L'Equipe du 22 août :Citation
Sessegnon peut être immense
Imprévisible, le milieu béninois du PSG peut, à lui seul, débloquer une rencontre fermée.
LA FATIGUE est nerveuse, inexorable. Les défenseurs ont beau être préparés physiquement, ils savent qu’ils vont ressortir éreintés de leur confrontation directe avec Stéphane Sessegnon. Parce qu’ils imaginent... Ou plutôt, non, ils n’imaginent pas, jamais, ce que le milieu béninois est capable de réaliser balle au pied. Sa facilité technique, sa lecture du jeu, son explosivité ou encore sa puissance en font un joueur difficile à maîtriser et à cerner. Un Augustin "Jay-Jay" Okocha (*) en plus puissant et régulier.
Qui peut affirmer, aujourd’hui, quelle est sa meilleure place, par exemple ? « Derrière les attaquants », assure l’intéressé. La qualité de ses dribbles courts et sa faculté à se retourner sur ses premiers appuis peuvent se montrer précieuses à une vingtaine de mètres du but. Sa frappe, violente, est aussi un atout précieux dans cette zone. La barre transversale de Nicolas Penneteau, lors de PSG-Valenciennes (2-2), le 21 décembre, s’en souvient encore. Cette saison-là, justement, Paul Le Guen l’avait positionné côté droit, où sa percussion et sa vitesse ont largement dépanné le club de la capitale.
Dans ce registre de milieu excentré, Sessegnon permet aussi aux attaquants de profiter de sa qualité de passeur. Son flair et son sens du jeu ont ainsi été récompensés de sept passes décisives en Championnat. Il fut également le joueur de L 1 qui a réussi le plus de passes en profondeur (21). À gauche, où Antoine Kombouaré lui demande cette année d’évoluer, l’international béninois utilise moins cette arme. En revanche, il percute autant et pénètre davantage dans l’axe, sur son bon pied, ce qui le place plus facilement en position de tireur, même s’il n’a pas encore cadré une frappe.
Il se complique parfois la vie
Sa disponibilité et sa volonté d’aimanter les ballons le positionnent par ailleurs souvent dos au but. Là encore, Sessegnon est un cauchemar pour les défenseurs, souvent obligés de monter à deux sur lui. D’abord, parce qu’il est très difficile à bouger en raison de son physique, très musculeux, et de son centre de gravité, très bas. Ensuite, parce qu’il a une grande propension à utiliser ses fesses pour repousser l’adversaire direct et se retourner très rapidement. Enfin, parce qu’il peut éliminer ce dernier d’un simple contrôle orienté dont il maîtrise toutes les données. Dans la phase de préparation de l’action, le milieu parisien est sans doute l’un des joueurs les plus redoutés. Vite en action, fin dribleur, il efface un premier rideau défensif assez aisément. Depuis le début de saison, il a réussi plus de 50 % des dribles tentés (voir par ailleurs). En revanche, lorsqu’il entre dans la phase de finition, le grand ami de Guillaume Hoarau apparaît perfectible. Son côté imprévisible peut aussi perturber ses coéquipiers qui n’auraient pas su lire sa feinte ou compris que leur appel serait servi mais pas nécessairement au moment où ils s’y attendent. Du coup, son nombre de passes décisives gonflerait avec une complicité plus affinée.
Paradoxalement, sa volonté de bien faire peut lui nuire. Trop proche et seul face au but, l’ancien Manceau ne choisit pas toujours la bonne solution et a tendance à privilégier le côté fermé. Ce fut le cas, à plusieurs reprises, en fin de saison dernière. En situation d’échec, le joueur a tendance à se compliquer la vie et à tenter des gestes encore plus difficiles. Il devient irritable et s’énerve facilement, un aspect sur lequel il doit aussi progresser. Les défenseurs le savent et n’hésitent pas à le provoquer. Hier, Antoine Kombouaré avouait alors : « Parfois, il n’a pas besoin de prendre des coups pour s’énerver. Stéphane doit apprendre à se maîtriser, être capable de faire gaffe. » Là, il aura encore pris une autre envergure.
