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L'interview décalée… E.Cissé
Edouard Cissé, après Nancy et Copenhague, vous enchaînez par le PSG. Encore une semaine chargée ! Vous n'en avez pas un peu assez de l'accumulation des matchs ?
Regardez-moi ! Je suis vraiment très fatigué : j'ai des cernes. Je suis vraiment très fatigué mais le fait de gagner met du baume au cœur. Ça fait du bien.
Avec la répétition des matchs, ne trouvez-vous pas que le Clasico perd de son impact, de sa magie ?
Il y a de ça aussi. Ce qui est bien pour enlever la pression négative, c'est qu'il y avait ce match jeudi qui permet de calmer pas mal de choses. Et dès vendredi, on se tournera vers ce match de dimanche.
Est-ce qu'il vous arrive de penser dans des semaines comme ça à vos débuts de footballeurs à Billère ?
Quand j'ai commencé le foot, je ne pensais pas devenir professionnel. Je pensais juste à m'éclater avec mes potes. On avait en plus l'habitude de perdre régulièrement donc très vite, je me suis rendu compte que le plus important était de participer. Ça m'a embêté quand même de perdre autant mais la joie et l'état d'esprit qui régnaient à Billère, avec les potes dans ces vestiaires, m'ont permis de comprendre que le foot est magique.
« Deux paires de protège-tibias : une devant, l'autre derrière »
Il paraît que vous avez appris la gagne véritablement en bas de votre immeuble avec les autres gosses du quartier...
Si tu perdais, tu te faisais chambrer. Quand j'ai déménagé gamin, je suis arrivé dans une petite résidence où il y avait pas mal de gars qui aimaient le foot. Il y avait des petits challenges en bas et il valait mieux être le plus fort ou, du moins, le moins bidon. J'ai appris à apprendre la gagne à ce moment-là. Il valait mieux être dans la peau du vainqueur que dans celle du numéro deux ou trois.
Vos coéquipiers de Billère de l'époque disent que vous étiez très bon techniquement et que vous aviez pris l'habitude de jouer avec deux paires de protège-tibias. Est-ce vrai ?
Oui, c'est vrai. A un certain niveau, en district, il y avait quand même pas mal de bûcherons. J'étais surclassé et si j'étais relativement grand, j'étais frêle. Donc on me chicotait les mollets. La seule solution que j'ai pu trouver était de porter deux paires de protège-tibias : une devant, l'autre derrière. Comme ça, je pouvais jouer sans me soucier des coups que je pouvais recevoir.
Vous avez été repéré par le FC Pau. Pourquoi avoir choisi le FC Pau et pas la JAB de Pau, davantage connu car club de la famille Larqué ?
Parce qu'à l'époque, le FC Pau était le meilleur ! Et parce qu'ils m'ont dragué d'une façon qui fait que j'ai succombé. Je suis allé au FC Pau avec qui j'ai appris à connaître le niveau national avec les moins de 17 ans nationaux. Là, j'ai commencé à taper dans l'œil de certains centres de formation.
Le Guen : « Tu n'es pas là pour prendre des photos »
Quand on est grand, sportif et qu'on vit à Pau, il paraîtrait naturel d'aller vers le basket, non ?
A un moment donné, le choix n'a pas été évident. En 1992, à l'époque de la fameuse Dreamteam américaine, je passais plus de temps sur les playgrounds du Palais des Sports que sur le terrain de foot. Pendant deux ans, j'étais même dopé au basket. Mais après, j'ai choisi le foot parce qu'au niveau de la taille, c'était plus raisonnable.
Après des débuts en National, quand intervient le déclic qui fait qu'on pense pouvoir jouer un jour en L1 ?
Le déclic ? Je ne sais pas. Il y a eu un ami, le directeur sportif de l'époque Richard Landa, qui avait des contacts avec le milieu professionnel et donc Paris, via Jean-Michel Moutier. Le vrai déclic vient de là. Pour la première fois, je prends l'avion, je vais à Paris et j'arrive au Parc des Princes dans les bureaux de Denisot. Là, Raï passe et dit bonjour. Je me dis : « Pas mal ! » Raï, j'avais l'habitude de le voir à la télé. Tu vois ensuite Paris pour la première fois du haut de tes 18 ans. Ça te fait rêver et tu te dis que ça peut être pas mal. Et après, quand je suis redescendu à Pau, je ne pensais qu'à ça. La folie.
