Citation ("France Football")
PARIS-SG
LE MIRAGE JEUNE
En octobre 2007, Paul Le Guen lançait cinq jeunots (Sakho, Ngoyi, Sankharé, N'Gog et Arnaud) pour réveiller un PSG endormi. Six ans apres, tous ont disparu du paysage parisien, et même parfois carrément du haut niveau.
La voiture sans permis s'est arrêtée devant l'immeuble du XXème arrondissement de la capitale.« Ma petite Ferrari», aime à répéter Mamadou Sakho. Il est presque 18 h 30. La maman attend le retour du fiston prodigue dans l'appartement familial du quartier de la porte de Bagnolet. Les traits du garçon sont tirés. Les yeux se sont fermés vers 3 heures du mat' la veille. Trop de stress. Un coup d'œil sur le portable. Les messages continuent de tomber. Presque trente nouveaux textos depuis la veille au soir. Celui du pote bordelais Henri Saivet, notamment. « C'est abuser ! Tu te rends pas compte. Mamadou: ca-pi-taine chez les pros ! » Contre Valenciennes en Championnat (20 octobre 2007, 0-0), à seulement dix-sept ans et huit mois. Sous ses ordres ? Landreau, Camara ou Yepes, facile dix piges de plus. Ses potes du centre de fomiation Granddi Ngoyi, Younousse Sankharé, David N'Gog et Loris Amaud squattent eux aussi ce jour-là le onze de départ à ses côtés. Tous titulaires à dix-huit ans à peine. Décision du coach Paul le Guen. « On avait fait deux mauvais résultats de suite chez nous - défaites face à Bordeaux (0-2) et Rennes (1-3), se souvient Alain Cayzac, président à l'époque. Paul devait vraiment être désespéré pour faire ça. Ç'aurait été Courbis ou Femandez, j'aurais compris, mais là ça ne ressemblait pas à Paul... » Ni au club de la capitale, alors 13ème après neuf joumées. Pauleta, Mendy et Frau sont envoyés sur le banc. La nouvelle tombe quelques heures avant le match. « On n'était pas du tout au courant qu'on allait jouer », se souvient Loris Arnaud. Jérôme Alonzo est là aussi. « Je me souviens des visages de certains... Pendant cinq à six minutes, l'ambiance était lourde. C'était une passation des pouvoirs pas très classe. On se doutait qu'il y aurait des changements, mais pas comme ça. » Pas aussi fort. Pas aussi soudain. « J 'étais très proche de Rothen, raconte encore Alain Cayzac. Il m'avait dit: “Que vous fassiez jouer les jeunes, 0.K., mais nommer Sakho capitaine à dix-sept ans, c'est humiliant pour nousi” Je ne suis pas sûr, moi non plus, que c'était la meilleure des idées...»
« ON S'EST SERVI D'EUX. »
La décision fait parler. Les réactions tombent de partout. Parfois tranquilles. Parfois violentes. François Blaquart, sélectionneur de l'équipe de France U17, fait partie des énervés. Sur le cas Sakho surtout. « C'est franchement choquant. Et ce n'est pas le sélectionneur qui parle, mais le formateur. » Ceux de la capitale pensent le contraire. Bertrand Reuzeau, responsable du centre de formation, surtout. « Ça nous avait pemtis de mettre en vitrine la formation de notne club. De prouver qu'elle existait. Les cinq ont été exposés. et c'est tant mieux. Ils s'entrainaient depuis quelque temps déjà avec les pros. Si Paul les a alignés, c'est qu'ils avaient le niveau. »
La période estivale passée venait de confirmer les espoirs. 29 juillet 2007. Paris joue Valence dans le cadre de l'Emirates Cup, à Londres. Les cinq gamins sont titulaires. Résultat ? 3-0. Net, sans bavure. Arsène Wenger assiste à la rencontre depuis le bord du terrain. « Il était venu me parler après la rencontre, sourit Alain Cayzac. Il m'avait dit: “T'as pas de problème de recrutement toi! T'as une génération magnifique !" Ils avaient tous fait un tabac. » Sauf que Valence n'avait qu'une semaine d'entraînement dans les jambes. Paris, un mois et demi. Alain Cayzac encore : « On a été trop optimistes après ce match. Je me souviens d'une réunion avec les actionnaires au cours de laquelle Paul s'était montré très confiant. Il était certain qu'on serait dans les trois ou quatre premiers (NDLR : le PSG finira seizième). On pensait que les jeunes étaient arrivés à maturité. Mais ce n'était pas le cas... »
Persomie ne sort du lot lors du match contre Valenciennes. Trop tôt. Trop vite. Trop mauvaises conditions. Paris galère en fond de classement. Les anciens n'apprécient pas forcément. « On s'est servi d'eux pour les piquer et cette situation n'a pas été facile à gérer, explique Mehdi Ngoyi, frère de Granddi. Juste après ce match, le climat n'était plus tellement le même. Ils avaient besoin d'être accompagnés par les anciens, alors qu'on les a opposés les uns aux autres. Ils pensaient se retrouver dans un collectif qui allait leur apprendre des choses. Il ne s'agissait pas de les prendre par la main, mais au moins de les guider, de leur donner des repères. Mais si les anciens ne te soutiennent pas, c'est difiîcile. La réalité, c'est qu'on ne les a pas accompagnés. »
REAL MADRID, PRISE DE TÊTE ET GARDE À VUE.
