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Licencier Blanc, ça coûterait entre 10 et 15 M€ au PSG
FOOTBALL. Nasser Al-Khelaïfi a laissé entendre dans nos colonnes qu’il voulait changer d’entraîneur
LE PSG SE DIRIGE peut-être vers un licenciement record. Si la tendance largement esquissée par Nasser Al-Khelaïfi hier dans nos colonnes se confirme, à savoir l’éviction de son entraîneur, Laurent Blanc sera en mesure de négocier des indemnités d’un montant jamais atteint dans l’histoire du football français.
Blanc et ses conseillers ont en effet eu la bonne idée de signer un nouveau contrat de deux ans avec le PSG. C’était le 11 février dernier, soit quelques jours avant le 8 e de finale aller de Ligue des champions contre Chelsea. Selon nos informations, ce nouveau bail entré en vigueur le 1 er avril offre au champion du monde un salaire mensuel de 700 000 € brut, relevé à 750 000 € lors de la saison 2017-2018. Soit une augmentation sensible par rapport au précédent contrat (2014-2016) qui prévoyait, lui, des émoluments de 650 000 € mensuels. Sur la base des vingt-quatre mois de salaires net restants dus à Blanc jusqu’en juin 2018, le montant des indemnités pourrait alors dépasser la dizaine de millions d’euros. En revanche, les divers bonus prévus dans son contrat (notamment une prime de 3 M€ en cas de victoire finale en Ligue des champions) ne devraient pas entrer en ligne de compte.
Voilà pour les données financières objectives. Reste la dimension subjective, essentielle au moment de conclure un éventuel accord financier compensatoire. Les conseillers de l’entraîneur parisien disposent, le cas échéant, de quelques arguments pour faire grimper l’addition. Ils ne manqueront pas d’abord de souligner les réussites sportives des dernières saisons. Après avoir réalisé avec son équipe deux quadruplés nationaux consécutifs (championnat, Coupe de France, Coupe de la Ligue et Trophée des champions), Laurent Blanc a donc atteint cette saison quatre objectifs sur cinq. Combien d’entraîneurs dans l’histoire du football ont été licenciés après un tel bilan ? Cette réussite, du moins sur le plan national, peut se monnayer.
Manchester City, l’échec qui pèse lourd
Dans le même esprit, l’ex-sélectionneur des Bleus pourrait aussi mettre en avant le déficit d’image que créerait une telle résiliation de son contrat. Surtout parce qu’elle intervient quelques semaines après la fin de saison alors que la plupart des grands bancs de touche européens sont déjà pourvus en entraîneurs. De son côté, le PSG soulignera l’importance de l’échec enregistré en Ligue des champions. Pour la troisième fois depuis le début de sa mandature en 2013, les Parisiens sont restés bloqués au stade des quarts de finale. Or, la qualification en demi-finale était l’objectif numéro 1 de la saison.
Au-delà du résultat brut, forcément décevant, Nasser Al-Khelaïfi pointe aussi dans nos colonnes la responsabilité personnelle de son entraîneur dans la préparation du match retour contre Manchester City. Selon lui, l’état d’esprit des joueurs dans les heures précédant cette défaite était déficient. Or, qui est susceptible d’influer sur l’approche psychologique d’un tel événement sinon l’entraîneur ? Bref, le dirigeant qatarien appuie là où ça fait mal. Au bout du compte, le possible licenciement de Laurent Blanc pourrait se négocier entre 10 et 15 M€.
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Qui pour le remplacer ?
IL PARAÎT DIFFICILE aujourd’hui d’imaginer Nasser Al-Khelaïfi et Laurent Blanc côte à côte à la reprise de l’entraînement le 4 juillet. Trois ans après son arrivée dans la capitale, le possible remplacement du champion du monde pose cependant les mêmes difficultés qu’à son arrivée. Les techniciens de renoms libres ou en passe de le devenir ne sont pas légion. La virulence des propos du président parisien qui ont surpris au sein même du club laisse supposer qu’il a déjà une solution dans sa manche.
En haut lieu, on laissait déjà entendre depuis quelque temps à certains interlocuteurs que du changement était attendu sur le banc parisien… Rien ne devrait cependant se décanter rapidement, alors que Nasser Al-Khelaïfi est parti pour quelques jours à Doha.
Simeone, le bon profil
Dans son interview, le président du PSG ne cache pas son admiration pour l’état d’esprit insufflé à l’Atlético Madrid par Diego Simeone. Le profil de l’Argentin, véritable meneur d’hommes, est particulièrement apprécié et des sources assurent qu’une rencontre pourrait s’organiser bientôt pour poser les bases d’un projet commun.
Figure emblématique du club madrilène où il a tout gagné depuis 2011 sauf… les deux finales de Ligue des champions contre le Real en 2014 et 2016, Simeone s’est publiquement interrogé sur son avenir après le revers de Milan la semaine dernière. « Est-ce que je dois continuer à l’Atlético ou est-ce la fin d’un cycle ? Je dois penser à ça », avait lâché l’Argentin à qui il reste quatre ans de contrat en Espagne.
L’autre grand prétendant à la succession de Blanc vient aussi d’Espagne. Avec Séville, Unai Emery vient de remporter trois Ligue Europa et semble prêt à se lancer dans un nouveau défi. Le Basque, par sa capacité à fédérer un groupe autour de lui, plaît au sein de la direction parisienne. Manuel Pellegrini, qui a éliminé le PSG en quarts de finale de Ligue des champions avec Manchester City, figure aussi sur les tablettes parisiennes mais le profil de l’entraîneur chilien ne trancherait pas franchement avec celui de Laurent Blanc.