Citation (P.O.M. @ 21/11/2014 11:09)

Pas lu le dernier numéro mais j'ai du mal à comprendre la hype Soda sur Culture. La trame narrative n'est pas folle, esthétiquement les planches ne sont pas incroyables non plus. Après ça se lit plutôt bien, tu t'emmerdes pas mais on est tout de même loin des grands du 9ème art.
Un peu d'accord, j'ai les douze premiers pourtant, mais là en le voyant en rayon, je me suis dit à quoi bon? C'est sympa, pas désagréable à lire, mais c'est pas extraordinaire.
Perso je suis en train de lire des trucs qui me mettent des claques, notamment
l'ascension du Haut-mal de David B
C'est vraiment bien fait, les dessins sont au service de l'histoire, le mec va vraiment très loin avec une histoire sombre et intime. Chef d'oeuvre!
J'ai acheté aussi la réédition de l'intégrale de
LUPUS par Peeters. C'est vraiment une très belles histoire et j'aime beaucoup le trait de Peeters, auteur des pilules bleues notamment et de
Koma que j'avais beaucoup aimé aussi. J'aime son trait dans les version noir et blanc, un peu moins son travail sur la couleur. Ses scénarios sont assez orientés SF avec des bases plus ou moins proches de notre réalité. J'aime moins la dernière série nommée Aâma, s'il gère sa mise en couleur contrairement aux publication précédente, il travaille sur support numérique ce qui donne un rendu assez froid et trop lisse à l'ensemble, mais le scénario reste de grande qualité.
Un auteur que j'ai longtemps cantonné aux seules "pilules bleues" et qui mérite qu'on creuse un peu sa production.
Sinon acheté et pas encore lu le dernier Marc Antoine Mathieu qui comme d'habitude repousse les limites de la bd avec ces albums en noir et blanc et son trait plus que symboliste.
Idem
Revoir Paris de Schuiten et Peeters ( pas Frederick, Benoit! ) qui sort en même temps que l'exposition Revoir Paris qui a lieu à la cité de l'architecture du 20 novembre au 7 mars. Le binôme a beaucoup travaillé sur le thème de la ville et sort volontiers du cadre de la bande dessinée pour conter leurs histoires et dépeindre leur univers des cités obscures.
D'ailleurs je devrais copier ce paragraphe et le coller en sorties à Paris, ça me permettrait de glisser un nouveau truc sur mes potes que personne ne va voir au théâtre sans me faire reprendre de volée par le lyonnais.
Je pense que l'expo est intéressante et j'en ferais un CR une fois que je l'aurais vu. Mais étant fan du travail de Schuiten et Peeters je ne serais peut être pas très objectif.
Je ne sais plus si j'en avais parlé ici mais j'ai fait l'acquisition cet été du coffret
78140 Velizy de Manu Larcenet, qui reprend toutes ses premières publications éditées chez les rêveurs notamment "ex-abrupto" qu'il a écrit au moment du décès de son père. J'ai particulièrement aimé "Presque" et "On fera avec"; mais je trouve que le coffret dans l'ensemble est de très très bonne qualité. On comprend bien mieux les origines sombres et un peu torturées de cet artiste majeur de la bd Française. On se rend bien compte que son univers est extrêmement vaste et que l'auteur a toujours fait le grand écart entre des bandes dessinées légères du type de celles qu'il a édité chez Fluide Glacial, et des productions plus sombres comme Blast récemment et ces premières production donc.
Deux facettes chez cet auteur, qui ne sont pourtant que les deux faces d'une même pièce, Larcenet gardant toujours son humour, noir certes, dans les récits les plus sombres et les plus profonds.
Autre chose et après j'arrête de vous saouler le magnifique
Carnation de Xavier Mussat. Une histoire personnelle et intime, une vie de couple ou une tentative qui va finir par sombrer dans le chaos. L'auteur tente à mon avis de vivre son deuil et de tirer un trait sur cette histoire pour avancer, le regard quasi clinique porté sur la relation, la volonté d'objectivité totale, et l'analyse psychologique à laquelle l'auteur se livre ne font pas tout le charme de la bd mais séduiront les plus girly d'entre nous. Ce qui fait la force de cette bd c'est la façon dont l'auteur joue avec les codes modifiant son style en fonction de son propos, (quelque chose que l'on retrouve un peu dans la bd de David B l'ascension du haut mal dont je parle plus haut d'ailleurs) Il utilise sur certaines parties un dessin extrêmement stylisé et symboliques, pour rendre les parties purement introspectives, les liens entre les parties purement narratives et les parties plus intimes et plus sensitives sont donc extrêmement bien articulées.
La couverture très stylisée représentant un dos de femme écorchée vive, indique bien cette idée de disséquer une relation morte. Pour moi faire aussi bien correspondre une image et une histoire c'est tout simplement du génie.
Bon, ça me fait tout drôle d'écrire des pavés qui ne parlent pas de whisky mais il fallait que ça sorte.
Sinon lisez Soda hein, pas de problème.