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Kezman pète les plombs
Est-ce la fin de l’aventure de Mateja Kezman au PSG ? On en saura plus dès aujourd’hui. Le buteur est convoqué ce matin au camp des Loges par Paul Le Guen pour expliquer son incroyable geste. Demain, c’est devant la direction qu’il devra se justifier. Mais une chose est sûre, cet épisode va laisser des traces entre le club parisien et son attaquant serbe.
Hier soir, alors qu’il se dirige vers la ligne de touche lors de son remplacement à la 64 e , Kezman, conspué par le public du Parc, retire son maillot et le jette sur la pelouse avant de filer aux vestiaires. Sans saluer Le Guen qui se dirige pourtant vers lui. A la fin du match, l’entraîneur parisien n’avait pas oublié. Son discours était même très sévère : « C’est un manque de respect par rapport au club mais aussi vis-à-vis de moi car je suis un membre du club. A lui de s’expliquer. Dans toute ma vie d’entraîneur, je n’ai jamais connu cela. Je vais aviser, raconte le technicien. J’ai très peu apprécié son geste, j’ai eu l’occasion de lui dire et je lui redirai. Faire ce qu’il a fait n’est pas neutre. Le maillot est un symbole important. Il y a des limites à ne pas dépasser. Je comprends sa déception mais pas quand elle s’exprime d’une telle façon. C’est un geste condamnable. »
Le Guen : « Je pense qu’il doit y avoir sanction »
Quelques instants avant sa sortie ratée, Kezman, seul devant Valverde dans les six mètres après une remise parfaite de Hoarau, manque une belle occasion d’égaliser. Cette situation mal exploitée fait suite à un premier duel loupé en première période. Pourtant, hier soir, le Serbe, a fait preuve d’envie et a essayé de combiner avec ses partenaires. En vain. Le Guen devait-il le sortir si vite après son ultime ratage ? « J’avais fait mes choix avant. Je m’occupe de lui comme des autres. Ma préoccupation principale c’est le groupe », répond le technicien.
Prêté par Fenerbahçe (L 1 turque) avec option d’achat automatique en cas de maintien du PSG, l’ancien attaquant de Chelsea avait déjà failli craquer cette saison. C’était le soir de la défaite contre Toulouse (1-0) lors de la 11 e journée de L 1. Mécontent de ne pas avoir joué, Kezman voulait venir en salle de presse pour critiquer Le Guen. Mais il en avait été empêché. Le triste épisode d’hier soir, qui s’est déroulé sous les yeux du frère de Kezman et de Pauleta de passage à Paris, semble considérablement assombrir l’avenir du buteur au PSG. Le Guen devrait le sanctionner. Ses propos d’après-match le laissent penser : « Je pense qu’il doit y avoir sanction du club. J’ai besoin de parler avec lui et d’entendre ce qu’il va dire. Il faudra qu’il présente des excuses très fortes », lâche Le Guen qui pourrait ne plus faire jouer l’attaquant, recruté l’été dernier par Charles Villeneuve alors que le Breton n’était pas favorable à son arrivée. L’attitude de Kezman hier n’est pas sans rappeler celle d’Eric Cantona avec Marseille lors d’un match amical contre le Torpedo de Moscou à Sedan en janvier 1989. Sifflé par le public, Cantona avait disjoncté et jeté son maillot aux pieds de Gérard Gili, son entraîneur. On connaît la suite. L’enfant terrible du foot français avait quitté l’OM pour finir la saison à Bordeaux…
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Les notes des joueurs
Landreau (4). Ne peut rien sur le but de Bellion. Pendant le reste de la première période, il a répondu aux sollicitations. Battu deux fois encore.
Ceara (4,5). Il a plutôt bien tenu son couloir devant Gouffran ou Bellion puis Jussiê. Mais a disparu aussi.
Camara (3). Il est devancé par Bellion sur le premier but girondin.
N’a pas été très rassurant et a souffert dans les duels face à Chamakh.
Sakho (4,5). Combatif et présent dans les duels, il a plutôt bien rempli son rôle. A sombré comme les autres en fin de match.
