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Rothen, c’est quoi le problème ?
Le milieu de terrain parisien divise depuis un moment le milieu du football. Cette saison, c’est encore plus net.
CE SOIR, MATTHIEU CHALMÉ, l’arrière droit des Girondins de Bordeaux, sera idéalement placé pour jauger au plus près l’homme qui cristallise l’attention d’une partie du football français. Son adversaire direct s’appellera Jérôme Rothen, de retour de suspension. « Aujourd’hui, c’est le mec qu’on adore détester dans le milieu, résume Jérôme Alonzo. Il est la cible idéale. Il est blond, beau gosse, joue bien au foot…. C’est vrai que l’image qu’il dégage n’est pas celle qui correspond à sa personnalité. Quand il arrive à Paris, la première chose qu’il fait, c’est s’offrir une Ferrari. Les gens qui ne le connaissent pas se disent : “ Regardez-moi ce petit con ! ”»
Parfois, il ne faut pas aller chercher beaucoup plus loin la naissance d’une réputation. Frédéric Danjou, partenaire de Rothen à Troyes lors de la saison 2001-2002, est aujourd’hui au Gazélec d’Ajaccio (CFA). Il témoigne : « Il n’est pas aimé dans le milieu du foot, mais les gens qui ne l’aiment pas ne savent pas pourquoi. C’est incroyable ! L’autre week-end (en seizièmes de finale de Coupe de France), les supporters étaient déçus de son forfait. Ils voulaient se le faire. Ça m’énerve. D’ailleurs, je me prends souvent la tête avec des potes qui le critiquent sans le connaître. Quoi que Jérôme fasse, il énerve. »
En l’occurrence, Jérôme Rothen a fait quelque chose qui en a énervé quelques-uns : un livre (*), sorti en octobre dernier et qui se vend toujours très bien, dans lequel il égratigne l’espace de quelques lignes l’icône Zidane. L’outrage lui a valu de sévères commentaires de la part de Christophe Dugarry, ami de ZZ, sur l’antenne de Canal +. « J’ai dit ce que j’avais à dire, élude aujourd’hui l’ancien attaquant. J’ai assez souffert des amalgames pour ne pas en rajouter. Mais je n’ai pas aimé son bouquin et ce que je considère comme des mensonges. Après, des gens m’ont dit que c’était un garçon gentil. C’est certainement vrai… »
Alonzo : « À Nantes, 80 % de l’effectif le déteste » « Jérôme sait qu’il a fait une connerie, dans le contenu et dans le timing, juge Didier Deschamps. Il ne s’est pas rendu compte des conséquences. Avec le livre, il a mis le feu aux poudres. Je ne pense pas que, dans le milieu, toutes les vérités soient bonnes à dire. » Dans le foot, on préfère l’eau tiède, même à l’écrit. Avant parution, Rothen suscitait des sentiments variés, y compris au sein des différents vestiaires qu’il a fréquentés : en vrac, il était trop chambreur, trop bavard, trop copain des médias. Après parution, il a franchi un cap. « Il est dans la lignée de Dugarry ou Ginola, pense Jérôme Alonzo. À Nantes, 80 % de l’effectif le déteste. Pourquoi ? Sans doute à cause du bouquin. Ceux qui le détestent sont ceux qui ne le connaissent pas et qui se fient à ce qu’il dégage. Et quand je dis à mes coéquipiers qu’il est comme ceci ou comme cela, ils me répondent, étonnés : “ Ah ! ouais ? ”. C’est un super bon client pour les médias, qui s’exprime bien, qui n’utilise jamais la langue de bois. Mais dans le foot, où les QI ne sont pas toujours très élevés, ça ne passe pas.
Perrin : « Nous, les entraîneurs, on aime bien »
« Il énerve un peu tout le monde parce qu’il est beau gosse, chambreur, relève Bernard Mendy. C’est vrai que, pour les défenseurs qui prennent des petits ponts ou crochets et se font chambrer après, ce n’est pas facile de l’aimer. Car Jérôme ne se retient pas vraiment, sur le terrain comme dans les interviews. Mais en fait, il est victime de son image. Quand on le connaît, ça se passe toujours bien. » De fait, partout où il a oeuvré, Rothen a joué, même au PSG sous Guy Lacombe, avec qui il était entré en conflit. Il déplore une seule saison à moins de vingt matches de L 1 (18) : lors de son arrivée à Paris en 2004-2005 (sur blessure). « Il est franc du collier, il dit les choses, il a une forte personnalité. Nous, les entraîneurs, on aime bien, rappelle Alain Perrin, qui l’a dirigé à Troyes. Il peut y avoir des éclats de voix, mais, après, il fait la part des choses. On peut discuter avec lui, il peut entendre raison. Ce n’est pas un mouton, mais on sait qu’on peut le “ chauffer ”, car il va réagir. » Information confirmée par Didier Deschamps : « Dans le vestiaire, je ne pense pas que ce soit quelqu’un de négatif. D’ailleurs, avec Julien Rodriguez et Ludovic Giuly, il était l’un de mes trois leaders à Monaco. » À l’époque, il distillait des centres parfaits avec une régularité confondante.