Et vous avez intégré le meilleur PSG possible...
C'était encore le PSG de Michel Denisot avec Raï et Simone, tous ceux qui ont fait du PSG un PSG conquérant avec cinq demi-finales de Coupe d'Europe consécutives. C'était quelque chose ! Une valeur sûre. J'atterris dans un groupe comme ça et c'est extraordinaire. C'était un rêve. Après, j'ai eu un autre déclic au bout du premier mois. J'ai arrêté de rêver et je me suis dit qu'il y avait quelque chose à faire. Je me suis alors dit : « Ça peut être ton métier. » J'ai eu les conseils de certains anciens comme Paul Le Guen, Vincent Guérin, Laurent Fournier ou Alain Roche. Ils m'ont dit : « Tu n'es pas là pour prendre des photos. »
« Abriel me demandait même des autographes »
Et vous avez arrêté la visite de Paris pour jouer la Ligue des Champions très vite, sans la formation qu'ont reçue les Anelka et autres Abriel. Au lieu d'être jaloux de vous, ils vous ont accepté comme un des leurs...
Oui, Fabrice me demandait même des autographes. Mais ça s'est super bien passé. Même si eux étaient formatés pour le haut niveau, ils étaient fiers qu'un de leurs potes jouent avec les pros. C'était un peu leur rêve aussi. Fabrice, je le connais depuis treize ans et il n'y a jamais eu de jalousie. Il a toujours été derrière moi. Pareil pour Nicolas Anelka, Didier Domi... Fabrice a toujours été derrière nous : ça lui a donné la force de continuer alors qu'il a eu un chemin un peu particulier. Il a pris les itinéraires bis mais il arrive à bon port au bon âge. Ça aussi ça m'a motivé. Je me suis dit que je ne suscitais pas la jalousie des gars et j'ai vu dans le regard de certains de mes équipiers, qui n'avaient pas la chance de jouer en pro, que ce que je vivais était extraordinaire. Un privilège ! Et à chaque fois, je respectais ça.
Sans tomber dans le cliché du Provincial qui monte à Paris, passer du boulevard des Pyrénées à Pau aux Champs-Élysées dans la Capitale, il y a quand même un danger de dégoupiller...
Je m'étais accordé trois mois. Pendant les trois mois, il y avait juillet-août puis en septembre, j'ai commencé à faire des bancs. A un moment donné, ce n'était pas évident. Mais Joël Bats m'a pris à part et m'a dit : « C'est bien, tu en as bien profité mais maintenant, tu es sur l'itinéraire bis. » Cette métaphore a suffi. Fin septembre, j'avais fait le tour et j'avais suffisamment dégoupillé. Là, je me suis remis dans le droit chemin. J'en ai profité ensuite car je ne suis pas un Saint mais j'ai su faire la part des choses pour profiter quand il le fallait.
Pourquoi ce besoin de dégoupiller ? Il n'y avait pas de fêtes étudiantes à Pau quand vous étiez à la fac en Sciences-Eco ?
Il y en avait mais ce n'était pas le même niveau. Il y en avait dans le quartier du triangle à Pau où on faisait les « JVS » : les « jeudi, vendredi, samedi »… C'était assez fun. Mais quand tu arrives à Paris, le niveau est assez élevé quand même ! Tu te rends compte que tu peux faire le lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et même dimanche. J'ai un peu dégoupillé mais c'est normal. C'est le cliché : quand tu es de Pau, tu regardes tous les jours Paris sur la carte météo de Catherine Laborde. Tu regardes le temps qu'il va faire à Paris. Y aller, c'était assez fun et les Champs-Élysées, c'était magique aussi...
« Je suis un fils, un mari, un père »
Si vous avez su arrêter la fête au bout de trois mois, c'est que votre entourage vous l'a aussi permis...
Heureusement parce que j'y serais encore.
La famille, pour vous, c'est un thème important. Vous parlez sans arrêt de vos parents, de votre épouse, de vos enfants alors que d'autres n'abordent jamais ce sujet...
