Un mec qui résume plutôt bien les qualités du bonhomme et les différents possibilités avec lui
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14/07/2012 - 14:38
Ibrahimovic, profession soliste !
Zlatan Ibrahimovic fait partie de ceux qui sont capables de vous faire gagner un match tout seul. L’attaquant suédois collectionne les trophées depuis son départ de Malmö et même si son parcours dans les grands clubs l’a aidé à remplir sa vitrine, ce n’est certainement pas un hasard si partout où Zlatan passe, Ibrahimovic gagne. Pourtant, le style du suédois convient-il à toutes les équipes ? N’est-ce pas un risque de tout miser sur un seul joueur ? Et son caractère est-il compatible avec l’esprit du groupe ? Éléments de réponses sur celui qui pourrait signer au PSG prochainement…
Comment jouer avec Zlatan ?
Il ne faut pas changer de système tactique pour Zlatan Ibrahimovic. Il sait s’intégrer aux différents systèmes, qu’ils soient à deux attaquants ou à une pointe unique. Quand on a Ibrahimovic sur la pelouse, il est important d’imaginer comment les autres joueurs doivent jouer avec lui, et non pas l’inverse, pour deux raisons : le Suédois n’en fait souvent qu’à sa tête, et ensuite c’est un soliste qui cherche d’abord à faire la différence individuellement, dans l’optique de marquer ou d’en faire profiter un coéquipier.
Les attaquants et milieux offensifs qui jouent avec Zlatan Ibrahimovic doivent multiplier les qualités. Tout d’abord, la patience : il ne faut pas s’énerver si le ballon n’arrive pas rapidement car il aime toucher le ballon, prendre son temps, et faire l’action dans sa tête avant même de la jouer sur la pelouse. Il faut aussi savoir résister aux coups de sang du Suédois, capable de vous envoyer un high-kick dans la nuque à l’entraînement, juste pour le plaisir.
Deuxième qualité indispensable: être résistant physiquement et multiplier les courses. Ibrahimovic aime reculer sur le terrain, jusqu’aux 30 mètres pour organiser le jeu. Il le fait de plus en plus depuis deux saisons et est passé d’un renard des surfaces à une sorte de second attaquant sur les phases de possession. Il faut donc que les ailiers, l’autre attaquant ou les milieux en soutien – selon le schéma tactique adopté – offrent des solutions en profondeur et sur les côtés pour fluidifier le jeu et s’approcher du but. Cela tombe bien, c’est un des points forts de Lavezzi, jamais avare en appels. Sans mouvement, Zlatan tente toujours de faire la solution individuellement et perd le ballon une fois sur deux. C’est totalement contreproductif.
Erik Hamren a d’ailleurs profité de cette tendance en utilisant Ibrahimovic dans une sorte de numéro 10 avancé lors des derniers mois, et plus particulièrement à l’Euro. Le Milanais évoluait derrière un autre attaquant (Rosenberg, Toivonen) mais le manque de mouvement autour d’Ibrahimovic, et notamment l’absence d’ailier au niveau, a condamné cette tactique. Avec Lavezzi, Menez ou Nenê, Zlatan aurait au PSG des éléments intéressants pour mener l’attaque.
A Milan, Zlatan joue dans une configuration à deux attaquants dans un 4-3-1-2 un peu particulier puisque aussi bien Cassano que Robinho aiment partir sur le côté gauche, laissant tout l’axe à Ibrahimovic et à Boateng, en soutien du suédois, pendant qu’Abate fait l’essuie-glace à droite. Le collectif est assez pauvre et de nombreux joueurs attendent d’Ibrahimovic qu’il débloque les matches et jouent tous les ballons sur lui. C’est aussi ce qu’il faut éviter, ce que l’on appelle la Ibra-dépendance au point où tout le jeu s’en ressent et que les alternatives viennent à manquer.
En se projetant sur une arrivée d’Ibracadabra au PSG, un 4-3-3 classique serait la meilleure solution avec des joueurs comme Nenê et Lavezzi, capables de faire la différence en vitesse sur les côtés. Ce sont deux joueurs techniques qui peuvent repiquer leurs courses dans l’axe dans le dos des défenseurs. Même discours pour Ménez par ailleurs. Le pied gauche de Nenê est aussi un atout pour profiter de la grande taille d’Ibrahimovic.
Un système en « arbre de Noël » serait lui moins productif car en imaginant Pastore et Lavezzi derrière Ibrahimovic, et en sachant que le Suédois décroche beaucoup, il risque de manquer du monde devant et sur les côtés. Concernant Pastore, je suis de ceux qui affirment qu’il n’est pas naturellement attiré par le but adverse et qu’il est donc meilleur un peu en retrait (sur ce point, deux écoles s’affrontent). Il ne s’infiltrera pas comme le fait Boateng à Milan par exemple, c’est donc une solution en moins dans ce système.
Le 4-3-3 apparaît comme la meilleure solution et cela tombe bien, Carlo Ancelotti a confié récemment qu’il miserait sur ce schéma tactique pour la saison à venir. Il est le plus adapté pour le Suédois, mais aussi pour Lavezzi, signe que les choses commencent à se préciser au PSG.
Attention aux étincelles
Il n’a pas fallu longtemps l’année dernière pour que Gameiro et Nenê s’accrochent, le premier reprochant au second de garder le ballon et ne jamais le donner à ses coéquipiers. On ne peut pas dire que la possible arrivée de Zlatan risque de changer la donne et il faudrait éviter à tout prix de voir une possession de balle confisquée aux deux tiers par Nenê, Ibrahimovic et Ménez. C’est souvent loin d’être productif et les reproches ne tardent jamais à être faits dans ce genre de situation. Ceux qui pensent que le Brésilien et le Français sont deux individualistes risquent de perdre le peu de cheveux qui leur restent avec le Suédois, s’il débarque Porte d’Auteuil.
Ibrahimovic fait aussi partie des joueurs-râleurs : quand un coéquipier ne joue pas sur lui, ne fait pas une passe parfaite ou ne réalise pas le bon appel, Zlatan le lui fait savoir. La conséquence logique est un mélange de frustration et d’énervement des deux côtés, jamais productif, là encore.
Le Suédois est également un monstre physique. Fan d’arts martiaux, il s’est distingué récemment par ses nombreux high kick envoyés à ses coéquipiers, aussi bien à l’entraînement (sur Strasser ou Wilhelmsson) qu’à la fin d’un match (sur Cassano). Il faut pouvoir supporter et savoir garder son calme. Le golgoth Onyewu avait fini par se lasser et lui avait cassé une côte lors d’une bagarre à Milanello. Ambiance.
Soliste, individualiste, Zlatan Ibrahimovic fonctionne selon ses intérêts. Cela semble marcher puisque son palmarès affiche 7 championnats gagnés (9 si on compte les 2 révoqués de la Juve). Sa mentalité de gagneur colle parfaitement à la volonté des dirigeants du PSG de remporter des trophées rapidement. Le Suédois a toujours gagné le championnat la première année où il est arrivé dans un club. Prochaine étape, la Ligue 1 ?
Johann CROCHET (twitter @roycod)
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