Armand (5). Le capitaine s’est illustré d’entrée par un rush et une frappe détournée par Valverde. L’ensemble de son match a été à l’image de cette première action : solide.
Sessegnon (4,5). Positionné couloir droit, il a été dépositaire du jeu parisien. Avec plus ou moins de réussite mais il est l’un des rares à pouvoir faire la différence à tout moment. Moins tranchant après le repos.
Chantôme (3,5). A la lutte dans l’entrejeu, il a pas mal couru dans le vide face à la technique et au mouvement du milieu bordelais. Il a failli obtenir un penalty pour un contact avec Planus (42e).
Clément (4). L’autre récupérateur a démontré sa hargne habituelle mais lui aussi a été bousculé par ses adversaires directs au milieu.
Rothen (4). De retour milieu gauche, il ne gêne pas Jurietti sur son centre qui amène le but de Bordeaux. Offensivement, il a alterné les bons et les mauvais centres.
Hoarau (4,5). Il a participé à la construction des actions mais jamais en situation devant le but de Valverde. Quelques opportunités sur coups de pied arrêtés et une superbe déviation pour Kezman (61e). Remplacé par Luyindula (64 e ) .
Kezman (1). Il a eu plusieurs balles de but mais les a mal exploitées (29e , 41e ) surtout celle de la 61e seul face au gardien. S’est battu. Sorti sous les sifflets, il a jeté son maillot à terre. Conspué à sa sortie.
Le Parisien
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Bordeaux cogne dur
Le PSG a longtemps cru recoller au score avant d’abandonner sa Coupe de la Ligue à de solides Girondins
Menés après dix-sept minutes de jeu, les Parisiens ont su malmener leur adversaire et espérer une égalisation qui n’aurait pas été imméritée. Mais Bordeaux était aussi inébranlable qu’opportuniste hier soir. Un an après avoir lâché la Coupe de la Ligue au PSG, les Girondins retrouveront donc Vannes OC pour une finale dont ils seront les grands favoris.
LES ACTES ne collent pas toujours au discours. Celui de Laurent Blanc en début de semaine, très proche des mots de Paul Le Guen, consistait à dire que le Championnat restait la priorité de son équipe, et la Coupe de la Ligue une compétition à ne pas négliger, rien de plus. La prestation des joueurs, hier, laisse supposer qu’ils ne sont pas toujours à l’écoute des entraîneurs. Le match que les deux équipes ont livré n’était sans doute pas un régal au niveau des occasions mais il était d’une très grande intensité dans le combat. Chacune y a laissé des plumes. Sans doute un peu plus du côté de Paris, déchu de son titre après avoir longtemps cru recoller au score et se relancer, que du côté des Girondins, qualifiés pour la cinquième finale de Coupe de la Ligue de leur histoire dont ils seront les grands favoris.
Car ce PSG-Bordeaux est le genre de matches dont on ne sort pas forcément indemne. Des coups ont été distribués, toujours dans un état d’esprit irréprochable, les contacts ont été âpres et cuisses et chevilles pourraient bien être endolories ce matin. Pour les Girondins, qui bénéficieront, par rapport aux Parisiens, d’un jour de récupération supplémentaire avant leur prochain match de Championnat, à Marseille, la saveur de la victoire fera passer la douleur un peu plus vite.
Bazin, une première difficile
Dans l’intimité du vestiaire, les joueurs s’étaient promis, en janvier, de remporter un titre cette saison et ils savent que la trajectoire vers ce sésame est plus rapide en Coupe de la Ligue qu’en Championnat. Trois semaines après avoir puni le PSG en L 1 (4-0), ils avaient aussi très envie de démontrer qu’ils étaient en mesure de récidiver loin de chez eux. C’est chose faite,mêmesi le scénario de la rencontre du Parc des Princes n’avait rien à voir avec celui du stade Chaban-Delmas.