L'histoire enflamme l'Europe. La réputation des cinq alignés à nouveau le week-end suivant face à Lyon (défaite 3-2), dépasse les frontières. Arsenal, Barœlone, Milan, le Real auraient envoyé des yeux scruter les gamins. « Les agents de Loris Arnaud étaient venus me voir pour me dire que le Real voulait le voir », se souvient Alain Cayzac. Même sort pour les autres. Alain Cayzac encore: « N'Goyi était l'un des préférés de Paul. Il aimait sa sobriété. Il était admiratif. Pauleta me disait souvent que N'Gog serait son remplaçant. Quant à Sakho, on n'avait aucun doute sur son avenir. » Mais les cinq tardent à confirmer. Ils jouent peu derrière. Quelques morceaux de matches, aucune grosse prestation et la Coupe de France pour entretenir le physique. Ils restent un peu seuls. Personne au club pour les accompagner, les (en)cadrer. Un souci pour Jean-Luc Vasseur, ancien entraîneur au centre de fomiation. « Tout est arrivé trop rapidement, trop d'un coup pour eux. Il faut faire attention dans ces cas-là et les choyer autant qu'un joueur déjà installé dans le groupe. À dix-sept, dix-huit ans, ils étaient déjà tous considérés comme des professionnels. Mais est-ce qu'ils étaient vraiment armés mentalement ? À dix-sept ans, il fallait s'appeler Mamadou Sakho pour s'imposer. Si les jeunes ne sont pas d'une très grande maturité, ils peuvent complètement passer à travers. » Ou carrément déraper. Sur et loin des terrains. Les exemples s'enchaînent vite. Younousse Sankharé envoie balader l'attaché de presse qui lui demande d`enlever sa casquette. Le même est interpellé et placé en garde à vue à Saint-Gemtain-en-Laye pour s'être rebellé pendant un contrôle d'identité. Tous se font régulièrement recadrer à l'entraînement. Ngoyi et Sankharé s'attrapent dans le vestiaire avec un ancien qui les critique dans la presse. Beaucoup n'ont pas toujours conscience des horaires à respecter. « Quand tu mets des joueurs si tôt dans le groupe pro, le risque est qu'ils croient que la barrière est franchie parce qu'ils ont disputé un match, alors qu'il faut en jouer quarante ou cinquante, ajoute François Gil, ancien responsable du centre de préformation du PSG, qui avait recruté et entraîné les cinq. Peut-être que derrière ils n'ont pas imaginé que ça allait être compliqué. »
ARNAUD REFUSE UN SALAIRE DE 2 000 EUROS EN ROUMANIE.
La situation ne s'arrangera jamais. David N`Gog est le premier à craquer et à quitter le club. On est à l'été 2008. « C'était un sacré petit joueur, se souvient Jérôme Alonzo. Mais cette année-là, ils font venir deux truffes du Brésil... Souza et Everton ! Ils n'avaient même pas le niveau CFA ! On a des jeunes talentueux et on fait venir ces deux-là... Ils n'ont pas eu de bol. Avec une intégration classique, ils joueraient tous en Ligue 1 aujourdhui. » Tous les autres, à l'exception de Sakho, finissent par prendre la même décision. Tous prêtés à droite ou à gauche pour jouer. Mais sans conviction. Alain Roche bossait dans la cellule recrutement. « Les jeunes jouent, quand ils sont bons. Ils ont eu leur chance, ils ne l'ont pas forcément saisie. Les agents ne comprenaient pas toujours, mais c'était mieux pour eux de partir. » Loin de Paris. Et de s'épanouir dans un contexte plus calme. Plus simple. La Ligue 2 ouvre ses portes aux joueurs. Des prêts à Brest, Clermont ou Angers pour Sankharé, Ngoyi ou Arnaud. « Personne du PSG ne venait voir Granddi, raconte encore le frangin. Il n'y avait pas de projet, en fait. On te faisait signer pro, c'est tout. À chaque fois que Granddi partait en prêt, c'est nous qui le demandions, pour qu'il ait du temps de jeu. Le PSG n'était pas demandeur. Il n'y avait pas d'accompagnement. Tous ces jeunes étaient forts, mais ils n'ont pas bénéficié des conditions pour éclore. Je les connais bien tous les cinq, je les voyais jouer tout le temps quand ils étaient jeunes. Ils avaient chacun une jolie graine de talent, mais elle n'a pas pu fleurir au haut niveau. »
Six ans ont passé. Granddi Ngoyi tape désomiais le ballon à Palerme en Serie B, David N'Gog joue le fond de tableau de la Deuxième Division à Bolton, Sankharé porte le maillot de Guingamp, Loris Arnaud cherche un club après six mois d'expérience en Bulgarie, un essai en Pologne et un refus de jouer en Roumanie contre un salaire de 2 000 €. Qu'il est loin le temps de l`insouciance et de la petite Ferrari de Mamadou...
