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Aulas : «C'est dur à avaler»
Le président lyonnais a vilipendé le comportement des supporters qui, au lieu d'encourager leur équipe dans sa quête de Ligue des champions, ont visé comme jamais Claude Puel contre Caen (0-0).
Trois bons quarts d'heure après le nul devant Caen, samedi soir, c'est en président «abasourdi» et visiblement très touché que Jean-Michel Aulas s'est présenté devant les médias. Le boss de l'OL a, comme l'ensemble du club, vécu une saison usante et, en 25 ans à sa tête, en a vu beaucoup. Mais il n'est pas prêt d'oublier cette soirée du 21 mai. Un peu dans la lignée de celle du 25 septembre 2010 (défaite dans le derby), Lyon a vécu un moment surréaliste.
Car si cela fait huit mois que Claude Puel est pris en grippe par le public de Gerland, ce dernier match de la saison à domicile a atteint des sommets. Sifflets, quolibets, chansons insultantes revisitées, les supporters du virage Nord, rejoints par ceux du virage Sud qui avaient lancé les hostilités avant le match par une manifestation anti-Puel devant le siège du club, ont usé de tous les artifices pour s'acharner sur l'entraîneur lyonnais. Sans oublier les fameuses banderoles en plus de la traditionnelle «Puel démission» ! Florilèges : «Puel, l'homme qui transforme la Formule 1 en voiture à pédales» ou «Puel, la seule chose que tu as gagné à l'OL, c'est de l'argent». La dernière «Entre ton public et ton coach en bois, direction fais ton choix», brandie à la 70e minute, a sonné le départ des supporters du virage Nord. «Cela fait très mal, ce n'était pas le bon moment. C'est dur à avaler», affirme Aulas qui reproche au public de s'être trompé de débat : se focaliser sur Puel alors que l'équipe avait l'occasion d'empocher la qualification pour la Ligue des champions. «Je ne veux pas donner plus d'importance que cela ne le mérite, a réagi Puel. Je regrette de ne pas avoir pu bénéficier du soutien pour obtenir la 3e place. Les joueurs ont évolué dans un climat hostile alors qu'on était bien dans l'attitude et dans l'esprit.»
Aulas a parlé de climat «délétère» mais pour Lloris, cela n'a pas perturbé les joueurs. «On a su faire abstraction. On aurait préféré voir le public se comporter en 12e homme que s'acharner sur un homme (Puel). On s'adapte et le plus important, ce sont les résultats.» Dans ce climat, il paraît difficile d'envisager l'avenir de Puel à Lyon. «C'est un sujet tellement dans l'excès ce soir que ce n'est pas la peine d'en rajouter, coupe Aulas. C'est un homme honnête et intègre. Il n'a peut-être pas amené toutes les joies est les satisfactions attendues par un public devenu exigeant mais il ne mérite pas ce qu'il a eu ce soir.»
Pour rajouter au côté surréaliste de la soirée, un feu d'artifice a été tiré, juste après un tour d'honneur réalisé par Lloris, Källström et Cris. «C'était juste notre dernier match de la saison. Maintenant rendez-vous à Monaco», indique le gardien de l'OL. Cela avait pourtant tout d'une tournée d'adieux.
L'Equipe.fr
Ambiance à Lyon.
Lloris s'en va en fin de saison apparemment.