Et si l’on se plaçait dans une approche du club pour ce qu’il est financièrement parlant : une entreprise (parce que c'est bien maintenant le cas)
Reposons nous la question de ce que représentent ses supporters….et cette autre question : a qui appartient le club ?
Ne nous trompons pas de positionnement : en dépit des sacrifices de beaucoup, de l'indéfectibilité de nombreux supporters/groupes, de l'ancienneté de certains, il faut être convaincu que l'entreprise/le club vend des produits télé, merchandising, des places, des abonnements et un peu de bonheur et de passion.....et qu'à ce titre nous ne sommes pas les propriétaires du club mais ses clients, certes plus impliqués que le téléspectateur, mais clients qd même. Le club investi dans un outil et des moyens, payent des salariés, et fait des ventes auprès de ses clients. il en tire ainsi des revenus dont nous attendons qu’ils servent une stratégie compatible de nos attentes : un grand club et des résultats
En effet, en tant que bons clients, les supporters fidèles ont des attentes à satisfaire (on est content ou pas du produit vs le prix qu'on y met càd place/abo/dispo/sacrifices) et en ce sens constituent un des éléments de la stratégie de cette entreprise.
Au titre des sacrifices et de la temporalité on pourra tout autant se dire en prenant cette analogie que le client de BMW (ou tout autre marque hein

) depuis 30 ans est fidèle à la marque alors que les présidents, les salariés ont tourné, sont partis, ont changé et que ce client sacrifie un peu du « reste » pour s'offrir son plaisir de rouler dans ce qui lui plait.
On peut débattre du caractère temporel d'ailleurs des dirigeants et des joueurs, les employés versus l'intemporalité des supporters, voir du prix que les dirigeants décident de rémunérer leurs employés avec les revenus de leurs ventes, mais très clairement on ne peut douter que ni les employés, ni les clients ne sont les propriétaires du club comme on peut souvent le lire ou l'entendre dans ces "le club est à nous il nous appartient" !
D'ailleurs on pourrait discourir de cette notion de propriété du club s'agissant des bénévoles qui en plus d'être supporters sont aussi aux cotés des jeunes licenciés pour les encadrer et les accompagner sur les terrains d'entraînement et de match le week end. Ne serait-ils pas eux tout aussi légitime à revendiquer la propriété du club ?
Dans cette approche économique/entreprise on peut se poser la question de la cible de marché et par conséquent de la nature du produit vendu. Croit-on qu'un modèle de club aux clients exclusivement nationalistes ou à l'opposé exclusivement issus des banlieues défavorisées ou des minorités visibles qui en outre s'approprierait l'image du club, ou pire (soyons fous imaginons le prire

) aux clients qui se déchirent dans des nuances bien que de taille mais difficilement compréhensible du profane, serait profitable à moyen/long terme ?....
Croyez vous vraiment que la "marque" prospérerait ? je vous laisse répondre.....je suis pour ma part dubitatif pour ne pas dire plus
Nous voulons une grande équipe, des joueurs qui font rêver, du beau jeux ?
(je laisse là le soucis d'identification sur d'autres "critères" que ceux strictement sportif cf Cobra, car je crois avoir indiqué précédemment que le sport n'était pas là pour conférer une identification, ethnique ou politique)
Il faut donc une stratégie ad'hoc : un "panel clients" large et fidèles ou à contrario ciblé et prêt à payer le prix du premium, des capacités de financements et d'investissements ainsi qu'une vision stratégique et une gouvernance adaptée.
Dans cette perspective je ne suis pas loin d'être convaincu que la radicalisation du conflit des tribunes, le rejet de l'image du club soit un frein très net et très clair à la mise en oeuvre d'un tel projet tout comme l'absence de volonté de CC à investir l'est également.
Je crains même que dans cette approche (certes froide et mercantile, dénuée de de qui nous anime tous ou presque : sentiment/passion/émotion) le conflit des tribunes prenne le pas sur la responsabilité de fait du vrai propriétaire du club au sens actionnaire et de la faiblesse de sa politique.
Alors maintenant la bonne question à se poser est : comment peut-on en tant que client éviter de servir sur un plateau la mort d'une "marque" dont personne ne voudrait au final, et comment les clients que nous sommes pouvons obtenir de ceux qui la possèdent et la dirigent la mise en oeuvre du plan stratégique adéquat ?