Pour son premier match comme président du PSG, Sébastien Bazin aurait préféré une issue radicalement différente. Comme Charles Villeneuve, il commencera donc son mandat par une défaite. Et comme si ça ne suffisait pas, il s’offre une affaire Kezman : la sortie du Serbe en jetant son maillot sur la pelouse devrait rendre ses prochains jours dans la capitale très compliqués. À la fin du match, Bazin s’est expliqué avec lui en anglais. Le Guen, lui, autant chagriné par ce geste que par la défaite, a eu des mots très durs, mais en français (voir page 4).
Trois heures plus tôt, l’entraîneur parisien avait pourtant signifié à son attaquant qu’il serait titulaire, l’un des deux seuls changements opérés dans son onze de départ par rapport à son équipe type. Et comme Laurent Blanc, il avait aussi, dans sa causerie, trouvé le moyen de sérieusement motiver ses troupes. Que ce soit dans les duels, les contacts, les impacts, la vitesse de replacement, l’intention de se projeter vers l’avant, ou encore ces deux penalties non sifflés – l’un sur unemain de Diarra (45e), l’autre à la suite d’une faute de Clément sur Jurietti (66e) –, tous les ingrédients étaient présents pour offrir à ce match une dimension de vraie demi finale, pas celle d’un simple match casé en milieu de semaine à expédier. La première minute était d’ailleurs un échantillon parfaitement représentatif : Armand donnait le ton en percutant Gouffran avant d’éliminer deux adversaires et de décocher une frappe du droit que Valverde détournait en corner.
L’intensité du combat qui allait suivre serait du même acabit. Et dans le domaine physique, Bordeaux a du répondant. Il l’avait démontré trois semaines plus tôt sur ses terres et s’est révélé aussi costaud à cinq cents bornes de la maison. Si Bellion vendangeait une première demivolée à dix mètres du but de Landreau (2e), il se montrait plus précis de la tête, après avoir pris le dessus sur Camara (0-1, 17e). Il a suffi de dix minutes de flottement côté parisien pour que Bordeaux trouve l’ouverture et gère son avance au score. Il lui a également suffi de deux contres en fin de match pour donner au résultat une ampleur bien trop sévère pour les Parisiens. Mais ni Diawara (88e) ni Wendel (90e+ 1) n’ont éprouvé la moindre pitié à l’heure de foudroyer leur adversaire.
Cette gestion duscore n’a cependant pas été un long fleuve tranquille. Bousculé dans le combat, agressé à la retombée des ballons, l’actuel dauphin de Lyon résistait autant grâce à la solidité de ses joueurs à vocation défensive qu’à la maladresse de Kezman, deux fois seul face à Valverde (29e et 62e) et deux fois très, très maladroit. La double occasion de Sessegnon puis Luyindula (90e) n’aura même pas permis de relancer l’espoir. Hier, Bordeaux était trop costaud.
DAMIEN DEGORRE
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Un arbitrage défaillant
LE MATCH EN QUESTIONS. – Pas toujours bien placé, M. Ennjimi aurait dû accorder un penalty de chaque côté.
L’ARBITRE AURAIT-IL DÛ SIFFLER AU MOINS UN PENALTY ?
Il y eut d’abord deux actions litigieuses en fin de première période dans la surface girondine. Sur la première (43e), Chantôme fut légèrement touché par le pied de Planus qui s’est ensuite un peu écroulé sur le Parisien.Mais ce dernier en a rajouté et on peut donc considérer qu’il n’y avait pas penalty. En revanche, à la 45e minute, la main d’Alou Diarra était décollée de son corps quand elle intercepta la trajectoire d’une reprise de la tête de Hoarau qui se dirigeait vers le but. Enfin, à la 66e minute, M. Ennjimi a oublié un penalty encore plus flagrant, pour les Bordelais cette fois, Clément crochetant nettement Jurietti dans la surface.
LE PSG AVAIT-IL DÉJÀ ÉTÉ ÉLIMINÉ EN DEMI-FINALES DE LA COUPE DE LA LIGUE ?
Oui, une seule fois. C’était le 2 mars 2002, déjà au Parc des Princes, et déjà par Bordeaux (0-1, but de Pauleta sur penalty, 80e). Les Girondins avaient ensuite battu Lorient (3-0) en finale.