Bios express
Mamadou Sakho
23 ans
Parcours: Paris FC (1997-2002), Paris-SG (2002-2013) et Liverpool (ANG, depuis septembre 2013)
Granddi Ngoyi
25 ans
Parcours: Paris-SG (2000-décembre 2009), Clermont-Ferrand (janvier-juin 2009), Brest (2010-2011), Paris-SG (juillet-août 2011), Nantes (août 2011-2012), Troyes (2012-août 2013) et Palerme (ITA, depuis août 2013)
David N'Gog
24 ans
Parcours: Paris-SG (2001-2008), Liverpool FC (2008-août 2011) et Bolton Wanderes (depuis août 2011)
Younousse Sankharé
24 ans
Parcours: Paris-SG (2001-décembre 2008), Reims (janvier-juin 2009), Paris-SG (2009-août 2010), Dijon (août 2010-janvier 2013), Valenciennes (janvier-juin 2013) et Guigamp (depuis juillet 2013)
Loris Arnaud
26 ans
Parcours: Paris-SG (1999-janvier 2010), Clermont (janvier-juin 2010), Paris-SG (juillet-août 2010), Angers (août 2010-2011), Paris-SG (2011-2012) et PSFC Tchernomorets Burgas (BUL, février-juillet 2013)
LE MIRAGE JEUNE
En octobre 2007, Paul Le Guen lançait cinq jeunots (Sakho, Ngoyi, Sankharé, N'Gog et Arnaud) pour réveiller un PSG endormi. Six ans apres, tous ont disparu du paysage parisien, et même parfois carrément du haut niveau.
La voiture sans permis s'est arrêtée devant l'immeuble du XXème arrondissement de la capitale.« Ma petite Ferrari», aime à répéter Mamadou Sakho. Il est presque 18 h 30. La maman attend le retour du fiston prodigue dans l'appartement familial du quartier de la porte de Bagnolet. Les traits du garçon sont tirés. Les yeux se sont fermés vers 3 heures du mat' la veille. Trop de stress. Un coup d'œil sur le portable. Les messages continuent de tomber. Presque trente nouveaux textos depuis la veille au soir. Celui du pote bordelais Henri Saivet, notamment. « C'est abuser ! Tu te rends pas compte. Mamadou: ca-pi-taine chez les pros ! » Contre Valenciennes en Championnat (20 octobre 2007, 0-0), à seulement dix-sept ans et huit mois. Sous ses ordres ? Landreau, Camara ou Yepes, facile dix piges de plus. Ses potes du centre de fomiation Granddi Ngoyi, Younousse Sankharé, David N'Gog et Loris Amaud squattent eux aussi ce jour-là le onze de départ à ses côtés. Tous titulaires à dix-huit ans à peine. Décision du coach Paul le Guen. « On avait fait deux mauvais résultats de suite chez nous - défaites face à Bordeaux (0-2) et Rennes (1-3), se souvient Alain Cayzac, président à l'époque. Paul devait vraiment être désespéré pour faire ça. Ç'aurait été Courbis ou Femandez, j'aurais compris, mais là ça ne ressemblait pas à Paul... » Ni au club de la capitale, alors 13ème après neuf joumées. Pauleta, Mendy et Frau sont envoyés sur le banc. La nouvelle tombe quelques heures avant le match. « On n'était pas du tout au courant qu'on allait jouer », se souvient Loris Arnaud. Jérôme Alonzo est là aussi. « Je me souviens des visages de certains... Pendant cinq à six minutes, l'ambiance était lourde. C'était une passation des pouvoirs pas très classe. On se doutait qu'il y aurait des changements, mais pas comme ça. » Pas aussi fort. Pas aussi soudain. « J 'étais très proche de Rothen, raconte encore Alain Cayzac. Il m'avait dit: “Que vous fassiez jouer les jeunes, 0.K., mais nommer Sakho capitaine à dix-sept ans, c'est humiliant pour nousi” Je ne suis pas sûr, moi non plus, que c'était la meilleure des idées...»
