On pourrait parler de pratiquement tous les sujets qui mettent en lumière une fois de plus qu'on est dans une crise d'inégalité systémique mais dans les sujets qui passent sous les radars, la justice, la constitution, les libertés fondamentales, c'est pas mal.On pourrait plonger dans le sujet sous tellement d'angles différents,un congénère fait du bon taffe sur ce sujet:
https://twitter.com/raphkempfPour ne pas rentrer dans le vif avec le fond des ordonnances sur le sujet que ce soit sur la détention provisoire ou les soit disant garant de la constitution et rester dans du "léger" une tribune où quelques avocats se sont fait un peu plaisir :
Citation
Aujourd’hui dans une société qui vacille sous la peur et rêve de dictature, ils devraient rendre la justice c’est-à-dire être le dernier rempart institutionnel des libertés publiques et privées contre l’arbitraire.
Ils devraient intervenir dans l’urgence pour sauver des familles que le confinement déchire, protéger des enfants battus.
Au lieu de quoi ils se terrent !
Le plus étonnant est que cette disparition de la justice n’a pas encore provoqué de guerre civile ou de retour à la loi du Talion.
Bizarrement, mais au prix d’une éclatante victoire des plus forts sur les plus faibles, la société confinée s’accommode de la disparition de la justice.
https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invi...amp;xtor=CS3-67Sinon pour revenir au confinement ,chacun à leurs manières et de façon complémentaire mes "congénères": PEB,Lordon et Viktorovitch aident en étant des bons vecteurs de substitution avec un bon rythme de production, sur ces 10 derniers jours :
Citation
Il faut en tout cas écarter l’idée que la sortie de crise, supposé qu’on sache à quoi elle pourrait ressembler, entraînerait par soi la chute de ce gouvernement, et plus encore de cet ordre. Quitte à choisir entre l’hypothèse « après tout sera comme avant » et l’hypothèse opposée « plus rien ne sera semblable », autant partir de la première, d’ailleurs la plus réaliste, mais pour armer de quoi faire advenir la seconde. Rien n’est moins sûr en effet que les justes colères accumulées triomphent sans coup férir et balayent un pouvoir dont l’irresponsabilité, la nullité, auront été poussées au point d’être criminelles. Il n’y a aucun sens moral ou de la justice intégré dans le programme de l’histoire — d’ailleurs, il n’y a pas de programme de l’histoire.
(...)
Il reste que nous sommes physiquement à l’arrêt, quand la politique qu’appellera la « sortie » passe nécessairement par la rue. Et que nous le sommes pour un moment. Nous avons intérêt à en prendre notre parti sauf à nous épuiser en rages inutiles. C’est un parti qui signifie tout sauf dételer — qui signifie même l’exact contraire. La crise en tout cas n’aurait pas lieu pour rien si elle faisait enfin prendre consistance à l’idée que ce qu’il s’agit d’envisager est de l’ordre d’un renversement, et qu’il n’y a pas d’action de renversement sans une organisation de renversement.
L’autre idée à faire grandir, de toute façon, c’est qu’ils ne perdent rien pour attendre. On s’avise alors que du fond de notre infortune présente, il est une petite chose qui nous est favorable : les masques ! Fin 2019, nous en étions restés à l’interdiction de nous masquer le visage — pour manifester. 2020, nous serons bientôt obligés d’en porter — le contrôle de l’épidémie et les remises au travail forcées le demandent. C’est parfait : nous aurons des masques, nous devrons les porter. Et nous les porterons. Patience.
https://blog.mondediplo.net/patience
Citation
à la vérité il n’y a pas trente-six solutions pour supprimer les problèmes de la finance de marché, il n’y en a même qu’une : supprimer la finance de marché.Mais des intérêts si puissants y sont accrochés si fort qu’il fallait toute la naïveté du monde pour imaginer que, dans le cadre maintenu des institutions politiques du néolibéralisme, quoi que ce soit de sérieux pourrait être entrepris de ce côté-là.
(...)
Et puis dès la mi-2009, la vague proprement financière-bancaire de la crise ayant été contenue, le retour à l’écurie était prononcé : tous ces déficits qu’on avait laissés se creuser, c’était pour l’année en cours, pas davantage, le programme désormais était : restauration du sérieux, la dette qu’on ne peut pas laisser à nos enfants, nécessaires efforts — et nous voyons se dessiner une configuration que ni Hegel ni Marx n’avait prévue : la première fois comme farce, la seconde (celle où nous sommes aujourd’hui) comme énorme farce.
(...)
Ces mouvements de bonne volonté n’auront qu’un temps, moins long que celui du fût du canon, et sans doute aussi étroitement compté que les tolérances de 2009 — pour cette année, sous le coup de la légitime émotion sanitaire, ça va, mais dès que possible : Disziplin ! Villeroy de Galhau à la Banque de France, Lagarde à la BCE, Le Maire à Bercy : le discours stéréophonique des « efforts » est déjà là pour nous y préparer. Alors viendra la seconde fois comme énorme farce. La détresse financière de l’Italie, de l’Espagne, peut-être de la France également, s’annonce sans fond. Et de même, en face, l’intransigeance des institutions européennes sous hégémonie du bloc allemand.
(...)
Pour que l’euro ne termine pas cette fois, il ne reste qu’une possibilité hors la stratégie « cierges et miracle » : que l’Allemagne, elle aussi, soit contrainte à cette solution de l’annulation des dettes pour éviter d’y rester comme les copains. La seule chose qui puisse sauver l’euro, c’est que l’Allemagne se voie elle-même incapable d’accommoder le choc titanesque dans le cadre de ses propres prescriptions. Et qu’elle aussi se trouve en situation de devoir arbitrer entre le maintien de ses principes et la préservation de ses intérêts essentiels — entendre : contenir la dislocation économique et sociale. Ce dont l’Allemagne est rigoureusement incapable — transacter sur ses principes avec les autres — peut-être le peut-elle avec elle-même. Encore faudrait-il qu’elle rende le bon arbitrage, qu’elle le rende suffisamment vite et suffisamment fort pour que d’autres n’y soient pas passés avant et que tout n’ait pas explosé avant la Pentecôte allemande. Alors, et alors seulement, l’euro aurait une dernière, une ultime chance.
(...)
Mais le séisme sous-marin a eu lieu, il propage son onde, et la ligne de front du tsunami s’est mise en mouvement. Elle nous vient dessus, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Révolution.
https://blog.mondediplo.net/euro-le-miracle-ou-la-mort