" (29%), jeunes (15-34 ans) étudiants ou nouveaux actifs à faibles revenus qui préfèrent la TV parce qu'ils jugent les billets trop chers. «Un effet de la crise, d'une certaine culture de la gratuité», analyse Philippe Diallo qui souligne a contrario que Paris a gagné des spectateurs malgré des prix plus élevés, «preuve de la corrélation entre prix et qualité du spectacle». L'étude relève toutefois «un manque de segmentation des tarifs» et suggère de «valoriser les tarifs jeunes, seniors, sportifs, groupes». Voire d'imiter l'industrie du tourisme avec des "billets open" contre l'aléa météo, sachant que 39% des spectateurs tiennent compte de la couleur du ciel avant d'acheter leur place.
- J.LB.
lequipe.fr
Hari
Citation
Le PSG voudrait-il se débarrasser de ses supporters contestataires?

La Commission nationale de l'informatique et des libertés s'intéresse de près au PSG, et à ses pratiques vis-à-vis d'une partie de ses supporters.

Le PSG manquerait-il de fairplay? Depuis 2010, une partie de ses supporters se plaint de faire l'objet de mesures de rétorsion injustifiées, au nom d'une vaste "chasse aux hooligans" dont ils seraient les victimes collatérales. Ces supporters - d'anciens abonnés des virages d'Auteuil et Boulogne, "ultras" ou pas, qui contestent la politique d'abonnement du PSG - suspectent le club de vouloir se débarrasser d'eux en usant de moyens illégaux. Dans un courrier que L'Express s'est procuré, la Cnil (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés), saisie de plusieurs plaintes, leur donne raison sur un point au moins.


Les faits remontent à février 2011. A l'approche du match Rennes - PSG, des fans du PSG acquièrent des tickets via la billetterie du Stade Rennais. Ils décident de se rendre en Bretagne par leurs propres moyens, indépendamment des déplacements officiels proposés par le PSG. Ce procédé, appelé "contre parcage", est utilisé en signe de protestation par ces supporters qui réclament la fin du placement aléatoire au Parc des Princes et le retour des abonnements en tribunes Auteuil et Boulogne. Ils prévoient notamment de déployer des banderoles contestataires dans les tribunes rennaises et devant le stade, en plus des chants habituels de soutien à leur équipe.
Des billets de supporters annulés

Mais la veille du match, 249 supporters domiciliés en région parisienne reçoivent un mail: sur ordre du préfet d'Ille-et-Vilaine, le Stade Rennais a annulé la vente de leurs billets. "Les autorités ont estimé qu'il s'agissait d'un cas de force majeure, le match étant classé à haut risque; nous avons appliqué les ordres", explique aujourd'hui le club breton à L'Express. La préfecture d'Ille-et-Vilaine évoque, elle, une directive de l'un des services du ministère de l'Intérieur: "Selon la DLNH (Direction de Lutte Nationale contre le Hooliganisme), ces spectateurs parisiens appartenaient à des groupes susceptibles d'être à la source de graves problèmes d'ordre public". Pourtant, la plupart n'étaient pas sous le coup d'une interdiction de stade ni d'une condamnation judiciaire.

Quels ont été les critères retenus pour procéder à l'annulation des billets, et comment le Stade Rennais a-t-il déterminé d'où ils avaient été acquis? C'est à cette question que répond la Cnil dans son courrier daté du 25 avril 2013 et adressé à l'un des plaignants. Selon la Commission, l'annulation de ces tickets a eu lieu "après analyse des adresses Internet Protocol (IP) utilisées pour leur achat sur le site Internet staderennais.fr", et ce, sans effectuer de demande préalable - ce qui aurait permis au club breton de justifier légalement le traitement de ces données. Pour satisfaire les exigences des autorités, ce dernier a localisé les ordinateurs à partir desquels ont été effectuées les transactions. Plusieurs supporters ont porté plainte pour rupture abusive de contrat et discrimination liée à l'origine géographique, sans succès.
La guerre aux supporters militants

Régulièrement, des supporters parisiens sont évincés des événements sportifs auxquels ils souhaitent assister. De nouveaux arrêtés préfectoraux les empêchent de se rendre par leurs propres moyens aux matchs disputés à l'extérieur: ils doivent obligatoirement utiliser les cars affrétés par le PSG. "Pourquoi enfreindre notre liberté de déplacement et d'expression?", s'interroge l'un d'eux, qui fut membre de l'association Liberté Pour les Abonnés (LPA), aujourd'hui dissoute. "Nous voulons simplement supporter notre équipe et rendre visibles nos revendications, sans faire appel à la violence, assure-t-il. Le supportérisme parisien est mal connu et fortement stigmatisé, les représentations sociales que l'on s'en fait sont erronées. Nous ne sommes pas des criminels". Beaucoup pensent que le club chercherait à se débarrasser d'eux en raison du caractère contestataire de leurs actions.

Depuis plusieurs années, le PSG mène une guerre à ces groupes militants de supporters "historiques" qu'il ne reconnaît plus. La Cnil s'interroge sur la légalité des moyens mis en oeuvre par le PSG et la DLNH: elle enquête notamment sur l'existence d'une "liste noire", établie en dehors du cadre légal, et selon des critères qui pourraient poser des problèmes de droit. En effet, parmi ces supporters, beaucoup ne seraient ni interdits de fréquenter les stades, ni sous le coup d'une décision de justice. De simples contrôles d'identité effectués par les services de police lors des déplacements auraient servi à nourrir ces listings. Le club parisien a lui-même procédé à l'annulation d'abonnements de plusieurs supporters, au motif qu'ils auraient "adopté une attitude non conforme à [ses] valeurs et commis des incivilités voire des actes répréhensibles", et les aurait interdit de retourner au Parc des Princes. Ces supporters récusent ces accusations, dont ils ont demandé au club de préciser les contours. Certains comptent contester ces ruptures d'abonnement devant les tribunaux. Contacté à plusieurs reprises, le PSG n'a pas donné suite à nos appels.

Marion Guérin


L'Express
Alex177
Citation
Les abonnés signent le règlement
Le nouveau règlement intérieur du Parc des Princes est très critiqué par les supporters. Pourtant, il ne comporte pas de modification majeure par rapport à l'an dernier.

