Citation (Rub'n @ 04/11/2013 23:16)

Fais-nous un bon CR des familles

Un pote qui a plus de talent pour ça s'en est chargé et j'ai rajouté quelques trucs.
Posé en centre-ville, départ pour le Marakana, aux alentours de 14h30. Sur le chemin, les flics sont positionnés sur tous les coins de rue, controlant certains groupes de mecs de plusieurs unités. On est 4 et on n’y échappe pas. Quand on dit au flic qu’on est français, le mec nous fait une tête improbable, se demandant en gros ce qu’on fou là. Bref, après avoir montré nos papiers, et répondu à la question où sommes nous logés, on repart direction le stade après un bref arrêt sur la boutique de l’Etoile Rouge. On se fait discret, et on se divise 2 par 2 pour éviter les contrôles de flics.
Quelques groupes qui marchent en direction du stade, on s’arrête rapidement au niveau du temple orthodoxe, et on repart toujours à pied aux alentours du stade. Les flics sont de plus en plus nombreux, et au croisement en bas du stade, ils sont carrément nombreux. On sent que c’est un carrefour que les mecs du Partizan doivent emprunter pour aller dans leur tribune. On passe par l’est pour arriver au stade, mais on bifurque avant pour se retrouver juste derrière les entrées en tribune. Un petit tour rapide jusqu’au parcage, où certains visiteurs patientent devant l’entrée. On repart dans l’autre sens, on passe derrière le virage Delije, on est plus de 2h avant le match et y a déjà du monde. Avant de rentrer on se décide de descendre l’avenue pour éventuellement voir un cortège des mecs du Partizan, mais rien, donc on remonte direction notre tribune, la « west » en l’occurrence. . Cortège bien encadré il y aura mais tant pis l'important allait se passer dans le stade.
On rentre vers 16h30, à peine en tribune, que des mecs en parachute avec drapeau de l’Etoile atterrissent sur la pelouse. Il faudra pas 2 minutes pour qu’un visiteur saute sur la pelouse, court sur le terrain pour choper un drapeau, devant les vivas du virage noir et blanc encore assez vide à ce moment là. Malheureusement pour lui, il se fera choper par les flics derrière les buts. Il était pas loin d’y arriver. Bref, ça annonce clairement la couleur de la soirée ! Surtout que ça fait même pas 5 minutes qu’on est là, que déjà 10 bombas ont explosé !
Petit tour par la boutique Delije. Perso je me prends un tee et des sticks (donné t'avais raison Touché

). Et certains murs sont décorés de cette manière :

Puis on se cale en tribune. Derrière le stade, on entend des bombas pété, on se dit qu’un cortège de mecs du Partizan arrive. On comprend très vite que ce sont les Zabranjeni, qui sont responsables de ça. Ils sont parqués dans le même virage que les Grobari, mais avec un no man’s land de 50m et derrière des grillages. Leur parcage est blindé, facile 2000 types.
Les premiers chants démarrent des 2 virages, certains applaudissant l’autre, on se demande pourquoi ? (si certains savent, car c’est une chose qui se reproduira dans la soirée). Le virage Grobari ne bâche pas, on voit juste un message au sol devant une ligne bien stricte de mecs et des drapeaux installés sans plus. C’est alors, que 2-3 mecs du virage Grobari passent le « cordon » de stadiers, pour aller provoquer les Zabranjeni. En 5 secondes c’est le bordel, les mecs se balancent des fumis, des bombas, mais pas réellement de contacts directs entre grilles, car les flics font tampon. Mais c’est un bon bordel qui dure 5 minutes, sous les applaudissements des locaux. Les mecs doutent de rien. Les échanges sont bien violents, et les fumis/bombas volent dans tous les sens (on voit sur les vidéos ci-dessus).
Sur le terrain, seul le gardien du Partizan viendra s’échauffer, explications ? J’imagine que les joueurs se sont échauffés, mais la raison que ce soit pas fait sur le terrain ? Pour éviter de chauffer le stade déjà bouillant ? Bref, l’entrée des joueurs se fait devant les Delije, et le gardien doit rentrer en courant, mains sur la tête pour éviter les projectiles ! Epic !
L’entrée des joueurs est proche. D’un côté les Delije déploient de longues banderoles, à intervalles réguliers, au moins une dizaine, pour au final finir sur le devant de la tribune, devant les acclamations du public. Si quelqu’un (touchéCoulé?) peut traduire les messages. A l’entrée des joueurs, des milliers de petits drapeaux avec le logo et les couleurs de l’Etoile Rouge s’agitent autour des messages. En face les Grobari déploient eux aussi des milliers de petits drapeaux, noir, gris et blanc avec un message sur le devant. Les Zabranjeni, eux déploient une voile avec un enfant avec pied sur le ballon (perso j'adore, super propre!), avec une petite ligne de fumis en dessous. Mais niveau pyro, c’est en face qu’il faut regarder, car les Delije nous font un feu d’artifice géant. Bombas, fumis et surtout fusée scintillante, pour un bordel monstre ! Il faut y être pour s’en rendre compte ! Les vidéos et les photos parlent d’elles mêmes !


