Citation
Je retournai alors régulièrement au Stade et je rigolais bien. Marseille brilla pendant plusieurs saisons, affronta les plus grands clubs d'Europe et remporta la Coupe au grand désespoir des Parisiens qui courent encore après. Pour une fois, c'était le Sud, Marseille la pauvre, la Méditerranéenne, la cosmopolite (la magnifique), qui faisait la nique à la capitale bourgeoise et arrogante. Seule ombre au tableau de ma satisfaction, Bernard Tapie, que, décidément, malgré le prestige dont il bénéficiait à Marseille, je ne pouvais pas encadrer, trop attaché que je suis à la morale et l'honnêteté. Les magouilles d'icelui amenant l'OM au purgatoire de la D2, le show-biz, les médias, les chroniqueurs sportifs, tels des rats quittant le navire en détresse, commençant à baver sur cette Marseille qu'ils avaient adulée quelque temps auparavant, mon intérêt se transforma en acharnement. Je pris ma carte d'abonné du virage sud et m'intégrai chez les Winners, le club de supporters où mes potes Rachid, Moïse et Christian affichent des drapeaux du Che, des banderoles "Stop Nazis!" et des drapeaux israéliens, comme un défi aux nazillons du Kop de Boulogne du PSG.

Quand même quoi...