Le rendement a baissé cette saison : trois passes décisives en vingt titularisations en L 1, loin de ses temps de passage habituels. Au classement des notes de L’Équipe, il apparaît au sixième rang parisien. Correct, sans plus. « Il n’est pas au mieux, et c’est sans doute en partie lié à l’extra football. Mais il faut aussi rappeler que Paris a été en grande difficulté pendant deux ans et que Jérôme a contribué pour beaucoup à ses maintiens successifs en L 1, plaide Didier Deschamps. Le contre-coup est presque normal. Et puis, s’il a d’énormes qualités, il a besoin des autres, or le bloc parisien évolue très bas. Il a besoin d’être plus près de ses attaquants et du dédoublement de l’arrière gauche. » Victime indirecte du nouveau profil du PSG, Jérôme Rothen aura bientôt trente et un ans. Il est peu probable qu’il change pour le bon plaisir d’un milieu conformiste. D’ailleurs, ce n’est surtout pas ce qu’on lui souhaite. « C’est un mec hyper sensible qui, pour être performant, a besoin de se sentir aimé, assure Jérôme Alonzo. Je pense qu’à cinquante ans il sera pareil : un éternel gamin. C’est un mec intelligent capable de réaction d’enfant de huit ans. »
Equipe du Jour
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Bazin officiellement président
Le conseil d’administration du PSG a élu, hier soir, Sébastien Bazin à la présidence du club.
SÉBASTIEN BAZIN a quitté le Parc, hier soir, dans le costume du président du PSG. Élu par le nouveau conseil d’administration issu d’une assemblée générale élective, le patron de Colony Capital Europe succède à Charles Villeneuve, poussé à la démission à la suite de sa lettre de protestation jugée trop virulente. « J’ai accepté la présidence mais à une condition notable, a prévenu celui qui est aussi actionnaire majoritaire du club (62,5 %). Ce sera une présidence non exécutive car je n’ai pas le temps dont ce club abesoin. » Bazin sera donc président d’un conseil d’administration restreint (sept administrateurs contre dix auparavant). « Mais je ne serai pas dirigeant », a-t-il précisé. Bazin poursuit sa recherche d’un futur manager ou directeur sportif. « Ce sera une ou deux personnes, a-t-il dit. On va prendre notre temps. Je recherche quelqu’un qui a une maturité dans le foot, qui connaît le monde du sport, qui a un vécu et une vraie ambition. Est-ce que ces qualités existent chez une seule personne ? Pas sûr. »
Pas de problème financier au PSG
S’il n’a pas donné de précision sur une éventuelle prolongation de contrat de Paul Le Guen – « on aura des discussions entre adultes » –, Sébastien Bazin a annoncé qu’il poursuivait ses recherches pour trouver un nouvel investisseur susceptible de racheter les 33,3 % détenus par la banque d’affaires Morgan Stanley : « Ce club a besoin d’être solidifié. Colony est là pour six ou sept ans et on est à la moitié du chemin. On a besoin de capitaux additionnels pour être encore plus agressifs. Ces 20 millions d’euros serviront soit à compenser le départ de Morgan Stanley, soit viendront en plus. Et si on ne trouve pas de partenaires, on continuera. »
En marge de sa nomination, Bazin a répété que le PSG ne souffrait d’aucun problème financier. « Il y aura des pertes comptables à la fin de la saison mais pas de pertes financières. » En d’autres termes, Colony devra réinjecter des fonds pour permettre au club d’être à l’équilibre en juin.