Depuis dimanche, certains supporters parisiens critiquent le nouveau règlement intérieur du Parc des Princes, qu'ils ont dû signer pour récupérer leur abonnement. Un paragraphe fait particulièrement jaser, celui sur l'interdiction de se lever dans les tribunes. «Il est formellement interdit de gêner les autres spectateurs notamment en se tenant debout dans les tribunes équipées de sièges». Rien de nouveau là-dedans, l'alinéa 12 du règlement intérieur de 2008 stipulait déjà qu'il était interdit de se tenir debout.

Autre spécificité, le règlement interdit formellement de fumer dans l'enceinte du stade, cigarettes électroniques comprises. Or, la loi Evin (1991) interdisait déjà de manière implicite de fumer dans des lieux publics à usage collectif. C'est tout comme l'interdiction de prendre des photos, des vidéos ou d'enregistrer des captations sonores, sauf à usage privé, qui existait déjà depuis plusieurs années.

Bref, le règlement intérieur du Parc des Princes n'a pas fondamentalement évolué pour la saison 2013-2014. Seule différence, cette année, les abonnés ont été obligés de le signer. La levée de boucliers qui s'oppose au nouveau règlement demeure surtout symptomatique de la relation plus que tendue entre les dirigeants qataris et les supporters du club de la capitale.

Jean-Romain BLANC pour l'Equipe.fr
Alex177
Citation
Mise en demeure pour une liste noire

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a annoncé lundi avoir mis en demeure le Paris SG en raison de l'existence d'une liste d'exclusion de supporteurs. «La Présidente de la Cnil (Isabelle Falque-Pierrotin) a adopté le 29 août 2013 une mise en demeure à l'encontre de la société Paris Saint-Germain football (PSG)», indique la Cnil sur son site internet.

Cette mesure «fait suite à une procédure de contrôle qui a été déclenchée après que la Cnil ait reçu de nombreuses plaintes dénonçant la mise en oeuvre d'une liste d'exclusion de supporteurs du PSG» ajoute la Commission. La Cnil rappelle, pourtant, que «tout fichier d'exclusion est soumis à son autorisation préalable compte tenu des conséquences qu'il emporte sur les droits et libertés des personnes.»

Enfin, la Cnil précise avoir effectué en novembre 2012 «un contrôle» dans les locaux du PSG. Le communiqué stipule que «ce contrôle a révélé la mise en oeuvre de deux systèmes d'exclusion des personnes des rencontres auxquelles l'équipe du PSG participe.»


L'Equipe.fr

Le lien vers le site de la CNIL
HHA
Citation
Listes de supporters du PSG: "C'est au-delà de tout ce que nous imaginions!"

La Commission nationale de l'informatique et des libertés a mis en demeure le PSG au sujet de listes noires de supporters. La réaction de Me Dubois, l'avocat à l'origine de plusieurs plaintes. Me Dubois représente une vingtaine de supporters parisiens qui, persuadés d'apparaître sur des listes noires établies par le club en dehors de tout cadre légal, ont déposé plainte auprès de la Cnil. Il réagit à la mise en demeure du PSG.

Que vous inspire cette décision de la Cnil ?

Nous sommes évidemment satisfaits du travail de la Commission, qui a enquêté avec beaucoup d'indépendance. Nous ne nous attendions pas à de tels résultats. Sur l'une des listes noires - celle qui concerne les supporters jugés indésirables par le PSG - figurent 2007 noms: c'est au-delà de tout ce que nous imaginions! Bien sûr, cela pose la question des critères mis en place par le PSG pour établir une telle liste. Le PSG a un mois pour se mettre en conformité avec la loi, et donc justifier de ces critères auprès de la Cnil. Il doit également cesser toute communication des listes au PSG Handball. Pour autant, il est fort probable que le PSG les ait transmises à d'autres clubs de Ligue 1, notamment dans le cadre des déplacements de supporters. La Cnil n'en fait pas mention, c'est mon seul regret.

A quelles suites peut-on s'attendre ?

Le PSG a du pain sur la planche: il doit expliquer en quoi ces milliers de personnes ont manqué aux "valeurs du club", alors même que ces valeurs ne sont formalisées par aucun document, comme le souligne la Cnil, et qu'elles semblent davantage relever de l'arbitraire de la direction. Si au terme de cette mise en demeure, les arguments avancés par le PSG ne convainquent pas la Commission d'autoriser l'établissement d'une telle liste d'exclusion, le club devra supprimer ces fichiers.

Le PSG encourt-il des sanctions judiciaires ?

Concernant mes clients, si leur présence sur ces listes a eu des conséquences sur leur vie personnelle, alors, je les inciterai à saisir les tribunaux compétents. En tout cas, on peut déjà dire que la décision de la Cnil de publier les résultats de son enquête "en raison de la gravité des manquements constatés" constitue déjà une sanction en soi. En effet, cette publication porte clairement atteinte à l'image du club.


lexpress.fr
Alex177
Citation
Comment le PSG contrôle ses supporters

Depuis l’arrivée de QSI, le PSG est entré dans une ère nouvelle, sur le terrain, avec des stars, et dans les tribunes, avec un nouvel habillage du Parc et une volonté affirmée de transformer le public, pour tourner la page des violences. Pour que rien ne vienne perturber cette belle vitrine, le club de la capitale exerce un contrôle étroit sur ses supporters, allant bien au-delà de la légitime lutte contre la violence et les discriminations. Augmentation du prix des places, conditions générales de vente strictes, surveillance et encadrement minutieux des spectateurs, banderoles censurées, annulations d’abonnement ou de billets à l’extérieur et liste noire de fans contestataires longtemps suspectée et fraîchement prouvée par la CNIL. Bienvenue dans le monde merveilleux, lisse et légèrement flippant du PSG.

La reprise du championnat de Ligue 1 a été l’occasion pour le PSG de faire de nouveau parler de lui. Pour ses recrues, son nouvel entraîneur et ses premières performances sportives bien sûr, mais aussi, de façon moins rutilante, pour son nouveau règlement intérieur, qui fait désormais du Parc un espace non-fumeur, pour les arrêtés restreignant l’accès des supporters parisiens aux stades extérieurs et pour sa mise en demeure par la Commission National informatique et Liberté (CNIL) en raison du fichage illicite de ses propres supporters.

