-Sa réforme de l'assurance maladie va être un échec, ou alors une réforme a minima, avec pas grand chose en plus par rapport aux programmes déjà existant
Un syndicat appuie l'option "publique" du système santé d'ObamaWASHINGTON - La plus grande centrale syndicale américaine prépare une campagne de lobbying intensive pour préserver le point le plus disputé du projet de réforme de la santé du président Barack Obama: "l'option publique", un programme d'assurance maladie financé par l'administration fédérale.
Richard Trumka, qui sera vraisemblablement élu mercredi à la tête de l'AFL-CIO. La plus grande centrale syndicale américaine prépare une campagne de lobbying intensive en faveur du point le plus disputé du projet de réforme de la santé du président Barack Obama: "l'option publique", un programme d'assurance maladie financé par l'administration fédérale. (Reuters/Yuri Gripas)Richard Trumka, qui sera vraisemblablement élu mercredi à la tête de l'AFL-CIO, a l'intention de mobiliser aussitôt les 11 millions d'adhérents de l'organisation en faveur de ce texte et d'autres projets de loi de la sphère sociale pour amorcer un mouvement qui doit conduire aux élections de mi-mandat, l'année prochaine.
"Nous allons être immédiatement en campagne et cela pendant toute l'année 2010", a-t-il déclaré lors d'un entretien téléphonique accordé à Reuters.
"La dernière fois, nous étions au-dessus de 26% des voix aux élections générales", a-t-il poursuivi, évoquant la participation des adhérents de la centrale. "Nous avons l'intention de faire mieux. Nous allons avoir le taux le plus fort, le plus élevé que nous ayons jamais eu et nous allons nous y atteler dès maintenant."
"NOUS SERONS LÀ!"
Richard Trumka, actuel trésorier de l'AFL-CIO, qui devrait succéder à John Sweeney, aux commandes de la centrale depuis 14 ans, a d'ores et déjà fait savoir aux élus qu'un éventuel échec de la réforme du système de santé serait suivi de représailles lors du scrutin de 2010.
La centrale a investi par le passé plusieurs millions de dollars pour mobiliser ses adhérents, dont le poids a été décisif dans la victoire de Barack Obama en 2008 ou des candidats démocrates dans les Etats clés de Pennsylvanie, de l'Ohio, du Michigan, du Wisconsin ou du Minnesota, en 2008.
L'AFL-CIO voit dans "l'option publique" le meilleur moyen de faire baisser le coût de l'assurance maladie pour les salariés. Le projet suscite toutefois des réticences parmi les partisans du statu quo fiscal au sein du parti démocrate et une franche hostilité dans les rangs républicains.
Barack Obama, qui y est favorable, a toutefois laissé entendre qu'il n'en ferait pas un obstacle et a invité les défenseurs de cette disposition à envisager des alternatives.
"Nous n'avons rien vu de mieux jusqu'ici", a assuré Richard Trumka. "Les républicains n'ont rien proposé. Certains démocrates ont proposé d'autres choses, mais elles sont loin d'être aussi efficaces que l'option publique pour briser le monopole des compagnies d'assurance", a poursuivi le syndicaliste, qui ne croit guère à un compromis sous l'impulsion de Max Baucus, président de la commission des finances du Sénat.
"Il risque ne pas aller assez loin avec sa commission, mais nous allons nous assurer qu'une bonne loi en sortira. Si elle ne permet pas de briser le monopole, nous l'avons déjà dit et nous le répéterons, nous serons là!", a-t-il averti.