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Football : Thiriez réussit à imposer son projet de chaîne de la LFP
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a décidé, mardi 14 décembre, d'attribuer une fréquence payante de la TNT (télévision numérique terrestre) à C Foot, le projet de chaîne de la Ligue de football professionnel (LFP). Deux autres candidats étaient en lice pour l'obtention de cette chaîne : Canal + et l'opérateur TV Numeric.
Lundi, le CSA avait auditionné chacun des candidats. Frédéric Thiriez, qui porte depuis le début à bout de bras ce projet de chaîne de la LFP, avait apparemment fait forte impression, très à l'aise dans la présentation de ce dossier qu'il maîtrise sur le bout des doigts, et qu'il n'a cessé de défendre malgré les réticences qui se sont exprimées en interne.
Pour Thiriez, la création de cette chaîne, pour laquelle il ambitionne de réunir 700 000 abonnés dès 2013 et autour de 3,5 millions en 2014, doit permettre d'assurer une plus grande pérennité au football français, aujourd'hui largement dépendant de la renégociation, tous les trois ans, des droits TV. La LFP touche actuellement 688 millions d'euros au titre des droits de retransmission de la Ligue 1, dont 465 millions proviennent de Canal+ et 203 millions d'Orange. Toutefois, Orange, dont la chaîne n'a séduit que 270 000 abonnés, a depuis jeté l'éponge et cherche un repreneur.
Commercialisée 4 euros par mois, CFoot, qui se présente comme "la chaîne généraliste du football " proposerait, dès la rentrée 2011, des matches en direct de Ligue 2 et des matchs en différé de Ligue 1 et de Coupe de la Ligue. Elle se donnerait également comme mission de parler de "tous les foots" (féminin, amateur...), a aussi indiqué Michel Seydoux, le président du LOSC, qui accompagnait lundi Frédéric Thiriez lors de la présentation au CSA.
De son côté le CSA justifie son choix parce que "ce projet contribue à la diversité des opérateurs et s'inscrit dans sa volonté de donner un nouvel élan à la TNT payante".
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a décidé, mardi 14 décembre, d'attribuer une fréquence payante de la TNT (télévision numérique terrestre) à C Foot, le projet de chaîne de la Ligue de football professionnel (LFP). Deux autres candidats étaient en lice pour l'obtention de cette chaîne : Canal + et l'opérateur TV Numeric.
Lundi, le CSA avait auditionné chacun des candidats. Frédéric Thiriez, qui porte depuis le début à bout de bras ce projet de chaîne de la LFP, avait apparemment fait forte impression, très à l'aise dans la présentation de ce dossier qu'il maîtrise sur le bout des doigts, et qu'il n'a cessé de défendre malgré les réticences qui se sont exprimées en interne.
Pour Thiriez, la création de cette chaîne, pour laquelle il ambitionne de réunir 700 000 abonnés dès 2013 et autour de 3,5 millions en 2014, doit permettre d'assurer une plus grande pérennité au football français, aujourd'hui largement dépendant de la renégociation, tous les trois ans, des droits TV. La LFP touche actuellement 688 millions d'euros au titre des droits de retransmission de la Ligue 1, dont 465 millions proviennent de Canal+ et 203 millions d'Orange. Toutefois, Orange, dont la chaîne n'a séduit que 270 000 abonnés, a depuis jeté l'éponge et cherche un repreneur.
Commercialisée 4 euros par mois, CFoot, qui se présente comme "la chaîne généraliste du football " proposerait, dès la rentrée 2011, des matches en direct de Ligue 2 et des matchs en différé de Ligue 1 et de Coupe de la Ligue. Elle se donnerait également comme mission de parler de "tous les foots" (féminin, amateur...), a aussi indiqué Michel Seydoux, le président du LOSC, qui accompagnait lundi Frédéric Thiriez lors de la présentation au CSA.
De son côté le CSA justifie son choix parce que "ce projet contribue à la diversité des opérateurs et s'inscrit dans sa volonté de donner un nouvel élan à la TNT payante".