Par ailleurs, une autre assemblée générale élective sera prochainement convoquée, cette fois pour désigner les censeurs (*) de ce nouveau CA. La certitude est que Walter Butler, actionnaire à 4,2 %, conservera ce statut et que Simon Tahar, en tant que président de l’association PSG, restera membre de droit du CA. Mais les débats d’hier ont laissé filtrer une certaine confusion quant à la reconduction ou non de censeurs comme Charles Talar, Alain Cayzac et Annie Lhéritier. Bazin poursuivrait une réflexion sur le nombre de censeurs souhaitable, un sujet déjà sensible par le passé. Quant à Nicolas Molfessis, jusqu’ici administrateur comme représentant de Morgan Stanley, il a démissionné du CA. Ce professeur d’université a été nommé, hier, conseiller spécial du président. – D. D., J. T.
(*)Un censeur est un administrateur à qui l’on demande son avis, qui sert éventuellement de conseil mais qui n’a pas le droit de vote.
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Boindrieux promu
NOMMÉ DIRECTEUR général délégué en novembre 2006, Philippe Boindrieux, quarante-quatre ans, a été promu, hier, à un poste de directeur général du PSG. « Pour moi, cela ne va pas fondamentalement changer mes fonctions, estime cet ancien cadre du groupe NRJ. Peut-être que je participerai plus aux discussions sur les contrats des joueurs. Avec les supporters, je n’ai pas toujours été d’accord sur tout mais on se respecte, on se parle et on continuera à le faire. »
Nouvel homme fort du siège du club, Boindrieux ne compte pas s’exposer sur les questions sportives. « Je n’ai pas de crédibilité là-dessus. Je n’irai pas voir les joueurs dans le vestiaire. » Il s’est défendu de viser la présidence à terme. « Peut-êtrememanque-t-il une plus large connaissance du football et l’aptitude à gérer une très forte médiatisation. » Au passage, il a glissé une petite pique à Charles Villeneuve, son ex-rival :« Plutôt que de travailler avec un président qui préférait parfois s’adresser àSébastien Bazin, je pourrai avoir une relation plus directe avec M. Bazin.
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Kita se voyait au PSG
COMME TOUS les passionnés de football qui ont fait fortune dans les affaires, Waldemar Kita a souvent vu son nom cité dans des dossiers de reprise de club. Celui qui avait failli acheter Nantes puis Nice en 1998 aurait également pu entrer dans le capital du PSG quelques mois avant de se mettre d’accord avec Dassault pour le rachat du FCN, en 2007.
« Quand j’ai vendu ma société, en 2007, raconte-t-il, Morgan Stanley et Colony Capital voulaient que je place mon argent dans le PSG. J’étais d’accord à condition de savoir où allait mon argent. J’étais prêt à investir mais je voulais être dans le conseil d’administration, même dans une position d’actionnaire minoritaire, mais avec une fonction. Quand on met de l’argent, on veut agir. J’ai dit à Bazin et Butler ce que je souhaitais. On devait se revoir mais Bazin a téléphoné à mon avocat pour lui dire que le président délégué de l’époque (Alain Cayzac) ne voulait pas de moi. Il était employé. Moi, je mettais l’argent. Ce que j’ai mis depuis un an et demi ici, j’aurais pu le mettre là-bas. »
À Nantes, Kita a investi entre 20 et 30 millions d’euros depuis son arrivée.
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Une valise sur le coeur
Trois semaines après la raclée infligée au PSG en L 1 (0-4), Bordeaux dispute aux Parisiens un billet pour le Stade de France
La deuxième demi-finale de la Coupe de la Ligue oppose le deuxième et le troisième du Championnat, qui mettront entre parenthèses la priorité donnée à la L 1 pour s’offrir une cinquième finale dans l’épreuve.
DÈS LE DÉBUT de son mandat, le nouveau président parisien est confronté à l’évidence : sportivement, il aura un mal fou à réussir mieux que son prédécesseur. Le PSG que lui a légué Charles Villeneuve est la seule équipe de L 1 encore engagée dans quatre compétitions. C’est une forme de miracle pour un club qui vient de passer deux saisons aux franges de la relégation et qui n’aurait même pas dû disputer la Coupe de la Ligue. Initialement, Paris avait été exclu de l’épreuve en raison de la fameuse banderole anti-Ch’tis déployée au Stade de France lors de la dernière finale. Mais les instances du foot français ont fini par s’incliner devant la raison, incarnée par la justice civile. Les responsables fédéraux espéraient alors que la plaisanterie ne passerait pas l’hiver. Ils s’étaient trompés. Ce PSG-là résiste à peu près à tout. Même aux crises provoquées par leurs patrons. Mêmes aux déculottées.