« ON S'EST SERVI D'EUX. »
La décision fait parler. Les réactions tombent de partout. Parfois tranquilles. Parfois violentes. François Blaquart, sélectionneur de l'équipe de France U17, fait partie des énervés. Sur le cas Sakho surtout. « C'est franchement choquant. Et ce n'est pas le sélectionneur qui parle, mais le formateur. » Ceux de la capitale pensent le contraire. Bertrand Reuzeau, responsable du centre de formation, surtout. « Ça nous avait pemtis de mettre en vitrine la formation de notne club. De prouver qu'elle existait. Les cinq ont été exposés. et c'est tant mieux. Ils s'entrainaient depuis quelque temps déjà avec les pros. Si Paul les a alignés, c'est qu'ils avaient le niveau. »
La période estivale passée venait de confirmer les espoirs. 29 juillet 2007. Paris joue Valence dans le cadre de l'Emirates Cup, à Londres. Les cinq gamins sont titulaires. Résultat ? 3-0. Net, sans bavure. Arsène Wenger assiste à la rencontre depuis le bord du terrain. « Il était venu me parler après la rencontre, sourit Alain Cayzac. Il m'avait dit: “T'as pas de problème de recrutement toi! T'as une génération magnifique !" Ils avaient tous fait un tabac. » Sauf que Valence n'avait qu'une semaine d'entraînement dans les jambes. Paris, un mois et demi. Alain Cayzac encore : « On a été trop optimistes après ce match. Je me souviens d'une réunion avec les actionnaires au cours de laquelle Paul s'était montré très confiant. Il était certain qu'on serait dans les trois ou quatre premiers (NDLR : le PSG finira seizième). On pensait que les jeunes étaient arrivés à maturité. Mais ce n'était pas le cas... »
Persomie ne sort du lot lors du match contre Valenciennes. Trop tôt. Trop vite. Trop mauvaises conditions. Paris galère en fond de classement. Les anciens n'apprécient pas forcément. « On s'est servi d'eux pour les piquer et cette situation n'a pas été facile à gérer, explique Mehdi Ngoyi, frère de Granddi. Juste après ce match, le climat n'était plus tellement le même. Ils avaient besoin d'être accompagnés par les anciens, alors qu'on les a opposés les uns aux autres. Ils pensaient se retrouver dans un collectif qui allait leur apprendre des choses. Il ne s'agissait pas de les prendre par la main, mais au moins de les guider, de leur donner des repères. Mais si les anciens ne te soutiennent pas, c'est difiîcile. La réalité, c'est qu'on ne les a pas accompagnés. »
REAL MADRID, PRISE DE TÊTE ET GARDE À VUE.
L'histoire enflamme l'Europe. La réputation des cinq alignés à nouveau le week-end suivant face à Lyon (défaite 3-2), dépasse les frontières. Arsenal, Barœlone, Milan, le Real auraient envoyé des yeux scruter les gamins. « Les agents de Loris Arnaud étaient venus me voir pour me dire que le Real voulait le voir », se souvient Alain Cayzac. Même sort pour les autres. Alain Cayzac encore: « N'Goyi était l'un des préférés de Paul. Il aimait sa sobriété. Il était admiratif. Pauleta me disait souvent que N'Gog serait son remplaçant. Quant à Sakho, on n'avait aucun doute sur son avenir. » Mais les cinq tardent à confirmer. Ils jouent peu derrière. Quelques morceaux de matches, aucune grosse prestation et la Coupe de France pour entretenir le physique. Ils restent un peu seuls. Personne au club pour les accompagner, les (en)cadrer. Un souci pour Jean-Luc Vasseur, ancien entraîneur au centre de fomiation. « Tout est arrivé trop rapidement, trop d'un coup pour eux. Il faut faire attention dans ces cas-là et les choyer autant qu'un joueur déjà installé dans le groupe. À dix-sept, dix-huit ans, ils étaient déjà tous considérés comme des professionnels. Mais est-ce qu'ils étaient vraiment armés mentalement ? À dix-sept ans, il fallait s'appeler Mamadou Sakho pour s'imposer. Si les jeunes ne sont pas d'une très grande maturité, ils peuvent complètement passer à travers. » Ou carrément déraper. Sur et loin des terrains. Les exemples s'enchaînent vite. Younousse Sankharé envoie balader l'attaché de presse qui lui demande d`enlever sa casquette. Le même est interpellé et placé en garde à vue à Saint-Gemtain-en-Laye pour s'être rebellé pendant un contrôle d'identité. Tous se font régulièrement recadrer à l'entraînement. Ngoyi et Sankharé s'attrapent dans le vestiaire avec un ancien qui les critique dans la presse. Beaucoup n'ont pas toujours conscience des horaires à respecter. « Quand tu mets des joueurs si tôt dans le groupe pro, le risque est qu'ils croient que la barrière est franchie parce qu'ils ont disputé un match, alors qu'il faut en jouer quarante ou cinquante, ajoute François Gil, ancien responsable du centre de préformation du PSG, qui avait recruté et entraîné les cinq. Peut-être que derrière ils n'ont pas imaginé que ça allait être compliqué. »
ARNAUD REFUSE UN SALAIRE DE 2 000 EUROS EN ROUMANIE.
