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Bellion méritait «le ballon de plomb»
David Bellion (photo Presse-Sports), qui devrait être titularisé pour la première fois avec Bordeaux ce mercredi soir à Nancy en Coupe de la Ligue (20h45), est revenu dans les colonnes de l'Equipe sur sa situation en Gironde. Et non sans humour. «Je suis une brêle, lance-t-il. La saison dernière, il valait mieux être une chèvre. Au moins, elle, elle a l'habitude de gambader sans se poser de questions».
Mais le joueur assure ne pas en vouloir à Laurent Blanc, qui était alors son coach. «Regardez, Chamakh avait joué 4069 minutes, moi 1126, ajoute-t-il. Les autres attaquants ont subi son talent. Ce n'est pas une charge contre Laurent Blanc, que j'aime beaucoup, ni une excuse. C'est un constat. En 2009, l'année du titre, le turnover avait été exceptionnel. L'an passé, Bordeaux avait treize joueurs et des remplaçants. Certains étaient en surchauffe, d'autres au frigo. Or, un joueur est aussi fragile qu'une Ferrari. A force de la faire carburer sans entretien, elle explose. Pareil, si tu la sors après l'avoir laissée trois mois au garage».
«J'avais la palme d'or du produit périmé»
L'ancien attaquant de Nice, passé par Manchester United, assure que son problème était avant tout physique. «Le physique est la base. Comme les entraînements n'étaient pas adaptés aux remplaçants et que voyager sans cesse pour très peu jouer m'a cramé, je suis allé, en octobre et en janvier, dire aux coaches : "Je suis fatigué. J'ai besoin de travailler". Mais, en jouant tous les trois jours, ça n'a pas été possible. Les remplaçants étaient périmés. J'avais la palme d'or du produit périmé. J'aurais mérité le ballon de plomb». Rien que ça.
Cette saison, le joueur a demandé à évoluer avec la CFA2, histoire de reprendre le rythme. Et ça a plutôt bien fonctionné (3 buts en 2 matches). «A défaut des jambes, j'ai récupéré un coeur de joueur, assure-t-il. L'an passé, c'était celui d'un touriste. J'étais nul et cuit. Dans ce cas, mes lacunes mentales, tactiques et défensives sont encore plus visibles». Il devrait toutefois débuter ce mercredi soir avec l'équipe première. Un match qui devrait lui faire beaucoup de bien au moral. «Ça va me booster. Quand j'arrive à répéter des efforts violents, je peux percuter et marquer. J'ai ça en moi. Je ne suis ni aigri, ni jaloux, juste envieux de me sentir utile».
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