Adu se bat pour existerPrésenté comme un prodige en 2003, Freddy Adu n'a jamais confirmé. L'attaquant américain, qui va jouer la finale de la Gold Cup contre le Mexique dimanche (06h00 en France), veut remettre sa carrière sur les bons rails.
Si certains se posaient la question : Oui, Freddy Adu est toujours joueur de football. Lors de la demi-finale de la Gold Cup, face au Panama, c'est même lui qui a lancé Donovan sur le côté et permis au joueur de Los Angeles de centrer pour le but décisif de Dempsey ! Les Américains ont alors presque autant fêté le milieu de Fulham qu'Adu (22 ans) dans ce qui a ressemblé à une renaissance pour le joueur qu'on présentait comme le plus grand espoir du football mondial en 2003. A l'époque, il avait signé un contrat pro avec DC United alors qu'il n'avait que 14 ans, une chose inédite dans la longue histoire du sport américain ! Courtisé par les plus grands clubs européens, celui qui avait aussi paraphé un contrat d'un million de dollars avec Nike ne se doutait pas qu'il se trouvait au devant d'une carrière qui le verrait évoluer en D2 turque (Rizespor), à Belenenses et à... Monaco.
Car Freddy Adu s'est perdu en cours de route. En quatre ans de carrière aux Etats-Unis, il a marqué seulement 14 buts en 103 matches. Cela n'a pas empêché le Benfica Lisbonne de recruter ce joueur prometteur de 18 ans contre 1,4 millions d'euros à l'été 2007. Le début de la fin pour lui... Sa première année en Europe est moyenne (5 buts en 20 matches avec les Aigles) et le club portugais décide de se passer d'un joueur qui subit la concurrence de Di Maria. Les prêts s'enchaînent : Monaco, Belenenses, Aris Salonique et Rizespor. En cinq ans, Adu ne joue que 37 matches et marque à six reprises. Son contrat ayant pris fin, il est actuellement au chômage et n'a pas été retenu par Sion ou les Danois de Randers après des essais infructueux. Mais il trouve avec la sélection américaine une bouée de sauvetage.
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Avant, je pensais que tout était acquis, a expliqué celui qui a porté le maillot étoilé pour la première fois depuis deux ans mercredi soir.
J'ai longtemps été absent de la sélection et me retrouver là, ça me fait vraiment plaisir. Je veux remercier le staff qui m'a fait confiance. Parfois, je reste sur le banc ou parfois je rentre en match. C'est à moi de prouver que je peux jouer plus souvent.» Bob Bradley, qui a surpris tout le monde en l'appelant pour la Gold Cup, a noté beaucoup de changements dans le comportement de Freddy Adu : «
Lorsqu'il a commencé le stage, tout allait de travers. Mais il s'est accroché et recueille aujourd'hui les fruits de son travail. Il a beaucoup mûri. Et puis, quand vous voyez un joueur qui n'a pas peur d'aller en D2 turque pour se relancer, ça en dit long sur son état d'esprit !» Contre le Mexique, samedi, Adu devrait commencer sur le banc. Mais Bradley et tous les Etats-Unis savent qu'ils disposent d'un joker terriblement revanchard.