Les Qatariens en piste pour rénover le Parc des Princes
Caroline Sallé Mis à jour le 21/03/2013 à 07:43 | publié le 20/03/2013 à 21:00 Réactions (7)
Le Parc des Princes, vieux de 40 ans et d'une capacité de seulement 47.000 places, est jugé inadapté aux grands rendez-vous sportifs mondiaux.
Le Parc des Princes, vieux de 40 ans et d'une capacité de seulement 47.000 places, est jugé inadapté aux grands rendez-vous sportifs mondiaux. Crédits photo : Jean BIBARD / FEP / PANORAMIC/Jean BIBARD / FEP / PANORAMIC

La Mairie s'apprête à enterrer le projet Vinci-Colony Capital pour réaménager le stade
Après la prise de contrôle du PSG, les Qatariens font main basse sur le Parc des Princes. L'avenir du stade du club parisien, et sa préparation pour l'Euro 2016, est donc entre leurs mains. En début de semaine prochaine, le Conseil de Paris doit en effet enterrer définitivement le projet du consortium Vinci-Colony Capital, pour rénover et exploiter l'enceinte sportive située dans le XVIe arrondissement, en déclarant caduque la procédure qui devait accorder au groupement un bail emphytéotique administratif. La décision était attendue. Difficile en effet pour Colony Capital, qui a revendu le club au fonds Qatar Sport Investment (QSI), de rester dans le match.
Après le lancement d'un appel à candidatures en 2009 et un accord de principe donné en 2011 à Vinci-Colony Capital, retour à la case départ, donc. «Cet accord devait être complété par un plan de financement détaillé du candidat qui ne nous a pas été remis, le projet n'a pas répondu à nos attentes», justifie Jean Vuillermoz, adjoint au maire chargé des sports. L'argument n'est pas faux. Mais l'échec de cette première procédure est surtout imputable à l'impossibilité, pour les différentes parties, la Ville, les Qatariens et le consortium, de s'entendre sur l'augmentation de la capacité du Parc.
Après 40 ans d'activité, le stade, vieillissant, requiert effectivement d'être modernisé. Surtout, avec ses 47.000 places, il n'est pas franchement à la hauteur des immenses ambitions du fond Qatar Sport Investment, qui souhaite faire briller le club de foot parisien au niveau européen. Alors que les Qatariens rêvent d'une grande arène d'au moins 60.000 ou 65.000 places, pas question pour la Ville de toucher au mythique Parc et d'aller au-delà de 50.000 places. Voilà un an, l'enjeu avait ainsi donné lieu à un bras de fer musclé entre les différents intervenants.
Fin février, dans une interview accordée à Sport24, le directeur général délégué du PSG Jean-Claude Blanc était revenu à la charge: «Notre développement passe par l'augmentation de la capacité du Parc des Princes.» Et d'envisager également «un musée en plein air, des lieux de déambulation, des zones piétonnières ou des lieux paysagers. L'expérience du stade devra démarrer dès la sortie du métro», indiquait-il, plein d'enthousiasme.
Delanoë ne veut pas toucher à l'enceinte actuelle
Reste cependant à déterminer, avant toute chose, la nature des relations contractuelles entre la Ville et les nouveaux propriétaires du PSG. «Il est trop tôt pour en dire quoi que ce soit», refroidit Jean Vuillermoz. En attendant que les discussions aboutissent, une première tranche de travaux, financée à hauteur de 20 millions d'euros par la municipalité, a déjà démarré et va devoir s'effectuer tambour battant afin de remettre aux normes a minima le stade pour lui permettre d'accueillir des rencontres de l'Euro 2016. «Nous serons prêts sans avoir à fermer le Parc durant le chantier», assure, confiant, Jean Vuillermoz.
Après la compétition, l'enceinte devra subir des travaux plus importants, estimés à 70 millions d'euros par la Ville. Le double ou le triple selon d'autres sources. Problème: sans toucher à l'enceinte actuelle, puisque Bertrand Delanoë ne le veut pas, le nombre de places supplémentaires ne pourra pas aller au-delà de 50.000. Même s'il existe un modèle économique pour un stade de cette capacité, comme l'affirment certains, pas sûr que ce redimensionnement soit suffisant aux yeux des Qatariens. Que faire sinon? Attendre l'élection d'un nouveau maire en 2014 et demander à raser l'actuel stade pour en construire un autre, plus vaste, au même endroit? Possible, mais risqué juridiquement. Construire ailleurs ou déménager? Jean Vuillermoz rappelle que les dirigeants du club ont déclaré récemment: «Le parc des Princes, c'est le PSG et le PSG, c'est le Parc des Princes.» Pour l'élu Vert Yves Contassot, «tout ça est en tout cas très mal maîtrisé, sachant que le Stade de France à Saint-Denis est sous-employé.»