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Et si le PSG quittait Saint-Germain-en-Laye…
Et si le PSG choisissait d'installer son nouveau centre d'entraînement à Thiverval-Grignon ? La décision qui devrait tomber à la fin du mois pourrait provoquer un séisme.
18/09/2015 à 17:02 par michel seimando
Le dossier du déménagement du centre d’entraînement du PSG devrait se débloquer à la fin du mois. Et selon nos informations, c’est plutôt le candidat le plus discret, celui arrivé en dernier – Thiverval-Grignon – qui semblerait tenir la corde face à Saint-Germain-en-Laye et Poissy. Le PSG pourrait ainsi quitter la ville qui lui a donné son nom. Un séisme en prévision ? Le PSG pourrait ainsi quitter la ville qui lui a donné son nom.
L’information, si elle est confirmée en haut lieu, pourrait faire l’effet d’une bombe dans le département des Yvelines, et bien plus largement dans le grand monde du ballon rond, tant l’image du PSG est devenue universelle.
Dans ce dossier où le “off” l’emporte largement sur les déclarations officielles, il semble que Thiverval-Grignon puisse rafler la mise. Au grand dam de Saint-Germain-en-Laye et au nez et à la barbe de Poissy.
Joint par téléphone, le maire de Thiverval, Rémi Lucet, assure :
«Les choses sont en train de bouger»
Lui, habituellement si prolixe, a subitement gagné en discrétion.
300 hectares et un château
Il se raconte aussi dans le village de quelque 1000 âmes, des représentants du ministère de l’Agriculture se montreraient très présents. Mieux, alors que l’école d’agronomie doit quitter les lieux seulement en 2019, le ministère de l’Agriculture, propriétaire des lieux, aurait proposé aux dirigeants du PSG d’accueillir, dans un premier temps, les équipes professionnelles au sein du château et dans le parc de Thiverval ; dans un second temps, à partir de 2019, s’installeraient les écoles de formation et les équipes amateurs sur le site de l’actuelle école d’agronomie en partance pour Saclay.
Selon nos informations, des réunions secrètes se sont tenues en plein mois d’août. Mieux, le village attendrait la venue, courant septembre, du cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, l’émir du Qatar, le grand patron du PSG, si le dossier est définitivement bouclé… Le site aurait tapé dans l’œil du directeur général délégué du PSG, Jean-Claude Blanc, qui milite pour créer le ”Centre”dans le château. Les dirigeants du PSG auraient indiqué vouloir arriver dans la plus grande discrétion et créer des accès autour du parc afin de contourner le village.
L’avantage du dossier reste la surface du site qui dépasse les 300 hectares. C’est bien plus que le minimum du cahier des charges (30 ha). Enfin, le château historique de Thiverval (époque Louis XIII), aménageable rapidement, serait une marque d’élégance pour des dirigeants qui apprécient les vieilles pierres du château de Clairefontaine, repaire du football français.
Les dirigeants parisiens accepteraient la seule faiblesse du dossier de Thiverval : son éloignement du Parc des Princes (35 km), qui dépasse la limite (30 minutes maximum de trajet) fixée dans le cahier des charges.
A Saint-Germain-en-Laye, on ne veut pas y croire. On se dit «surpris» si un tel épilogue était confirmé.
Nicolas Rousseau, l’adjoint au maire chargé des Équipements sportifs et des Grands projets assure:
«Nous avons eu et nous avons encore des réunions techniques sur le sujet. Rien ne laisse entrevoir un tel choix»
On se dit à Saint-Germain que, si par malheur les dirigeants du PSG choisissaient un autre projet, la Ville serait avertie en premier. Une élégance minimum du fait de l’histoire commune entre la commune et le club.
Une chose est sûre, le choix de Thiverval-Grignon serait un coût dur pour l’équipe d’Emmanuel Lamy, le maire (LR) de Saint-Germain-en-Laye qui se bat bec et ongles depuis trois années afin de garder le PSG dans sa commune.
