Actuellement en Ukraine avec l’équipe de France, Jérémy Ménez a trouvé le temps, entre deux séances de coiffure, d’écrire une jolie lettre à toutes celles et ceux qui l’ont sifflé lors du match contre l’Estonie. Salut les Mancelles,
Je vous écris cette petite lettre depuis le Jacuzzi de notre hôtel de Donetsk, j’espère que vous ne m’en voulez pas. Je tenais à correspondre avec vous pour régler le petit malentendu nous concernant.
Lors du match contre l’Estonie, dans votre « theatre of dreams » de la MM Arena, vous m’avez accueilli avec des sifflets alors que l’équipe menait par trois buts à zéro. J’avoue ne pas avoir tout compris. Je me suis même demandé si c’était ma coupe de cheveux qui gênait. Mais même pas, je l’ai enlevée sur les conseils de Francky, pour être présentable devant la gente féminine ukrainienne. J’ai également pensé que c’était ma relation avec
Emilie. Pourtant ce n’est pas possible, elle a obtenu plus de 39% des voix lors de la finale de Secret Story qu’elle a remportée. Alors je vous ai répondu en marquant et en ne vous regardant même pas, vous ne me méritez pas.
Pendant, un moment, je me suis même cru au Parc, avec ces
Qatarix du début de saison qui sifflaient, avant de comprendre.
Avec mes 7 pions et mes 13 passes décisives, sans oublier les 468 torticolis infligés aux défenseurs de Ligue 1, ces guignols savent désormais que je suis la vraie star du PSG, et pas l’autre has-been avec son pansement sur pif ou encore le coton tige argentin.
Pourtant je suis un type sympa.
On dit que je ne souris jamais et que par conséquent, je suis une tête de con. Et Thierry Henry, il avait la banane quand il marquait ? Certains me trouvent nonchalant. Et Zidane, il courrait partout comme un chien ?
D’autres pensent que je suis trop perso et que je ne joue que quand j’ai envie. Les mêmes sont fans de Ben Arfa, vous savez le mec qui joue à Newcastle et qui n’a rien prouvé à part faire mumuse avec les guignols de Blackburn et Bolton. Allez comprendre. En plus de tout ça, je joue au PSG, le club que tout le monde aime détester, ça vous donne donc des raisons de me siffler, comme Ginola et Anelka en leurs temps.
Vendredi contre l’Ukraine, je n’ai pas été hué. Normal, on est le seul pays à n’avoir aucun supporter qui se déplace, ou presque. Des occasions, j’en ai loupées c’est sûr, mais qui ouvre le score après avoir épuisé la défense ukrainienne ? C’est moi. Vous avez dû rager, vous les Manceaux, devant la télé avec vos rillettes de voir cette bande de branleurs des cités rattraper les conneries de 2008 et 2010.
En parlant d’aigri, je t’ai entendu Jean-Mimi pendant le match, dire je n’aurais pas le niveau. Je te retourne le compliment. Toi, tu l’avais le niveau quand t’étais entraîneur-joueur ? A priori non. Heureusement, j’ai le soutien de techniciens reconnus, comme Carlo qui parle de moi comme d’un joueur
fuoriclasse. Au début je croyais que ça voulait dire «
classe fluo« , d’où la teinture que j’arborais. Ensuite,
il y a eu Loulou Nicollin, qui n’en fait pas toute une poubelle parce que je ne passe pas le ballon à la seconde près.
Vrais reconnaissent vrais.
Bon, j’en ai trop trop dit et je ne voudrais pas déraper.
Sachez, mes chers amis, que moi non plus je ne vous aime pas, ce qui ne m’empêchera pas de qualifier les Bleus pour quarts et d’être sacré champion avec les millions du PSG dès la saison prochaine pendant que vous paierez pour voir jouer Moussa Maazou. La bise,
Furet.