J'ai peut-être besoin de rappeler aux gens qu'on est footballeur, qu'on a la chance de faire ça... Mais comme me le disait mon père, le plus important, c'est d'avoir une famille, d'avoir des enfants. Quand j'ai connu ça à 24 ans, je me suis aperçu que je suis footballeur deux heures dans la journée et que le reste du temps, je suis un fils, un mari, un père. Ça m'aide à être fort sur le terrain et à relativiser beaucoup de choses. C'est un beau métier mais ce n'est pas toujours évident. Ça m'aide. La famille est primordiale.
On oublie souvent que derrière le footballeur se cache un homme, un père... Là avec une série de matchs rapprochés comme ça, plus les vacances scolaires, votre femme doit assurer...
Sans vouloir me jeter des fleurs, je suis aussi un papa moderne. J'essaie de l'aider. Quand on n'a pas entraînement le matin, je dépose les puces à l'école. Ça veut dire se lever à 7h00 : il faut assumer. Mais après à 9h00, quand tu as déposé tout le monde, tu as un gros coup de barre. Et ta journée en prend un coup. Mais je le fais. Ça m'aide à me rendre compte que je suis un footballeur mais que je ne suis pas que ça...
« Je vais traîner aux alentours des Bleus s'il manque un joueur »
Dans votre carrière, vous avez réussi à atteindre les plus hauts sommets...
Sauf la Coupe du Monde quand même...
La Coupe du Monde justement...
Pour 2010, je pense que c'est mort. Je déconne...
Vous avez déclaré qu'un de vos rêves était de découvrir l'Afrique du Sud. Mais pour faire un safari...
(Rires). Je vais aller en Afrique du Sud, au Parc Kruger, et je vais traîner aux alentours des Bleus. Comme ça, s'il manque un joueur, je pourrais dépanner. Mais l'Afrique du Sud, c'est beau...
Pour continuer avec les Bleus, en 2004, n'avez-vous pas regretté de n'avoir pas porté les couleurs de la JAB de Pau ? Jean-Michel Larqué aurait alors sans doute demandé à son pote Jacques Santini de prendre un ancien de sa maison…
En 2004, c'était pas mal. Après ma saison à Monaco, c'était le moment propice. Mais il y avait du beau monde en place à mon poste. Au final, il ne faut pas avoir de regrets parce que quand j'aurais pu y aller, le coach Deschamps était là et bien en place. Après, Pat Vieira a pris la succession. Et Makelele est arrivé. Quand il y a enfin eu une place de libre, j'avais 26-27 ans et ce n'était pas évident. Tu prends des plus jeunes. Donc je ne regrette pas car devant moi, il y avait des sacrés morceaux. Ceux qui étaient là étaient vraiment très forts.
« On s'est dit qu'on était de gros escrocs »
Vous vous êtes rattrapé en club...
Ça va, ça aurait pu être pire.
Avec toujours en 2004 cette finale de Ligue des Champions : votre meilleur souvenir et en même temps la plus grosse déception...
C'est la plus grosse émotion et la plus grosse déception. Mais je me rends compte que c'est beau quand je vois que TF1 nous a interviewés pour le journal de 20h00. TF1, c'est le JT ! La plus grande déception, ce n'est pas sur le coup, c'est après. J'étais quelques mois après avec Pat Evra et je lui disais : « Tu te rends compte, ce qu'on a fait, c'était énorme. » On a fait une liste ensemble de supers joueurs qui n'ont jamais fait de finale de Ligue des Champions. On s'est alors dit qu'on était de gros escrocs. Là, on s'est rendu compte qu'on avait joué une finale et on a eu la déception. Trois mois après, on s'est dit qu'on est passé à côté de quelque chose d'extraordinaire. Même là, je me dis que ça aurait pu être énorme. On voit la différence entre gagner et juste être finaliste...
Ce qui était énorme, c'était l'ambiance dans cette équipe : il y avait des escrocs, des « boîteurs »...
