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Luis Fernandez, votre nom a été évoqué suite au départ de Leonardo. Seriez-vous intéressé par un retour au Paris Saint-Germain ?
Le PSG, c’est un projet encore jeune. Développer le club en termes d’images ou de marketing, ce n’est pas de mon ressort. Mais travailler dans une cellule de recrutement régional, européen ou mondial, cela me plairait. Mettre en place un projet, chercher des joueurs, détecter des jeunes… Le club a recruté des joueurs importants pour envoyer un message. Mais le PSG reste le club d’une grande capitale avec un grand vivier de jeunes.
C’est donc quelque chose qui vous plairait…
Je suis un passionné, quelqu’un qui a toujours suivi le football de près. Dans ma carrière d’entraîneur, j’ai quand même lancé pas mal de joueurs, que ce soit à Paris, Bilbao ou Cannes. Je ne vais pas citer tous les noms mais j’ai eu un bon taux de réussite avec les jeunes que j’ai sortis. J’avais voulu mettre en place un système de recrutement à l’époque où j’entraînais le PSG mais Laurent Perpère m’avait répondu que cela coûtait de l’argent…
Ce côté identitaire du PSG semble vous tenir à cœur…
Tous les grands clubs européens possèdent une identité avec des hommes liés à ces clubs. La politique sportive d’un club, c’est son identité de jeu, le travail des jeunes, leur progression, une méthode de travail à mettre en place… J’ai beaucoup d’idées pour développer un club comme le PSG.
« Quand on possède les moyens économiques du PSG… »
Un retour au PSG serait-il donc envisageable ?
Pas en tant qu’entraîneur ! C’est une certitude. Mais revenir pour travailler dans un projet sportif afin d’améliorer le club grâce à mon expérience et mon vécu, ce serait avec plaisir. Mais je n’ai pas envie de me positionner pour prendre la place laissée par Leonardo.
Le rôle de Leonardo semblait différent, avec le recrutement de grandes stars plutôt qu’un vrai travail de détection régionale ou même nationale…
Leonardo est arrivé dans un projet et on lui a donné des moyens pour recruter. Mais on n’est pas obligé de se contenter de l’Italie. On peut trouver des joueurs au Brésil, en Espagne, en Allemagne… Il y a un potentiel et des réserves de joueurs partout. C’est important d’avoir une cellule de recrutement qui te permet de t’ouvrir vers d’autres championnats. Regardez en Pologne ou en Russie ! On peut trouver de bonnes affaires partout. L’important, c’est de bien se structurer.
Certains pourraient se demander si vous possédez suffisamment de réseaux…
Quand on possède les moyens économiques du PSG, les gens viennent beaucoup plus facilement vers vous.
Les dirigeants du PSG ont-ils cette envie et ce projet de développement ?
Ils sont là pour apprendre et ils aiment ça. J’ai rencontré Nasser al-Khelaifi et il ne faut pas penser qu’il ne raisonne qu’en termes d’argent. Si demain vous lui proposez quelque chose, il sera réceptif. Pour le moment, les Qataris veulent marquer les esprits en termes de communication. Mais l’argent ne fait pas tout, regardez Manchester City ! Il faut aussi investir sur le futur, comme le PSG vient de le faire avec Marquinhos. Payer 40 M€ pour un jeune joueur, ce n’est pas anodin. Il faut travailler en amont et faire très attention, bien analyser, donner les bons conseils, faire les bons choix…
Vous seriez davantage intéressé par un rôle dans le secteur sportif du PSG que par un banc de touche dans un autre club ?
C’est totalement différent et le PSG reste un club spécial pour moi. Comme je l’ai dit, je ne veux pas revenir au PSG pour y entraîner. Ça, c’est fini. Mais avec l’arrivée des Qataris, je pense qu’il y a quelque chose à faire. Cela me plairait mais attention, la force économique d’un club n’est pas forcément un gage de réussite. Je pense pouvoir apporter une certaine compétence en travaillant dans l’ombre.
Y-a-t-il un manque à ce niveau en France ?
Il suffit de regarder notre championnat : on a régressé à un point incroyable. Notre niveau de jeu, même si le PSG et Monaco vont le relever, témoigne de nombreux manques. Il y a des situations économiques délicates avec des masses salariales mal contrôlées. La faute à des abus. Beaucoup de clubs manquent d’éléments dans leur cellule de recrutement. Et les présidents manquent de bons conseils. Avec un bon travail de fond derrière, tu peux éviter ces problèmes. C’est ce qui arrive à Lyon qui se repose maintenant sur ses jeunes. Mais regardez Marseille ! Qui est sorti du centre de formation de l’OM depuis vingt ans à part Nasri ?
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