Voilà le CR de la session de cette année, de tête vu que je n’ai pas pris de notes cette fois (y a du relâchement…). On s’est pointé sur place à 15h30, donc on a dû se mettre en mode haute montagne rapidement pour profiter des 2h30 qui se présentaient devant nous.
Déjà globalement, ça semblait largement plus blindé que l’an dernier, mais vu le temps de merde c’est peut-être lié au fait que tout le monde restait à l’intérieur. Deuxième constat, l’aspect VIP n’avait pas grand intérêt vu qu’ils n’y présentaient que des nouveautés de toutes gammes + servaient des cocktails dont on se cognait un peu. A contrario, beaucoup plus de bouteilles d’une certains gamme dans l’espace public, ce qui est plutôt sympa.
Côté dégusts (a priori dans l’ordre…):
HSE Small Cask 2007 : j’aime beaucoup la version 2004, on retrouve pas mal de points communs mais peut-être un poil moins d’équilibre sur le boisé, ça reste de bonne facture et ça permet de se déverrouiller les papilles gentiment.
Depaz 2002 : on est rarement déçu par les Depaz, une nouvelle fois on est sur un rhum très rond et fin, aux antipodes des bruts de fûts. Certains lui reprocheront un manque de caractère, c’est qu’ils loupent la moitié des arômes

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Rivière du Mât 2004 : un réunionnais de la série « Cercle des Tangliers ». On va faire court, c’est pas mal, mais ça n’arrive pas au petit orteil du
Brut de Chais qui est vraiment excellent dans la même gamme.
Yessod nous rejoint à ce moment là, on le branche sur le Depaz 2002 direct pour une mise en bouche des plus délicates, et je transite vers la gauche (notamment pour observer de plus près la charmante demoiselle qui servait le Damoiseau 95 FP – qui tire à plus de 65° mais que je n’ai pas goûté vu que je l’avais bu la veille pour l’échauffement).
La Favorite – Réserve du château 2000 : pas mal pour continuer, on reste dans la rondeur, on retrouve une finale (assez légère ceci dit) fruits noirs de la Flibuste, mais ça manque un peu de caractère.
Un mec se pointe au stand et discute avec celui qui sert, qui sort une bouteille non marquée de sous le comptoir, donc j’ajoute mon bras aux 4 ou 5 qui se tendent pour voir ce dont il s’agit. C’est une nouveauté,
HSE Brut de Fût 2007 – Cuvée Confrérie du rhum, fût 49 (un groupe Facebook qui compte un paquet de membres). On se rapproche du Small Cask de l’entrée avec un peu plus de puissance, on reste dans le classique HSE avec une finale très bourbon, ça se déguste sans problème, même si j’attendais un poil plus de l’apport du côté brut de fût. Apparemment il y a deux fûts et le second est au stand VIP – à suivre.
HSE Single Cask 2003 : goûté au stand VIP l’an dernier. Une attaque bien franche, puis une palette aromatique bien riche mais finalement peu boisée pour du HSE, une finale bien longue, bref, toujours au top.
Je m’apprête à tester un 3 Rivières histoire de me rafraîchir le gosier, mais à ce moment on fait un changement de direction. On a participé avec un pote à une dégustation de rhums blancs il y a quelques mois, et on a été pas mal surpris de cette expérience, c’est plus complexe qu’il n’y parait et parfois très agréable à déguster. Donc vu qu’il y a un stand habitation Vélier et qu’ils viennent de sortir une nouvelle gamme incluant des blancs, on se penche (très sérieusement) sur le sujet.
Habitation Velier Muller White LL IV (paye ton nom de merde) : un blanc de Marie-Galante, on est donc chez Bielle, probablement avec le même alambic que pour la distillation des Rhumrhum PMG (qui sont d’ailleurs fort bons) vu que l’ami Gargano s’est installé là-bas. Là où le PMG se rapproche vraiment d’une eau de vie de canne assez atypique, ici on est dans du vrai rhum agricole. Un parfum de canne de malade, qui se prolonge en bouche - on est toujours sur de la canne fraîche - super bien équilibrée et longue pour un blanc. A priori les bouteilles seront entre 60 et 80€, ce qui peut paraitre assez dingue pour du blanc, mais honnêtement vu le boulot… ça les vaut. Ajouté sur la liste des must have, aussi bien pour faire des Ti Punch de psycho que pour boire pur.