QUEL RECORD A BATTU BORDEAUX HIER SOIR ?
Le 25 avril, au Stade de France, Bordeaux disputera sa cinquième finale de Coupe de la Ligue. Les Girondins devancent donc le Paris-SG (quatre) au nombre de présence en finale, mais pour le rattraper au nombre de victoires (trois), ils devront battre Vannes (L 2) à Saint-Denis. Il s’agira de la quatorzième finale bordelaise
COMBIEN DE JOUEURS ÉTAIENT DÉJA TITULAIRES LORS DU BORDEAUX - PSG (4-0) DU 11 JANVIER DERNIER ?
Douze. Mais huit éléments étaient déjà alignés côté parisien (Landreau, Ceara, Camara, Armand, Sessegnon, Clément, Rothen, Hoarau), contre seulement quatre côté bordelais (Diawara, Diarra, Gourcuff et Chamakh). L’entraîneur girondin, Laurent Blanc, a donc fait tourner son effectif deux fois plus que son homologue parisien, Paul Le Guen. Et même davantage si l’on tient compte du fait que depuis, Sakho est devenu titulaire aux dépens de Traoré au sein de la défense du PSG.
DEPUIS QUAND FERNANDO N’AVAIT-IL PLUS ÉTÉ TITULAIRE ?
Depuis le quart de finale de Coupe de la Ligue du 14 janvier dernier contre Châteauroux (L 2) (2-1). Mais en fait, en L 1, le milieu international brésilien a perdu sa place depuis le début de l’année au profit de son compatriote Jussiê. En effet, Fernando est seulement entré en jeu en seconde période au cours des trois derniers matches de Championnat, contre le PSG (4-0), à Nantes (2-1) et contre Lille (2-2). Mais hier soir, il a marqué des points.
LUC HAGÈGE
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Kezman met tout par terre
L’attaquant serbe du PSG a jeté son maillot au sol lors de son remplacement. Une attitude qui peut lui coûter cher.
EN JETANT SON MAILLOT sur le terrain et en filant direct aux vestiaires sans un regard pour le banc parisien, lors de son remplacement par Fabrice Pancrate (64e), Mateja Kezman a-t-il tout aussi bien jeté au feu ses derniers espoirs de se réconcilier avec le public du Parc des Princes ? L’attitude du Serbe ne restera sans doute pas sans lendemain dans le contexte général d’une défaite qui prive son équipe d’une finale de la Coupe de la Ligue. Il y a des gestes qui ne se pardonnent pas quand la déception s’abat ainsi sur une équipe. La sanction interne plane lourdement au-dessus de la tête de l’attaquant du PSG (voir par ailleurs). L’événement est survenu tout juste après une superbe occasion manquée par le Serbe, tout seul face à Valverde après une magnifique remise de la tête de Hoarau. Kezman ratait son contrôle et permettait au gardien bordelais, excellent hier soir, de sortir dans ses pieds, évitant l’égalisation parisienne. C’était, en l’espèce, la deuxième grosse occasion que l’ancien meilleur buteur du Championnat des Pays-Bas (en 2001, 2003 et 2004 avec le PSV Eindhoven) manquait. À la 29e minute déjà, il avait perdu son duel avec Valverde. Pour autant, Kezman n’avait pas été inutile dans ce match. Il donnait même l’impression d’un joueur nourri des meilleures intentions, autant par ses appels que par son application à s’intégrer dans le collectif du PSG.
Le retour des vieux démons
Mais il n’a pas digéré son remplacement, relançant, en même temps que sa tunique, un débat qui va rebondir concernant sa place véritable dans l’effectif parisien. Tout va remonter à la surface, et d’abord le rappel qu’il est, ici, l’homme d’un président qui, lui, n’y est plus . Kezman , 150 000 euros de salaire mensuel, est le choix de Charles Villeneuve, un choix qui n’allait pas dans le sens de Paul Le Guen, lequel n’avait pas caché sa préférence pour le Rennais Jimmy Briand. Le ver est dans le fruit depuis le début de la saison, et les doutes émis quant à la capacité de l’attaquant de vingt-neuf ans, né à Belgrade, n’ont jamais été levés.
