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Douchez : le grand gâchis ?
Laissant derrière lui le Stade rennais pour signer au PSG, Nicolas Douchez pensait avoir fait le bon choix. L’arrivée d’investisseurs qataris et le recrutement d’un international italien viennent aujourd’hui remettre en cause son statut de titulaire dans la capitale. De quoi donner à son divorce avec le Stade rennais l’allure d’un énorme gâchis.
En choisissant de rejoindre le Paris Saint-Germain plutôt que de signer une prolongation de contrat avec le Stade rennais, Nicolas Douchez a t-il pris l’une des plus mauvaises décisions de sa carrière ? Recruté en qualité de numéro 1, l’ancien gardien rennais fait aujourd’hui les frais de la spectaculaire arrivée au PSG de la Qatar Investment Autorithy, le fond d’investissement du richissime émirat.
Numéro 1 contesté, avant même d’avoir joué
Le 1er mai dernier, Douchez choisit de ne pas donner suite à l’offre de prolongation de contrat que lui proposait le Stade rennais pour s’engager avec le Paris Saint-Germain. Ironiquement, s’il s’est alors attiré les faveurs du club de la capitale, c’est non seulement pour ses performances sportives, mais aussi parce qu’il arrivait en fin de contrat, et pouvait donc être recruté sans indemnité de transfert (à l’inverse d’un David Ospina ou d’un Stéphane Ruffier, autres cibles annoncées). Une stratégie à moindre frais qu’employait auparavant l’équipe de Robin Leproux, confrontée à des restrictions financières. Mais une situation aujourd’hui paradoxale, au vu des sommes faramineuses que le PSG version qatarie investit depuis pour son recrutement.
Officiellement transféré le 10 juin, l’ancien rennais arrive alors clairement avec le statut de numéro 1, tandis que le PSG lui cherche toujours un suppléant. Avec les départs d’Edel et de Grégory Coupet, c’est en effet deux portiers que le club parisien se doit de recruter, le rôle de numéro 3 étant dévolu au jeune Alphonse Aréola.
Reste à définir le profil de cette fameuse doublure. Après avoir notamment songé à Benoît Costil, les recherches parisiennes s’orientent rapidement vers l’étranger... et vers des gardiens potentiellement à-mêmes d’être titulaires en Ligue 1. Après que la venue du Mexicain Guillermo Ochoa (finalement parti à Ajaccio) ait été évoquée, le PSG finit par engager Salvatore Sirigu (Palerme) et ses deux sélections en équipe d’Italie.
Si, depuis, les discours sont restés convenus, en coulisse la guerre est déjà ouverte. Et dans cette bataille à venir pour le poste de numéro 1, Douchez - blessé et qui manquera l’ouverture du championnat - part avec une longueur de retard, avec comme désavantage latent de ne pas avoir été recruté par l’actuelle direction parisienne.
Le Stade rennais a de quoi être « dégoûté »
Malgré les apparences, ce n’est pas un choix financier qui a été fait par Douchez au moment de décider de son point de chute pour 2011-2012. En restant à Rennes, l’ancien toulousain serait devenu l’un des plus gros salaires de l’effectif et aurait, en définitive, touché plus que ce qu’il gagne aujourd’hui à Paris. Choisissant de signer dans le club de son enfance, Douchez se ménageait à 31 ans une plus grande probabilité de donner plus de relief à son palmarès, tout en gagnant plus d’exposition en vue d’intégrer l’équipe de France.
Si ces perspectives ne sont pas encore effacées, Douchez devra cravacher pour pouvoir y parvenir. Une situation qui, forcément, ne le ravit pas. Dans son édition de vendredi dernier, L’Équipe affirmait l’existence d’une entrevue entre le portier et son entraîneur, Antoine Kombouaré. Une discussion lors de laquelle Douchez n’aurait reçu aucune garantie quant à son futur statut, et de laquelle il serait ressorti passablement « contrarié », selon les termes du quotidien.
À Rennes, cette situation a de quoi laisser circonspect. Via son compte twitter, Romain Danzé s’est même déclaré « dégoûté » pour son ancien coéquipier, désormais dans l’embarras. Surtout, se profile le sentiment d’un énorme gâchis. Apprécié au Stade rennais aussi bien pour son rôle dans le vestiaire que pour ses qualités sur le terrain, Nicolas Douchez aurait apporté défensivement d’énormes garanties à l’heure d’aborder cette nouvelle saison. Sans dénigrer ni préjuger des qualités de Benoît Costil, force est de constater que son arrivée comme numéro 1 représente une plus grande prise de risque pour les « Rouge et Noir », obligeant également la construction de nouveaux automatismes entre l’ancien sedanais et ses défenseurs.
Si d’aventure Nicolas Douchez devait rester dans l’ombre de Sirigu cette saison, pourrait-il emprunter une voie similaire à celle d’Olivier Sorlin, revenu à Rennes après six mois médiocres à Monaco ? [1] Cette issue reste à l’heure actuelle peu probable : si Douchez émet le souhait de partir d’ici quelques mois, la spécificité du poste de gardien risque de lui barrer quelques routes, notamment à Rennes où la progression d’Abdoulaye Diallo dans la hiérarchie semble très importante aux yeux du club. Si le divorce a été réalisé à l’amiable, pas sûr non plus que François Pinault goûte avec joie le retour d’un élément dont la décision lui a occasionné un accès de fureur en mai dernier (voir précédemment).
D’ici-là, Nicolas Douchez aura probablement l’occasion de prouver sa valeur, et de montrer qu’il a bien l’étoffe d’un numéro 1 en Ligue 1. Dans le cas contraire, il pourrait bien regretter pendant longtemps son choix du 1er mai 2011.
http://www.stade-rennais-online.com/2524-D...and-gachis.html