Citation (Maboune @ 23/03/2018 08:43)

Qu'il y ait des problèmes structurels ou autre, ok, mais vu d'un point de vue français lambda qui s'intéresse que de loin au truc, ça fait enfants gâtés.
Abandonner les acquis sociaux qui n'ont plus lieu d'être permettrait déjà de montrer de la bonne volonté.
Alors là je parle de mon point de vue et des collègues avec qui j'ai parlé de la réforme. Mais le rejet ne se fait pas que sur le statut (même si c'est un symbole), réformer est nécessaire, on le voit au quotidien. Ne serait-ce que sur ce grand écart qui est imposé à la sncf qui est d'être compétitif tout en acceptant de perdre de l'argent sur des lignes où il n'y a pas un client.
Mais là l'idée c'est pas de réformer, c'est de préparer la découpe. Au final dans quelques années, il ne restera que Transilien, quelques lignes de TER et les TGV. On peut avoir son avis sur la pertinence de couvrir des zones désertes et à quel moment le service public doit s'arrêter.
Mais le soucis c'est que la réforme telle qu'elle est ne changera rien dans l'immédiat puisque face à la grogne des élus ils ont enlevés l'idée de fermer les lignes non rentables.
Citation (Alain Miamdelin @ 23/03/2018 09:03)

Je pense qu'il ne faut pas tomber dans la caricature inverse non plus. Pas grand monde pense que tout le monde se branle les couilles à la sncf.
Même si vous souffrez di fait que certains postes bénéficient des mêmes acquis alors que rien ne le justifie et que leurs salaires sont très corrects. Notamment dans les bureaux comme tu le dis.
Oui j'ai volontairement grossi le trait, mais bon l'image du cheminot n'est pas celui d'un bosseur...

Citation (Tourista-chan @ 23/03/2018 09:06)

Les syndicats et les agents ont aussi leur part de responsabilité là-dedans. Depuis des décennies, ils ont forgé une image désastreuse de leur cause et aujourd'hui Macron peut les défoncer tranquillement avec l'indifférence, voire l'aval, du grand public.
Comme je l'ai déjà dit, les syndicats je suis pas fan donc plutôt d'accord sur la responsabilité de ces derniers et du comportement de certains agents.
Citation (M4URIC3 @ 23/03/2018 09:31)

Bon, j'imagine que c'est moins le cas pour la SNCF (encore que j'ai toujours entendu que c'était intéressant moins tu es qualifié mais que pour les tafs les plus qualifiés, tu gagnes moins bien ta vie qu'ailleurs) mais ça le deviendra aussi vu la direction que ça prend.
Clairement, mon poste dans une entreprise ferroviaire privé, je prends au moins 2/300 e net. Honnêtement je suis serein, du boulot j'en aurai que ce soit à la sncf ou chez transdev si ils viennent sur le marché. Moi ce qui m’inquiètes c'est la dégradation du service public et des moyens qu'on a pour faire correctement notre boulot.
Citation (Alain Miamdelin @ 23/03/2018 10:42)

Pour des raisons x ou y, il y a pas trop en France cette mentalité de changer de boîte. L'employé est forcément une victime, il ne peut pas mettre les employeurs en concurrence.
C'est à l'heure actuelle un des gros soucis de la sncf et c'est accentué par la garantie de l'emploi. Le nombre d'agents démotivés (à tort ou à raison) qui restent c'est un des gros problème au quotidien. Tu as affaires à des gens qui deviennent inutiles et qui en ppus donnent une sale image de l'entreprise.
Mais c'est une mentalité très SNCF. Trop peu on gouté au privé et ca se voit...
En ça, la perte du statut ne me dérangerait pas plus que ca. Tout est trop encadré, codifié, tu sais d'avance l'avancement que tu vas prendre que tu sois mauvais ou non. Les syndicats avec leurs grandes idées égalitaristes ont fait du mal à la boite. Que tu sois mauvais ou non, tu avanceras et si tu grimpes trop vite parce que tu fais le job tu auras une levée de bouclier parce que pas équitable par rapport à machin qui attend sa promotion depuis tant de temps.
Qu'il y ait nécessité d'évoluer, de se réformer c'est évident, mais on prend le problème à l'envers. On a enlevé les moyens de bien faire le job et ensuite on justifie la réforme car nécessaire vu les résultats "catastrophique".
On nous demande de faire rouler des trains en flux tendu, avec des ressources humaines et matérielles également à flux tendu.
Les investissements qu'ils soient matériels et humain on été fait n'importe comment. On a dépouillé Pierre pour habiller Paul, en l’occurrence ici, le transport public pour le TGV. Et au quotidien ça se confirme, on préfère impacter 10 transilien/TER pour éviter qu'un TGV arrive en retard. Si il manque un conducteur tgv on ira le prendre sans scrupule chez TER etc...
Le Statut c'est que le chiffon qu'on agite à l'opinion et aux cheminots. Au final hormis pour la retraite ca changera pas grand chose, les déplacements seront toujours payés pareil, les astreintes aussi etc...tout simplement parce que c'est pas lié au statut mais au rh et aux accords de branches.
Et honnêtement la retraite je compte pas dessus
Donc oui il faut réformer la sncf sur ce qui peut toucher aux retraites etc...ça je l'entends bien. Mais ça résoudra pas les retards, les suppressions et autres.
Le vrai soucis c'est le manque de souplesse, les stratégies qui change en fonction des gouvernements et des appuis politiques, SNCF réseau qui est dans un état d'organisation déplorable en plus d'avoir des infrastructures datant du siècle dernier...
Du travail il y en a, suffit juste d'essayer de le faire proprement, mais ca me parait impossible, entre les syndicats qui disent non à tout et les politiques qui pensent uniquement à leur réélection...
Petit exemple au passage, sur la ligne pour laquelle je bosse, on a clairement trop de trains en circulations. Le moindre incident se répercute sur l'ensemble de la ligne. Pourtant durant les vacances on fait rouler 2 trains en moins, qu'on peut donc assurer en train long. On gagne en souplesse niveau conducteurs, matériels et circulations. Et ca se vérifie niveau chiffre, la ponctualité, les suppressions sont beaucoup moins nombreuses car on arrive à isoler un incident.
Mais impossible pour les élus de vendre cela à leurs électeurs...pourtant ça fait quand même du train au quart d'heure durant les pointes...sur du TER c'est loin d'êtreun scandale.
Et je parle pas de l'arrêt inutile financé par le STIF uniquement grâce au réseau d'un maire ancien Sénateur...