Citation (Varino @ 11/05/2017 11:40)

ESPN a commencé à licencier en masse et j'ai hate de voir si leurs prochains droits TV partiront à la baisse.
Bon courage à eux, déjà ils leur restent 8ans de NBA à 1,4 milliards l'année.

Sinon pour mettre en perspective:
Citation ("Le Monde")
Au Royaume-Uni, l’audience de la Ligue des champions s’est effondrée.
Le transfert des droits de la compétition européenne d’ITV, première chaîne privée du Royaume-Uni, à BT a divisé par vingt-cinq le nombre de téléspectateurs.
L’UEFA a-t-elle été trop gourmande ? En 2013, l’Union des associations européennes de football annonçait qu’elle avait vendu les droits de retransmission de la Ligue des champions et de la Ligue Europa au Royaume-Uni pour un prix record de 897 millions de livres (1,06 milliard d’euros) pour trois saisons (de 2015-2016 à 2017-2018). L’acheteur était BT, autrefois British Telecom, l’opérateur historique de téléphonie, qui se lançait dans la télévision payante, utilisant le sport comme rampe de lancement.
A l’époque, les concurrents ITV – première chaîne privée du Royaume-Uni, diffusée gratuitement – et Sky – un bouquet de chaînes payantes – ne revenaient pas de la somme versée, plus du double des accords précédents. « Nous ne sommes pas prêts à payer au-delà du raisonnable », grondait alors ITV.
Aujourd’hui, BT est dans la deuxième saison de sa retransmission, mais le bilan de son audience est catastrophique. En particulier pour les treize matchs que le réseau câblé s’est engagé à diffuser gratuitement chaque année : ils n’ont été suivis que par 150 000 téléspectateurs en moyenne lors de la saison 2015-2016. Soit vingt-cinq fois moins que les 3,8 millions de téléspectateurs qu’ITV rassemblait les années précédentes.
Derrière cet effondrement se cache une réalité complexe. Avant que BT ne s’impose, les droits de retransmission étaient séparés entre des matchs gratuits sur ITV et des matchs payants sur Sky. Du côté de ces derniers, BT fait aujourd’hui jeu égal avec Sky. Selon les calculs d’Enders Analysis, un cabinet de consultants, le réseau câblé a réuni en moyenne 512 000 téléspectateurs par match de Ligue des champions en 2015-2016, légèrement mieux que les 479 000 rassemblés par Sky la saison précédente.
En revanche, l’effondrement concerne les matchs gratuits. En la matière, les analystes suspectent que BT ne fasse volontairement aucun effort. « Au regard du choix des matchs diffusés gratuitement, nous nous interrogeons pour savoir si BT cherche vraiment à attirer les téléspectateurs », note Enders Analysis. En clair, les rencontres diffusées en clair par le réseau câblé sont les moins attirantes. Parmi les matchs choisis (qui doivent obligatoirement compter une équipe anglaise) se trouvaient Arsenal contre Dinamo Zagreb, Manchester City contre Mönchengladbach et Manchester United contre Bruges…
Suivre l’exemple du cricket ?
Pour BT, qui a refusé de répondre à nos questions, la stratégie est logique. En se lançant dans la télévision payante, et particulièrement dans le sport, l’opérateur téléphonique historique veut attirer les clients. Il offre des réductions pour ses chaînes de football à ceux qui s’abonnent aussi à son offre de téléphonie et d’Internet haut débit. Mais, pour l’UEFA, le risque est de tuer la poule aux œufs d’or, en coupant progressivement le grand public de la Ligue des champions.
Les instances du football feraient bien de regarder ce qui s’est produit avec le cricket. En 2005, quand l’Angleterre a remporté The Ashes, le grand tournoi contre l’Australie, plus de huit millions de téléspectateurs ont regardé avec passion la rencontre sur Channel 4, chaîne gratuite. Et des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour célébrer la victoire. Depuis, ce sport est entièrement diffusé sur des chaînes payantes, et la dernière finale des Ashes, en 2015, a été suivie par moins d’un demi-million de téléspectateurs. Elle n’a guère provoqué de mouvement populaire, malgré la victoire anglaise. Inquiètes, les instances du cricket ont désormais décidé d’attribuer de nouveau certains droits de retransmission sur une chaîne gratuite.
Cette baisse des audiences de la Ligue des champions n’est pas propre au Royaume-Uni. En France, celles-ci ont lourdement chuté depuis que la prestigieuse compétition est intégralement diffusée par des chaînes payantes. Hormis la finale, qui doit être obligatoirement programmée en clair, les matches ne dépassent guère les 2 millions de téléspectateurs. Ainsi, le 14 février, le huitième de finale aller entre le Paris-Saint-Germain et Barcelone a réuni 1 605 000 téléspectateurs sur BeIN Sports, alors que, le 21 avril 2015, Canal+ attirait 2,2 millions d’abonnés pour Barcelone-PSG et, deux ans plus tôt, pour la même affiche, 3,7 millions de téléspectateurs. A l’époque où TF1 avait les droits (jusqu’en 2011), la chaîne pouvait rassembler jusqu’à plus de 6 millions de fans.
Face à cette érosion, certains sponsors commencent à tirer la sonnette d’alarme et à réclamer une meilleure exposition.