Le match a démarré, mais on s’en fou, le spectacle des Delije est monstrueux, les fusées continuent pendant la rencontre, certaines étant d’ailleurs bien proches du terrain et des joueurs. En face, pas de fumis, et la voile Zabranjeni est toujours présente, 5 minutes après le coup d’envoi.
Les poussées sont monstrueuses, d’un côté comme de l’autre, ça fait du coup cacophonie, mais on s’en fou, tellement c’est rare de voir 2 virages massifs chanter comme ça. Les Delije sont forcément un peu au dessus, mais les Grobari ne sont pas en reste, tout comme les Zabranjeni qui malgré leur plus petit nombre, se font entendre, et font même des échanges avec des visiteurs en latérales. 3 foyers d’ambiance, et un stade qui reste debout tout le match, et qui n’hésitent pas à participer. Des bombas, des fumis, en latérales, oui oui on est bien sur une autre planète.
L’Etoile Rouge marque en début de match, sur un but improbable, et les Delije qui craquaient non stop depuis le début, en remettent une couche dans une hystérie générale. En face, les Grobari ne baissent pas le pied et continue leur prestation.
Jusqu’à la mi temps, des fumis sont craqués côté Délije, mais toujours rien côté Grobari. La mi-temps arrive, personne ou presque ne bouge de sa place. On sent que le côté buvette ne fait pas fureur ici. La mi temps repart, pas de coup de mou côté Delije, un petit peu côté Grobari. Mais on comprend très vite pourquoi. Les mecs préparent le craquage, et il ne faudra pas longtemps pour voir leur tribune s’enflammait de toute part ! On sent la discipline, car tous sont craqués au même moment, ce qui donne une effet massif au bordel.
Derrière, à mon avis involontairement, un feu prend suite au craquage, ou du moins si le feu était volontaire, l’ampleur que cela prend derrière n’était pas prévu à mon avis. Car en quelques minutes, le petit feu est devenu véritable brasier, alimenté par les centaines de drapeaux venus faire office de charbon. Les mecs sont sur un chant, qu’ils ne lâcheront pas ! Le premier foyer est immense, obligeant l’arbitre à arrêter le match. Voyant cela, ce sont une bonne dizaine de foyers qui prennent feu ailleurs dans la tribune, donnant une image surréaliste du bordel. En face, les mecs continuent de chanter, très fort, mais faut avouer que le bordel en face est tout simplement énorme ! Ils craqueront bien des fumis, mais je dois avouer que le spectacle en cette 2ème mi temps se passe en face.
Le feu dure, les pompiers arrivent et de la piste essayent d’éteindre le feu. Ca prendra quasiment tout le reste du match, vu que les mecs en tribune font tout pour bloquer les jets d’eau, ravivant le feu avec leur t-shirt, une fois les pompiers passés. Des scènes marrantes, ou des mecs torses nus se mettent carrément sur le jeu d’eau !

Le match a repris, les Zabranjeni, se mettent à craquer eux aussi, alors que l’ambiance est toujours au sommet. La fin du match, avec la pression du résultat, les Delije en remettront une couche pour finir sur des chants puissants, pour pousser leur équipe. Sur le terrain, c’est vraiment pas terrible, très peu de folie, hormis ce tacle assassin à la fin du match, assez magique le truc ! Le Partizan ne parviendra pas à égaliser et le stade chantera sa joie au coup de sifflet final.
Les joueurs de l’Etoile se congratulent, et rentrent aux vestiaires en saluant du terrain le virage Delije. Moi qui m’attendait à une communion de dingue, j’avou avoir été déçu sur ce coup là. Après peut être que les récents évènements (maillots donnés etc) ont fait que, mais bon c’est le derby quoi !
Contraste évident de l’autre côté ou tout le monde ira saluer le virage, d’abord du terrain, mais au moment ou tout le monde repartait, le Capitaine rappelle ses troupes pour finir au pied du virage pendant 10 minutes à chanter, faire des échanges, voire même lancer les chants avec le virage Grobari. Le tout se ponctuant d’applaudissements du reste du stade. Surréaliste ici même que cette communion avec les joueurs, même si on sent que c’est fait aussi par obligation, par peur de représailles derrière.
Sortie du stade, RAS. La Une d'un journal local le lendemain :