DAMIEN DEGORRE
(*) : Le meneur de jeu nigérian a joué au PSG de 1998 à 2002.
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210
Comme le nombre de dribbles tentés la saison dernière par Sessegnon. Il en a réussi 101. Aucun joueur de L 1 n’en avait tenté autant.
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Avec le même onze de départ ?
ANTOINE KOMBOUARÉ NE DEVRAIT PAS tenir compte du début du ramadan, aujourd’hui, pour composer son équipe. Hier, l’entraîneur du PSG a été clair à l’endroit des joueurs de confession musulmane de son effectif (Traoré, Sakho, Erding, notamment) : « Pendant la semaine, pas de problème. Mais le jour de match, interdit. Moi, en tout cas, je ne joue pas avec la santé des joueurs, ni avec les résultats du club. » A priori, tous les joueurs concernés devraient adhérer au discours du technicien et donc s’alimenter les jours de match. Du coup, il ne devrait pas y avoir de changement dans le onze de départ parisien par rapport à l’équipe vainqueur du Mans (3-1), samedi. Hier, lors de la séance à huis clos, Sakho et Traoré ont ainsi été associés ensemble en défense centrale, alors que dans l’équipe adverse, Luyindula et Erding formaient la paire d’attaquants. Hoarau, remis de sa pubalgie, pourrait entrer en cours de jeu selon l’évolution du score. « S’il est dans le groupe, c’est qu’il est capable de jouer, a déclaré Kombouaré, hier. Plus les jours passent, plus il se sent fort et plus il a confiance en lui. » – D. D.
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HOARAU:POURQUOI LE STAFF EST SI PRUDENT.– C’est avec d’extrêmes précautions qu’Antoine Kombouaré semble appréhender le retour à la compétition de Guillaume Hoarau. Cet été, lorsque le joueur a ressenti de nouvelles douleurs aux adducteurs, le staff médical a même envisagé l’hypothèse d’une opération avant de préférer finalement laisser la blessure cicatriser. Si tous les signaux semblent aujourd’hui au vert, le staff parisien aurait néanmoins décidé d’opter pour l’opération en cas de rechute du joueur en cours de saison. Ce qui se traduirait a priori par quatre à cinq mois d’indisponibilité. – J. T.
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Valenciennes y pense encore
Le club nordiste a été marqué par la personnalité d’Antoine Kombouaré, son ancien entraîneur. Mais la page se tourne doucement.
TROIS MOIS après son départ pour le PSG, Antoine Kombouaré, ex-coach de VA pendant quatre saisons (2005-2009), retrouve le stade Nungesser. Attention à ne pas se tromper : pour le vestiaire des visiteurs, c’est à gauche avant le tunnel qui mène à la pelouse.
« Je ne vis pas avec le passé, explique celui qui a été remplacé cet été par le duo Montanier-Troin. Les entraîneurs ne sont que de passage. J’ai essayé de hisser Valenciennes le plus haut possible. J’aurais aimé qu’on puisse goûter un jour à la Coupe d’Europe par le biais d’une Coupe nationale et découvrir le nouveau stade en Première Division. Mais là, je veux gagner ce match avec le PSG. »
Danic : « Avec lui, c’était un peu sanguin »
Contraint de lâcher à Paris celui qui était sous contrat jusqu’en juin 2013, le club du Hainaut digère ce départ sans la moindre nostalgie, mais avec une nouvelle organisation sportive. D’ici peu, Francis Decourrière, qui s’est fait aider pour les transferts cet été par Henri Zambelli, ex-collaborateur de l’agent FIFA Philippe Flavier, sera épaulé par un conseiller sportif.
