Au sujet de l'arrêt du test clinique de l'oxygénation via vers porteurs...
Citation
Surpris par la suspension unilatérale de l’essai clinique Monaco par l’AP-HP, Franck Zal, le fondateur d’Hemarina, se veut confiant quant à la reprise rapide d’essais de son transporteur universel d’oxygène issu des vers marins.
Ce jeudi 9 avril, l’Agence du médicament (ANSM) a décidé de suspendre l’essai clinique porté par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) mais pas encore réalisé sur des patients, après avoir pris connaissance du fait qu’une étude menée sur des porcs, en 2011, avait échoué. Par voie de communiqué, l’AP-HP a signifié son choix « de ne plus être promoteur » de cet essai clinique. Une décision qualifiée d’« expéditive » par Franck Zal, fondateur de l’entreprise morlaisienne Hemarina, persuadé que sa molécule, transporteur universel d’oxygène issu des vers marins, peut permettre de sauver des vies pour des patients atteints du Covid-19. Et qui espère obtenir très rapidement une nouvelle autorisation de la part de l’ANSM pour lancer un essai thérapeutique avec d’autres partenaires.
Quelle est votre réaction à cette annonce de la suspension de l’essai clinique Monaco basé sur les propriétés oxygénantes du ver marin ?
Je suis complètement confiant pour la suite, l’essai clinique est suspendu, mais pas arrêté. J’ai encore eu un contact avec l’ANSM, qui m’a demandé des informations que j’ai envoyées dans la nuit de mercredi à jeudi. Ils ont toutes les informations en main. Ce sont des données complémentaires qu’ils voulaient avoir sur une étude que j’ai faite, il y a dix ans, sur des porcs, où, en fait, la plupart de ceux-ci décédaient de choc hémorragique létal… Cette étude n’a pas pu montrer le bénéfice ou l’absence de bénéfice du produit. Voilà, il n’y a rien. En revanche, cela prouve que notre essai gêne beaucoup de monde aujourd’hui.
Comment expliquez-vous que l’on soit remonté à une étude aussi ancienne ?
C’est un truc qui date de dix ans, il n’y avait même pas de production pharmaceutique, c’était des algues qu’on allait chercher sur la plage. Ce n’est pas le même produit. Je pense que c’est un règlement de compte… J’ai répondu en temps et en heure avec des documents confidentiels qui ont été donnés à l’ANSM. Et, d’un seul coup, on parle de données qui étaient dans ces documents confidentiels, qui sortent par l’AP-HP (Assistance publique - hôpitaux de Paris). Je me pose pas mal de questions sur l’AP-HP, j’ai des interrogations.
Vous êtes tombé des nues en apprenant cet arrêt de l’essai ?
Complètement. J’ai appris que, soi-disant, ce serait quelqu’un qui aurait envoyé une lettre anonyme. Une lettre anonyme permet d‘arrêter un essai clinique : voilà, je vous laisse juge. Je suis effaré de ce qui se passe. Comment peut-on arrêter un essai clinique qui, potentiellement, pouvait sauver des gens avec une lettre anonyme ?
Comment envisagez-vous la suite de l’essai clinique, désormais ?
Je suis complètement confiant que l’autorisation initiale va être redonnée avec les documents que l’on a fournis à l’ANSM. On n’a rien caché, on n’a rien à cacher. Ces essais ont été concluants sur une greffe de rein et sur une greffe de visage, les patients peuvent vous en parler, ils sont toujours là. Que dire de plus, sinon que j’ai l’impression que celui qui essaie de proposer quelque chose d’innovant se fait « taper » dessus. Est-ce qu’on en est là, je n’en sais rien ? En tout cas, je continue mon combat. La technologie, elle est là, je suis persuadé qu’elle permettrait de sauver des vies. Je suis complètement confiant sur la suite des opérations.