Bilan, d’un point de vue rivalité, j’avoue que sur le moment, je m’attendais à ce que ça pète dans tous les sens entre Delije et Grobari. Bon la distance n’aide pas c’est sur, mais même en latérales, les mecs sont mélangés et j’ai pas trouvé d’animosité méchante entre eux. Pas vu d’affrontements, juste entendu le lendemain qu’un bar avait été attaqué, avec vol de bâche des Delije sur un groupe du Partizan (un truc comme les Headhunters je crois), mais pas vu. En ville, dans la journée, hormis des groupes plus ou moins lookés qui passaient à droite à gauche, rien à signaler.
Niveau tifo, c’est pas les tifos sophistiqués de l’Europe de l’Ouest que l’on peut voir ici par exemple, mais la pyro, les chants et l’atmosphere le compenses très largement. Et les 3 tifos étaient tout de même bien fais et agréables.
Des chants aux airs entrainant, puissants, avec de très gros passages, avec de la folie chaotique un peu partout sont vraiment un des éléments forts des matches là bas. Pour la pyro, bah là on touche pour moi le graal, les mecs font ce qu’ils veulent quoi. Entre 300 et 400 fumis sur toute la soirée, craqués à visage découvert, c’est vraiment incroyable, sans parler des fusées, bombas ou autre pétard surpuissants.
De vrais moments de folies, non prévus ou calculés qui amènent ce côté imprévisible, surprenant, qui font tout le charme du football et de son côté excitant.
Ce qui m’a marqué aussi, c’est la réelle autonomie des mecs, que l’on sent craints et respectés. Aucun stadier dans les blocs ou à proximité, personne ne rentre dans le périmètre des virages ou des groupes. Les flics sont là, je pense, en cas de bastons ou d’invasion, mais sinon, ils prennent bombas sur bombas, ils bougent pas d’un poil. De même pour les joueurs, qui voient des fusées au dessus de leur tête en plein action et ils bougent pas une oreille. L’arbitre, arrête le match au moment du feu, mais en France, le match n’a même pas lieu dans les mêmes conditions.
Quant aux abords, on l’a joué c’est vrai discret pour être prévoyant, et on n’a pas eu de problèmes à signaler. Cependant, il est clair que faut pas s’amuser à la jouer décontracte ou happy, mais en la jouant tranquille ça passe sans problème.
On a fait aussi un match de basket du Partizan le dimanche pour la ligue adriatique, contre le Cibona Zagreb. Du monde dans la salle, mais pas d’organisation de groupes. Un peu dommage. Une dizaine de jeunes, lanceront des chants, mais c’était pas la folie.
Par contre, on n’a pas pu avoir de places pour le match du vendredi entre l’Etoile Rouge et le Pana en Euroligue, la salle était blindée...Bref, dommage car ça avait l'air d'avoir bien plus bouger. Mais à la base on venait pour le foot, et on n’a pas été déçu.
A noter dans la ville, des tags dans tous les sens, des différentes entités des virages. Des tags, barrés, sur-barrés, des sticks pas forcément facile à identifier en raison de l’alphabet, mais on s’en sort quand même. On a aussi vu photo du leader du Rad Belgrade à l'endroit ou il a été récemment tué....
Dernier petit point, on a été voir l’endroit où les Toulousains ont été attaqués, et l’escalier d’où Brice a été jeté, fait carrément froid dans le dos…Ca met un coup sur la tête, on se sent tout petit à ce moment

On a stické la zone en sa mémoire.
Sinon pour ce qui est hors stade, la vie n’est pas chère (en gros demie à 1,5€) , la bouffe est bonne, les gens sont sympas (merci encore aux gars chez qui on a dormi et qui nous a chopé les places) et les filles sont dingues !

Elles kiffent les leggings transparents
En gros, c'est prévu qu'on y retourne l'été prochain et si vous avez l'occasion (Pigeon !), n'hésitez pas !!