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Victime d’insultes racistes lors de la défaite (1-3) des siens face à Montpellier, samedi, pour le compte de la 4e journée de Ligue 1, Ryad Boudebouz, le milieu de terrain sochalien, s’est montré particulièrement affecté par ces propos aussi violents que discriminatoires. Son cas vient s’ajouter à une liste malheureusement longue de joueurs ayant subi ce genre de traitement de faveur. Triste constat.
Dans le collimateur des supporters doubiens depuis qu’il a émis haut et fort son envie de rejoindre l’Olympique de Marseille lors du mercato estival, Ryad Boudebouz, le Franco-algérien du FC Sochaux, n’a pas été épargné samedi soir à Bonal, par des supporters qui n’ont pas hésité à lancer des propos racistes à son encontre. Sa prestation effectuée contre le champion en titre, aussi peu convaincante soit-elle, ne justifie en rien de telles insultes à son égard.
"Dégage sale Arabe, ça fait mal"
"A la sortie du match, quand tu entends ‘Dégage sale Arabe, ici tu n’es pas chez toi’, surtout dans ton club formateur, ça fait mal", a relaté le Fennec ce dimanche sur l’antenne de RMC. "Je comprends que certains supporters soient énervés par rapport à ma prestation d'hier (samedi, ndlr) mais de là à dire « dégage » ou « sale Arabe », je ne suis pas d'accord", a écrit le joueur sur son compte Twitter, au lendemain de la défaite (1-3) des siens face aux hommes de René Girard.
Auteurs d’un début de saison calamiteux avec quatre défaites en autant de rencontres, les Sochaliens sont dans l’obligation de relever la tête au plus vite, au risque de vivre un exercice des plus délicats. Touché mais pas abattu pour autant, le natif de Colmar entend clouer le bec de tous ses détracteurs en prouvant sa valeur sur les pelouses de Ligue 1: "ça m’a touché, mais je sais comment sont ces personnes. Je vais travailler encore plus, je vais les faire taire sur le terrain ".
Le racisme, une fâcheuse habitude
De Bafétimbi Gomis à Samuel Eto’o, sans oublier Souleymane Diawara, Carlton Cole et Kaml Chafni pour ne citer qu’eux récemment, le racisme est un fléau récurrent qui touche le monde du football. Cris de singe, lancers de bananes et autres insultes intolérables visant à attaquer l’origine et la couleur de peau, les cas affluent. Et la situation, inacceptable, ne parait pas s’améliorer ni trouver d’issue favorable au fil des années. Lors d'un match opposant Lyon à Strasbourg en 2008, Jean-Marc Furlan avait traité Fabio Grosso, alors joueur de l'Olympique Lyonnais de "Macaroni de merde". Tout en ajoutant en fin de rencontre: "On ne peut pas dire que l’Italien a renié ses gènes ou sa race". Résultat, l'actuel technicien de l'Estac avait écopé de trois matchs de suspension avec sursis. Ou encore François Ciccolini, entraîneur de Bastia en 2005, qui s'était permis d'insulter Lorik Cana de "sale albanais de merde".
"Le président est au courant, il va essayer de faire quelques chose", a avancé Boudebouz. Mais que faire face à l’idiotie sans nom des gens qui se proclament supporters avant même de connaître quelques notions de respect ? Dans le sport le plus populaire, la situation se dégrade, et ce malgré les appels à l’aide de certains joueurs meurtris par de telles réactions. Si le joueur sochalien a pris du recul depuis ("Je vais les faire taire, on en rigolera peut-être à la fin de l’année") le problème est bel est bien sérieux. Et il convient d'y trouver des solutions au plus vite.