Depuis son départ des Pays-Bas, où il a inscrit 107 buts en Championnat en quatre saisons, Kezman n’a plus jamais justifié son statut de chasseur des surfaces. Pas plus à Chelsea qu’à l’Atletico Madrid ou à Fenerbahçe. Très peu aligné en Championnat, où il n’a inscrit qu’un but en seize apparitions, Kezman n’avait que les Coupes pour espérer refaire le chemin perdu. La lumière s’était pourtant rallumée un peu. Il vient de marquer deux fois à Ajaccio en Coupe de France (3-0) et on pouvait donc penser que la paix allait revenir entre lui, ses coéquipiers, son entraîneur, son public.
Il s’était retenu au dernier moment de venir dire sa mauvaise humeur devant la presse après la défaite contre Toulouse (0-1), fin octobre. Il avait même demandé à suivre un programme physique particulier et accepté sans ronchonner de faire un détour avec l’équipe de CFA. Mais, hier soir, les démons l’ont repris alors même que le PSG luttait pour revenir à la vie. Les nouvelles sont mauvaises pour lui et les silhouettes de Hoarau, Giuly ou Luyindula représentent désormais d’immenses obstacles à une rédemption que son geste a peut-être condamnée pour de bon. Dans le contrat de Kezman, prêté pour un an, figure une clause d’achat de 3,5 millions d’euros en cas de maintien en L 1 du PSG. Mais c’est plutôt du maintien de Kezman dont il est question désormais, même s’il est venu, hier soir, en salle de presse, présenter ses excuses après avoir eu une discussion serrée avec Paul Le Guen et son nouveau président, Sébastien Bazin. « Je tiens à présenter mes excuses aux supporters, à l’entraîneur et aux joueurs, a expliqué le Serbe. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant, mais je vis l’un des moments les plus difficiles de ma vie de footballeur. Jeter mon maillot était de la colère contre moi-même, car cela ne me correspond pas de rater une aussi grosse occasion. Je sais que c’est difficile à comprendre, mais je suis un homme de caractère et j’ai agi avec mon coeur. Je ferai de mon mieux pour prouver à l’avenir que je vaux beaucoup mieux que cela. En ce moment, je ne donne que 10 %du vrai Kezman, mais je vais prouver à tout le monde que je peux encore gagner et réussir avec ce club. Je réitère encore mes excuses auprès de tous. »
JEAN-MARC BUTTERLIN (avec R. D. et L. Ha.)
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PAUL LE GUEN, l’entraîneur parisien, fustige le comportement de Kezman.
« C’est inacceptable ! »
« AVEZ-VOUS VU Kezman jeter son maillot sur la pelouse lors de son remplacement ?
– Oui, j’ai vu son geste. Je n’avais d’ailleurs jamais connu ça.
– Qu’en pensez-vous ?
– Il s’agit d’un geste qui compte. C’est un manque de respect vis-à-vis du club. Comme je suis membre de ce club, je le prends aussi pourmoi.À lui de venir s’expliquer et de présenter des excuses très fortes. C’est la moindre des choses. J’aurai une discussion avec lui. La plupart du temps, je suis guidé par le souci de ne pas perdre les joueurs, de les accompagner dans leur frustration quand ils ne jouent pas. Mais le club, l’institution, reste au-dessus de tout. Je ne le perds pas de vue. Et son geste est inacceptable !
– Risque-t-il un licenciement ?
– Il y a un risque au regard de ce manque de respect. Mais je parle en tant qu’entraîneur. Après, ce n’est pas à moi de prendre une telle décision. Mais il y aura sanction. »
– B. Li.
