Gignac, comme un boulet
André-Pierre Gignac a été proche de quitter l'OM sur un constat d'échec. Recruté à prix d'or le 20 août 2010 au sortir du Mondial, l'ancien Toulousain a déçu ses supporters et ses dirigeants mais a préféré rester.
Avec un peu de dérision à son sujet, on pourrait dire qu’on l’avait recruté pour son sens du but mais qu’il a surtout trouvé le sens des restaurants… André-Pierre Gignac à Marseille, c’était donc une fausse-bonne idée. C’est désormais certain. Pourtant Guy Stéphan faisait mine de constater le contraire mercredi au Centre Louis-Dreyfus : « Il faut voir l'historique aussi. Il a eu une saison qui a été un peu compliquée, il a eu différentes blessures, un très très bon passage en janvier-février et une saison qui se termine malheureusement par une opération. Pour lui, je souhaite que le plus dur soit derrière lui. Une opération des adducteurs, ce n'est pas rien, il a fait beaucoup d'efforts pour revenir, il n'est pas encore au top par rapport au temps de jeu qu'il a pu avoir, il devrait maintenant avoir un entraînement normal, régulier, quotidien, sans arrêt après bien sûr la vérité c'est le match... »
A Lille, Gignac est rentré sous les sifflets des supporters lillois, qui n’ont pas oublié qu’il a dribblé sans vergogne le LOSC pour rejoindre à l’époque Toulouse après s’être pourtant mis d’accord préalablement avec les Nordistes. Dans la bronca, certains supporters marseillais l’ont aussi conspué. Et sa participation indigne au sommet de la Ligue 1 ne lui a pas permis de redorer son image. Arrivé comme l’un des leurs, Gignac s’est vite mis certains fans à dos en raison de performances insuffisantes. Celui qui a fréquenté minot les travées du Vélodrome a aussi oublié que dans ces tribunes, tout se sait sur les joueurs et que son entraînement invisible non respecté (surcharge pondérale) ne lui assurait pas la meilleure pub du côté du boulevard Michelet.
Didier Deschamps qui n’a jamais semblé être un grand fan du Martégal a souvent pointé du doigt le manque certain de professionnalisme de son buteur. Celui-ci avait fini par se rendre à Merano pour suivre une cure d’amaigrissement bienvenue. Mais cela n’a pas été suffisant et l’OM, malgré ses dénégations d’usage a continué à chercher l’oiseau rare, le buteur professionnel qui lui manquait tant et Amauri, l’attaquant de la Juve a failli s’envoler pour l’OM. Non pas pour aider Gignac, mais bien pour le remplacer. Lassé, Deschamps n’avait donc pas attendu comme prévu le mois de décembre pour se débarrasser d’un élément devenu poids mort. Recruté à Toulouse pour 16 millions d’euros, Gignac a perdu logiquement de vue depuis son arrivée à Marseille l’équipe de France. Mardi, son départ de l’OM semblait arranger tout le monde : mais finalement, le joueur, qui avait indiqué vouloir rester il y a quelques jours, n’a pas changé d’avis et a rejoint Marseille après une journée à négocier à Londres avec Fulham, qui s’était mis d’accord avec l’OM. Dès jeudi, Didier Deschamps aura un avant-centre inespéré sous ses ordres ! Pas Gilardino, Borriello ou Amauri, mais bien André-Pierre Gignac qui a deux choix : Finir en boulet de canon ou être définitivement… le boulet de son club. S'il réussit à l'OM, il réussira désormais une sacrée prouesse ! On lui souhaite.