Sans doute une deuxième faillite en 10 ans pour le Servette de Genève.
Je suis entre le

et le

, je déteste ce club mais je vais encore plus me faire chier l'année prochaine à suivre la d2 suisse.
La gestion des clubs en suisse romande, c'est incroyable, Servette (2 fois), Lausanne et Neuchâtel on tous subit une faillite dans les 10 dernières années...
Citation
A moins d’un improbable coup de théâtre, la messe est dite. Ce lundi, la Swiss Football League (SFL), l’organe faîtier du football professionnel helvétique, devrait rendre officielle la décision de l’autorité de recours des licences. Une commission indépendante qui ausculte la viabilité financière des clubs pros et qui s’est penchée sur le cas du Servette FC. Selon plusieurs sources très proches du dossier, le couperet est tombé, comme nous l’annoncions déjà sur notre site tdg.ch hier, à la mi-journée.
Pas de licence pour Servette, à moins d’un miracle de dernière minute: ce serait là un coup d’arrêt terrible pour un club qui briguait il y a quelques semaines encore une promotion sportive. Mais qui, selon toute vraisemblance, devra batailler la saison prochaine en Première ligue promotion, voire plus bas encore en cas de faillite (2e Ligue inter).
Dans ce délicat dossier, les réserves sont d’usage puisque les dirigeants servettiens, animés par l’énergie du désespoir, se sont encore réunis hier, jusqu’à tard, pour tenter l’impossible. Une fuite en avant? La réponse tombera, sans appel, autrement dit définitive, aujourd’hui, quand la SFL devrait siffler Servette hors jeu.
Des joueurs avertis…
Tout s’est accéléré hier en fin de matinée. Avec des joueurs avertis par l’entraîneur Kevin Cooper que la licence ferait défaut. Des joueurs qui étaient réunis autour d’une grillade pour fêter la fin de la saison. Triste épilogue en perspective, mais pour amère qu’elle soit, cette conclusion fait suite à une multitude de difficultés qui se sont accumulées ces derniers deux mois notamment.
La Tribune de Genève avait déjà évoqué peu avant Noël les problèmes financiers qui cernaient le Servette FC. Ils ont pris forme à la fin de mars, quand Hugh Quennec a déclaré le club en cessation de paiements. Le président, aux abois, avait alors lancé un pavé dans la mare, demandant aux autorités politiques des remboursements à hauteur de sept millions! Pour les coûts engendrés par le Stade de Genève principalement, mais aussi le centre sportif de Balexert.
Légitime ou pas, cet appel au secours stigmatisait déjà, sans poisson d’avril, toute la précarité de la situation financière du club. Depuis, les joueurs, les employés, le staff, n’ont reçu comme salaire que le mois de mars, en deux fois et grâce à l’aide de clubs de soutien. Les rémunérations d’avril et de mai manquent toujours à l’appel, comme les charges sociales ou le règlement des différents fournisseurs impayés. On parle au total d’un trou dans les comptes qui devrait approcher les 4 millions de francs, ou guère moins!
Un dossier sans garanties
C’est dans ces conditions bancales que les dirigeants genevois ont tout de même constitué un dossier pour obtenir leur licence de jeu en seconde instance, eux qui avaient été logiquement déboutés en première. Dans ce dossier, défendu jeudi matin une dernière fois à Lausanne devant l’autorité de recours, toujours pas de garanties bancaires. Des promesses de financements peut-être, en cas d’obtention du précieux sésame. Mais rien de concret au fond et c’est bien tout ce qui constitue le souci pour les décideurs de l’autorité de recours. Ils ont été confrontés à un club qui réclamait une licence sans pouvoir payer ses joueurs depuis plus de deux mois et sur la base d’une future amélioration fulgurante des finances une fois la licence obtenue. Maigre, trop maigre…
Faut-il croire à un dernier sursaut, un miracle de l’ultime seconde qui pourrait convaincre la SFL? Est-ce seulement encore possible? On en doute sérieusement. Ce que l’on sait, c’est que les dirigeants grenat ont reçu un téléphone de l’autorité de recours dimanche matin, leur signifiant que Servette n’obtenait pas la licence. Et que malgré cela, le président Quennec a voulu mobiliser les dernières énergies. Elles devraient se heurter, aujourd’hui, à une fin de non-recevoir que l’on peut comprendre, Servette offrant plus de risques que de garanties, dans tous les sens du terme.
Un immense gâchis
Dans tous les cas, il s’agit d’un immense gâchis pour Servette, incapable de stabiliser ses finances depuis si longtemps maintenant. Quoi qu’il arrive au fond, licence ou pas aujourd’hui, c’est là le constat d’échec de Hugh Quennec, président et actionnaire unique du club, propulsé à ce poste au printemps 2012. Il était alors le sauveur in extremis d’une deuxième banqueroute après celle de 2005. Trois ans plus tard, après avoir découragé ceux-là mêmes qui l’avaient porté au pouvoir (les premiers soutiens de la Genève financière), Quennec n’a pas réussi dans sa mission, accroché à son poste malgré des appels du pied de plusieurs repreneurs potentiels.
Il sera assez tôt, aujourd’hui, pour dégager toutes les responsabilités des uns et des autres, le cas échéant. De Hugh Quennec bien sûr, enfermé dans ses certitudes opaques. Des milieux politiques ou économiques aussi, si absents dans le soutien à apporter au club phare du canton.
D’autant plus que cette relégation administrative pourrait précéder un autre traumatisme de taille: une nouvelle faillite dans la foulée. Le premier électrochoc devrait tomber aujourd’hui.
Tribune de Genève