En janvier, Paris a été fessé par Bordeaux en L 1 (0-4) puis soumis aux turbulences nées de la fameuse lettre envoyée par Charles Villeneuve aux administrateurs du club. Les conséquences sportives ? Aucune. Depuis le voyage en Gironde, le PSG a gagné quatre matches sur quatre, toutes compétitions confondues. Avec Bordeaux, il se heurte quand même à la seule formation française qui l’ait franchement dominé cette saison. Le 11 janvier, le succès bordelais avait même tourné à la démonstration (4-0), avec un extraordinaire but de Gourcuff en prime. Ce soir-là, l’écart entre les deux équipes avait été énorme. Presque caricatural.
Hoarau : « Là, ce sera une autre histoire »
Paris avait été étouffé par l’impact physique et technique adverse. Personne n’attend une soirée semblable. « Après ce match, je me suis dit que cette équipe était plus forte que nous, reconnaît Guillaume Hoarau. Mais là, ce sera une autre histoire : après la défaite là-bas, on n’a rien lâché, on a su revenir et gagner des matches importants. » Le voyage à Bordeaux fut l’exact contraire de la solidité démontrée lors des sommets précédents (Paris a battu Bordeaux, (1–0), Marseille (4–2), et Lyon (1–0), lors des matches aller).
Paul Le Guen avait très peu aimé le déroulement de cette rencontre, agacé par des joueurs « sortis de leur match » et par l’arbitrage. « Il faudra sauter plus haut qu’eux et espérer que l’arbitre ne siffle que quand il y a vraiment faute », a-t-il lâché hier, avant de rappeler qu’« il faut être humble. Bordeaux a un effectif pour jouer toutes les compétitions ». Une manière de souligner les limites de son groupe, alors que cette demi finale entre le deuxième et le troisième de la Ligue 1 n’est pas forcément le rendez-vous le plus important de la semaine.
Dimanche, Bordeaux se déplace à Marseille en L 1. La veille, Paris aura visité Nantes. « J’ai ce match en tête aussi, a rappelé Paul Le Guen hier après-midi. Le Championnat reste la compétition à privilégier, même si on ne prépare pas tout à fait une demi-finale comme un premier tour. » Claude Makelele, ménagé, ne figure pas dans le groupe, comme d’habitude : il n’a pas disputé la moindre minute dans l’épreuve (Ludovic Giuly est dans le même cas).
Autre habitude, bordelaise celle-là : Valverde supplée Ramé. Mais, à Paris comme à Bordeaux, la rotation n’atteindra pas des proportions gigantesques. Parce que, pour ces deux clubs, la Coupe de la Ligue est une compétition spéciale. Ils ont atteint chacun quatre fois la finale (un record), glanant cinq des quatorze trophées distribués (trois pour Paris, deux pour Bordeaux). Ce sont, aussi, les deux derniers vainqueurs (Paris en 2008, Bordeaux en 2007) d’une épreuve dont le déroulement reste discutable : pour parvenir aux portes de la finale, Bordeaux, dispensé de premier tour, a battu à domicile deux équipes de L 2 (Guingamp, 4-2, et Châteauroux, 2-1). Un tel parcours ressemble peu à l’idée que l’on se fait d’une épopée. Pour Bordeaux, la Coupe de la Ligue démarre vraiment ce soir à 20 h 45.
RÉGIS DUPONT (avec D. D.)
LE TERRAIN EST GELÉ. – Paul Le Guen n’est pas très optimiste pour les conditions de jeu ce soir : « Je suis un peu inquiet pour la pelouse, je n’ai pas eu de très bonnes nouvelles. Un tiers du terrain est gelé, et une soufflerie a été mise en route. » Une bâche avait pourtant été mise en place samedi, après la victoire face à Caen (2-0), pour protéger un gazon déjà abîmé par les épisodes de gel en janvier.– D. D.
Sans Makelele
CLAUDE MAKELELE NE FIGURE PAS dans le groupe de joueurs retenus par Paul Le Guen pour affronter Bordeaux. « J’ai parlé avec lui, il va se préparer pour Nantes, a dit l’entraîneur parisien. Il a ressenti une petite douleur, et l’essentiel, c’est le Championnat. » Touché aux lombaires, le capitaine parisien avait déjà dû déclarer forfait pour le déplacement à Ajaccio (3-0) avant de revenir contre Caen (2-0), samedi. La dernière séance à huis clos n’a laissé aucun indice sur la composition de l’équipe parisienne. Le Guen a cependant répété que la priorité demeurait le Championnat et qu’il opérerait quelques changements
Le bourreau s’interroge
Le 11 janvier, en L 1, Bordeaux avait laminé le PSG (4-0). Une claque dont il pèse prudemment les conséquences.