DRIEA : le rapport qui fait mal
On se souvient qu’un rapport de la DRIEA (Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement), qui avait fuité au mois d’avril dernier, avait déjà mis à mal un dossier dont le coût de la dépollution du terrain serait jugé trop cher par les dirigeants parisiens.
A l’époque, Emmanuel Lamy avait contesté ces chiffres de 30 à 40 millions d’euros. Il a toujours indiqué que c’était au pollueur (la Ville de Paris) de payer le nettoyage du site. Problème : Anne Hidalgo, maire de la capitale, aurait des difficultés à boucler son budget et souhaiterait, au passage, revendre le Parc des Princes aux Qataris. Un double problème qui pèse dans le dossier.
Une nappe phréatique pour arroser les gazons
Plus positif toutefois, toujours sur le plan technique, les Saint-Germanois auraient fait valoir l’existence d’une nappe phréatique sous le terrain d’Achères-Saint-Germain. Elle permettrait d’arroser, à moindre coût, le gazon des nombreux terrains d’entraînement que le PSG souhaite faire construire. Mais là encore, si le dossier est plutôt bien défendu sur le plan technique, son échec supposé serait dû à un manque de lobbying.
«A Saint-Germain-en-Laye, on se bat sur les aspects techniques pour se faire entendre, mais le prix de la dépollution reste élevé et il n’y a pas d’équipe forte. On semble aussi dépassé par les enjeux», indique une source proche du dossier.
Le maire de Saint-Germain, pourtant, ne lâche rien. Il a choisi dans sa communication politico-sportive de donner la part belle aux féminines du PSG qu’il a d’ailleurs accueillies le 9 septembre, dans sa mairie. Un angle de séduction intelligent, mais cela sera-t-il suffisant ?
De son côté, le maire- adjoint à la Culture, par ailleurs avocat de joueurs de football, Arnaud Pericard, considère :
«Saint-Germain-en-Laye fait partie de l’ADN du PSG». Lui aussi veut «encore y croire».
Si la ville de Saint-Germain-en-laye perdait son club fétiche qui porte en partie son nom, on imagine les dissensions qui éclateraient au sein de l’équipe perdante. Le devoir d’inventaire qui s’ensuivrait pourrait être cinglant et on exigerait de chacun qu’il rende des comptes.
Est-ce qu’on accepterait que le nom de Saint-Germain soit accolé au club de Paris alors que ce dernier aurait quitté les lieux ? Là encore, Emmanuel Lamy a pu rappeler que c’est l’association du PSG qui a déposé le nom auprès de la FFF. C’est elle qui détient la filiation.
La perte du club n’aurait, en revanche, aucun impact sur la population saint-germanoise, bien éloignée des intérêts et des enjeux du ballon rond.
Reste enfin Poissy avec le site des terrasses de Poncy. Ici, le lobbying, on connaît. Comment faire mieux qu’un David Douillet dont l’aura auprès du président Nasser Al-Khelaïfi ne fait aucun doute. Il ne se prive pas de l’appeler sur son portable pour l’inviter à déjeuner. Le palmarès de l’ancien champion de judo ne laisse pas insensibles les Qataris qui investissent tous azimuts dans le sport. David Douillet, le député et Karl Olive, le maire (LR) de Poissy qui connaît la définition du mot “communication“, l’attelage n’a pas de faiblesse. Sans parler du site qui appartient au Département. En revanche, quid des terrains. Situés le long de l’A14 et de l’A13, ils présentent une densité urbaine plus importante. En outre, le site déjà entouré de nombreux centres commerciaux n’est pas isolé comme l’aurait souhaité le PSG.
Saint-Germain-en-Laye, 78 | Thiverval-Grignon, 78 | Poissy, 78
http://www.courrierdesyvelines.fr/2015/09/...-laye%E2%80%A6/![](http://3.bp.blogspot.com/-_6GuXaAQU8o/TzlRoqLajDI/AAAAAAAAAX4/uX20gBFxZMg/s1600/thiverval_grignon.jpg)
Ca fait chier pour Saint-Germain mais 300hectares et un chateau