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CFoot : sept mois de tractations dans les coulisses du foot français
Lundi, quand il est venu présenter son projet de chaîne généraliste de foot devant le CSA pour obtenir une fréquence sur la TNT payante, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), était accompagné de Jean-Michel Aulas et Michel Seydoux, les présidents de l'OL et du LOSC. Une première victoire, avant celle, mardi, qui le voyait obtenir gain de cause.
Car depuis qu'il a officialisé, le 7 mai, son intention de créer une chaîne de la LFP, Frédéric Thiriez a dû faire face à l'hostilité du foot professionnel. S'il a dû faire des concessions, il a toutefois réussi à imposer sa vision pour le développement du foot français.
L'idée du lancement d'une chaîne de la LFP — "dans deux ans" — intervient après l'échec de l'appel d'offres pour les matches de Ligue 2 pour les saisons 2010-2011 et 2011-2012 — avec une proposition jugée insuffisante de Ma chaîne sport (5 millions d'euros) —, et en vue de la renégociation des droits de la Ligue 1 en 2012. Anticipant un départ d'Orange, qui verse chaque année 203 millions d'euros pour la diffusion de la Ligue 1 (contre 465 pour Canal+), Frédéric Thiriez a décidé de prendre les devants.
Beaucoup voient là le début d'une partie de poker menteur pour s'assurer que Canal+ ne serait pas seule sur la grille de départ pour l'achat des droits du foot en 2012. Une situation dans laquelle la chaîne cryptée se serait trouvée en position de force pour négocier les droits à la baisse. "En 2012, Orange n'achètera plus de droits premium et on ne sait pas quel montant va mettre Canal+, qui restera de toute façon notre partenaire : l'idée d'avoir notre chaîne est une évidence, une nécessité", plaide M. Thiriez.
Au cours de l'été se dessine l'idée d'un rachat d'Orange Sport par la LFP. Michel Seydoux est l'un des premiers à exprimer ses réticences sur cette démarche, qu'il trouve prématurée : "Personne aujourd'hui ne peut sérieusement avancer un chiffre", il n'y a que "des spéculations", d'ici au prochain appel d'offres en 2012, explique-t-il. En septembre, M. Thiriez doit faire face à la fronde des présidents de clubs lors d'une réunion de la commission marketing de la Ligue, au cours de laquelle il soumet une lettre d'intention pour le rachat d'Orange Sport. Le modèle économique défendu par le président de la LFP, qui croit pouvoir faire croître le nombre des abonnés à la chaîne de 300 000 à 1 ou 2 millions, ne convainc pas, et les membres de la commission menacent de démissionner.
Pourtant, l'idée de la création d'une chaîne de la Ligue fait son chemin. Au nom du syndicat des clubs (UCPF), Michel Seydoux travaille à la redéfinition du projet. De là émerge l'idée de CFoot, une chaîne contrôlée à 100 % par la LFP. Pour bâtir le dossier, la Ligue s'entoure d'experts, notamment Eric Hannezo, l'ex-patron des sports de TF 1, qui élabore une grille dont le coût est évalué à 20 millions d'euros.
Une fois le projet redéfini, l'Union des clubs professionnels de football donne mandat, fin novembre, à la LFP pour se porter candidate à l'obtention d'une fréquence sur la TNT payante. Cette fois-ci, l'Union nationale des footballeurs professionnels affiche un soutien "sans réserve et de façon unanime" à Frédéric Thiriez. "Des gens étaient sceptiques, mais la cellule de réflexion que j'ai menée sous l'égide de la Ligue a réfléchi et apporté des réponses, et ce travail a convaincu les sceptiques", soutient alors Michel Seydoux...
En concurrence avec Canal+ et TV Numeric pour l'obtention d'une fréquence sur la TNT payante, la LFP a convaincu, mardi 14 décembre, de la qualité de son dossier. Mais ce n'est que la première étape du pari dangereux qu'a pris la LFP. Car comme l'expliquait fin novembre le président de l'UCPF, Jean-Pierre Louvel : "Il y a un risque financier, mais nous le prenons car l'enjeu est plus important."