IL FAUDRAIT ÊTRE mal informé des choses du ballon pour supposer que les Bordelais arriveront, ce soir, sur la
pelouse du Parc en haussant le col de la chemise. Puisque rien ne se ressemble – ni le lieu, ni le moment,ni la compétition –, la trace de la gifle infligée au PSG (4-0), le 11 janvier dernier à Chaban-Delmas lors de la 20e journée de L 1, n’est pas forcément de nature à gonfler exagérément l’ego des Girondins. À une marche d’atteindre sa cinquième finale de Coupe de la Ligue, Bordeaux peut retenir deux aspects de sa démonstration : un sentiment de force mais aussi la naissance d’un esprit de revanche chez son adversaire.
Précisément, c’est entre ces deux courants contraires que devront ramer les hommes de Laurent Blanc, qui a prononcé l’exacte phrase synthétisant l’affaire : « Ce 4-0 nous donne forcément un ascendant mais pas forcément un avantage. » Se sentir en confiance ne garantit donc rien. Sondant l’âme du PSG, l’entraîneur aquitain prévient : « Quand vous en avez pris quatre, vous attendez avec impatience de rejouer le même adversaire.» Sur les bienfaits de l’impatience,Blanc s’interroge : « S’il veulent mettre l’accent là-dessus ? Je ne sais pas si c’est le meilleur moyen de gagner. »
Diawara : « On ne va pas s’excuser de les avoir battus »
S’en souvenir ou pas ? « Il ne faut pas oublier le 4-0 du Championnat, pas du tout », propose Blanc. « Il ne faudra pas commettre l’erreur de penser à ce 4-0 », estime plutôt Franck Jurietti.
« Je crois que c’est surtout dans notre gestion à nous de la rencontre que le 4-0 peut influer », avance Fernando pour ne fâcher personne. Partagées, ces différentes opinions se rejoignent pourtant sur un point : le désir des Parisiens de réparer l’outrage. « J’imagine un PSG revanchard. Forcément, les joueurs ont ça dans un coin de leur tête. Je crois savoir qu’ils n’ont toujours pas digéré », révèle un Jurietti qui a ses infos. « Les Parisiens vont être très motivés », prédit Fernando. Le Brésilien s’attend donc à « un tout autre match. Si on arrive avec une motivation moyenne, on risque d’être surpris. Quand une équipe a pris quatre buts et qu’elle rejoue le même adversaire, elle se prépare encore mieux, tactiquement et techniquement ». Fernando expose une riposte simple : « Nous avons une philosophie de jeu et nous n’allons pas en changer. »
Il faut pourtant rappeler que, cette saison, les principes girondins n’ont pas toujours suffi à étouffer Paris. Lors du match aller en L 1, au Parc (0-1, le 16 août dernier), le manque d’allant offensif avait réduit en poussière une large domination territoriale. « Mais je m’attends à ce que le PSG prenne plus de risques que ce soir-là, prévoit Jurietti. Ils vont faire du pressing, nous rentrer dedans. »
Souleymane Diawara partage ce point de vue et lui reparler du 4-0 de janvier le met en train : « Les Parisiens disent partout qu’ils nous attendent de pied ferme. Et bien, on arrive ! On sera là ! On sait qu’il reste un match pour atteindre la finale et on a tous très envie de ce trophée. » Le défenseur bordelais ne se sent en rien redevable : « On ne va quand même pas s’excuser de les avoir battus. »
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De la stratégie dans l’air
LAURENT BLANC NE CESSE de le rappeler : si cette demi-finale est importante, elle se situe entre deux matches de Championnat qui le sont tout autant. Après Lille (2-2) et avant un déplacement à Marseille dimanche, il s’agit de gérer l’effectif au mieux. « S’il y a un match tous les trois jours, tous veulent jouer Paris et Marseille. Mais je vais devoir anticiper par rapport au rendement, aux méformes, aux cartons… »
Dans les buts, la rotation annoncée en début de saison profite à Valverde. Suspendu dimanche, Chamakh est de retour en attaque, ce qui pousse Bellion, malgré son bon match, sur le banc. Jurietti et Fernando, remplaçants, doivent également rentrer, pourquoi pas à la place de Chalmé etDiarra, sous la menace de suspension en cas de carton jaune. Enfin, Jussiê qui souffre d’une contusion au genou est en balance à droite avec Gouffran et Traoré. Ce qui ne devrait pas changer en revanche, c’est bien l’animation, qui a fait ses preuves… contre Paris (4-0).
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