La CNIL tonne

Si certains supporters soupçonnaient depuis septembre 2012 l’existence d’une liste noire, ils sont tombés des nues en découvrant que celle-ci comptait plus 2 000 noms, quand la CNIL a décidé de rendre publique la mise en demeure qu’elle a adressée au PSG « en raison de la gravité des manquements constatés et du nombre important de plaintes reçues ». Car la commission a mis en évidence deux listes d’exclusions des supporters, qui auraient dû au préalable être soumises à son autorisation. La première concerne logiquement les interdits de stade. Mais, de manière moins logique, le PSG n’a pas jugé bon de respecter la procédure consistant à informer la CNIL dans la gestion de ce fichier. La seconde liste, beaucoup plus douteuse, répertorie des personnes « indésirables », c’est-à-dire considérées par le PSG comme ayant « un comportement non conforme aux valeurs du club », alors même que « ces valeurs ne sont formalisées par aucun document » comme le souligne l’avocat Cyril Dubois qui défend plusieurs supporters parisiens.

Depuis plusieurs mois, So Foot attendait l’avis de la CNIL tout en enquêtant sur la vraisemblable existence de cette liste noire et sur sa mise en application, en allant régulièrement au Parc des Princes, en recueillant de nombreux témoignages et en consultant divers documents. Tous les faits évoqués dans cet article ont été corroborés par des observations, des documents ou des témoignages divers et concordants.

Plan de sécurité, Qataris et nouveau public

Les grandes lignes de l’histoire récente de la gestion de ses supporters par le PSG sont connues. Au terme d’une année 2009-2010 marquée par de graves violences et par la mort de Yann Lorence, un supporter de la tribune Boulogne, le PSG et les pouvoirs publics ont pris des mesures drastiques contrastant avec la politique parfois complaisante ou laxiste menée jusque-là. Au printemps 2010, les associations de supporters des deux virages sont dissoutes par les autorités, et Robin Leproux, le président du PSG d’alors, met en place un plan de sécurité, instaurant notamment le placement aléatoire dans les virages et quarts de virage du Parc des Princes. Un an plus tard, le club de la capitale, redevenu plus présentable, est vendu à Qatar Sport Investment (QSI), fond d’investissement qatari qui façonne un nouveau visage au PSG, à grands renforts de marketing et de vedettes.

Traumatisé par des années de violence, le club veut désormais éviter tout débordement qui pourrait nuire à son image. Le directeur général délégué du PSG, Jean-Claude Blanc, l’annonçait sans ambages dans Le Parisien, il y a un an, au moment où plusieurs supporters pointaient déjà l’existence d’une liste de supporters « indésirables » : « On veut pouvoir choisir le public qu’on souhaite ». Grâce à une profusion de stars rendant l’équipe parisienne particulièrement attractive, le Parc est plein, malgré une hausse significative du prix des places. La marge de manœuvre du PSG est donc grande. Si la volonté de tourner la page des années de violence et de racisme est parfaitement légitime, le PSG va en fait beaucoup plus loin en cherchant à contrôler strictement les comportements des spectateurs et à bannir toute déviance, même minime, à l’exception des chants insultants qui n’ont pas vraiment diminué ces derniers mois... Il va également jusqu’à étouffer toute tentative de remise en cause de sa politique ainsi que toute velléité d’organiser l’ambiance et le soutien à l’équipe. Au Parc, le public des virages est ainsi étroitement surveillé. En déplacement, les supporters parisiens sont pistés, quand ils ne sont pas tout simplement persona non grata dans de nombreuses villes de France.

L’ordre règne au Parc

Novembre 2012, Saint-Etienne se déplace au Parc des Princes pour affronter le PSG. Quelques supporters du virage Auteuil tentent de sortir, en plusieurs banderoles, le message « Rêvons ultra grand », référence subtile au slogan de l’été du PSG « Rêvons plus grand ». Pas de quoi fouetter un chat. Pourtant, en moins de trente secondes, les bouts de tissu sont arrachés par les stadiers et leurs auteurs éjectés manu militari du stade. C’est que le message contenait le mot « ultra », banni des travées parisiennes depuis le plan Leproux. A ceux qui n’ont pas encore compris le message, le PSG l’assène, il ne veut plus de groupes, ni d’organisation, ni de leaders d’ambiance. Même lorsque ceux-ci ne sont qu’une poignée. Bref, personne ne doit prendre de l’importance en tribune et constituer une force de soutien organisée à l’équipe, car le club craint qu’elle ne dérive en opposition à sa politique. Ainsi, au-delà de l’appréciable rupture avec la violence de certains anciens groupes de supporters, le PSG a décidé de se passer des côtés organisé et revendicatif des associations. Certains abonnés actuels de la tribune Boulogne en ont fait les frais. Ces supporters, déçus du manque d’entrain de la tribune la saison dernière, avaient pris contact avec le PSG pour simplement rentrer un mégaphone et des tambours afin de coordonner les chants dans le virage. Refus très ferme des dirigeants.

Si tous les stades de football sont étroitement surveillés, avec des caméras, une palpation à l’entrée, des stadiers et des forces de police spéciales, le Parc se distingue par une étonnante double sécurité, observable notamment en virages. D’un côté, les hommes en rouge, stewards traditionnels du club, de l’autre des hommes en tenue bleue foncée plus discrète en relation permanente par talkie-walkie avec des observateurs situés sur la pelouse. Une sécurité qu’un abonné d’Auteuil, dont le point de vue est partagé par de nombreux supporters que nous avons rencontrés, qualifie de « police des mœurs et de la pensée ». Ces sentinelles ne laissent pas passer grand-chose. Les fumigènes sont loin d’être les seuls à être ciblés.

Halte à la fumette et à la critique

Les omniprésentes affiches « la pelouse est sacrée, l’herbe est interdite » indiquent clairement que, si de nombreux supporters continuaient la saison dernière à rouler des joints, ils avaient intérêt à le faire en cachette pour éviter d’être exclus du stade, voire menacés d’une suspension d’abonnement par courrier (nous avons pu consulter une lettre adressée à un supporter consommateur de cannabis). La décision de rendre les tribunes non-fumeurs cette saison (que les stadiers font respecter de manière plus ou moins souple selon les cas) vise évidemment au moins autant l’usage de marijuana que celui du tabac.