« Le système est en place, les infrastructures sont les mêmes, commente le président de VA, qui a souvent Kombouaré au téléphone. Ce sont les hommes qui ont changé. Mais dans l’esprit, on est restés dans la culture de la gagne, des couleurs, de la région. Avec Antoine, nous avions une direction bicéphale qui ne peut plus fonctionner aujourd’hui au plus haut niveau. Les responsabilités sont plus réparties. Maintenant, au final, il reste quand même deux personnes qui décident : le président et l’entraîneur. »
Manager général dont les prérogatives étaient contractuellement élargies, Antoine Kombouaré décidait de tout sur le plan sportif. Et il assumait. Valenciennes en a conservé une certaine rigueur.
« Au début, sa discipline nous semblait excessive, rappelle Alain Dhée, le directeur général. Mais elle a fait progresser le club et elle nous a permis d’être au niveau où nous sommes. » « Antoine était un leader, poursuit Decourrière. Quand il est arrivé (après Daniel Leclercq), on venait d’accéder à la L 2. Il a laissé cette trace. Les gens souffraient après l’affaire VA-OM. Il nous a ramenés parmi l’élite. »
L’ancien défenseur central est également parvenu à maintenir son effectif en L 1 au terme d’une impressionnante deuxième partie de saison 2008-2009. « On était dans le trou, se souvient Grégory Pujol. Rien que pour ça, ça valait le coup de participer à cette belle aventure humaine. » « C’est vrai qu’avec lui, c’était un peu sanguin, rigole Gaël Danic. Il avait fait le recrutement avec des joueurs qui lui correspondaient, qui étaient en adéquation avec son discours. Moi, j’étais revanchard. J’avais envie de me battre. Il reste cet esprit qu’il entretenait au quotidien. » « C’était quelqu’un d’important pour le club et pour nous, admet Nicolas Penneteau. Mais la page est tournée. Si on peut tuer le père, on ne va pas s’en priver. »
JOËL DOMENIGHETTI
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Montanier s’est senti trahi
À LYON (0-1), Philippe Montanier n’a pas apprécié le comportement de son équipe en première période. Il l’a fait savoir à ses joueurs et, pour les piquer au vif, a évoqué une trahison. Ce mardi, l’entraîneur de VA a invité ses troupes à exposer leurs réticences. Elles semblent nombreuses et tiennent aux changements intervenus dans la vie du club (nouveau management, passage du 4-4-2 au 4-3-3, entraînements intensifs la veille des matches, nouveau capitaine). « On sent que les joueurs adhèrent, remarquait mercredi l’entraîneur comme s’il témoignait de l’avancée du dialogue interne. Leur engouement me rend optimiste. » « On est tous restés sur notre belle deuxième partie de saison 2008-2009, estimait Gaël Danic hier. On a tous repris cette saison avec une certaine assurance. Mais les matches amicaux nous ont prouvé que si on ne faisait pas les efforts, il n’y avait pas de continuité dans les résultats. Parler du changement tactique, c’est trop réducteur. On doit être meilleurs individuellement. Moi, je suis à 50 % . » – J. D.
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Qui dans les buts ?
Mercredi, la logique voulait que Jean- Louis Leca soit titularisé pour la deuxiè e suite ce soir face au me fois de, PSG. A Lyon (0-1 2e journée), il avait remplacé Nicolas Penneteau, suspendu après son expulsion face à Nancy (1-3, 1re journée). Mais hier, Philippe Montanier, en phase de réflexion, a tenu un discours différent. Il décidera ce matin, qui de Leca (23 ans, un match en L1) ou de Rolland Ndy Assembe (23 ans, huit matches), récemment prêté par Nantes avec option d’achat, jouera. L’indisponibilité de Penneteau pour au moins cinq mois (blessé au genou droit mercredi, il va se faire opérer sous huit jours d’une déchirure du ligament croisé antérieur) oblige Valenciennes à recruter un troisième gardien dont le profil reste à déterminer. Le club du Hainaut a pris contact avec Rudi Riou, 29 ans, suppléant à l’OM (L’Equipe d’hier).
« Ce n’est pas l’urgence de la fin de semaine, atempéré Philippe Montanier hier. On a d’abord un match à gagner. Mais on ne peut pas rester en l’état car si un de nos deux titulaires potentiels se blesse... » - J. D
L'Equipe.