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PSG-OM (0-0) : dans les coulisses de la retransmission
Nous avons suivi le match dans le car régie de Canal + aux côtés du réalisateur Jean-Jacques Amsellem.
C'est une petite usine ambulante qui fonctionne à plein régime le temps d'un match de football. Hier soir, aux abords du Parc des Princes, le car régie de Canal + fumait. A l'intérieur, une quarantaine de personnes rassemblées face à des dizaines d'écrans et d'immenses claviers, pour retransmettre le clasico. Chef d'orchestre de cette troupe à l'organisation quasi militaire, le réalisateur Jean-Jacques Amsellem, casque sur les oreilles, décide des images qui passent à l'antenne. Avec l'objectif de ne pas « être battu », c'est-à-dire manquer le plan souhaité.
Alors parfois, le ton monte. « C'est lent, merde ! » « Reconnais que c'était moyen. Deux plans moyens. » « Il y a des petites tensions, avoue celui que ses équipes appellent JJ. Mais c'est normal, c'est la pression du direct. » Parmi les vingt-trois caméras positionnées autour de la pelouse — un dispositif « digne d'une demi-finale de Ligue des champions » selon Amsellem —, une filmait en permanence la tribune VIP et ses people (Jamel Debbouze, Matt Pokora, Sagna, Aubameyang, Wiltord, Sorin, Raï, Bianchi...), deux autres étaient postées à côté des bancs du PSG et de l'OM pour ne rien manquer des faits et gestes des entraîneurs Unai Emery et Rudi Garcia.
Pas de Spidercam à cause de la pluie
Une caméra avait aussi été installée à l'extérieur du stade pour filmer l'arrivée des bus des deux équipes. « On ne le fait que pour les grands événements, et PSG - OM reste l'événement du championnat », assure Amsellem, qui fait aussi le lien avec les cameramen et les commentateurs, Stéphane Guy et Eric Carrière, venus saluer les équipes avant le match (et se servir de bonbons).
En revanche, il n'y avait pas de Spidercam. Cette caméra araignée qui se balade au-dessus de la pelouse à l'aide de câbles n'a pas été installée à cause de la pluie qui s'est abattue sur Paris toute la journée. « Elle serait inutilisable au bout de dix minutes, explique Renan Clénet, chargé de production. Il faudrait la faire atterrir au bord pour la nettoyer, mais on n'a pas le droit en plein match. »
La pluie peut également obliger les techniciens du son à réparer, voire à remplacer, certains des vingt micros d'ambiance placés autour du terrain. « Les bonnettes protègent, mais s'il y a beaucoup d'eau, ça ne suffit pas toujours », nous glisse-t-on. Hier, les trombes d'eau ont d'ailleurs eu raison de la liaison entre le car régie et l'une des caméras.
leparisien