Un abonné sans comportement répréhensible mais portant une écharpe double-face avec l’inscription « PSG » et « Authentiks », association dissoute par les autorités en 2010, a passé l’essentiel de la deuxième mi-temps du PSG-OM du 24 février dernier au commissariat du Parc, avant de recevoir une interdiction administrative de stade de 3 mois puis de voir sa sanction prolongée de six mois par le PSG…
Tout message contrariant la sécurité, même lorsqu’il n’a rien d’insultant, est proscrit. Ainsi, les supporters qui se sont essayés à déployer un carré de tissu – à peine plus grands qu’eux – portant la mention « Supporter pas criminel » ou « Des ultras à Paris » ont vu leurs bannières immédiatement saisies par les stewards et leurs auteurs expulsés du Parc. Un pied appuyé sur la rambarde en bas du virage peut lui aussi susciter les réprimandes de l’observateur au talkie-walkie... « Ces personnes en civil anticipent les problèmes, déplore Laurent*, abonné à Auteuil, et interviennent avec l’aide des stewards pour une banderole, un tee-shirt ou un chant qui déplaît, en virant les mecs potentiellement trop portés sur la contestation ou l’animation ».

Les supporters visiteurs ne sont pas mieux lotis : mégaphones, tambours et drapeaux dont la taille se heurte à l’arbitraire de la sécurité parisienne ne franchissent pas les grilles. Explication avancée par le PSG dans les courriers expédiés aux clubs adverses : principe de réciprocité à l’égard de ses propres supporters. De façon moins avouable, le club de la capitale ne veut pas que les supporters adverses puissent se montrer plus bruyants que ses propres supporters qu’il ne laisse pas s’organiser. C’est un peu le serpent qui se mord la queue. Mais on l’aura compris, l’ordre règne au Parc, où la sélection par l’argent opère déjà un premier écrémage – un abonnement coûte environ 400 euros en virage, selon la formule choisie et l’ancienneté.

Annulations de place à répétition

La discipline de fer du PSG s’étend aux déplacements de supporters, là encore bien au-delà de ce que nécessite la vigilance par rapport aux risques d’incidents, et avec l’aide surprenante des pouvoirs publics. Plusieurs fans du PSG affirment ainsi que, lors d’un déplacement à Bordeaux en janvier 2013, la sécurité des Girondins leur a interdit de pénétrer dans le stade Chaban-Delmas avec des écharpes et drapeaux aux couleurs de leur club sur ordre… de la direction du PSG. Deux semaines plus tard, deux bus de supporters parisiens ont été bloqués pendant près de huit heures par les forces de l’ordre à l’entrée de Toulouse avant d’être renvoyés sur Paris, sans avoir pu assister au match opposant le Téfécé au PSG. Si le contrôle de ces supporters peut se comprendre, d’autant que certains d’entre eux étaient interdits de stade, la méthode choisie et le motif interpellent : lors de leur longue attente, sans boire ni manger, certains fans parisiens ont demandé des explications aux forces de l’ordre et prétendent avoir reçu comme réponse : « Il faut voir ça avec le président de votre club… C’est lui qui décide ! ».

Il est incontestable que certains supporters parisiens se déplaçant de manière indépendante ont des comportements répréhensibles, notamment lors des déplacements européens. Le prochain Anderlecht-PSG, attendu par les hooligans des deux camps, devrait le rappeler. Mais le club et les pouvoirs publics ne se contentent pas de s’attaquer aux hooligans. Ils ratissent bien au-delà des supporters violents et s’encombrent rarement de faire la distinction entre les différents publics susceptibles de suivre le PSG.

Un enterrement de vie de garçon qui tourne court

Deux étudiants, l’un à HEC (Hautes études commerciales) et l’autre à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), en ont fait les frais, avec cinq de leurs amis, lors du match face à Evian Thonon Gaillard, en avril dernier à Annecy. Alors que l’un d’eux fêtait son enterrement de vie de garçon en Haute-Savoie, ils avaient repéré que le PSG y jouait ce week-end-là. Jamais abonnés et se rendant occasionnellement au Parc, la fin de saison du PSG et un probable titre les avaient décidés à se rendre au Parc des sports d’Annecy afin de soutenir leur club pour la première fois à l’extérieur. Ils avaient acheté les places deux mois avant la rencontre, mais à une semaine du match, ils reçoivent un courrier d’ETG les informant que leurs places ont été annulées sur demande de la préfecture. Nous avions rendu compte de l’imbroglio quant à ces annulations de places qui avaient finalement conduit ETG à publier un communiqué impliquant la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), laquelle avait transmis la liste des places à annuler, au prétexte que les personnes en question étaient interdites de stade. Ce qui n’était en fait pas le cas pour la plupart des supporters présents à Annecy et pour les sept amis qui y passaient le week-end.

Rencontrés peu après, ces deux étudiants – qui ne se définissent même pas vraiment comme supporters – n’ont pas caché leur « sidération » devant les méthodes employées par le club et les pouvoirs publics : « C’est la première fois qu’on nous prive d’une liberté, c’est quelque chose de totalement discriminatoire ». Heureusement, ils ont su se procurer des billets le jour du match pour assister quand même à la rencontre… Ces annulations sans nuances pour toutes les personnes résidant en Ile-de-France et même au-delà (à Amiens ou à Rouen par exemple) laissaient depuis longtemps planer le soupçon de l’existence d’un traçage d’adresses IP et surtout d’une liste de supporters « blacklistés », tenue et alimentée en commun par le PSG et les pouvoirs publics, que l’ancien directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Jean-Louis Fiamenghi avait lui-même annoncée à l’été 2012.

Laure en liste noire


Depuis septembre 2012, des dizaines de plaintes ont été déposées par des supporters contre le PSG auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés demandant la vérification de l’existence d’un tel fichage illicite. A cette époque, lors d’une rencontre du PSG Handball face à Cesson-Rennes, une cinquantaine de supporters parisiens avaient vu leurs billets annulés au motif qu’ils étaient, selon Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du PSG, interdits de stade. Partiellement faux. Parmi eux, Laure*, une trentaine d’années, n’avait jamais eu affaire aux services de police sinon pour un contrôle d’identité lors d’un match du PSG à Lorient la saison passée. La veille du match, cette supportrice du PSG, qui n’a jamais été abonnée au Parc des Princes, avait reçu un mail puis une lettre lui signifiant l’annulation de son billet pour le match du Paris Handball. Incompréhension : « Je n’ai jamais eu de problèmes avec le PSG, ni avec la police et je n’ai jamais fait partie d’aucune association » assure-t-elle. Cette annulation ciblée de billets avait convaincu certains supporters que le PSG était bien en possession d’une liste noire de personnes indésirables, transmise au club par la préfecture de police de Paris et la DNLH à la suite de contrôles d’identité effectués la saison passée lors de déplacements et de manifestations contre la politique du club envers ses supporters.