La situation ne s'arrangera jamais. David N`Gog est le premier à craquer et à quitter le club. On est à l'été 2008. « C'était un sacré petit joueur, se souvient Jérôme Alonzo. Mais cette année-là, ils font venir deux truffes du Brésil... Souza et Everton ! Ils n'avaient même pas le niveau CFA ! On a des jeunes talentueux et on fait venir ces deux-là... Ils n'ont pas eu de bol. Avec une intégration classique, ils joueraient tous en Ligue 1 aujourdhui. » Tous les autres, à l'exception de Sakho, finissent par prendre la même décision. Tous prêtés à droite ou à gauche pour jouer. Mais sans conviction. Alain Roche bossait dans la cellule recrutement. « Les jeunes jouent, quand ils sont bons. Ils ont eu leur chance, ils ne l'ont pas forcément saisie. Les agents ne comprenaient pas toujours, mais c'était mieux pour eux de partir. » Loin de Paris. Et de s'épanouir dans un contexte plus calme. Plus simple. La Ligue 2 ouvre ses portes aux joueurs. Des prêts à Brest, Clermont ou Angers pour Sankharé, Ngoyi ou Arnaud. « Personne du PSG ne venait voir Granddi, raconte encore le frangin. Il n'y avait pas de projet, en fait. On te faisait signer pro, c'est tout. À chaque fois que Granddi partait en prêt, c'est nous qui le demandions, pour qu'il ait du temps de jeu. Le PSG n'était pas demandeur. Il n'y avait pas d'accompagnement. Tous ces jeunes étaient forts, mais ils n'ont pas bénéficié des conditions pour éclore. Je les connais bien tous les cinq, je les voyais jouer tout le temps quand ils étaient jeunes. Ils avaient chacun une jolie graine de talent, mais elle n'a pas pu fleurir au haut niveau. »
Six ans ont passé. Granddi Ngoyi tape désomiais le ballon à Palerme en Serie B, David N'Gog joue le fond de tableau de la Deuxième Division à Bolton, Sankharé porte le maillot de Guingamp, Loris Arnaud cherche un club après six mois d'expérience en Bulgarie, un essai en Pologne et un refus de jouer en Roumanie contre un salaire de 2 000 €. Qu'il est loin le temps de l`insouciance et de la petite Ferrari de Mamadou...
Bios express
Mamadou Sakho
23 ans
Parcours: Paris FC (1997-2002), Paris-SG (2002-2013) et Liverpool (ANG, depuis septembre 2013)
Granddi Ngoyi
25 ans
Parcours: Paris-SG (2000-décembre 2009), Clermont-Ferrand (janvier-juin 2009), Brest (2010-2011), Paris-SG (juillet-août 2011), Nantes (août 2011-2012), Troyes (2012-août 2013) et Palerme (ITA, depuis août 2013)
David N'Gog
24 ans
Parcours: Paris-SG (2001-2008), Liverpool FC (2008-août 2011) et Bolton Wanderes (depuis août 2011)
Younousse Sankharé
24 ans
Parcours: Paris-SG (2001-décembre 2008), Reims (janvier-juin 2009), Paris-SG (2009-août 2010), Dijon (août 2010-janvier 2013), Valenciennes (janvier-juin 2013) et Guigamp (depuis juillet 2013)
Loris Arnaud
26 ans
Parcours: Paris-SG (1999-janvier 2010), Clermont (janvier-juin 2010), Paris-SG (juillet-août 2010), Angers (août 2010-2011), Paris-SG (2011-2012) et PSFC Tchernomorets Burgas (BUL, février-juillet 2013)