Citation (macbath @ 04/04/2010 à 14:08)

Sortir de l'OTAN j'en vois pas du tout l'intérêt aujourd'hui. La France n'est plus une puissance militaire majeure, il ne lui reste plus que la dissuasion nucléaire, mais pour toutes les interventions annexes on a besoin d'alliés. Sarkozy a bien négocié son truc en rejoignant le commandement militaire intégré et en gardant une certaine indépendance nucléaire. Le retrait de l'OTAN c'était à une époque où la menace d'une 3e Guerre Mondiale et d'un envahissement du territoire français était encore très présent. Aujourd'hui, on parle d'actions ponctuelles de stabilisation de zones à risque, où on a besoin d'une coordination internationale.
La réintégration Française dans l'OTAN est logique, de part la collaboration de la France sur de nombreux dossiers et son investissement progressif en son sein depuis des années ainsi que par la politique atlantiste de notre président. Cependant, par cette réintégration la France se dessaisit d'une partie de son pouvoir, de ses prérogatives et de son indépendance en matière de politique étrangère au bénéfice de l'alliance atlantique, dont les orientations et la feuille de route sont dirigées par les initiatives américaines.
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Le souverainisme ne s'exprime plus vraiment dans le domaine militaire pour un pays de notre rang.
La France n'est plus la puissance qu'elle a pu être par le passé, c'est une évidence, mais la dissuasion nucléaire dont elle dispose suffit largement à défendre son térritoire et sa souveraineté d'une part, sa place au conseil de sécurité des nations unies à donner du poid à sa diplomatie internationale d'autre part. Pour ce qui est des interventions extérieures, elle serait "entièrement" libre de soutenir ou non ses alliés, conformément à ses intérêts et sa politique étrangère.
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L'UE c'est beaucoup plus épineux. Plutôt que de se retirer de l'UE, ce qui est totalement illusoire et pratiquement impossible vu notre degré d'intégration et d'interdépendance, la solution la plus probable d'un point de vue souverainiste, c'est de militer pour une union restreinte, à 5 ou 6 pays aux intérêts proches. Garder le marché commun, certains systèmes d'aides, mais réduire l'union politique à ce noyau.
On voit la merde que provoque des pays trop éloignés économiquement (Grèce, bientôt Portugal, même l'intégration de l'Irlande suivie de leur ingratitude) ou culturellement (les pays plus religieux et haineux, comme la Pologne et un jour la Turquie).
C'est autour de ça qu'un souverainisme intelligent et réaliste peut s'articuler. Regarder où est notre intérêt dans le système actuel, regarder ce dont on ne peut pas se dégager, et opérer une stratégie de retrait sur le reste.
Je dis pas que c'est ce que je voudrais, mais de toute évidence, une Union à 27 ça n'est plus une Union.
Dans l'Union Européenne telle qu'elle a été bâtie, une Europe politique forte est une douce illusion, quant à une idée d'union "restreinte", ça ne pourra se faire qu'en se retirant de l'UE et en soutenant des partenariats sur des projets précis et certainement pas sur un marché commun et des institutions supranationales. L'UE aujourd'hui n'est qu'une bureaucratie très coûteuse et qui ne produit aucune richesse, selon des études Allemandes et Britanniques entre 60 et 75 Milliards d'Euros de couts directs et indirects annuels pour un pays comme l'Allemagne, notamment à cause de plus de 250 000 pages de règlementations que les collectivités territoriales et entreprises doivent assimiler et appliquer. Autant d'argent et d'entraves qui plombe la croissance, empêche toute politique sociale forte et limite les pays membres dans le choix et les orientations de leurs politiques nationales.