---- Interlude ---- On perd Yessod quelques minutes qui se fait gentiment harceler par un groupe de meufs fans de sa bogossitude, mais il s’extirpe du traquenard avec classe et diplomatie

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Habitation Velier Forsyths White Rum 151 Proof : attention bombe en vue. Un blanc jamaïcain qui titre à… plus de 75 watts. Porte la mention produit toxique au dos de la bouteille, apparemment il est aussi écrit qu’il ne faut pas le boire pur ce que forcément on a fait. Avec un poil de méfiance au début, parce que vu le degré… Et là, franchement, on est un peu restés sur le cul

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Certes, tu te prends un petit reboot des papilles vu le degré d’alcool de prime abord, mais ensuite t’as vraiment pas l’impression que t’es sur ce type de vitriol. Des arômes classiques jamaïcains, le côté « colle », la banane rôtie, un côté super organique, une finale super longue avec une fraîcheur supplémentaire. C’est soit disant prévu pour les Tikki, rien à foutre, ça se dégustera aussi pur chez moi sous peu. Vraiment surprenant.
J’ai goûté le
Forsyths WP 2005 après, qui est également l’un des nouveaux Jamaïcains Velier de 10 ans cette fois. Je pense que le blanc précédent a un peu flingué cette dégust, mais au nez en tout cas on est sur du Jamaïcain typique, en bouche on retrouve cette acidité propre aux rhums de là-bas, j’ai eu du mal sur la finale vu l’extermination de mes papilles avec le rhum précédent, mais mon pote qui a commencé par celui-ci l’a beaucoup apprécié alors que ça n’est pas un fan des jamaïcains habituellement.
Karukera blanc « Intense » : une nouveauté chez cette marque à production réduite (qui utilise la canne Longueteau), et qui tire à 60° ce qui est également inhabituel pour les blancs guadeloupéens hors Marie-Galante. On retrouve une très forte odeur de canne, bien pure, l’attaque est franche perdure de manière très fraîche et végétale, encore un blanc très bien réussi, comme quoi la demande de qualité touche également cette gamme (bon, par contre a priori il coutera plus de 50€, ça devient un peu délirant les tarifs des blancs également…).
Je fais l’impasse sur Bielle parce que le temps tourne… Yessod a pris la cuvée des 40 ans qui est un 8 ans brut de fût, il pourra faire un retour s’il s’en souvient. On migre vers l’espace réservé aux VIP et on squatte un peu le « bar des nouveautés ».
HSE Brut de fût Cuvée Confrérie du rhum (27) : c’est donc l’autre fût du rhum dégusté vers le début. Pas de grande différence, un peu plus d’équilibre dans le boisé peut-être. C’est bon, pas excellent.
New Grove 2007 : le 2004 l’an dernier avait été une très belle surprise avec ce côté fruits exotiques assez inhabituel et vraiment super agréable. On est ici dans les mêmes notes, avec probablement un peu plus de boisé et moins de fruits, ça reste vraiment pas mal (mais j’avais meilleur souvenir du 2004).
Trois Rivières 2000 : histoire de se rafraîchir le palais, je prends l’option 3 rivières. Je ne suis pas particulièrement fan de cette distillerie, mais on retrouve le côté végétal et frais que j’étais venu chercher. A ce moment du salon ça fait du bien, il se positionne bien sur l’échelle des rhums de la marque.
En parallèle je vois un surcroit de sentiment dans les yeux (un peu flous) de Yessod, sur un Longueteau Réserve Spéciale qui le laisse apparemment pas mal sur le cul. Pas eu l’occasion de le gouter pour ma part, mais au nez on retrouve la grande complexité du Longueteau XO, avec une palette aromatique très riche, et il fait l’unanimité du reste du groupe.
