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Alain Roche revient sur son départ et règle ses comptes
Par Nils Hugon le 12 septembre 2012
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L’ancien responsable de la cellule de recrutement du Paris Saint-Germain qui a quitté le club après neuf saisons de service, Alain Roche, est revenu sur son départ du club de la capitale, dans les colonnes de L’Équipe. Il revient notamment sur ses relations délicates avec Paul Le Guen.
Son départ du PSG : « Je n’ai pas ressenti de tristesse, plutôt de la nostalgie. J’ai passé neuf ans de ma vie comme dirigeant au PSG, je m’y suis fait des amis. Mais les portes du Parc ne me sont pas fermées. Je peux y aller quand je veux. La séparation s’est bien passée. Pourquoi je suis parti ? Parce qu’on me l’a demandé. Qui ? Le club. J’étais directeur du recrutement, quasiment directeur sportif car je me suis aussi occupé des contrats des joueurs. Leonardo est arrivé. On faisait doublon. C’était compliqué. Il faut respecter la hiérarchie Là, il y avait deux mecs pour le même poste. Je n’avais plus aucune prérogative. Mais oui, bien sûr que ça m’emmerde. C’est une décision difficile à accepter, mais je la trouve quand même assez logique. Les six derniers mois ont été plutôt très compliqués. [...] C’est frustrant de quitter le club à ce moment. Je ne dis pas qu’il n’y avait pas d’argent avant, on avait quand même un budget de 85 millions d’euros, mais j’ai toujours pensé que ce n’était pas suffisant pour jouer le haut du classement et se faire une place en Europe. C’est frustrant aussi, car tu penses à la mise en place d’une organisation plus complète du recrutement, là, tu peux enfin le faire, et finalement, ce n’est pas possible. »
Sa relation avec Leonardo : « On n’a pas réussi à trouver un terrain d’entente. Il a une manière de fonctionner qui est la sienne. C’est quelqu’un qui travaille seul. Il était mon supérieur hiérarchique. Je n’avais qu’à accepter. »
Ses plus belles réussites : « Je suis très fier de ce qu’on a fait avec la post-formation et la formation. Ca a porté ses fruits. On a sorti quelques joueurs, on a eu des résultats exceptionnels chez les jeunes, mais cela n’intéresse personne. Je suis fier de certains joueurs qui sont arrivés, un peu moins d’autres. En cinq ans, on peut faire quelques erreurs. Je ne fuis pas mes responsabilités. [...] Hoarau, on était content de l’avoir. Ceara, même si cela a été galère de le faire accepter… Après, il y a des Jallet, des Nene, des Bisevac… Sessegnon, il a fait une bonne saison et on l’a bien revendu… On peut parler de Makelele et de Giuly, aussi, dans ce cas-là. »
Les transferts ratés : « Vous allez me reprocher qui ? Les deux Brésiliens ? (Willamis Souza et Everton Santos) Tout le monde a fait passer le message. Et Kezman ? Si on me reproche la venue de ces joueurs, je veux aussi être le responsable des joueurs qui ont réussi. Il y en a un paquet. Oui, il y a des joueurs qu’on n’aurait jamais dû prendre, notamment les Brésiliens. Ce n’était pas le moment. On était dans la panique totale. Mais tout le monde doit assumer leur venue. L’une de mes fautes est de ne pas m’être exprimé. Je ne voulais pas polémiquer car le club était en difficulté. »
Ses relations avec Paul Le Guen (entraineur de janvier 2007 à 2009) : « C’était l’enfer. Parce qu’il n’y avait aucune relation. Mon avis ne l’intéressait pas. Il n’avait pas envie de discuter. Il a dit que j’étais incompétent. Comme si j’étais responsable des résultats de Paul Le Guen. C’est une hérésie totale. C’est plus facile de m’attaquer que d’attaquer d’autres personnes. J’ai été blessé qu’un ancien partenaire dise une telle chose. On a tout fait, au club, pour essayer de travailler le mieux possible avec lui. Il a été influencé par son adjoint (Yves Colleu). C’est l’entraineur qui, je pense, a laissé la plus mauvaise image auprès des salariés. Je voulais répondre, mais mon président (Sébastien Bazin) n’a pas souhaité que je le fasse… J’avais envie, ça bouillonnait. »
Son futur professionnel : « Depuis l’âge de dix-huit ans, je suis dans le foot. J’ai une certaine légitimité. Mais, pour l’instant, je n’ai qu’une idée en tête, soigner ma cheville. Je ne suis fermé à rien. Je connais ce milieu, et plein de domaines de ce milieu. je me pose, et je verrai. Au cours de la dernière année, j’ai eu peu d’appels (de propositions, ndlr), et là, j’en ai encore moins. Je n’ai rien reçu de très précis.
CS