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Les dangers du Dynamo Kiev
Le Paris Saint-Germain fait son entrée en lice en Ligue des Champions dans quelques heures. En face se dresse un club habitué aux joutes européennes : le Dynamo Kiev. Même s’il a perdu de sa superbe tant sur le plan national que sur le plan européen, le club de la capitale ukrainienne a de quoi inquiéter les Parisiens.
Le coach Yuri Semin possède des joueurs de qualité dans toutes les lignes. Au poste de gardien de but, il peut compter sur le jeune Maksym Koval (19 ans) qui a su profiter de la blessure de l’habituel titulaire Oleksandr Shovkovskiy, 356 matchs sous les couleurs du Dynamo, pour s’imposer. C’est sans doute le début d’un très long règne tant le jeune ukrainien semble mature et prêt pour le haut niveau. Devant lui, on va retrouver une vieille connaissance du Parc des Princes en la présence de Taye Taïwo au poste d’arrière gauche. Capable du meilleur comme du pire, le Nigérian reste très dangereux sur coup de pied arrêté avec sa frappe de balle dévastatrice. De plus, il sera sans doute très motivé pour ce match, lui qui a montré par le passé sa haine pour le PSG. Son pendant à droite est brésilien et se nomme Danilo Silva. A 25 ans, il est au club depuis 2010 où il connait sa première expérience européenne, lui qui avait déjà porté les couleurs de l’Internacional et du Guarani FC au Brésil. Contrairement à la tradition brésilienne, Danilo Silva n’est pas un grand attaquant. Plutôt grand (1m86), il brille par sa solidité défensive et par son jeu de tête efficace. Il faudra bien ça face aux attaquants parisiens. La charnière centrale est elle composée de Betao, un autre Brésilien, et de l’Ukrainien Yevhen Khacheridi. S’ils ne brillent pas vraiment par leur rapidité, ces deux-là vont être très difficile à prendre dans le jeu de tête et seront dangereux sur les phases arrêtées. Le duel avec Ibrahimovic, lui aussi adepte du défi physique, s’annonce très intéressant. Il faut noter que cette défense a tendance à avoir du mal face aux dribbleurs et aux joueurs rapides, comme l’ont prouvé les 3 buts encaissés il y a deux semaines face aux joueurs du Shaktar Donetsk.
Un effectif fourni
Niko Kranjcar, l’homme en forme du côté du Dynamo.
C’est au milieu de terrain que Yuri Semin a l’embarras du choix. En effet, il n’y a pas moins de 7 joueurs qui peuvent prétendre à une place de titulaire. Bien sûr, certains ont l’avantage sur d’autres. Parmi eux, le plus connu est sans doute Miguel Veloso. Le récupérateur de l’équipe du Portugal lors du dernier Euro a su se rendre indispensable dans l’entrejeu du Dynamo. Ses qualités de relance et son pressing constant font merveille dans le championnat ukrainien et vont sans doute poser de gros problèmes aux Parisiens. A ses côtés, plusieurs joueurs se tirent la bourre. On retrouve notamment le croate Vukojevic, ancienne star du Dinamo Zagreb, et l’Ukrainien Denys Garmash, formé au club et qui semble avoir les faveurs du coach. Dans un registre plus offensif, on retrouve le joueur en forme du Dynamo : Niko Kranjcar. Auteur d’un doublé la semaine dernière face au Karpaty Lviv, le milieu offensif est une valeur sûre. Passé du côté de Tottenham où il n’a pas laissé que des bons souvenirs, il est en train de s’imposer comme le maître à jouer du plus grand club de Kiev. Ses qualités de dribble et de vision de jeu le rendent indispensable. Mais Kranjcar n’est pas la seule menace au poste de milieu offensif. Les brésiliens Dudu et Raffael sont deux vrais jokers de luxe et peuvent apporter du danger quand ils rentrent en jeu. Sur les côtés, on retrouve le capitaine Oleg Gusev, souvent croisé lors des grandes compétitions européennes sous le maillot de l’équipe nationale d’Ukraine, et le Serbe Ninkovic, titulaire régulier depuis 2004.
L’attaque est aussi très fournie. Le buteur maison, Ideye Brown, est bien connu des Français puisqu’il est passé par le FC Sochaux. Dans un rôle de pur numéro 9, il a déjà inscrit 23 buts en 48 matchs. A ses côtés, la star de l’équipe : Andreï Yarmolenko. Tantôt ailier, tantôt second attaquant, la petite perle de 22 ans est la star montante du football ukrainien. Promu titulaire et « star » de l’équipe nationale lors du dernier Euro, il est le prototype même de l’attaquant moderne. Grand (1m89) mais très vif et bon dribbleur, il donne des maux de tête à tous les défenseurs qu’il croise. Titulaire régulier depuis maintenant un peu plus de deux saisons, il a 37 buts à son compteur. Ces deux là seront à n’en pas douter titulaire face à Paris, mais ce ne sont pas les seuls à être dangereux. Les deux Artem, Kravets et Milevskiy, auront aussi leur mot à dire s’ils entrent en jeu. Connus des amateurs de Football Manager comme étant deux perles, ils ont du mal à s’imposer mais peuvent peser sur la défense. Même si cette attaque reste orpheline d’Andreï Shevchenko, le danger est là et bien là.
Des options tactiques multiples
Semin a à sa disposition plusieurs options tactiques (Getty-image)
La grande profondeur d’effectif dont jouit Yuri Semin lui accorde une forte flexibilité sur le plan tactique. Face aux grosses équipes, il a l’habitude d’aligner un 4-3-3 qui peut très vite se transformer en 4-5-1, avec le seul Ideye Brown devant. L’entrejeu est alors bien gardé par une paire de récupérateurs, le plus souvent Garmash et Veloso. Sur les côtés, Ninkovic et Yarmolenko sont moins offensifs qu’à l’accoutumée et essayent avant tout de bloquer les montées adverses. Pour autant, ils se projettent vite devant et jouent les contres à fond. Kranjcar a un grand rôle à jouer dans ce système, puisque c’est à lui que revient de dicter le rythme du jeu. Ce système d’appui aussi beaucoup sur les coups de pieds arrêtés. Les corners et coups-francs sont joués à fond et tous les grands gabarits montent pour apporter le danger. Il faudra être solide du côté de la défense parisienne dans le jeu de tête.
Semin peut aussi se permettre de faire jouer son équipe en 4-4-2. Même si ça n’a pas marché face au Shaktar il y a deux semaines, il serait intéressant de le faire face au PSG dans la mesure où on a vu que la défense parisienne avait du mal face à deux attaquants qui combinent. Si les Ukrainiens choisissent cette option là, on se retrouverait toujours avec Brown en attaquant de pointe, mais cette fois-ci Yarmolenko l’accompagnerait. De même, on aurait toujours Kranjcar en numéro 10 et une paire de récupérateurs. Ninkovic céderait alors sa place à Gusev qui serait utilisé comme milieu relayeur, sorte de piston qui ferait le lien entre défense et attaque. Ce 4-4-2 est très axial et laisserait quelques espaces sur les côtés, mais cela permettrait sans doute d’avoir une plus forte possession de balle.
En résumé, l’équipe du Dynamo Kiev a plusieurs atouts à faire valoir. Elle possède des individualités fortes (Yarmolenko, Kranjcar, Brown…) mais surtout une vraie profondeur de banc qui permet des choix tactiques audacieux et surprenants. Il n’est pas rare de voir le schéma utilisé complètement changer au fil des minutes et des remplacements. Aux Parisiens de se méfier et de s’adapter.
Sharkfoot