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La piètre qualité de la pelouse toulousaine a fait sortir de leurs gonds l’entraîneur et le président du TFC.
Avant son premier match à domicile face aux Girondins de Bordeaux, le Toulouse Football Club ne doit pas seulement se préoccuper de son équipe : en effet, comme l’avait déploré le président Olivier Sadran la semaine passée, la pelouse du Stadium, gérée par Toulouse Métropole, est en très mauvais état. De quoi occasionner un gros coup de gueule de Pascal Dupraz ce jeudi : « Apparemment il ressemble au désert de Gobi d’après ce qu’on m’a dit. Vous savez que je viens d’un pays de montagne donc j’aime le hockey, j’aime le patinage artistique aussi, tous les sports de glisse. Quand j’avais un peu plus de 20 piges j’aimais bien Katarina Witt. Je ne sais pas si ça vous dit quelque chose c’était une patineuse artistique. Je pense que si elle avait patiné sur des tessons de bouteilles elle n’aurait pas été très très performante. Or il se trouve que là on va jouer sur un champ de patate et ça ça m’embête. Ça m’embête aussi par rapport à nos adversaires et par rapport à la LFP parce que pour le coup on passe pour des cons ».
Dupraz : « Moi aussi j’aime les champignons mais pas ceux-ci »
La cause : un champignon, le pythium, selon Romuald Pagnucco, conseiller municipal, qui s’était exprimé dans les colonnes du journal La Dépêche du Midi.
« Partout ailleurs non mais il se trouve qu’ici la pelouse est catastrophique et apparemment c’est des champignons, s’énerve l’entraîneur Pascal Dupraz. Donc moi aussi j’aime les champignons mais pas ceux-ci. Voilà les champignons chez nous ce que vous appelez vous communément des cèpes nous on les appelle des bolets et tout ce que vous appelez giroles on appelle des chanterelles voilà. Je ne pense pas qu’il s’agisse de chanterelles ou de girolles parce que si c’était des chanterelles ou des bolets ça me ferait plaisir de les cueillir parce que c’est comestible ».
Sadran : « C’est un scandale »
C’est donc une pelouse qui n’en est plus une, pelée sur ses deux tiers, digne d’aucun terrain de football d’une quelconque division que ce soit, qui va accueillir un match de Ligue 1. Pourtant, Olivier Sadran savait ce qui allait arriver. Le technicien qui avait œuvré sur la l’installation de la nouvelle pelouse lui avait prédit au début de l’été. Et ce qui devait arriver arriva.
« Tant qu’on continuera à travailler avec des gens qui sont très sympas mais dont ce n’est pas le métier on continuera à avoir des pelouses dans cet état-là, à être la risée du championnat puisque maintenant c’est devenu un élément majeur, critique Olivier Sadran. Ça fait 10 ans ou 15 ans que l’on demande à trouver un accord pour faire ce job, parce que c’est un vrai métier. C’est un scandale. C’est un scandale parce que les professionnels, quand tout le monde se gargarisait parce que l’UEFA avait mis beaucoup de pression, beaucoup de moyens et ils contrôlaient tout ça. Quand tout le monde se gargarisait de ce qu’était la pelouse pendant l’Euro 2016, les gens dont c’est le métier avaient déjà écrit qu’on en serait là aujourd’hui et donc il n’y a pas de surprise et un moment donné les bis repetita tous les deux ans c’est insupportable ».
Et cela fait des années que le TFC a des soucis de pelouse. En sachant qu’elle a été refaite à neuf en juin 2015, décaissée sur plus d’un mètre, pour un coût d’environ 1,3 millions d’euros. Mais samedi, les acteurs du match, délégués, arbitres, joueurs et spectateurs, risquent d’être surpris.
Par Wilfried Templier