Lundi, quand il est venu présenter son projet de chaîne généraliste de foot devant le CSA pour obtenir une fréquence sur la TNT payante, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), était accompagné de Jean-Michel Aulas et Michel Seydoux, les présidents de l'OL et du LOSC. Une première victoire, avant celle, mardi, qui le voyait obtenir gain de cause.
Car depuis qu'il a officialisé, le 7 mai, son intention de créer une chaîne de la LFP, Frédéric Thiriez a dû faire face à l'hostilité du foot professionnel. S'il a dû faire des concessions, il a toutefois réussi à imposer sa vision pour le développement du foot français.
L'idée du lancement d'une chaîne de la LFP — "dans deux ans" — intervient après l'échec de l'appel d'offres pour les matches de Ligue 2 pour les saisons 2010-2011 et 2011-2012 — avec une proposition jugée insuffisante de Ma chaîne sport (5 millions d'euros) —, et en vue de la renégociation des droits de la Ligue 1 en 2012. Anticipant un départ d'Orange, qui verse chaque année 203 millions d'euros pour la diffusion de la Ligue 1 (contre 465 pour Canal+), Frédéric Thiriez a décidé de prendre les devants.
Beaucoup voient là le début d'une partie de poker menteur pour s'assurer que Canal+ ne serait pas seule sur la grille de départ pour l'achat des droits du foot en 2012. Une situation dans laquelle la chaîne cryptée se serait trouvée en position de force pour négocier les droits à la baisse. "En 2012, Orange n'achètera plus de droits premium et on ne sait pas quel montant va mettre Canal+, qui restera de toute façon notre partenaire : l'idée d'avoir notre chaîne est une évidence, une nécessité", plaide M. Thiriez.
Au cours de l'été se dessine l'idée d'un rachat d'Orange Sport par la LFP. Michel Seydoux est l'un des premiers à exprimer ses réticences sur cette démarche, qu'il trouve prématurée : "Personne aujourd'hui ne peut sérieusement avancer un chiffre", il n'y a que "des spéculations", d'ici au prochain appel d'offres en 2012, explique-t-il. En septembre, M. Thiriez doit faire face à la fronde des présidents de clubs lors d'une réunion de la commission marketing de la Ligue, au cours de laquelle il soumet une lettre d'intention pour le rachat d'Orange Sport. Le modèle économique défendu par le président de la LFP, qui croit pouvoir faire croître le nombre des abonnés à la chaîne de 300 000 à 1 ou 2 millions, ne convainc pas, et les membres de la commission menacent de démissionner.
Pourtant, l'idée de la création d'une chaîne de la Ligue fait son chemin. Au nom du syndicat des clubs (UCPF), Michel Seydoux travaille à la redéfinition du projet. De là émerge l'idée de CFoot, une chaîne contrôlée à 100 % par la LFP. Pour bâtir le dossier, la Ligue s'entoure d'experts, notamment Eric Hannezo, l'ex-patron des sports de TF 1, qui élabore une grille dont le coût est évalué à 20 millions d'euros.
Une fois le projet redéfini, l'Union des clubs professionnels de football donne mandat, fin novembre, à la LFP pour se porter candidate à l'obtention d'une fréquence sur la TNT payante. Cette fois-ci, l'Union nationale des footballeurs professionnels affiche un soutien "sans réserve et de façon unanime" à Frédéric Thiriez. "Des gens étaient sceptiques, mais la cellule de réflexion que j'ai menée sous l'égide de la Ligue a réfléchi et apporté des réponses, et ce travail a convaincu les sceptiques", soutient alors Michel Seydoux...
En concurrence avec Canal+ et TV Numeric pour l'obtention d'une fréquence sur la TNT payante, la LFP a convaincu, mardi 14 décembre, de la qualité de son dossier. Mais ce n'est que la première étape du pari dangereux qu'a pris la LFP. Car comme l'expliquait fin novembre le président de l'UCPF, Jean-Pierre Louvel : "Il y a un risque financier, mais nous le prenons car l'enjeu est plus important."