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RÉACTIONS
Laurent BLANC (entraîneur de Bordeaux) : « Nous étions tous conscients qu’il y avait une place en finale au bout, et nous sommes très satisfaits. Le score ne reflète pas la physionomie du match en seconde mi-temps, notre jour de récupération en moins a pesé. Heureusement, nous avons su profiter des espaces en fin de match. Nous avions décidé de renforcer notre présence au coeur du jeu avec Fernando, car on savait que ces matches se jouent d’abord dans ce secteur. Par moments, dans la conservation du ballon, nous avons vraiment fait preuve de beaucoup de maîtrise. Pendant 25 minutes en première période, nous avions la mainmise sur le match, puis nous avons permis aux Parisiens de revenir dans le jeu. On n’a pas tant dominé que ça, Paris nous a bien gênés. Pour jouer le jeu qu’on préconise, il faut être au top physiquement et ce n’est pas encore le cas. La force de Bordeaux, c’est d’avoir un effectif qui permet de jouer tous ses matches en restant performant. Est-ce que nous sommes favoris pour la finale ? Nice était aussi favori contre Vannes, nous avons énormément de respect pour cette équipe. Si elle est là, c’est qu’elle le mérite. » – R. D.
WENDEL (Bordeaux) : « C’est une très belle soirée. On a eu la chance de marquer vite, ensuite Paris a pressé, mais on a été costauds derrière. En deuxième mi-temps, le coach a fait des changements et on a contré deux fois pour plier le match. Gagner 3-0 au Parc des Princes, ça n’arrive pas tous les jours. C’est une semaine difficile et Marseille nous attend encore. Depuis la trêve, l’équipe est en confiance. Les perspectives sont bonnes autant pour moi que pour le groupe. Il reste quatre mois et demi de compétition et il peut encore nous arriver de très belles choses. » – J.-M. B.
Marouane CHAMAKH (Bordeaux) : « Kezman a eu une réaction humaine à chaud. Il a marqué son ras le bol. Je ne suis pas à sa place, mais c’est dur d’être sifflé. En plus, on ne l’a pas aidé car il a manqué de réussite. Il a eu une réaction qui l’a un peu dépassé. Je n’ai jamais connu ça à Bordeaux où on est toujours soutenus par le public, même dans les mauvais moments. Kezman doit regretter son geste car un maillot représente tout, le club, les supporters et tous les passionnés. J’espère que ça va s’arranger pour lui et le Paris-SG. » – B. Li.
Jean-Louis TRIAUD (président de Bordeaux) : « Ça a été beaucoup moins facile qu’à domicile le 11 janvier (20e j., 4-0). On a su marquer assez vite, puis Paris a couru après le score. Onamis deux buts en contre, à la fin, qui nous ont soulagés, mais le PSG fut bien plus difficile à jouer. Contre Vannes, en finale, il faudra surtout les respecter, car n’importe qui peut se sublimer sur ce genre de matche. On a perdu une demifinale de Coupe de France contre une équipe de CFA (Calais en 2000, 1-3 a.p.). Ce qui reste une cicatrice pour nous. Donc, on va se méfier. C’est toujours exaltant d’avoir beaucoup de compétitions à jouer. Mais tout est fragile. En Championnat, plusieurs équipes se tiennent à quelques points. Il faut rester lucide et conserver notre style de jeu, notre solidarité et notre envie. » – L. Ha.
Alou DIARRA (capitaine de Bordeaux) : « Nous avons été rigoureux, concentrés, présents et réalistes devant un PSG revanchard et qui ne s’est pas laissé faire. Nous avons maîtrisé notre sujet dans l’ensemble et le plus fort a gagné. Cette Coupe de la Ligue a toujours été un objectif et on a prouvé ce soir (hier) qu’on voulait aller en finale. Maintenant, il faut la gagner. Je n’arrive pas encore à croire que Soulé (Diawara) a marqué. C’est un signe. S’il continue comme ça, on va peut-être être champions. » – B. Li.
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Sakho, apprenti patron
LES JOUEURS PARISIENS. – Âgé de dix-neuf ans, le défenseur central confirme son éclosion.
L’HOMME CLÉ : M. SAKHO, 6
Le grand espoir du PSG en défense grandit vite. Il vient deprolonger son contrat jusqu’en 2013 à des conditions très confortables. Et on comprend l’empressement de ses dirigeants à le faire resigner : sûr, agressif, il s’impose presque comme un patron. Impressionnant dans les duels mais perfectible en relance, il n’a flanché que pour le troisième but, sur lequel il est pris dans son dos par l’appel de Jussiê. Quand le match était fini.