Il y avait tout. C'était un peu comme les Sept Mercenaires. Le premier jour où je suis arrivé, je me suis : « C'est quoi cette équipe ? » Ça me faisait penser aux années folles de Billère quand on ne se prenait pas la tête. Mon premier match, je me suis dit « Comment ça peut se passer, ce n'est pas possible. » Mais les mecs, à Monaco, dès qu'ils mettaient le maillot, ils étaient conditionnés pour aller chercher la victoire. Tout le monde savait ce qu'il avait à faire et ça se passait hyper bien. Et toute l'année, ça s'est passé comme ça. On gagnait. Je suis arrivé à la meilleure période. Le groupe était ensemble depuis deux ans, il y avait un vécu. Je me suis fondu dans ce groupe avec une facilité déconcertante. Fernando Morientes ne parlait pas français et au bout d'un mois, il parlait la langue et était un bout en train alors qu'il est relativement timide ! C'était vraiment un grand moment. Tu te dis que tu aimerais en connaître d'autres des années comme ça.
« Si je pouvais, j'aurais pris les trois maillots »
Pour revenir à la sélection, vous êtes métis. Et donc la question qu'on se pose est la suivante : « La sélection basque ne vous a jamais contacté ? »
Non. Mais j'ai failli aller à la Real Sociedad. J'avais visité les installations mais Paris a mis son veto. Ça aurait été un beau clin d'œil pour ma maman qui est basque d'avoir signé là-bas.
Aujourd'hui, c'est le Sénégal, le pays de votre papa, qui vous demande. Mamadou Niang et Souley Diawara vous saoulent pour que vous les rejoigniez...
Si je pouvais, j'aurais pris les trois maillots : basque, français et sénégalais. Mais je prends ça comme une énorme fierté. C'est un choix pas évident à faire. Le Sénégal, ça fait pas mal de temps qu'il s'intéresse à moi. Depuis 2003-2004… C'est une réflexion. J'ai 31 balais et je suis un peu vieux aussi... Il faut penser un peu à la famille, aux filles. J'essaie d'être performant avec mon club. Quand je vois Gaby Heinze qui doit se taper des missions, Souley, Mamad... Les temps de repos, il n'y en a pas énormément. Il faut aussi prendre ça en compte.
Evoquons vos temps de repos : vous êtes plutôt ciné, lecture, musique, famille ?
Je greffe ma famille aux temps de repos. J'emmène mes enfants au ciné, ma femme m'entraîne à des expos de peinture. Je suis relativement cool. Les petits DVD, je ne fais plus trop car je préfère emmener mes enfants au cinéma. La grande toile, c'est sympa.
Vous allez voir quoi ? Alvin et les Chipmunks ?
Non, je ne l'ai pas fait mais j'ai vu la Princesse et la Grenouille... C'est sympa. Une princesse black ! C'est bien vu que mes filles sont métisses : ça montre que tout peut arriver.
« Abriel, c'est plutôt la Compagnie Créole »
Au niveau musique, il paraît que vous êtes très reggae...
J'aime bien le reggae mais je me rends compte que j'aime tout en fait. Je m'élargis un peu : j'écoute toute la black-music, avec du blues et du jazz. Mais je ne suis pas aussi expert que Fabrice Abriel qui paraît-il écoute du jazz. Ça, ça a été une grande surprise d'apprendre ça. Souley ne comprend pas ça. Mais moi aussi ça me surprend. Fabrice, c'est plutôt la Compagnie Créole, le zouk...
Les fringues, c'est aussi une passion pour vous. Vous avez refait votre garde robe en montant à Paris. Il y a une boutique, « Chez Colette », qui vous connaît bien...
Je suis un aficionado. J'aime bien tout ce qui est mode urbaine et « Chez Colette », tu trouves un peu de tout. Je fais de la pub : j'espère qu'ils vont faire des discounts, -20 ou -30 % s'il vous plaît. C'est fun et tu trouves de tout : des gadgets, des livres sur la culture de la rue... Il y a aussi des DJ barrés qui sortent des sons pas mal.
Le dernier son qui vous a marqué ?
Bizarrement, c'est à New York : c'est DJ Ruckus, du rap « chelou » avec des consonances technos.
« Londres, c'est pas mal »
Les fringues à Paris, le son à New York. Et à Marseille, vous conseillez quoi ?
