Le PSG s'installe à Poissy
La construction de l'un des plus grands centres d'entraînement au monde, celui du club de football du Paris Saint-Germain, démarrera dans un an. Ouverture programmée pour septembre 2019.
12 juillet 2016, fin d'un suspens qui aura duré trois ans : les dirigeants du PSG décident d'implanter leur centre d'entraînement aux Terrasses de Poncy, à Poissy. Six mois avant, il aurait été difficile de prédire cette issue, tant les patrons du PSG semblaient subjugués par un autre site, celui de Grignon, un ancien château du XVIIIe, siège de l'INRA, propriété de l'Etat. Mais ils n'avaient pas imaginé la levée de boucliers qu'allait susciter leur projet. En quelques jours, une pétition à l'initiative d'anciens élèves de l'INRA Paris-Grignon, soutenue par des chercheurs et des agriculteurs, recueille des milliers de signatures. Inquiet de cette publicité inattendue, les Qataris renoncent. Du coup, le site de Poissy, soutenu par un intense lobby du maire Karl Olive, du député et ancien champion Olympique, David Douillet et, de manière plus feutrée, du président du conseil départemental, Pierre Bédier, finit par s'imposer.
Depuis le calendrier s'accélère. Le club consulte plusieurs cabinets d'architectes ; le lauréat devrait être connu courant novembre, avec un début des travaux en septembre 2017, pour une ouverture en 2019. « Il s'agira d'un pôle d'excellence unique au monde », s'enthousiasme Karl Olive. Avec un stade de 5.000 places et 14 terrains de football (dont 10 pour les centres de formation et de préformation) regroupés sur 74 hectares, le projet de centre d'entraînement est colossal.
Pour la première fois en France, un terrain couvert de la dimension d'une aire de jeu permettra des entraînements quelles que soient les conditions climatiques. Un « hôtel » de 32 chambres de standing servira pour le repos des joueurs et les « mises au vert » avant les matchs à domicile et 80 lits seront également prévus au sein du centre de formation. Une clinique du sport et un centre d'évaluation médicale et de soins compléteront l'offre.
Selon les estimations du club, près de 1.000 personnes devraient travailler sur le chantier durant les travaux et, entre 70 et 100 emplois devraient être créés ensuite pour assurer le fonctionnement du site. « L'arrivée du club devrait générer environ 2 millions de recettes fiscales annuelles pour la communauté urbaine, estime Karl Olive, s ans parler des retombées pour l'image de la ville ! » Il est vrai que situé au pied des quartiers de Poissy, dans le prolongement de centres commerciaux, le site est presqu'urbain. Une solution adoptée par le Réal de Madrid, aux antipodes de l'option « Grignon », perdue dans les champs. Le club annonce vouloir s'insérer dans la vie locale. Les clubs sportifs et associations de Poissy ou de la communauté urbaine pourront assister à certains entraînements. De nombreuses opérations doivent aussi être menées sur le site par la Fondation du PSG, qui conduit des actions en faveur des jeunes des Yvelines. Le club travaillera aussi en partenariat avec des collèges locaux pour permettre aux jeunes du centre de formation de suivre leur scolarité sur place.
A Saint-Germain-en-Laye, qui voit partir le club, c'est toujours la soupe à la grimace. La ville n'a certes pas tout perdu. L'actuel centre d'entraînement du club des Loges doit en effet accueillir la section féminine de football du club et son centre de formation. Mais aux yeux de l'opposition, le compte n'y est pas : « Dans cette affaire, nous payons l'isolement du maire, Emmanuel Lamy, au plan départemental, régional et national, alors qu'à Poissy, l'action des élus a été très efficace », dénonce Emmanuel Fruchard, ancien conseiller municipal d'opposition (PS) !
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