LANDREAU (5) : un jeu au pied imprécis en début de rencontre. Il ne peut rien sur le premier but. Dommage,car ensuite il n’eut que quelques sorties aériennes pour s’occuper avant d’encaisser le deuxième et le troisième, sur lesquels il tente d’anticiper, en vain.Une soirée ultra frustrante.
CEARA (6) : Deux très bons débordements aux dépens de Placente, et une solidité confirmée dans son couloir. Dès que l’espace se libère, il s’y engouffre.
Z.CAMARA (4) : devancé par Bellion sur l’ouverture du score, il ne respire pas la sérénité ces derniers temps. Actuellement, le maillon faible en défense, c’est lui.
M. SAKHO (6) : voir ci-dessus.
ARMAND (6) : son entrée en matière a été tonitruante, avec deux crochets conclus par un tir dès la 1re minute. Après, il n’a pas vraiment décéléré, jaillissant souvent au bon moment.
CHANTÔME (5) : très peu utilisé par Le Guen, il a faim, et ça se voit. Fougueux, pas toujours lucide. Suppléé par GIULY (77e).
CLÉMENT (5) : très préoccupé par les faits et gestes de Gourcuff, dont il a bien limité l’impact. Il aurait dû être sanctionné d’un penalty pour une faute sur Jurietti (66e).
ROTHEN (5) : un retour plutôt saignant. Il ne s’est pas toujours bien compris avec Hoarau dans le replacement défensif. Mais sa sûreté technique et son entente avec Armand pèsent.
SESSEGNON(5) : des éclairs de très grande classe, une jolie passe pour Kezman (29e). C’est de lui que peut jaillir l’étincelle. Mais, hier, il a peiné à se dépêtrer du maillage girondin.
KEZMAN (3) : il est plus facile à trouver qu’en début de saison, il est plus au point physiquement. Mais il souffre d’un dramatique manque de confiance qui lui a fait manquer une occasion énorme (62e) juste avant son remplacement par PANCRATE (64e). En quittant la pelouse, il a ostensiblement jeté son maillot à terre avant de gagner directement le vestiaire. Une attitude qui plombe un peu plus son bilan.
HOARAU (5) : exilé côté gauche, il s’est battu avec sa verve habituelle, mais avec moins de rayonnement. Il a quand même délivré, de la tête, la passe en or gâchée par Kezman avant d’être relayé par LUYINDULA (64e). Ce changement, dicté par le prochain match de L 1 à Nantes, samedi, a été sifflé par le public, qui a bien saisi le nouveau statut de Hoarau : indispensable.
RÉGIS DUPONT
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Les censeurs réintégrés au CA
SÉBASTIEN BAZIN, le nouveau président du conseil d’administration du PSG, a réintégré hier les trois censeurs, ce qui n’avait pu être fait la veille à la fois pour des raisons techniques et parce qu’il régnait encore une certaine confusion à ce sujet. Alain Cayzac, l’ancien président parisien également administrateur de la holding HSE qui détient le club, Annie Lhéritier, membre du Conseil d’État présente au PSG depuis une vingtaine d’années, et Charles Talar, dirigeant historique, participeront aux prochains conseils d’administration au titre de censeurs, ces sages qui n’ont qu’un rôle consultatif. Le nouveau CA du PSG ne comptera donc que deux membres en moins par rapport au précédent : Charles Villeneuve, président démissionnaire, et Jérôme de Metz, représentant de Butler Partners, lui aussi démissionnaire. – D. D.
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PAULETA AMBASSADEUR DU PSG. – Pedro Pauleta a signé, hier, son contrat d’ambassadeur et de superviseur du PSG. Le meilleur buteur de l’histoire du club, présent hier au Parc des Princes, aura notamment pour mission de dénicher quelques joueurs d’avenir évoluant en Europe du Sud. – D. D.
L'Equipe