
Destins croisés entre deux êtres enfermés dans leur situation et qui décident de "s'évader" du jour au lendemain. Un film d'une beauté poétique et mélancolique qui m'a mis la larme à l'œil. Ferran déploie des dizaines d'idées et des trésors de mise en scène, l'intrigue est complètement inattendue, et le 2ème chapitre est absolument bluffant, sans trop en révéler. Anaïs Demoustier et Josh Charles (Will Gardner dans The Good Wife) sont tous deux magnifiques.

Je n'avais pas été entièrement convaincu par Animal Kingdom, le premier film de David Michôd, même si on y voyait déjà les prémices d'un réalisateur de talent. Et les prémices se transforment en évidences dans The Rover, sorte de Mad Max à la sécheresse implacable, porté par un Guy Pearce incroyable en anti-héros brutal et un Robert Pattinson touchant en simple d'esprit non-adapté à ce monde sans foi ni loi. C'est violent, ça va droit à l'essentiel, l'atmosphère nous emporte littéralement jusqu'au final bouleversant. Antony Partos fait toujours des merveilles et signe sans doute la meilleure bande originale de l'année.

Je l'attendais énormément, j'aime beaucoup les deux premiers tiers, jusqu'à cette merveilleuse séquence dont je ne révèlerai pas la nature pour éviter tout spoiler. Mais à partir de là le film change de ton et m'a moins convaincu, même si le final est beau. On pense pas mal à Miyazaki d'ailleurs, puisqu'on retrouve certains thèmes et même certaines séquences propres au maître de chez Ghibli (coucou Ponyo).

Je suis complètement sorti du film à la moitié, quand l'intrigue se dilue complètement, provoquant de gros trous d'air. Plastiquement c'est très beau. Il y a un talent indéniable à la mise en scène. Mais je n'ai pas réussi à m'impliquer complètement, à cause des longueurs, même si on sent que le film est riche à plusieurs niveaux. Pour l'instant je suis mitigé mais je le reverrai sans doute à sa sortie.

Téchiné qui fait du Téchiné. Le genre de film tiré d'un fait divers déjà vu mille fois, malgré un bon trio de comédiens.
Demain la Palme, le Bonello, le Grand Prix.