un autre passé inaperçu...
Julien Guiomar : l'acteur a succombé à une crise cardiaque
Inspecteur la Bavure, Adieu poulet, Borsalino, Le Grand Blond avec une Chaussure Noire, L'Incorrigible..., il y était. Ce grand bonhomme, tendre et pince-sans-rire a donné corps aux dialogues d'Audiard, réussi à imposer ses répliques et sa stature face aux monstres sacrés que sont Louis De Funès et Jean-Paul Belmondo.
Julien Guiomar s'est éteint lundi, chez lui, à Monpazier, en Dordogne, à l'âge de 82 ans.
Immense interprète, sensible, fort en gueule, il laisse plus de cent films (signés De Broca, Deray, Companeez, Lautner ou Chabrol...), et une quinzaine de pièces de théâtre.
Né dans le Finistère, le 3 mai 1928, ce fils d'un dentiste de Morlaix, trublion bavard et comique à ses heures ne se voit pas arracheur de dents. «Quand on était jeunes, on allait beaucoup au cinéma. Et dès que j'ai pu, je suis monté à Paris suivre les cours Simon et ceux de la Rue blanche, comme tout le monde!», a-t-il raconté à Ouest-France.
Sa carrière, brillante, lui a donné raison. Comédie magistral, il participe à l'aventure du TNP avec Jean Vilar, avec Le Songe d'une Nuit d'Eté de William Shakespeare et Mère Courage de Bertold Brecht. Puis l'artiste se fait connaître sur les écrans noirs en incarnant un colonel grec dans Z de Costa-Gavras en 1969. La même année, il est le curé espagnol dans La Voie Lactée de Luis Buñuel et le sombre Duc dans La Fiancée du Pirate de Nelly Kaplan.
Il jubile dans les costumes d'hommes d'affaires ou de politiciens véreux. Joue également dans Les Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau en 1971, Souvenirs d'en France d'André Téchiné (1975), Mado de Claude Sautet (1976).
A l'aise dans les rôles d' «opposants», il se glisse sans broncher, dans la peau des méchants. Il est le colonel Vincent dans Papy fait de la Résistance de Jean-Marie Poiré (1983), le commissaire Bloret dans Les Ripoux (1984) et l'infâme Jacques Tricatel, pape de la nourriture industrielle dans L'Aile ou la Cuisse (1976), deux films de Claude Zidi.