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EXCLU 365 – NEWCASTLE / F.PANCRATE :« Mais je suis où là ? Aurélien CANOT
Malgré les mois qui s’écoulaient sans qu’il ne trouve de club, Fabrice Pancrate sentait que son jour allait venir. Pourtant, après avoir signé un an à Newcastle, l’ancien Parisien a encore du mal à y croire. Fabrice Pancrate, racontez-nous les quatre derniers mois que vous venez de vivre ?
Ça a été long, car, à un moment donné, c’est moi aussi qui ai voulu que ce soit long. Si vraiment j’avais voulu éviter de me prendre la tête, j’aurais signé la prolongation de contrat que m’avait proposée Paris en mars. Mais bon, tout vient à point à qui sait attendre, et ma patience a payé. J’aurais pu me poser des questions, mais je n’ai jamais perdu la foi ni douté. Et j’arrive dans l’un des plus gros clubs d’Angleterre, avec des fans hors du commun. Newcastle United c’est vraiment une référence. C’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver par rapport aux propositions que j’ai eues. Je pars du PSG, un grand club en France, pour arriver, au terme de près de quatre mois durant lesquels j’ai fait des essais dans des clubs un peu moyens à droite à gauche, dans un grand club anglais. C’est de la Championship, mais ça m’est égal. Car si nous jouons bien, on va monter direct.
Vous avez eu beaucoup de propositions, mais avez surtout effectué beaucoup d’essais ?
J’ai vu que les journaux parlaient d’essais infructueux, mais mes essais ont tous été fructueux. Le problème c’est qu’avant de signer, il faut trouver un accord. A Portsmouth, on m’a proposé de rester mais j’ai appris juste après que le club était en vente et que, tant qu’il n’aurait pas reçu d’offre concrète d’un acheteur potentiel, il ne pourrait pas définir de budget. Des joueurs que j’ai connus là-bas sont restés un mois et demi pour certains sans signer leur contrat, donc j’ai bien fait de mettre les voiles. A Sheffield, mon essai s’est très bien passé aussi. Malheureusement, les dirigeants ne m’ont proposé qu’un contrat de quatre mois. Je n’avais aucune sécurité à signer un contrat si court. J’allais signer à Sheffield, et après quoi ? J’allais de nouveau me retrouver dans la même situation en janvier ? Je suis rentré à l’hôtel et j’ai fait mes valises.
Et ensuite ?
Ensuite, j’ai reçu des offres de Grèce, de Turquie, des clubs où j’aurais pu signer si je n’avais rien eu d’autre. Mais, je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours senti qu’un truc allait arriver. Et il est venu. En plus, c’est Newcastle. D’ailleurs un peu contre toute attente, je ne vais pas le cacher. Quand ils m’ont appelé, je suis monté sans hésiter, j’ai fracassé l’essai (rires) et ils m’ont dit direct qu’ils étaient intéressés par mes qualités. Les négociations ont pris le temps qu’il fallait, mais à l’arrivée, j’ai plus de garanties que dans tous les autres clubs où j’ai été à l’essai. En plus dans un grand club et avec deux ans de plus si nous montons en Premier League.
« Laurent Robert m’avais mis en haleine »
Avez-vous craint de ne pas vous entendre au niveau du contrat avec Newcastle ?
Oui, bien sûr que tu flippes, car même si par rapport à ton CV, tu te dis que tu ne devrais pas avoir besoin de passer par un essai, la configuration est telle. Nous étions fin novembre et Newcastle voulait savoir où en était ma condition physique et quel joueur ils avaient dans les mains. Car il faut savoir que les Anglais ne connaissent que les internationaux. Ça ne m’a pas dérangé car je comprends bien qu’un club, avant de voir les qualités techniques d’un joueur libre, doit voir avant où il en est physiquement. C’est pour ça que je suis monté sans réfléchir. Et Newcastle c’est le top !
Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
Sincèrement, quand je suis arrivé ici, je me suis dit : « Mais je suis où là ? » (Rires) C’est de la folie ici. La ville est top, le stade, Saint-James Park, est magnifique. En plus, il est plus grand que le Parc au niveau de la capacité. Les supporters, je n’en parle même pas : ils se déplacent à tous les matchs, à au moins 10 000. En Ligue des Champions, c’est hallucinant on m’a dit. Après, tout est très professionnel ici. Le centre d’entraînement a au moins sept terrains tous aussi beaux les uns que les autres. Tu peux manger sur place, prendre le petit-déj le matin, faire de la muscu, tout ce que tu veux. C’est pro-fes-sio-nnel ! Le top ! Quand j’avais dit à Laurent Robert que je devais venir ici pour quelques jours, il m’avait mis en haleine d’ailleurs. Il m’avait dit : « Tu verras, tu ne vas pas en revenir ! C’est magnifique ! »
L’histoire de votre arrivée à Newcastle l’est aussi…Oui, c’est clair. Même moi, au départ, quand j’ai reçu la proposition, j’ai été surpris sans être surpris. Je ne l’étais pas car je savais qu’en gardant la foi, ça allait bien se passer. Mais je l’étais car, en général, les clubs qui sont tout en haut du tableau n’ont pas de besoins. Ce sont ceux qui sont en bas, en galère, qui cherchent des joueurs. Là, moi, j’arrive dans le club qui est premier et, qui plus est, l’un des six plus grands clubs d’Angleterre. Je me suis dit direct que c’était la main d’en haut (rires). Je ne peux même pas en douter.
« Peut-être qu’avec Kombouaré, j’aurais eu ma chance »
Finalement, vous n’avez pas prolongé votre contrat à Paris, mais vous êtes le grand gagnant ?
Bien sûr que je suis le grand bénéficiaire ! Au PSG ce n’était plus vraiment idéal pour moi sur la fin, car le coach (Ndlr : Paul Le Guen) avait son équipe. Mais, au départ, c’était bien parti. Après, il s’est passé ce qu’il s’est passé, mais j’ai vite mis ça de côté. A l’époque, quand les dirigeants m’avaient fait cette proposition, nous n’étions pas d’accord sur certains points. Donc j’attendais un retour pour que nous puissions approfondir ce contrat. Mais on n’est jamais venu me revoir. C’est terminé mais je ne suis pas nostalgique. J’avais très envie d’Angleterre depuis quelques années. J’ai 29 ans, mieux vaut tard que jamais. Je vais rattraper le temps perdu et jouir de chaque minute que je passerai ici. A mon premier match, à l’extérieur, j’ai eu des frissons, donc je n’imagine même pas ce que ça va donner à domicile.
Vous quittez le PSG au moment où arrive Antoine Kombouaré, qui souhaitait absolument vous recruter lorsqu’il était à Valenciennes. N’est-ce pas paradoxal ?
Tout le monde m’a sorti ça (sourire). Antoine voulait me faire venir à Valenciennes. Nous avions discuté longtemps et j’avais finalement refusé l’offre à la dernière minute pour X raisons. Notamment cette envie d’Angleterre. Je me souviendrai toujours de ce qu’il m’avait dit sur le moment. « Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. » (Rires) Je ne sais pas s’il avait prévu à l’avance qu’il allait devenir mon entraîneur à Paris. En tout cas, il avait vraiment insisté pour me faire venir à Valenciennes. Peut-être qu’avec lui, j’aurais eu ma chance, ça on ne le saura jamais. C’est comme ça. Moi j’avance.
Selon vous, qu’est-ce qui a aussi rapidement séduit votre nouvel entraîneur, Chris Hughton ?
Ce sont surtout mes qualités de vitesse et de percussion qui lui ont tapé dans l’œil. Il compte beaucoup sur moi pour centrer, mettre les ballons dans la boîte. Car, en Angleterre, les attaquants croisent beaucoup leurs courses pour venir conclure les actions devant le but. Le coach insiste beaucoup là-dessus, et je correspondais parfaitement à ce qu’il recherchait. Il a aussi beaucoup kiffé mon abnégation, ma mentalité de ne jamais lâcher et mes allers-retours pour défendre et attaquer. Quand j’ai fait ça au match amical que j’ai joué, les mecs sont devenus fous.
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