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Coronavirus : une usine de masques géante va être construite en Seine-Saint-Denis
L’usine devrait produire, à partir de «début mai», 500 000 masques par jour. Elle sera implantée dans des entrepôts aujourd’hui désaffectés du Blanc-Mesnil.
500 000 masques par jour pour « approvisionner toute l’Île-de-France ». C’est ce que devrait produire, à partir de début mai, une toute nouvelle usine implantée dans des entrepôts, en face du centre commercial Leclerc, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
Le maire de la commune, Thierry Meignen (Libres !) l’a lui-même annoncé ce mardi matin, masque devant la bouche, dans une vidéo tournée sur place et postée sur les réseaux sociaux.
De 500 000 masques par jour à 1 million «si besoin»
C’est en « un temps record », prévient le maire, que ces lignes de production seront mises en place. Et pour cause : il n’y a, pour l’heure… rien du tout. « Les murs et le plafond vont être refaits afin que le lieu soit totalement aseptisé », explique au Parisien Thierry Meignen.
Trois machines en provenance directe de Chine, « avec plusieurs ingénieurs spécialisés », venus pour former les salariés et calibrer le matériel, arriveront la semaine prochaine par un vol spécial. 2 500 mètres carrés seront mobilisés pour démarrer. Une surface qui pourra être agrandie si les besoins le nécessitent. Une quinzaine de salariés devraient être recrutés.
Fier de vous annoncer que #LeBlancMesnil va accueillir la première usine de fabrication de masques d’@iledefrance !Merci à @vpecresse pour son précieux soutien pic.twitter.com/xewi27HWlA
« La production de 400 000 à 500 000 masques par jour pourra monter, si besoin, à 1 million », abonde Thierry Meignen, qui s’attend à ce que l’Etat en préempte une partie. « L’objectif est de permettre à l’Île-de-France d’être indépendante concernant les masques », précise le maire.
Un homme d’affaires chinois derrière l’usine
Derrière ce projet d’usine, un homme d’affaires chinois bien connu en Seine-Saint-Denis, Hsueh Sheng Wang, à la tête du groupe immobilier Eurasia, louant principalement en Seine-Saint-Denis des centaines de mètres carrés d’entrepôts et de commerces, et propriétaire de ces entrepôts.
Avec d’autres hommes affaires chinois, Hsueh Sheng Wang a déjà contribué depuis le début de la crise à la livraison en France de milliers de masques en provenance de Chine. « Et on va continuer », affirmait-il, fin mars. Avec cette usine, l’homme d’affaires a finalement décidé de mettre les mains dans le cambouis.
« C’était difficile d’opérer les livraisons avec l’état du trafic aérien et on s’est vite rendu compte que ce ne serait pas suffisant, donc on a proposé l’idée de cette usine qui a convaincu les élus », explique ce mardi au Parisien Hsueh Sheng Wang.
« Il y aura énormément besoin de masques après le 11 mai, donc nous voulons participer à l’effort », continue l’homme d’affaires. L’usine du Blanc-Mesnil pourrait être fermée dès la fin de la crise et l’absorption de la demande, précise encore Hsueh Sheng Wang.
Alors que les masques se révèlent désormais nécessaires dans la lutte contre la propagation du coronavirus, ils seront un point majeur de la stratégie de déconfinement du gouvernement. Certains élus plaident même pour le port obligatoire. Le président Emmanuel Macron avait annoncé, fin mars, l’ambition de la France d’obtenir une « indépendance pleine et entière » concernant la production de masques.
le parisien