Que le PSG connaisse l’identité des interdits de stade et puisse s’organiser pour leur interdire l’accès au Parc des Princes est tout à fait normal et utile. Mais il doit, au préalable, demander l’autorisation à la CNIL pour créer un fichier. Ce que, de façon surprenante, il n’a pas fait. Plus grave, que le PSG dresse une liste de personnes indésirables en raison de critères discrétionnaires comme un comportement « non conforme aux valeurs du club » dépasse largement le cadre de ses prérogatives comme l’a souligné la commission. Le PSG conteste pourtant, dans un communiqué, la mise en demeure de la CNIL et l’existence même d’une « liste noire ». Cependant les conclusions de la CNIL et de nombreux exemples récents démontrent que le PSG effectue bel et bien un listing arbitraire de fans indésirables.

Maître Cyril Dubois s’occupe de plusieurs affaires mettant en cause le PSG. Ainsi, début novembre 2012, dix-sept supporters parisiens ont vu leur billet, acheté sur Internet, pour le match Nancy-PSG du 27 octobre, annulé par l’AS Nancy-Lorraine. Prétexte invoqué dans le courrier envoyé aux supporters : raisons de sécurité. « Pourtant, aucun de ces supporters ne faisait l’objet d’une interdiction de stade », soutient Cyril Dubois. Pour eux comme pour Laure, Cyril Dubois avait saisi la CNIL au motif que « cet état de fait semble corroborer, s’il en était besoin, l’existence d’une liste de supporters indésirables établie par le club, liste qui de plus semble faire l’objet d’une communication à des tiers, en l’occurrence d’autres clubs de Ligue 1… ».

Claire : « Accès refusé – Indésirable »

Les témoignages faisant état d’annulation de place ou de résiliation d’abonnement curieuses s’accumulent. Claire*, supportrice du PSG, a ainsi vu son abonnement résilié par son club de cœur durant l’hiver. Pourquoi ? En novembre 2012, elle avait assisté au match France-Japon au Stade de France à côté de supporters du PSG contestant la politique de leur club et réclamant « Des ultras à Paris ». « Claire n’est sous le coup ni d’une interdiction administrative de stade, ni d’une interdiction judiciaire de stade. Elle a simplement fait l’objet d’un contrôle d’identité au Stade de France, comme plusieurs centaines de personnes », précise maître Dubois, qui s’étonne que le PSG ait eu connaissance de ces contrôles d’identité. Car lorsque Claire a présenté son abonnement lors du match suivant du PSG à domicile, la mention « Accès refusé - indésirable » s’est affichée sur les bornes du Parc des Princes – une interdiction d’accès que maître Dubois a fait authentifier par un constat d’huissier. Quelques jours plus tard, Claire a reçu une lettre du club de la capitale mettant un terme à son abonnement. Motif ? L’article 18.e des conditions générales de vente en vertu duquel le PSG s’arroge le droit de résilier des abonnements et d’interdire la fréquentation du Parc des Princes pour une durée pouvant aller jusqu’à 3 ans lorsqu’un comportement « susceptible de porter atteinte à l’image du PSG » peut être reproché à l’abonné. Pour ce qui est de Claire, le doute est plus que permis. Dans cette même clause, le PSG se réserve un droit de sanction pour un comportement « indécent ou contraire à la morale et aux bonnes mœurs » soit, selon Cyril Dubois, des « notions particulièrement floues et subjectives dont un club de football ne saurait à mon sens s’arroger le droit d’être l’arbitre ».

Des conditions générales de vente draconiennes

Si le tapage fait en juillet autour du nouveau règlement intérieur du Parc était en partie infondé car la plupart de ses dispositions existaient déjà auparavant, le fait de demander désormais aux abonnés de signer ce règlement est assurément un moyen de pouvoir ensuite reprocher à ceux qui ne se comporteraient pas de manière adéquate un non-respect de ce règlement qu’ils sont censés connaître puisqu’ils l’ont signé. Selon un ancien responsable du collectif Liberté pour les Abonnés (LPA) qui s’est auto-dissous l’an dernier « sous la pression des autorités », « si le PSG se permet d’agir de cette manière, c’est parce que jusqu’à présent personne ne faisait la démarche d’aller devant les tribunaux ». C’est pourquoi les supporters de cet ancien collectif s’organisent pour contester systématiquement les abus dont ils s’estiment victimes devant les juridictions compétentes. Ils ont d'ailleurs réagi dans un communiqué à la mise en demeure de la CNIL.

Pourtant, il n’est pas sûr que les différentes instances saisies puissent simplement se prononcer sur ces affaires. En effet, dans le cas de Claire, maître Dubois a saisi la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) pour vérifier si les clauses contenues dans les conditions générales de vente du PSG sont abusives. Dans un courrier à en-tête « préfet de police », la Direction départementale parisienne de la DGCCRF a fait savoir qu’elle n’était pas habilitée à instruire cette demande en raison de « contraintes de sécurité publique qui ne relèvent pas des lois et règlements dont [l’] administration contrôle l’application ». Étonnement de l’avocat et traduction : « Cela signifie que dans ce dossier, ils s’interdisent d’examiner l’existence ou non de clauses abusives au détriment de certains consommateurs que sont les abonnés du PSG en raison de prétendues contraintes d’ordre public, ce qui est pourtant précisément leur rôle ». De son côté, la DGCCRF a assuré à So Foot que « ces clauses ne relèvent pas du code de la consommation et donc pas des compétences de notre direction mais de celles d’un tribunal civil. »

Cyril Dubois a donc saisi un tribunal civil qui jugera cette question des conditions générales de vente le 14 janvier prochain. Au regard du communiqué publié par le PSG après la décision de la CNIL, maître Dubois se « demande bien ce qui fait dire au PSG que sa politique commerciale à travers ses conditions générales de vente a récemment été approuvée par la justice alors que dans mon affaire, la justice n’a toujours pas tranché ! »

