La fin du romantisme ? Après quelques années de joli football, la saison 2009-2010 a été marquée par la victoire d'une froide Inter Milan en C1 et un triste Mondial. Mais le Barça ou Dortmund permettent l'espoir.
Lors de la demie de C1 contre le Barça de Messi, l'Inter a refusé de faire le jeu. Pour mieux l'emporter...(EQ) L'année 2009 avait été marquée par le sextuplé réalisé par Barcelone (C1, Liga, Coupe d'Espagne, Supercoupe d'Europe, Supercoupe d'Espagne, Mondial des clubs). Les Catalans, chantres du beau-jeu, s'étaient inscrits dans la lignée du Milan des années 90 ou de l'Ajax de Cruyff. Ce triomphe
blaugrana faisait suite à un Euro 2008 excitant (2,48 buts par match), remporté par une Espagne joueuse : depuis la France en 1984, aucun vainqueur n'a fait mieux que la
Seleccion avec douze réalisations en six rencontres. On s'imaginait alors ce foot «romantique» allait être la norme pour les années à venir.
L'Inter vainqueur de la C1, un triste Mondial... 2010 n'a pas été folichon.
Malheureusement, 2009-2010 n'a pas confirmé cette tendance. La Ligue des champions a été remportée par une froide équipe de l'Inter menée par le maître tacticien Mourinho. Un technicien capable de faire défendre le serial-buteur Eto'o et d'éliminer le Barça en demies de la C1 en n'ayant presque jamais le ballon. Le club lombard, auteur d'un quintuplé en 2010, a fait passer l'enjeu avant le jeu. Les équipes nationales se sont engouffrées dans son sillage, ne proposant quasiment rien pendant un triste Mondial 2010. De nouveau titrée, l'Espagne est devenue le Champion du monde le moins prolifique de l'histoire (huit buts en sept matches). Même les Pays-Bas, intéressants jusqu'en finale, ont été à l'encontre de leurs principes en attendant un contre hypothétiquement victorieux.
L'Allemagne, terre d'espoir ?
La prégnance de l'enjeu sur le jeu est-elle une tendance lourde ? Peut-être pas. Durant le Mondial, l'Allemagne a été l'équipe à donner le plus de plaisir aux spectateurs. Son Championnat est spectaculaire (plus de la moitié des journées tournent à trois buts par match au minimum). Dortmund, qui domine la Bundesliga, est le symbole de cet état d'esprit : rapide, technique, en une touche de balle, joyeux de jouer tout en oubliant certains principes même du football (les latéraux qui montent simultanément, le récupérateur qui ne couvre pas la montée d'un défenseur central...). En Espagne, il en est de même avec Barcelone, qui explose les compteurs depuis août avec 77 buts en 27 rencontres. En Angleterre, Arsenal tente de suivre le même chemin. Espérons pour les fans de football que ces équipes poursuivent sur leur lancée et en soient récompensées.
- Cyril OLIVES