A Marseille, j'ai découvert le Vieux Port et le Stade Vélodrome. Je n'y vais que pour ça car j'habite sur Aix. Sinon, il y a la Commanderie, c'est pas mal... Je n'ai pas trop l'occasion d'aller à Marseille.
Vous ferez comme pour Londres, où vous avez vécu un an : vous découvrirez la ville quand vous n'y jouerez plus...
Exactement, Londres, c'est pas mal. Je n'y vais pas suffisamment à mon goût mais je suis tombé amoureux de cette ville, au niveau de l'énergie que ça dégage. C'est vraiment un mix entre New York et Paris, deux villes que j'adore. A Londres, tu peux t'habiller tout en rose, on ne va pas te calculer. Tu es libre et tout est possible. Tu n'as pas quelque chose au-dessus de ta tête qui te dit que tu ne pourras pas y arriver. Tu as cette sensation que tout est possible.
Istanbul, c'est une ville qui vous a plu également. Ce brassage des cultures, des religions...
Oui, de par ma vie, je suis métissé alors j'aime bien tout ce qui se mélange. Là-bas, tu as la vieille ville avec les Mosquées d'un côté et d'un autre côté un Istanbul super moderne avec des buildings qui te rappellent New York. Ça se mélange. Tu as des voitures de grand luxe qui croisent des voitures pas possibles avec un tendeur pour tenir le pare-choc. J'adore, je trouve ça fun.
« A la fin côté conduite, j'étais un vrai Turc »
Vous qui aimez les belles voitures, où la circulation a-t-elle été la pire pour les carrosseries ? Istanbul, Londres, Paris ou Marseille ? Le plus dur, c'est à Londres. A Istanbul non car tu fais ce que tu veux : rond point à contre-sens, bande d'arrêt d'urgence. J'y ai passé deux ans : à la fin, côté conduite, j'étais un vrai Turc ! Je me suis bien intégré. Là-bas, il doit y avoir un permis mais je ne suis pas sûr que tout le monde l'ait. Je ne voyais pas de flic, c'est top...
Il paraît que la circulation, c'est quelque chose. Ça vous a même obligé à retourner vivre à l'hôtel...
Quand je suis arrivé, on m'a parlé du Bosphore, leurs Champs-Élysées... C'est le fleuve qui sépare les deux continents, Europe et Asie. Je voulais en profiter. Il y avait un super appartement qui avait été laissé libre par un ancien coach (Jean Tigana, ndlr), avec une super belle vue. C'était calme. Je l'ai visité en juillet-août, quand tous les Stambouliotes sont dans le sud à Antalya. Et quand j'ai commencé à emménager, autour du 25 août, avec le retour de tout le monde, le trafic a repris. J'avais l'impression parfois qu'ils étaient dans mon salon. J'avais une super belle vue mais ça faisait trop de bruit. Après deux mois, je suis allé à l'hôtel pendant trois mois le temps de trouver un endroit plus calme. Que j'ai fini par trouver d'ailleurs. De l'autre côté de la ville.
Et là-bas, vous avez gagné des titres...
Oui, il y a une phrase de Jo Bats qui me disait tout le temps : « Il y a une chose à la fin dont on se souvient : ce sont les titres ! » Bon, pour être honnête, il y a aussi un peu le compte en banque mais le palmarès, ça compte ! La Turquie, c'était beau mais c'était surtout la première fois que je devenais champion de mon pays. C'était top. Surtout que ça faisait un moment que Besiktas ne l'avait pas été. Tu gagnes la Coupe derrière... C'était fou. La Taksim Square, la place principale de la ville, était noire et blanche. C'était extraordinaire.
Vous souvenez-vous des paroles de la chanson que le public du Besiktas vous avait composé là-bas ?
Mon nom, c'est Cissé. Et là-bas, « Ciksé », ça veut dire « niquer ». Donc ils avaient une phrase qui disait : « Il vient de France, c'est le nouvel aigle et il va venir niquer Fenerbahçe ».
C'est pas tellement le style de paroles de Bob Marley...
Non mais ça rendait bien quand tout le stade chantait ça. C'était fun et sympa.
Olivier DE LOS BUEIS
football365.fr