« Liberté, égalité, y’a pas ça au PSG ! »

Malgré les nombreuses procédures en cours à son encontre, le PSG va-t-il poursuivre cette saison sur cette ligne draconienne ? Vraisemblablement. La crainte d’un retour du climat de violence, latent ou explosif selon les périodes, qui régnait dans l’ancien Parc incite de nombreux supporters à accepter toutes les contraintes imposées par le club. La qualité de l’équipe permet, en outre, de remplir facilement le stade. Mais si le Parc n’était assurément pas mieux avant, faut-il nécessairement, pour dépasser les violences, aller vers un Parc ultra-contrôlé et utiliser des méthodes peu respectueuses des libertés individuelles ? N’est-il pas possible de mieux concilier les impératifs de sécurité avec la préservation des libertés publiques ? D’autant qu’une telle politique a des effets pervers. La direction du PSG entretient, par son attitude, un profond ressentiment parmi les supporters qui contestent sa politique et qui sont loin d’être tous des hooligans, ce qui a provoqué l’étincelle qui a ensuite embrasé le Trocadéro en mai dernier. En attendant un éventuel changement de cap, des supporters contestataires scandaient, à la fin de la saison dernière : « Liberté, égalité, y’a pas ça au PSG ! ».

*Le prénom a été changé.


So Foot.fr
HHA
Citation
Comment le PSG continue de trier les «bons» supporteurs

Au Paris Saint-Germain, il y a les interdits de stade «officiels». Et les autres. Des milliers de fans trop frondeurs que le club écarte en toute opacité.

Mercredi, le Paris Saint-Germain s’impose péniblement 1-0 à Valenciennes grâce à une jolie frappe croisée de Cavani. Encore un but que les Parias Cohortis n'auront pas vu. Ce soir-là, l'accès au stade est refusé à ce groupe de supporteurs. Le stadier est catégorique : «Ils ont dit que c'est mort.» Ils, ce serait les responsables de l'enceinte de Valenciennes. Mais dans cet énième épisode de la saga des supporteurs parisiens contestataires refoulés, les responsabilités sont difficilement identifiables. Surtout lorsque le président du club valenciennois lui-même se plaint du manque de Parisiens dans les tribunes du Hainaut. Alors, supporteurs violents, préfecture parano, forces de l'ordre trop zélées ou coup de fil discret des dirigeants du PSG à leurs homologues de Valenciennes ? En tout cas, un nouvel épisode des relations tumultueuses entre le club et ses fans.

Interdits de stade, mais par qui ?

Mercredi, une cinquantaine des Parias Cohortis ont fait le déplacement à Valenciennes pour encourager le PSG lors de la 7e journée de la Ligue 1. Ils sont plutôt optimistes. Aucune notification d'arrêté préfectoral ni d'annulation des billets. Des policiers viennent même à leur rencontre, après s'être concertés avec la sécurité du stade, pour leur donner le feu vert. «Les forces de police nous ont escortés jusqu'au stade et une fois là-bas on décide finalement de nous refuser l'accès», raconte PsyKdav, qui se charge du lien avec les médias. Les supporters auraient été «trop virulents» lors de la pause goûter sur la terrasse d'un fast-food du centre-ville. «Si vous regardez les vidéos de surveillance, vous voyez juste des gars chanter», se défend le Parisien.

Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Mais les Parias Cohortis ont décidé de contre-attaquer. «On est contact avec notre avocat pour qu'il nous dise comment réagir face à des situations comme celle-là», explique PsyKdav. Il a lui-même enregistré, sous les conseils de Me Pierre Barthélémy, les explications des stadiers. L'ordre «vient du stade de Valenciennes», dit l'un des hommes sur la bande. Aucun responsable ne viendra s'expliquer sur cette décision. Aucune notification écrite ne sera remise aux supporteurs lésés. «Il faut que votre avocat contacte le responsable de la sécurité de Valenciennes», renchérit le même homme. Le responsable en question ne répondra à aucune des nombreuses sollicitations de Me Barthélémy et de Libération.

Un arrêté avait bien été émis par la sous-préfecture de Valenciennes. L'accès au stade du Hainaut était interdit «à toute personne dépourvue de billet», ce qui n'était pas le cas des Parias Cohortis. Etait aussi visée «toute personne ayant appartenu ou étant susceptible d'avoir appartenu à une association de supporteurs du PSG dissoute, ou appartenant à une association de supporteurs en activité». PsyKdav est formel, les Parias sont un groupe non-officiel, pas une association, même si ses membres sont contre la politique du PSG de «pacification» des tribunes, entamée avant même la reprise du club par Qatar Sport Investment et poursuivie depuis. «Là, c’est au-delà des Qataris et du PSG, on est des citoyens, on a des droits», peste-t-il.

Privés de stade partout en France

«Cet épisode s’inscrit dans la continuité de la politique du PSG et des pouvoirs publics depuis plusieurs mois, analyse Nicolas Hourcade, sociologue et spécialiste du supportérisme en France. Le PSG a clairement affirmé vouloir choisir son public.» S'appuyant sur la dissolution des associations d'ultras et de hooligans et les interdictions de stade, le club chasse tous les éléments violents, ou susceptibles de l'être, de ses tribunes. Le problème c'est que les dirigeants ne s'arrêtent pas là. «Il y a un blocage absolu du PSG envers tous les supporteurs contestataires», continue Nicolas Hourcade. L'arrivée des Qataris à la tête du PSG a marqué l'arrêt définitif des discussions entre le club et les supporters. Pas question de les laisser contester quoi que se soit et surtout pas le prix des billets qui monte en flèche. Et la meilleure façon c'est encore de les maintenir à distance, même lors des rencontres à l'extérieur.