La Mauny XO : on décide de retourner côté non VIP, on goûte vite fait une nouveauté La Mauny qui ne se la raconte pas trop mais fait bien le taf, on est plutôt dans la rondeur et les notes fruitées, ça se tient plutôt bien, à revoir.
On se retrouve dans le sprint final, il reste peu de temps sachant que l’organisation nous annonce une fin des dégustations à 18h (sympa les mecs, sur le site c’était écrit 18h30 pour la fin des dégusts, comment vous voulez qu’on gère l’effort correctement si vous nous faites des changements de merde comme ça…).
JM 1999 : passage obligatoire vers un grand classique des rhums de qualité, qui propre sur son stand les classiques VSOP et XO, mais également le 1999 étiquette cuir donc un 15 ans (l’âge d’un même millésime JM peut varier en fonction de la matière de l’étiquette). Une nouvelle fois y a rien à dire, c’est très bien travaillé avec une attaque bien franche mais pas fourbe, un boisé très bien équilibré et long, un fond de verre qui sent fort bon et l’habituel petit retour de bourbon tout en subtilité.
Clément 15 ans : une nouveauté Clément généralement ça n’est pas vraiment nouveau, la plupart de leur rhum conservant une identité assez marquée. A contrario ici nous n’avons pas retrouvé ce côté épices / fruits secs bien fondu des autres rhums de la gamme. On était sur quelque chose d’un peu plus frais et assez court en bouche, assez moyen donc. A revoir avec un palais moins défoncé néanmoins, pas impossible que l’accélération finale ait laissé quelques papilles dans le ravin.
Ca commence à sentir la fin, donc on retourne chez Vélier, je me refais une rasade du blanc Marie-Galante pour vérifier s’il est toujours aussi bon (on sait jamais, en deux heures…). On profite du stand pour tester ce qui est devenu un classique pour beaucoup de monde.
Rhumrhum Libération 2015 – FP : la version de l’année suite à ses grands frères 2010 (un 3 ans monumental pour un rhum aussi jeune, vieilli en fûts de Sauternes) et 2012 toujours vieilli en fûts de vins mais avec une dominante rouge cette fois-ci. On est assez proche du 2012 globalement, ça mériterait une comparaison directe des deux produits. Le 2015 est peut-être un peu plus fondu, mais à confirmer. Ca reste toujours aussi bon quoiqu’il arrive.
St James Quintessence puis Single cask 2001 : on passe 18h et là tout le monde remballe à la seconde, on sent les mecs un poil saoulés sur certains stands… Je dois parlementer avec le mec de St James pour gratter une dernière dose. Il sent que je ne lâcherai pas l’affaire donc il s’incline et me filant une dose de liliputien (bâtard). Pour la peine je vais bien rappeler que le Quintessence ne vaut que pour sa carafe mais que sinon c’est sans grand intérêt.
On est mieux sur le 2001 qui a beaucoup plus de corps, avec des notes torréfiées assez agréables qui le rapprochent du 98 de l’an dernier.
On s’arrête là, on sort avec la masse et on retourne tranquillement vers le RER.
Forcément vu qu’on est entre alc… mecs qui apprécient les bonnes choses on commence à parler pinard. Yessod nous quitte rapidement pour une soirée apparemment vraiment au top, un autre pote a également quelque chose de prévu, donc on arrive à point pour l’apéro avec le pote restant. Une petite binouse, une bouteille de St Estèphe et une poignée de SMS ou je trolle un peu avec Yessod pour organiser une finale de LDC Whisky vs Rhum en mode aller retour, on termine avec un
Velier Demerara Albion 1994 histoire de faire un jeu de mots de merde suite à une référence à Chelsea. 80% de part des anges, un vieillissement long sous les tropiques, on se finit en beauté avec ce rhum de mélasse très complexe avec une longueur parfaite.
Pour ceux qui n’ont pas eu le courage de tout lire : achetez les Velier quand ils sortent, choppez le HSE 2003 si vous le trouvez à un tarif raisonnable, et évitez d’acheter des places pour des salons si vous ne pouvez pas y aller