A Toulouse, en février dernier, deux cars de supporteurs restent sous la surveillance des CRS pendant près de huit heures. Aucun des passagers ne pourra voir le match. Deux mois après, le club d'Evian annule des billets pris sur Internet par des fans parisiens, sur injonction de la préfecture. «De nombreux arrêtés interdisant ou limitant les déplacements des supporteurs parisiens posent de gros problèmes par rapport au respect des libertés publiques. S’il s’agit de lutter contre la violence et le racisme, c’est tout à fait normal. S’il s’agit d’aider le PSG à trier son public et à écarter ceux qui critiquent la politique du club, ça ne l’est plus du tout, observe Nicolas Hourcade. Mais ça ne choque pas grand monde car les supporteurs, particulièrement Parisiens, ont une très mauvaise image.»
La CNIL et les 2 007 «indésirables»

Ce qui pourrait choquer en revanche, c’est l’existence d’une liste de supporteurs parisiens indésirables. Lorsque PsyKdav tente de se procurer un billet, par téléphone, pour le déplacement du PSG à Nancy, la saison dernière, on lui aurait répondu : «Désolé mais vous êtes sur la liste de personnes à qui je ne peux pas vendre de places.» On connaissait les interdits de stade, qui ont été informés officiellement de leur statut. On découvre les indésirables du PSG. Selon la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) ils seraient 2 007 sur cette liste noire, dont le club nie l'existence.

En novembre 2012, lors d'une visite dans les locaux du club, la CNIL découvre en effet deux fichiers de supporteurs. Le premier liste les interdits administratifs ou judiciaires de stade. Dans le deuxième, on retrouve plus de 2 000 personnes répertoriées comme «indésirables» car elles auraient eu «un comportement non conforme aux valeurs du club». A la fin du mois d'août 2013, la CNIL met en demeure le PSG. La loi lui donne un mois pour s'expliquer. Le sablier est presque vide.

«Une vingtaine de mes clients ont souhaité déclencher une plainte à la CNIL car ils se disaient fichés par le PSG. Au début j’étais sceptique quant à l’existence d’une telle liste mais les témoignages en grands nombre ont fini par me convaincre», explique Me Cyril Dubois. Parmi ses clients, une jeune femme a vu son abonnement résilié et a été interdite de stade. Non pas par le préfet ou par un juge, mais par le club. Elle aurait côtoyé des supporteurs contestataires lors du match France-Japon au stade de France, en octobre 2012. Le PSG aurait fait jouer une clause des conditions de vente qui lui réserve le droit, en dehors de son enceinte sportive, d’apprécier et de sanctionner discrétionnairement des «comportements indécents ou contraire à la morale et aux bonnes mœurs». Des notions «floues et subjectives» que l'avocat dénoncera lors d'une audience en janvier 2014.

«Il y aura toujours des incidents autour du PSG»

Sa mise en demeure par la CNIL pourrait peut-être forcer le PSG à une ouverture, même minime, envers ses anciens supporteurs. «Il faut voir comment la CNIL va suivre ce dossier», estime Nicolas Hourcade. Mais pour lui, «il y aura toujours des incidents autour du PSG» car il existe encore «un noyau de hooligans parisiens». Des incidents sporadiques que le club se fera un plaisir de mettre en avant pour contrôler ses supporteurs. «Le problème de la politique actuelle, c’est qu’elle risque de radicaliser les fans contestataires dont certains ne demandent qu’à soutenir leur club. Parallèlement elle marche, puisqu’ils sont de moins en moins nombreux à s’opposer à cette politique. Du fait des sanctions et des vexations subies, beaucoup de supporteurs abandonnent.»

Les Parias Cohortis, eux, ne comptent pas renoncer. «On veut reprendre le dialogue et pouvoir trouver des conditions qui nous permettent de revenir dans les stades et qui conviennent aux deux parties. On ne lâchera pas.»

Gwendolen AIRES


liberation.fr
kunuz
Citation
Soixante-six ultras mettent en demeure le PSG et la Préfecture de police de Paris

Si le week-end a été sensationnel pour le PSG, le début de semaine risque d’être un peu gâché. A peine rentrés de Marseille avec une victoire (1-2), les dirigeants du PSG ont trouvé ce lundi en début d’après-midi sur leur bureau une mise en demeure. Selon les informations de 20 Minutes, elle émane de 66 de supporters du PSG, dont une partie d'anciens membres des associations Ultras, qui ont décidé d’attaquer frontalement leur club en lui demandant de justifier le refus d’accès au stade Charléty, le 29 septembre dernier, lors d'un match entre l'équipe féminine du club de la capitale et l'OL.

«Ce qu’on veut faire, c’est faire respecter la loi»

Ce courrier est la conséquence d’une longue série d’incidents. Rien que cette saison, le club parisien a interdit l’accès à ces supporters indésirables à Nantes, à Valenciennes, mais aussi à Coubertin (PSG Hand) et donc à Charléty (PSG féminin). «Ce qu’on veut faire, c’est faire respecter la loi, explique Pierre Barthelémy, l’avocat des ultras. On est d’accord pour que les forces de l’ordre et le club s’opposent à la venue d’éléments perturbateurs. Mais on veut que les gens qui font des chants revendicatifs mais respectueux puissent le faire, comme la loi les y autorise».

«Depuis le départ des ultras, le prix des places à été multiplié par trois»

Le fond du problème est là: la base légale sur laquelle le PSG et les pouvoirs publics justifient leurs décisions. Car les «bannis», qui ne sont pas tous interdits de stade, sont souvent inscrits sur la fameuse «liste noire». Une liste qui a valu une mise en demeure de la CNIL au PSG, en septembre dernier. «Ils n’ont aucun problème d’éthique, ils veulent juste trier leurs supporters, reprend Pierre Barthelémy. Je comprends qu’il fallait faire quelque chose après ce qui s’est passé (deux supporters sont morts en 2006 et 2010, ndlr). Mais ils utilisent le fait que ça ait dégénéré pour faire du tri commercial. Depuis le départ des ultras, le prix des places à été multiplié par trois». Ni le club, ni les pouvoirs publics n’ont souhaité commenter cette information pour le moment.

20minutes.fr
JCD
Citation
«Ils ont effacé l’histoire du Parc des Princes»


REPORTAGE A l'occasion du match France-Australie au Parc, un groupe de 200 supporteurs du PSG est venu demander «la liberté pour les ultras». D'autres ont été refoulés, sans raison apparente.
Comment vit un stade de foot ? Au rythme de «Allez les Bleus» ne dépassant jamais les 20 secondes et d’une ola syndicale, dont le seul mérite est de faire se lever les spectateurs une fois dans le match ? Ou bien vit-il grâce à ses supporteurs – ultras ou non – capables de rester debout 90 minutes et de chanter sans discontinuer ? C’est à ce match dans le match que l’on a assisté vendredi soir, au Parc des Princes. La France y accueillait l’Australie pour une rencontre amicale conclue sur le score d’un set à zéro pour les tricolores.
SUR LE MÊME SUJET
REPORTAGE
«Ils ont effacé l’histoire du Parc des Princes» Par Sylvain Mouillard
RÉCIT
Comment le PSG continue de trier les «bons» supporteurs Par Gwendolen Aires
Profitant de la venue des hommes de Didier Deschamps au Parc, environ 200 ultras du Paris Saint-Germain ont saisi l’occasion pour retourner dans leur stade fétiche, que certains n’avaient pas fréquenté depuis plus de trois ans. Une période d’abstinence qui remonte à la mise en place du plan Leproux, visant à pacifier les tribunes. Depuis, la rupture entre le club et les ultras est consommée. La disparition des associations et le placement aléatoire dans l’enceinte se sont accompagnés d’une politique drastique de la direction du club et des pouvoirs publics en direction de ces supporteurs «indésirables».

Les interdits de stade («IDS») ne sont pas les seules cibles. Toute une frange d’ultras – à qui la justice n’a pourtant rien à reprocher – se voient désormais interdire les portes des enceintes, à domicile et à l’extérieur, comme récemment à Valenciennes. Une «liste noire» de 2 007 supporteurs aurait même été élaborée, en toute illégalité, par la direction du PSG, ce qui lui a d’ailleurs valu une mise en demeure de la CNIL.

«VOUS DÉFENDEZ DES GENS QUI SONT DANGEREUX»
C’est pour dénoncer cette situation que plusieurs groupes d’ultras avaient décidé de mener une action vendredi soir. Les consignes étaient claires : discrétion maximale et attitude irréprochable. Environ 200 personnes sont mises au courant. Parmi elles, aucun «IDS». Par petits groupes ou individuellement, munis de leurs billets, les supporteurs doivent gagner les tribunes et se rassembler en un point précis. Ceux qui seront refoulés à l’entrée du Parc pourront faire constater la situation par un huissier. A une demi-heure du coup d’envoi, un groupe de supporteurs rejoint Valérie Canto, huissier recrutée pour l’occasion. Pourtant munis d’un billet acheté «au Leclerc de Blois», ils ont été interdits d’entrée. «Les vigiles nous ont dit qu’on savait pourquoi», explique Timothée (1).

Nouvelle tentative, cette fois en compagnie de Valérie Canto. Nouvel échec. «Ces messieurs ne rentrent pas, pour un motif de sécurité», lance un responsable. Pierre Barthélémy, avocat de plusieurs ultras, tente de parlementer. «Vous défendez des gens qui sont dangereux», lui lance-t-on. L’avocat est décontenancé. Pour lui, aucune raison valable n’a été avancée. «Ils ne font pas de contrôle d’identité, ne vérifient même pas si la personne est interdite de stade ou non. Tout se fait à la tête du client.»

De fait, des «physionomistes» du Paris Saint-Germain sont à l’œuvre, bien que le match soit organisé par la Fédération française de football. Les visages de ces ultras, qui partent souvent soutenir leur équipe à l’extérieur, ils les connaissent. Ils semblent avoir une idée bien précise de qui a le droit d’entrer dans le stade, ou non. «Cela veut dire que le PSG dicte ses ordres à la FFF», juge Pierre Barthélémy.

A quelques minutes du début de la rencontre, Michaël, un des organisateurs, doit se rendre à l’évidence : 13 personnes ne pourront pas pénétrer dans le Parc des Princes. Pourtant munies de billet, sans qu’aucun fait précis ne leur soit reproché, elles finiront la soirée par une prise d’identité réalisée par les policiers. «C’était bien la peine que je m’achète une écharpe de l’équipe de France à cinq balles», sourit un jeune homme, qui espérait ainsi passer incognito.

«CES GENS SONT VICTIMES DE MESURES ILLÉGALES»
Mais si certains ont été refoulés, la majorité, elle, a pu déjouer la surveillance de ses gardes-chiourmes. Rassemblés dans l’ancienne tribune «G Rouge», près du virage Auteuil, les ultras patientent, calmement. Aux alentours de la 20e minute, ils se lèvent d’un coup. Premier slogan, qui claque dans le stade : «Et il est mort, et il est mort le Parc des Princes !» Le cordon de stewards se resserre, mais les chants persistent. «Paris, Paris, c’est nous !», «Liberté pour les ultras !» Une partie de l’enceinte répond en chœur à certains chants. Le reste du stade, lui, ne vibre qu’à moitié, malgré la ribambelle de buts des Bleus.

A la mi-temps, Pierre Bathélémy fait le point par téléphone avec ceux restés à l’extérieur. Ancien de la tribune Auteuil, l'avocat regrette que «malgré des mesures attentatoires aux libertés, rien ne bouge depuis trois ans». Il espère bien demander des justifications sur les refus d’accès au stade, obtenir le remboursement des billets, et, pourquoi pas, «aller en justice». «Le but, c’est de médiatiser notre cause et de montrer que ces gens sont victimes de mesures illégales. Ultras ne veut pas dire casseurs. La plupart de ces gars sont là pour chanter et soutenir leur équipe.»

Au retour des vestiaires, Karim Benzema entre en jeu. Bronca d’une partie du stade, qui saluera pourtant le Madrilène quelques minutes plus tard, quand il marquera d’un plat du pied le sixième but des Bleus. Les ultras, eux, continuent de chanter. L’ambiance baisse cependant d’un cran, et, à quinze minutes du coup de sifflet final, ils décident de quitter le stade. Encadrés par la sécurité, ils s’extirpent des tribunes, un à un. «On est parti avant pour éviter de subir une prise d’identité», raconte Alexandre. Le jeune homme, ancien des «Supras», n’était plus revenu au Parc depuis mai 2010. «Le stade a changé. On dirait qu’il est nouveau.» Un de ses potes ajoute : «Ce n’est plus pareil, ils ont effacé les fresques, ils ont effacé l’histoire.»

Libération.fr
Ceci est une version "bas débit" de notre forum. Pour voir la version complète avec plus d'informations, la mise en page et les images, veuillez cliquer ici.
Invision Power Board © 2001-2025 Invision Power Services, Inc.